Ishirou hocha la tête pour montrer son accord avec Tiriji. « Il y a de grandes chances pour que, si le vin andorien de Briga ne se trouve plus à l'entrepôt, ce soit contre la volonté du contre-maître en question. Quant à savoir si cette femme dont il parlait est derrière tout ça ou pas... ou si ça vaut la peine de mettre notre nez dans cette histoire... c'est quelque chose qui me dépasse. » indiqua-t-il.
Jask hocha la tête pensivement. « La femme en question... