Marcus jeta un coup d’œil curieux, voir suspicieux, à l'homme masqué qui se tenait près de la porte. Comme sa présence n'avait l'air d'étonner personne, et encore moins la rôdeuse, il se garda de poser des questions. Un à un des volontaires s'étaient avancés pour se joindre à cette mission. Marcus avait été clair sur leurs chances, et pourtant cela n'avait pas empêché ces personnes de faire un pas en direction de la mort. C'était maintenant à eux de faire en sorte que ce pas se transforme en manœuvre pour l'éviter. Ils formaient tous une drôle de troupe, tant par leurs diversités physiques que par leurs caractères qu'ils avaient manifestés en s'avançant. Mais ils avaient tous une chose en commun : le courage de faire ce qu'il doit être fait pour sauver des innocents.

Il prit une chaise et s'assis autour de la table, attendant que les autres en fassent de même. Quand tout le monde fut installé et la porte refermée derrière eux, Marcus se racla la gorge pour prendre la parole :

« Il faut tout d'abord qu'Avélin et Orphilas nous fasse un plan approximatif des lieux, des passages qu'ils ont repérés et des forces qu'ils ont localisés ainsi que leurs positions. Nous devons envisager que le chemin qu'ils ont empruntés pour la première fois n'est plus une option et que certaines troupes ont été déplacés. Mais ça nous donnera une petite vision des choses qui nous attendent. Messieurs ? »

Modifié par un modérateur mercredi 29 octobre 2014 13:03:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'était le premier conseil de guerre de l'halfelin, il en était intimidé mais n'en laissa rien paraître. La peur est une maladie contagieuse.

Je crois qu'en général ce type d'attaque s'effectue lorsque la nuit est tombée. Mais j'admets être plus à l'aise en plein jour, et nos ennemis ne sont-ils pas des créatures des ténèbres? Rah ils ont l'air tous plus expérimenté que moi... sauf ce grand maigrichon aux longues oreilles. Bon ça suffit Namakel ! L'heure est grave donc ne laisse pas tes pensées vagabonder et concentre-toi !

Après ce bref conflit intérieur, l'halfelin sembla reprendre ses esprits. Son regard se posa sur les tracés sommaires, néanmoins aucune inspiration stratégique ne lui vint en tête pour le moment.

Modifié par un modérateur mercredi 29 octobre 2014 20:44:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Marcus écouta attentivement le récit d'Orphilas. Leur passage par la falaise, leur combat dans la grotte maritime contre un bunyip, la traversée pour atteindre le Pic et la découverte du tunnel derrière les orties les menant droit dans l'antre du tentamort. Un manque de discrétion et de chance était probablement à l'origine de l'échec du groupe, mais il était certain qu'ils avaient pris les mêmes décisions qu'il aurait pris à leurs places. L'influence de Desna avait dû être repoussé par le sombre pouvoir de la place ennemie...

Il ne restait plus beaucoup d'autres choix. Le pont ou une arrivée par voie maritime avec un ascension difficile de la falaise. Marcus reconnaissait que le choix de cet endroit pour y construire une forteresse avait été remarquablement judicieux. L'elfe prie la parole, tirant le guerrier de son analyse stratégique. La tension retomba légèrement, faisant sourire chaleureusement l'homme. Le sujet qu'abordait Finraïl semblait tellement..."normal" dans cette situation dramatique que le paradoxe manqua de le faire éclater de rire.

« Vous avez totalement raison. Je m'appelle Marcus, et cela fait un an que j'habite Pointesable. Je me spécialise surtout dans le maniement des épées et lances, avec une légère maîtrise des arbalètes, que j'ai acquis à l'académie militaire mais mon point fort a toujours été ma carrure et mon endurance. Cela peut paraître présomptueux mais qu'importe les coups que je reçois, je ne faillis pas ! » Il avait volontairement omis son nom, espérant que personne ne demande de lui préciser. Marcus n'était pas encore prêt à ce que le nom des Agathon lui soit associé.

