Alors que Léoni avançait de plus en plus bizarrement, Pug commença à avoir des doutes sur l'état d'ébriété de son compagnon. Pourtant, il ne l'avait pas vu boire et il commença à se poser toutes sortes de questions à son sujet. Puis, quand il entendit poser sa question, le halfelin se dit que cette fois-ci, il avait complètement perdu la tête croyant qu'elle lui était destinée. Cependant, Léoni lui tournait le dos à ce moment-là et ce n'est qu'après avoir contourné l'humain qu'il s'aperçut que la question ne lui était en fait pas adressée. Ainsi, il regarda les deux individus, l'humain et la gnomette d'un air suspicieux, en déclarant, « Sacrée bonne question que celle-là... Oui, sacrée bonne question... »

Modifié par un utilisateur mercredi 4 novembre 2015 14:43:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Oui hum... Bien, nous voilà au moins d'accord sur une chose. Vous avez raison, une mère halfeline n'y retrouverait pas ses petits dans une telle cohue. Je comprends mieux maintenant pourquoi les gobelins appellent les humains des grandes guibolles. » Puis regardant l'humain qui accompagnait la gnominette avec la même curiosité que cette dernière, il déclara, « Faisons route ensemble si vous voulez bien... Léoni, tu vas nous trouver une sortie, n'est-ce pas ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 4 novembre 2015 18:24:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quelque chose ne collait pas. Cet humain qu'il ne connaissait pas s'était mis soudain en travers de leur chemin pour leur poser une question aussi étrange qu'inquiétante, laissant à penser qu'ils s'étaient rendus coupables de quelque chose en fuyant la place.
Elster avait presque dégainé sa dague, prêt à en découdre pour protéger la gnome à qui s'adressait visiblement la question. Il avait interrompu d'un cheveu son geste lorsque la tête d'un autre petit, cette fois un halfelin, était apparue et qu'il invectiva l'humain qui semblait aussi l'accompagner en le tutoyant, chose peu courante en ville.

Puis ce fut une nouvelle fois au tour de la gnome qu'il tentait de protéger de la foule de se comporter bizarrement, les sortant de la situation par une réponse pour le moins sibylline à une accusation, retournant la question en ignorant son agressivité.

Il regarda autour de lui pour apprécier le danger environnant et orienter tout ce petit monde vers la sortie où on pourrait plus facilement avoir une explication.

Bellabellu, à la question de Leoni se tourna vers Pug l'air interrogateur ,« Votre ami est souvent sujet à ce genre d'hallucinations? »

La gnominette réfléchit un instant « Ma mémoire est excellente et je ne crois pas que la femme de votre ami m’ait demandé de le suivre pour vérifier qu'il ne fréquentait pas ailleurs. Où l'une de ses maitresses pour vérifier qu'elle est bien l'unique, histoire de s'assurer qu'elle est la seule à le gouverner. »

« Et d'ailleurs, si c'est depuis quelques jours, » poursuivit elle, « cela ne peut pas être votre ami, puisqu'il ne ressemble pas du tout au mari de la cliente pour laquelle j’enquêtai. »

Elle se tourna à nouveau vers Leoni « Non, c'est une autre gnome qui devait vous suivre. Ce qui est étrange parce que je pensai être la seule gnome en ville à faire ce genre de filature, Bellabellu Zumliquet, c'est moi, si vous avez des doutes sur la fidélité de votre mari ou de l'un de vos amants, confiez le moi et vous serez rassuré! Ou pas! C'est selon, vous voyez... Enfin bon, vous n'avez pas l'air du genre à avoir un mari ou un amant, je veux dire pas du bon sexe, même si il faut avoir l'esprit ouvert et ce genre de chose, mais non, non les gnomes, on est fin psychologues, vous voyez, on le verrait... »

Elle redirigea son regard vers Pug « Je crois bien que je vous ai aperçu pour la première fois en venant ici lorsque votre compagnon à pris votre défense. Il est tellement rare de voir un humain défendre un halfelin que cela a retenu mon attention. »

« Ah! » s'exclama t-elle en se tournant et en pointant un doigt vers Bran « Il y avait ce jeune homme aussi, avec la chanteuse qui est intervenu. Mais elle, je ne la vois pas. » La gnominette tourna la tête dans tous les sens à la recherche de la jeune barde. « Non, je ne la vois pas. Mais cela n'a pas d'importance, ce n'est pas une cliente. Et le jeune homme n'est pas l’intérêt - pour le moment - de l'une de mes clientes. »

« Je crois donc, » conclue t-elle en se tournant de nouveau vers Leoni « qu'il vous faut chercher une autre gnominette! »

Modifié par un utilisateur jeudi 5 novembre 2015 19:07:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

À la fois partiellement noyé sous le flot de paroles de la gnome, déstabilisé par la manière dont elle avait détourné sa question et perturbé par les doutes qu'elle était parvenue à instiller en lui — s'était-il trompé ? était-ce une autre gnome ? —, Léoni dut se contenter d'une réaction des plus simple… il regarda Pug avec une moue qui trahissait sa perplexité et se contenta de hausser les épaules.

