Rodrigue apprécia la journée au cœur de la cité du Prince. Il avait commandé une armure qui ferait du plus bel effet en demandant à l'artisan d'y apposer une teinte verte ainsi qu'une étoile liserée d'or. Mais il avait vite mis de côté ses besogneuses emplettes pour profiter de l'architecture et de la vie urbaines. Durant ses pérégrinations, il s'était juré de choisir la plus belle soie d'Ordu-Aganhei pour en faire confectionner les plus beaux atours à Ameïko.

Lorsqu'il revint au palais, il s'assura que tous les membres de l'Étoile Verte étaient revenus de leur promenade de la journée, puis partagea quelques mots avec eux. Il s'attarda auprès de Galvin histoire de partager quelques verres et quelques histoires exagérées ou inventées sur sa vie en Varisie.

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Une fois encore, la réception organisée par le prince fit honneur à leur réputation. Ces Hongalis savaient recevoir ! Le repas fut exquis. Cette façon de déguster les crevettes constitua une réelle découverte. Tout comme les tendons de chèvre, qu'il n'aurait jamais imaginés avaler un jour. Le tianais était aux anges et profitait à plein de toutes ces nouvelles saveurs. Il veilla par contre cette fois à ne pas abuser de la boisson. Le lendemain matin avait été un peu trop rude.

Le spectacle de marionnettes le conquit entièrement. Ce travail si simple en apparence révélait tout le talent et la maîtrise de soi de ce peuple de cavaliers étonnant. Hoshin avait réellement la sensation d'être passé dans un autre monde. Et ce nouvel univers lui plaisait bien davantage que Kalsgard, dont la cité et les habitants lui paraissaient si rustres en comparaison. Il avait insisté pour amener Koya à son bras aux festivités. Elle ne pouvait manquer "L'hommage aux anciens", n'est-ce pas ?! Il partagea ainsi en sa compagnie le plaisir d'assister au pi ying xi et de vibrer au son de leur étrange instrument. Un art totalement étranger à ses perceptions habituelles et qui le captiva autant que la cuisine.

L'annonce du tournoi suivant désignait forcément Rodrigue. Il proposa de faire le pitre avant sa prestation, ce qui ne pouvait que rehausser la valeur de celle-ci, hihihi !

Les mets proposés en ce deuxième soir des festivités rivalisaient d'audace. Rodrigue accueillit chacun d'entre eux avec un étonnement non dissimulé avant de se laisser inexorablement gagner par la curiosité. Il regardait en premier lieu les autres convives afin de deviner la façon d'ingérer ce qu'on leur offrait puis se laissait aller au plaisir de la découverte : ce n'était pas tous les jours que celui-ci nous était octroyé.

Le spectacle fut un ravissement dont l'aède apprécia les subtilités en connaisseur. Lorsqu'il fut demandé à l'Étoie Verte de relever le défi et que, tout naturellement, les regards se tournèrent vers lui, il fut bien embêté. Lui, artiste parmi les artistes lorsqu'il s'agissait de conter une histoire, devait être comparé à un autre artiste dans un domaine qu'il ignorait totalement. Il se leva néanmoins mais tint quelques mots en préambule : « Je vous ai hier fait montre de mon talent de conteur. Ma voix porte des mots précis, lesquels savent trouver les cœurs les plus exsangues et les esprits les plus obtus, mais je ne saurais les déformer en les faisant cheminer sur une onde musicale. Lorsqu'on se sait modeste en comparaison d'autrui, surtout lorsqu'il s'agit d'art, il faut savoir apprécier l'artiste, lui dire bravo, et ne pas tenter de l'imiter. Mon père, un virtuose et zélé danseur de mon pays, me disait : "N'imite jamais personne. Un tigre qui imite un tigre devient un singe." » Silvo n'avait jamais dit ces mots à son fils. Mais il aurait pu. « Je vais donc tâcher de vous donner un spectacle inédit. Puisse-t-il vous plaire ! »