Modifié par un modérateur mercredi 29 octobre 2014 21:06:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je me nomme Namakel Bolger et je viens d'un petit village loin d'ici qui fut anéanti par des orques. Les gobelins ne sont pour moi non très différents de ces infâmes créatures et je me ferais un plaisir de les trancher de mon cimeterre. Je n'ai pas l'habitude de rester passif dans les prises de décisions, néanmoins je n'ai pour l'instant que des notions très faibles de l'art de la guerre. Par conséquent, vous m'en voyez désolé mais je n'interviendrais pas dans les décisions stratégiques d'aujourd'hui. »

En espérant qu'il y ai un lendemain... Finit-il pour lui-même.

Modifié par un modérateur mercredi 29 octobre 2014 21:02:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Crowe analysait la mise en place des rapports de force dans le groupe tout en restant attentif aux dangers extérieurs, quand l'elfe, beaucoup plus sûr de lui que dans la salle commune, l'interpela directement.

Le silence traîna son essence vaporeuse durant quelques secondes, laissant sans doute perplexe les personnes autour de la table. C'est le temps que Crowe laissait à Shalelu pour intervenir. Rien ne venant depuis ce biais, il parla de sa voix rocailleuse, au son modifié par le masque sans bouche qu'il portait.

« J'suis pas un sire. J'suis pas celui qui discute des plans. Demandez à Shalelu par où qu'il faut passer. » Son regard resta braqué sur l'elfe jusqu'à ce que ce dernier décide de s'adresser à quelqu'un d'autre.

Il savait que cela lui donnait un air froid, dur, mais n'en avait cure. Il ne s'attachait pas aux autres et ne voulait pas qu'on s'attache à lui. Rare étaient ceux qui avaient pu passer outre le masque pour connaître l'homme et gagner sa confiance, profitant alors de sa protection indéfectible.

Modifié par un modérateur jeudi 30 octobre 2014 15:59:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Non je ne le connais pas Finraïl. Comme vous ne me connaissez sans doute pas assez pour vous faire un jugement autre que sur ce que vous connaissez de notre race et ce que l'on a pu vous dire sur moi. Il m'a été recommandé par le nain de la milice que vous avez entendu dans l'autre pièce et je l'ai pris avec moi car peu de mes hommes ont voulu revenir aussi près du bois aujourd'hui pour y voir ce qui s'y passait. C'est lui qui c'est engagé le premier dans le bois lorsque nous avons entendu les cris et c'est sans doute grâce à lui qu'Avélin et Orphilas sont en vie... Je ne peux le juger que sur cela et si son désir est de vous accompagner, je pense qu'il pourrait être un atout plus que précieux. » Répondit l'elfe avec un visage aussi impassible que celui de Finraïl. En tout cas, avec le halfelin et cet homme qui ne voulaient pas s'impliquer, certains allaient vite être propulsés naturellement au rang de meneur dans ce tout nouveau groupe. Mais le voulaient-ils vraiment, devaient-ils prendre les devants et auraient-ils la carrure de devenir le chef ou les chefs de ce groupe ?

Crowe avait profité de cet aparté pour jeter un œil du côté de la porte et l’entrouvrit avant de la refermer aussitôt et reprit sa position dos à cette dernière. Personne écoutait, les préparations reprenaient bon train dans un brouhaha que le rôdeur avait quitté il y a peu.

Elle reprit ensuite en langue commune pour être à nouveau comprise par tous et tenter d'apporter des solutions aux problèmes qui allaient se poser au groupe suivant le chemin qu'ils allaient emprunter. « Pour commencer le bois sera un problème, comme l'a dit Avélin, il n'y a que ronces, orties et buissons épineux autour des arbres qu'on y trouve. La végétation y est autant hostile que les gobelins qui y résident, ceux ci ce déplacent dans l'ombre des arbres sous les feuillages grâce à des passerelles et des cordes et quand les gobs ne sont pas au dessus de nos têtes, on les retrouve dans des terriers de lièvre pour aller d'un point à un autre. On est sur leur terrain, ils maîtrisent les déplacements et seront encore plus nombreux qu'avant depuis l'intrusion. Il n'y a pas de sentier ou très peu, il faut se frayer un chemin et ça c'est très bruyant.

