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Ce bâton en bois noir, d’une sombre opalescence et parfois transparent, semble être en partie composé d’ombre véritable.

Histoire

Si de nombreuses cultures avistanaises privilégient le rôle de guérisseuse et de déesse de la lumière de Sarenrae, au Kélesh elle apparaît principalement comme une rédemptrice et un fléau du mal, ce qui en fait une divinité bienveillante mais rarement compatissante. Hérétique mutilée portant la marque de la déesse du soleil sur la joue, Sadiqa Shaorhan chercha à accorder un moment de répit à son peuple face à l’été infini de la Fleur de l’aube. Cette femme compatissante qui marchait avec des béquilles enseigna une philosophie de l’équilibre selon laquelle pour chaque travail effectué au soleil devait être accordé un moment de repos à l’ombre. Inspirée par les philosophies de l’ouest, en particulier celle de la déesse Sivanah, elle chercha à transformer son foyer en une oasis à l’abri de la chaleur du désert, de la surveillance appuyée de la culture kéléshite et de la flamme de la Fleur de l’aube. Ainsi naquit le culte du Septième voile dans les lieux ombragés de Shadun.

Après des années de vénération paisible, un inquisiteur sarénite mourut accidentellement de la main de l’un des initiés de Sadiqa et provoqua la condamnation publique du culte. Très vite, ses membres furent victimes d’une chasse aux sorcières meurtrière. Entourée de ses étudiants et de ses alliés, Sadiqa abandonna son foyer et fut contrainte de se cacher dans les innombrables ruines extérieures à la cité. Dans ce lieu sombre une voix tendre vint à s’adresser à elle, prophétisant une éclipse qui pourrait mettre fin pour toujours à l’emprise que Sarenrae exerçait sur la cité. Tout ce que Sadiqa avait à faire, c’était de porter des gages de sa foi jusqu’aux sommets des montagnes environnantes de Zhobl et de Zhonar sous le voile de l’éclipse. Alors que la voix s’évanouissait, Sadiqa découvrit que ses jambes avaient été guéries et ses béquilles transformées en bâtons d’ébénite.

Le moment venu, Sadiqa et les rares disciples qu’il lui restait escaladèrent Zhobl et Zhonar. Alors qu’ils atteignaient les sommets, la lumière disparut du monde. Brandissant haut leurs bâtons, ils entonnèrent des prières à Sivanah. Ce ne fut pas la déesse qui leur répondit mais quelque chose d’autre. Sous un ciel de midi d’un noir d’encre, les montagnes se mirent à trembler et s’ouvrient, crachant une fumée noire dans le ciel. La ruine s’éleva et s’abattit sur le peuple de Shadun, et les ténèbres s’emparèrent de la cité.

Des semaines plus tard, au milieu des ténèbres et d’une pluie de cendres apparemment incessante, Sadiqa Shaorhan descendit seule les flancs de Zhobl et pénétra dans les ruines de Shadun, se servant de son bâton d’ombres luisantes pour se traîner malgré ses jambes, de nouveau mutilées. Ceux qui la virent déclarèrent que la marque qu’elle arborait sur la joue était devenue aussi noire que les cieux de Shadun et, quand elle essaya d’aider les personnes empoisonnées de la cité, tous ceux qu’elle toucha furent consumés par les ombres. Elle finit par s’enfoncer dans les déserts de l’est d’où jamais elle ne revint.

Néanmoins, le bâton de Shaorhan (ou bâton des ombres comme l’appellent les non kéléshites) refit surface quelques années plus tard sur les marchés de Sédeq. Tout comme Sadiqa, le bâton avait été maudit pour devenir un fléau plutôt qu’un baume, renfermant toutes les âmes corrompues par l’ombre de ceux qui étaient morts pendant l’éclipse de Shadun et qui apparaissaient dans des vagues de ténèbres et de faim glacée dès que son porteur le souhaite. Objet de ténèbres, le bâton des ombres a connu des dizaines de propriétaires, certains de puissants arcanistes traversant les plans, d’autres des goujats désespérés, mais tous ont perdu le bâton après avoir initié quelque tragique calamité. Mais plus souvent qu’autre chose, le bâton réapparaît peu de temps après sur les étals du marché de Sédeq.

Quant à son jumeau, le bâton qui fut porté au sommet du mont Zhonar, on ignore tout de ce qu’il en est advenu.

Implications

Ceux qui portent le bâton des ombres risquent fort de voir leur âme jetée en pâture aux ombres.
  • Une relique réinventée. Le bâton des ombres offre à son porteur une foule de pouvoirs sinistres mais ne menace pas intrinsèquement les utilisateurs d’alignement Bon. Le MJ devrait décider des implications morales auxquelles les soumet l’utilisation d’un artefact tirant ses pouvoirs de tant d’âmes torturées.