L'aède invita ceux parmi ses compagnons qui le désiraient à venir l'aider. Il espérait également l'appui invisible mais audible de son ange gardien. Laissant ceux-là prendre place, il commença à présenter l'épopée qu'il allait narrer par différents biais. « L'histoire que je vais vous conter est celle de Perrault, la marmotte samouraï. Perrault avait cela d'insolite qu'elle possédait des pouces opposables... » Rodrigue narra par la suite une légende qu'il inventait à mesure qu'il parlait. Même si le thème se voulait fantasque, sa marmotte ne l'était pas. Elle respectait à merveille les codes de la chevalerie, était une fine bretteuse et une poétesse affirmée. Elle eut d'ailleurs l'idée saugrenue de déclamer des vers improvisés lors d'un combat contre un adversaire qui n'était pas son égal. C'est en cette occasion que l'aède tenta de mêler son habileté poétique et celle du rythme des mots pour donner à la scène les atours d'une mélodie. Il ne racontait plus le conte de Perrault, il le scandait. Les vers s'échappaient de ses entrailles mais il leur donnait un rythme différent ; il leur laissait la liberté de voler vers un ciel plus musical. Cette expérience achevée, il poursuivit le conte en se tenant coi. Sa mandoline à la main, il habilla la salle d'une mélodie simple, laquelle était censée calmement accompagner l'histoire vers sa fin.

Rodrigue a lancé héroïsme sur lui avant le repas.

• Déclamation : 1d20+29 donne [11] + 29 = 40
• Représentation (slam - brut, je te laisse voir) : 1d20 donne [15] = 15
• Représentation (cordes) : 1d20+14 donne [2] + 14 = 16

effets actifs : effet gardien de Suishen (CA +2), détection de l'invisibilité (200 min), héroïsme, marche dans les airs (200 min), endurance aux énergies destructives, protection contre les énergies destructives (froid 120, 200 min)

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À l'invitation de Rodrigue, le tianais sauta littéralement sur l'occasion, dès qu'elle se présenta. Le conte offert par Langue-de-Jade envoûtait encore son public. L'art de transformer une histoire en apparence burlesque d'un chevalier marmotte en récit échevelé et captivant habitait ce poète. S'il resta fasciné sur la première partie du spectacle, le changement de rythme totalement innovant proposé ensuite par le conteur le ramena à l'instant présent, surpris. Puis progressivement, il commença à hocher la tête en suivant à l'instinct la musique des mots. Ce mouvement saccadé se propagea rapidement à son dos, ses mains, ses cuisses.

L'instant d'avant, il était assis en tailleur à gigoter en rythme parmi le public. Puis soudainement, il surgit brusquement sur la scène d'un saut de marmotte. Sans effort apparent, à l'horizontal et les bras en avant pendant tout le saut, il venait de franchir la quinzaine de mètres le séparant du fond de l'estrade d'une brusque poussée de ses jambes repliées. Là, son corps adopta la posture du serpent. Ondulant au rythme des mots du barde, ses mains tranchantes mimaient l'adversaire ninja serpentin dans son combat contre la marmotte samouraï. Parfois, il lâchait un son semblable à celui qui vient du plus profond du ventre lorsque l'on assène un coup puissant pour fendre une bûche. D'autres fois, les joues se gonflant et se dégonflant exagérément, sa bouche en cœur expulsait un bruit d'air, comme une mini-tornade qui souffle, se lève et se rendort brusquement. Le ninja virevoltait en saltos arrière ou avant. Des vrilles horizontales ou verticales rendaient la lutte imaginaire presque réelle.

Enfin, lorsque les mots se turent et que seules les cordes vibrèrent pour achever le spectacle, il s'écroula au sol : la marmotte avait vaincu le serpent. L'acrobate ne pouvait plus aider le musicien.

Emy hésita a participer a la représentation, mais emporté par l enthousiasme de son aimé la mage usa de son doigt humide sur vert cristallin pour apporter une sonorité ui déconcentra son aimé et qui dérangea les plus proche spectateur

Modifié par un utilisateur mercredi 3 février 2016 23:09:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

rudent, Rodrigue ne s'était pas risqué à jouer de l'instrument local. A la place, il lui préféra sa propre voix ainsi que sa mandoline.