La grotte sous marine me semble être une bonne idée pour arriver au plus prêt du pont en remontant par la cheminée, si cette dernière est aussi haute que la falaise il faut s'attendre à ce qu'elle mesure près de dix mètres de haut. Il faudra aller fixer un grappin et limiter les risques lors de l’ascension surtout pour les moins forts d'entre vous.

Pour la discrétion c'est ce qui a pêché pour le premier groupe. Il faut être discret tout le temps et encore plus lorsque vous aborderez le Pic qui doit être particulièrement gardé. Il ne va pas falloir improvisé pour y entrer si vous devez faire une diversion et déterminer quelle sera les conséquences d'un échec à chaque niveau de votre plan pour avoir une tactique de rechange. » Elle laissa le groupe poursuivre sa réflexion, elle aussi était pensive.

Après avoir remercié Shalelu du regard pour l'avoir rassuré sur les motivations et la probité de l'homme sans nom, Finraïl écouta le nain.

« Hum... Je suis loin d'être un tacticien hors pair, mais maintenant que j'en sais un peu plus, je penche plus nettement pour l'approche par la cheminée. D'après ce qu'en dit Shalelu, il nous faut éviter le Bois-aux-orties autant que faire se peut, et en tout cas y rester le moins longtemps possible. Les gobelins y ont manifestement l'avantage du terrain et vont nous harceler. Nous en tuerons certainement, mais nous risquons d'arriver au pic grandement affaiblis, et le passage du pont peut s'avérer plus complexe que prévu, sans compter le manque total de discrétion. Dans le pire scénario, nous sommes pris entre les gobelins du pic et ceux du bois, et nous mourons tous. »

L'elfe laissa passer un instant pour permettre à ses nouveaux compagnons de digérer l'information.

« En revanche, puisque maître Avélin nous assure qu'un solide grimpeur peut atteindre le sommet de la cheminée à coup sûr grâce à sa magie, ce chemin devient notre meilleure option. Il est discret, d'une part, et les traités de poliorcétique regorgent d'exemples de villes ou de forteresses tombées parce qu'un petit groupe s'était glissé à l'intérieur par les égouts ou les fosses d'aisance. C'est évidemment le chemin que l'ennemi s'attendra le moins à nous voir prendre. Muni d'une bonne corde et d'un grappin, le grimpeur de tête pourra aider les autres à se hisser à son niveau. Tout le monde peut grimper à une corde s'il a une paroi rocheuse pour s'aider avec les pieds. La difficulté concernera nos camarades en armure lourde, mais nous trouverons une solution. Une fois en haut, nous nous rendons maîtres des gardiens et nous condamnons le pont, afin d'empêcher - ou du moins de retarder grandement - tout renfort depuis le bois. »

Modifié par un utilisateur vendredi 31 octobre 2014 01:36:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Marcus regarda Finraïl, l'air perplexe. « Je crois que vous n'avez pas bien regarder les plans d'Orphilas. La cheminée débouche en plein milieu du Bois, pas dans la forteresse. La grotte sous-marine ne nous permet d'éviter que la forêt épineuse.

Pour moi il n'y a que deux approches possibles, si nous mettons de côté que la caverne du tentamort n'est plus une option envisageable car désormais trop surveillée, voir obstruée.

Soit une arrivée de nuit sur bateau par le Nord et ascension de la falaise, mais il nous faut quelqu'un avec de solides connaissances en navigation et du coin pour éviter que notre embarcation finisse en morceau sur les récifs. Une fois en haut, on détruit le pont évitant tout renfort du Bois mais aussi toute possibilité de fuite pour nous. Et le nettoyage commence du haut vers le bas, pour éviter d'être pris à revers. C'est la solution la plus discrète mais ça passe ou ça casse.

