Des étincelles de lumière et d’énergie crépitent autour de cette impressionnante créature aviaire.

De nombreuses tribus des contrées reculées partagent un même mythe, celui d’un grand oiseau majestueux qui vient parfois apporter une prophétie à un grand héros ou le sauver. Cette impressionnante créature est à la fois sévère et bienveillante, utilisant ses pouvoirs pour chasser les ennemis d’une tribu ou annoncer l’avènement d’une ère de prospérité. Mais pour bénéficier de l’aide de la créature, les chefs de tribu doivent accéder à ses demandes, qui consistent bien souvent à réaliser une quête ardue à laquelle il est fait référence dans les mystérieuses prophéties prononcées par l’oiseau. Ces messagers radieux sont souvent des phénix mais il en existe de plus rares, de majestueuses créatures aviaires venues du plan de l’Énergie positive : les turuls.

Le turul considère souvent le plan Matériel comme son terrain de chasse où il se nourrit de bêtes sauvages et traque les morts-vivants et autres créatures semeuses de destruction. Ces chasseurs restent à l’écart et évitent les autres créatures, mais quelques-uns endossent un rôle plus actif auprès des créatures intelligentes et pacifiques. Quelques turuls vont jusqu’à se présenter comme des dieux, accordant défense et guérison en échange de la vénération de leurs protégés, mais la plupart de ces extérieurs majestueux préfèrent rester à l’écart et considèrent les membres de la tribu qu’ils ont choisie comme des animaux de compagnie. Ils interviennent uniquement quand leurs favoris sont en danger ou si la tribu connaît des moments particulièrement difficiles.

De nombreux turuls apprécient les excursions sur le plan Matériel mais ces immenses oiseaux sont intrinsèquement liés au plan de l’Énergie positive. Ils semblent apparentés aux jyotis (une autre race aviaire originaire du plan de l’Énergie positive) mais ni les turuls ni les jyotis n’ont pris la peine de dévoiler la nature de cette parenté. Quelques spécialistes des plans extérieurs supposent que les deux espèces sont des incarnations de la même genèse, tandis que d’autres affirment que les turuls forment une espèce de jyoti plus avancée au sein d’un cycle de réincarnations spécifique aux habitants du plan de l’Énergie positive. Ces deux théories ne sont toutefois que spéculation.

Contrairement aux jyotis, qui sont des êtres sociables, les turuls sont des solitaires. Ils apprécient un peu de compagnie pendant une brève période, le temps de se reproduire ou tout simplement pour profiter de la présence d’autrui, mais ces couples ne durent pas plus de quelques décennies. Contrairement aux jyotis qui résident dans des villes cristallines, les turuls nichent au sommet de gemmes en forme d’arbre qui ponctuent le paysage de leur plan natal. Les turuls sont hautains mais bavards et accueillent parfois quelques visiteurs. Ils restent perchés en silence sur leurs arbres de cristal, mais prennent le temps de parler à celui qui les aborde, tant qu’ils trouvent un intérêt à la discussion. Dès qu’ils s’en désintéressent, ils s’excusent poliment ou congédient courtoisement leurs invités. Si ces derniers ne s’en vont pas, ils se heurtent au mépris, voire à l’agressivité du turul, celui-ci n’ayant pas l’habitude d’être ignoré ou insulté et détestant cela.

À l’inverse des jyotis, les turuls ne ressentent aucune haine ni malveillance à l’encontre des divinités et de leurs serviteurs. Du moins, quand ils les rencontrent ailleurs que sur le plan de l’Énergie positive. Tant qu’un turul se trouve sur le plan Matériel, il lui arrive même de s’allier avec des extérieurs Bons ou Neutres pour protéger son territoire de chasse et les communautés humanoïdes qu’il a adoptées.

En de rares occasions, il arrive qu’un turul réside au coeur d’une ville de cristal jyotie et supervise son fonctionnement depuis les hauteurs de son aire, comme un protecteur sans cesse aux aguets. Ceux qui choisissent cette vie finissent par ressembler aux jyotis et traiter les extérieurs avec la même colère et la même véhémence qu’eux. Ceci dit, ces arrangements sont de courte durée : un turul passe rarement plus d’un siècle parmi les jyotis et, une fois parti, sa personnalité et ses relations avec autrui reprennent un tour plus calme et contemplatif. Cela pourrait signifier que le turul et les jyotis concluent un accord, le turul devenant partie intégrante de leur communauté et obéissant à leurs règles pendant un certain temps en échange de quelque chose qu’il désire, comme des connaissances mystiques, des informations sur un passage vers le plan Matériel ou un artefact en possession des jyotis.

C’est avec les phénix que les turuls entretiennent leurs relations les plus harmonieuses. Ces oiseaux flamboyants traitent souvent les turuls comme des membres de la royauté et les servent de plein gré, que le turul désire ou non être accompagné d’une escorte enflammée. Et bien que les turuls aient peu de patience pour les autres créatures, ils tolèrent la présence des phénix, bien mieux que celle de n’importe qui d’autre.

La réputation légendaire des turuls quant à leur humeur changeante vient en partie des mythes pour lesquels ils sont si connus, où ils sont présentés comme les messagers des prophéties de la lumière et de la paix. Sur certains mondes du plan Matériel, ces histoires sont si répandues que des héros mortels vont jusqu’à s’aventurer sur le plan de l’Énergie positive pour demander la bénédiction d’un turul et profiter de sa sagesse. Or, ces grands oiseaux n’ont aucune patience envers les importuns qui présument bien trop de leur bienveillance. De plus, les prophéties des turuls ne sont pas seulement des bienfaits qu’il suffit de recevoir, non, ces promesses de paix et de prospérité découlent de changements orientés par la puissance considérable du turul ou ne sont que des évènements inéluctables qu’il a su prévoir. Dans de très rares cas, le turul affirme avoir communiqué avec les pouvoirs résidant au coeur du plan de l’Énergie positive et être devenu le messager de cette mystérieuse volonté cosmique. Peu de gens savent si cela est vrai ou non mais cette éventualité a sans doute influencé une grande partie des divers mythes mortels concernant les turuls.

Un turul est une gigantesque créature de près de 9 mètres de haut pour une envergure de 15 mètres et un poids de plus de 15 tonnes. Tant qu’il réside sur le plan de l’Énergie positive, il est immortel et ne vieillit que lorsqu’il s’aventure hors de son plan natal.