Cependant, il fut accompagné pendant la partie parlée par ses compagnons qui ajoutèrent bruits et onomatopées divers. Aucun d'eux n'atteignit des sommets artistiques mais l'ensemble donna une musicalité suffisamment harmonieuse quoique surprenante. Par ailleurs, la malicieuse Brindille y alla de sa touche. Sa voix angélique et sa musique d'un autre monde ajoutèrent le petit plus qui finit de ravir les sens de l'auditoire.

Une fois de plus, le conseillé Chua dut patienter un long moment pour laisser les applaudissements décroitre avant de pouvoir prendre la parole. « Sa lumineuse altesse a passé un moment délectable à vous écouter. Il en va de même pour toute notre assemblée ! Décidément, le Hongal tout entier entendra parler de nos honorables invités pendant des éons, à n'en point douter ! »

Le prince frappa rapidement à deux reprises dans ses mains. Un serviteur zélé ne tarda pas à faire son apparition chargé d'un coffret allongé qu'il ouvrit puis tendit à son maître en se courbant à moitié. Le Prince se saisit de son contenu, un somptueux morin khuur finement sculpté et décoré, qu'il présenta au barde. « En remerciement pour votre prestation et en récompense à votre talent ! Puissiez-vous ainsi, à l'occasion d'une prochaine visite, nous surprendre à nouveau ! »



La soirée se poursuivit comme la veille. Cependant, cette fois-ci, les invités furent placés à des tables plus proches du Prince et qui accueillaient aussi certains La d'importance. Il y eut des échanges chaleureux au cours desquels, les héros purent satisfaire en partie leur curiosité concernant le Hongal.

Résumé des PJs. PNJ. Tian Xia. Ordu-Aganhei. Nécropole Uqtaal.

Modifié par un utilisateur mercredi 3 février 2016 23:22:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le tianais était ravi de la qualité de leur prestation à tous et surtout, que le prince obèse l'ait apprécié. Même en tant que modeste profane, il avait pourtant bien remarqué la voix discordante d'Émy. Décidément bien chamboulée depuis sa relation avec leur trappeur barbu, il espérait qu'elle se concentrerait bien davantage sur les objets de l'Étoile Verte qu'elle devait améliorer, voire concevoir ! Avait-il bien fait de lui confier son fidèle bandeau, qui lui éclaircissait tant l'esprit ? Il commençait à en douter. Hoshin n'était pas matérialiste mais le bandeau était utile pour sa mission de protéger ses amis, seul cela comptait vraiment.

L'instrument offert était vraiment superbe. Il avait hâte d'entendre Langue-de-Jade jouer avec un morceau dont il avait le secret, inspiré par Ameiko, la femme apte à transcender ses talents de barde. Cependant, il remarqua qu'il avait récompensé Rodrigue mais pas Astrid, dont il avait pourtant apprécié le talent, du moins officiellement. Quel message cet homme voulait-il passer ? Tentait-il de semer la zizanie au sein de l'équipe ? Ou les nombreuses rencontres inhabituelles avec les hautes sphères d'une grande cité le rendaient-elles paranoïaques ?

Hoshin balaya ses doutes et décida de profiter de la soirée. Il approcha les hommes qui lui semblaient les plus simples, dans leur attitude ou dans leur apparat. Évoquant des sujets où il était à l'aise, comme la chasse, la nature, l'archerie et la cuisine, il dévia sur les dangers de la route que le convoi risquait d'affronter en poursuivant son périple vers le sud. Il resta cependant volontairement vague sur leur destination, prétextant justement décider de leur itinéraire en fonction de la situation politique des états traversés, de l'état physique des chemins empruntés ou des éventuels groupes de bandits réputés piller telle ou telle région. L'air de rien, il posa davantage de question sur le Minkaï, prétextant rechercher des ancêtres shus ("très choux, à coup sûr , hihihi !") là-bas : quelles étaient les dernières nouvelles de ce pays ? Quel chemin conseillait-on d'emprunter en cette saison ? Par la mer Aya Maru ou traverser la forêt aux esprits ? Cette dernière abritait-elle des fantômes et était-ce un lieu dangereux ? Les mins et les shus s'entendaient-ils bien ?

a deuxième partie de soirée fut plus conviviale. Elle se déroula sur fond de jonglerie et autres spectacles artistiques et physiques. Toujours aux aguets des moindres bribes d'information, certains mêlèrent l'utile à l'agréable.