Soit tout simplement en nous enfonçant dans le Bois au Orties et on élimine les obstacle étape par étape. Bois, pont, forteresse et niveaux inférieurs. On ne laisse aucun ennemi s'échapper et on garde une ligne de repli dégagée en cas de pépin. Frontal et brutal certes, mais nous avons ce qu'il faut pour ça. Combattants pour le corps à corps, guides forestiers pour la progression, archers pour la distance et les fuyards, et magie pour soutenir le tout.

La seconde est de loin ma préférée car elle laisse beaucoup plus de manœuvre à l'imprévu. Qu'en pensez-vous ? Avez vous de meilleures idées ? Shalélu, quel est votre avis ? »

Modifié par un modérateur samedi 1 novembre 2014 13:39:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque l'homme en armure lourde pointa du doigt son erreur, Finraïl se troubla. Bien sûr, Marcus avait raison. Ou avait-il la tête ? Ne savait-il plus lire les cartes ? Lui à qui il suffisait habituellement d'un coup d'œil sur un document pour en saisir l'essentiel... Il se sentait particulièrement confus. Ces deux années de retraite avaient-elles émoussé ses sens et son intelligence sans qu'il s'en rendît compte ?

« Hum... Je suis désolé, Marcus. Vous avez parfaitement raison. Je... Je ne comprends pas comment cela m'a échappé. Il nous faudra donc passer le pont quoi qu'il arrive. Et vous avez également raison, jeune Namalek, nous devons faire preuve de célérité dans nos décisions, sans quoi nous trouverons l'ennemi à notre porte une fois notre plan établi. Cependant, célérité ne signifie pas précipitation, et nous devons nous organiser le mieux possible afin d'emporter le matériel adéquat. Nous sommes sûrement à une journée près, mais pas à une heure près, je pense. »

« Shalelu nous a mis en garde contre les dangers du Bois-aux-orties, et je suis d'avis de suivre ses conseils. Ne dispersons pas notre effort. N'oublions pas que notre mission n'est pas d'exterminer l'armée gobeline, ce qui est bien au-delà de nos seuls moyens, mais d'en trancher la tête. Ne courons pas le risque d'arriver en vue du pic blessés et sans sorts. Je vote pour le passage par la cheminée, et je propose que vous, Marcus, soyez le grimpeur de tête. Ainsi, la magie de maître Avelin vous permettra de grimper sans effort malgré votre lourde armure et, si je ne me trompe pas, vous avez la force physique pour nous hisser tous au besoin. Reste à prévoir le matériel adéquat... »

Modifié par un utilisateur vendredi 31 octobre 2014 17:03:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Avélin sortait de la confusion d'où la judicieuse remarque d'Orphilas l'avait mis. Il n'avait aucun doute sur l'attitude de Shalélu concernant le Pic; il avait déjà essuyé ses refus quant à sa collaboration à une approche. Elle n'en savait pas plus et n'avait aucune envie d'y aller; il faudrait faire sans.

« En fait, la caverne du Bunyip permet de se rendre sous le pont qui relie le Pic au continent en passant sous le campement d'avant poste gobelin qui garde ce pont. La cheminée est une sortie éventuelle si on se trouve dans ce campement et qu'on cherche à s'en évader, mais on va tout faire pour éviter de se retrouver la dedans. A mon avis c'est le chemin à prendre. Une fois sous le pont, suivant ce qu'un éclaireur constatera, il faudra prendre l'issue aux lierres ou remonter sur le pont. Ca ne se décidera qu'à ce moment.

Crowe ? Te sens tu capable d'être cet éclaireur ? »

Modifié par un modérateur dimanche 2 novembre 2014 08:17:53(UTC)  | Raison: Non indiquée