Il lui fallut quelques longues secondes pour reprendre contrôle… et, ne sachant que dire, il opta pour le discours "par défaut". « Euh… enchanté, Bellabellu. Je m'appelle Léoni, Léoni Moyhard. » Il releva le regard pour croiser celui de l'individu qui avait suivi la gnome, puis il demanda « Et ce sont vos enquêtes qui vous ont menés, vous et votre partenaire, à ce rassemblement ? »

Bellabellu prit un air surpris. « Mes enquêtes? Non, rien à voir, ce sont ces décrets théicides qui m'ont conduite vers cette place! »

La colère faisait trembler la voix de la gnominette. « Imaginez. Ne plus pouvoir boire de thé, surtout le soir avant de prendre un peu de repos, il y a de quoi énerver! Quand on pense qu'en plus il n'est plus possible, même en plein jour, de laisser infuser dans son thé une ou deux feuilles de menthe fraichement cueilli... Non, ce sont là des bornes qu'il ne faut pas franchir, et vous l'avez vu, il y avait comme moi tout une foule qui était là pour demander le droit de pouvoir à nouveau se servir au coucher une bonne infusion de thé à la menthe! Bien sur, il devait y en avoir quelques uns également là pour protester contre le fait de ne plus pouvoir broder d'ornements sur ses vêtements, mais c'est là une manifestation raisonnée du droit à la liberté d'expression. Il ne peut après tout pas y avoir que le thé à la menthe dans la vie... »

Bellabellu fit une pause. « Et vous vous étiez là pour le thé à la menthe ou pour les broderies? »

Léoni se trouva une fois de plus bien décontenancé. Il n'avait pas l'habitude, ni l'art, des joutes verbales… et celle que menait la gnomette était d'une telle profondeur absurde qu'il se sentait complètement dépassé. Mais ce n'était pas vraiment le sentiment d'incompréhension, d'impuissance ou de frustration qui dominait en lui mais plutôt cette étrange excitation qu'on ressent parfois lorsqu'on est sur le point de percer à jour un mystère, de comprendre ou de découvrir quelque chose ou encore d'admirer les secrets d'une œuvre d'art. C'était un mélange d'admiration devant la maîtrise du verbe de la jeune femme et d'excitation à l'idée que ses délires verbaux — quasiment aussi déjantés que les édits du gouvernement actuel — cachaient peut-être des vérités dévoilées à demi-mots.

Finalement, il balbutia « Ni l'un ni l'autre… Je n'ai guère d'attirance exceptionnelle pour le thé ou les broderies. Par contre, les gens dotés de tels désirs puissants sont souvent fascinants… Et, sans vous manquer de respect, je dois vous avouer que, dans ce genre, vous me semblez faire figure de spécimen extraordinaire. » tout en s'inclinant légèrement comme pour souligner le respect qu'il voulait véhiculer à travers ses paroles.

Il ne savait guère où cette conversation allait bien pouvoir mener, aussi détourna-t-il le regard pour jeter un coup d'œil à Pug et au jeune homme qui les avait rejoints. Puis son regard se perdit dans la direction de la place où la manifestation avait eu lieu et il ajouta « Et, en matière de choses hors du commun, voire bien éloignées de tout bon sens, je pense que nous avons été encore bien servis aujourd'hui… »

Au fur et à mesure que la discussion avançait, ou du moins ce qui semblait être une discussion, Pug se revit apporter le thé à son maître disparu, d'abord en tant qu'esclave, puis en tant que valet rémunéré pour son travail, puis en tant que fils adoptif de l'humain qui l'avait pris d'affection. Son regard se perdit dans le vide comme cela lui arrivait de temps à autre. Puis voyant qu'il pouvait enfin parler, il sortit de sa rêverie et répondit d'un air grave, « Ce qui serait vraiment extraordinaire et rempli de bon sens, c'est que tous les thés de cette ville soient servis par des personnes libres ou rémunérés pour le service qu'elles rendent... Mais, je ne pense pas que les derniers décrets aillent dans ce sens, n'est-ce pas ? » Puis, son visage s'illuminant d'un petit sourire, il déclara, « Madame, si les gnomes sont connus pour leur bon sens, nous autres halfelins le sommes pour les nombreux repas que nous prenons dans une journée. Et je sens que la faim commence à me tirailler le ventre. Si nous allions le prendre ce fameux thé pour nous remettre des derniers événements... et peut-être même une petite collation à base de gâteaux ou de biscuits, non ? Juste pour accompagner le thé bien sûr... »

Léoni hocha la tête. « Excellente idée. » répondit-il, se disant qu'une discussion autour de quelques boissons chaudes — avec ou sans feuilles infusées — pourraient peut-être délier les langues et lui en apprendre plus sur ces individus qu'il avait croisés… et sur ce qu'il était venu faire ici.

Jetant un coup d'œil aux alentours, il indiqua au jeune homme taiseux « Il semble que votre compagne de voyage de tout à l'heure nous a quittés ; j'espère que rien de fâcheux ne lui est arrivé. Vous êtes naturellement le bienvenu… » puis, se tournant vers Pug, il ajouta « Vu que c'est ton idée, le choix de l'établissement te revient je suppose ? »

andis qu'ils discutaient et se présentaient les uns aux autres, le petit groupe avait fini par quitter le lieu de la manifestation. Les artères principales de la cité étaient encore noires de monde et se frayer un passage au milieu de cette foule compacte serait une gageur. Si le groupe souhaitait pouvoir se déplacer plus librement, deux solutions s'offraient à lui. Soit il doublait la foule en empruntant les ruelles, soit il rejoignait une taverne pour attendre que le flot s'écoule naturellement.

Malgré la demande de Leoni auprès de Pug, se fut Bran qui, contre toute attente, proposa la taverne des Dents et Ongles (O8 sur le plan). Vivant dans le quartier du Vieux Kintargo, il en connaissait les tours et détours et les lieux qui accepteraient d'accueillir une telle troupe. Il proposa à ses nouveaux compagnons de se diriger vers la taverne.

Alors que le groupe se dirigeait dans les petites ruelles du Vieux Kintargo en iscutant, Leoni fit faire le silence. Il lui avait semblé entendre une sorte de plainte et des coups étouffés qui venaient d'une petite ruelle un peu devant le groupe sur sa gauche.