Ainsi, chacun à sa manière, Hoshin et Rodrigue investiguèrent-ils sur des sujets concernant la suite de leur périple. Les gens du Hongal étaient avant tout des commerçants. Ils faisaient tout pour maintenir des relations aimables avec tous leurs voisins. La guerre n'était jamais une bonne chose pour les affaires. Leur Khan suivait aussi cette philosophie. Pourtant, certains de leurs voisins n'avaient rien de sympathique. De fait, le barde apprit qu'au Sud, le Chu Ye n'était rien d'autre qu'un Shogunat sous la férule des onis ! Le traverser pour tenter de rejoindre le Minkai en bateau ne semblait pas la meilleure solution.

A l'Est, la grande forêt des Esprits s'érigeait tel un mur sur leur passage. Cependant, contrairement à ce que les gens simples racontaient, cette forêt n'était pas vraiment hantée. Elle était plutôt le lieu de naissance des kami, des esprits qui protégeaient les objets et les créatures du monde naturel. Par contre, la route qui en longeait la bordure Sud fourmillaient de soldats et autres samouraïs au service du Régent de Jade.

Bien sur, le Hongal tolérait sagement cette présence afin de ne pas provoquer l'ire de ce Régent dont les rumeurs ne rapportaient rien de très engageant. Le plus érudits de la soirée semblaient penser que ce tyran ne devrait pas trop se préoccuper de leurs steppes, embourbé qu'il devait être dans bien des problèmes internes.




Résumé des PJs. PNJ. Tian Xia. Ordu-Aganhei. Nécropole Uqtaal.

Modifié par un utilisateur lundi 8 février 2016 18:02:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hoshin avait obtenu de bien maigres résultats quant à ses interrogations. Heureusement, Langue-de-Jade inspirait davantage confiance et déliait ses sœurs buccales plus facilement. Peut-être devrait-il vraiment s'occuper de ses dents, un de ses jours... Néanmoins, le moine était obstiné. Il tenta de savoir si la traversée de la Forêt des Esprits en empruntant la rivière qui la traversait était envisageable et même conseillée car plus praticable, ou si un convoi de chariots pouvait suivre une voie terrestre. Il s'intéressa aussi à Muliwan. Pouvait-on s'y ravitaillée, en cas de besoin ?

Un peu plus tard, le tianais profita de ce que l'Étoile Verte s'était rassemblée avec Ameiko pour discuter de tout cela. A priori, le chemin le plus sûr traversait la Forêt des Esprits. Isolé des oreilles indiscrètes, il demanda s'il pouvait savoir où le convoi se rendait exactement, au Minkaï.

Si les informations que l'aède avait glanées ce soir étaient véridiques alors le Prince ne prendrait sûrement pas le moindre risque pour les aider : la règle d'or des marchands et des couards sans poésie. Qui sait ce qu'il ferait s'il avait connaissance des velléités de l'Étoile Verte ? Il serait peut-être contraint à choisir un camp : s'allier à eux pour se séparer d'un voisin qui pourrait plus tard s'avérer gourmand ou liquider l'impératrice légitime afin que le Régent de Jade ne lorgne pas trop sur le Hongal. Mais il pourrait également tenter de rester imperturbablement neutre dans cette histoire.

Une fois les branches de l'Étoile Verte rassemblées dans leurs quartiers, Rodrigue écouta avec ravissement celle qui, à défaut de diriger le Minkaï, régnait sur son cœur. « Il serait difficile de prédire ce qui pourrait chagriner les kamis, et pour tout dire cela devrait varier grandement d'un être à l'autre, mais le règne du Régent de Jade et de ses onis a davantage vocation à perturber l'équilibre de la Forêt des Esprits que celui d'une impératrice éclairée. Cependant, voir une caravane telle que la nôtre pourrait les mener à s'interroger et il nous appartiendrait de les convaincre de nos intentions, s'ils ont la patience de nous écouter... peut-être devrions-nous trouver un nouveau guide si nous décidons d'arpenter ce chemin !? »

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Modifié par un utilisateur mardi 9 février 2016 22:57:39(UTC)  | Raison: Non indiquée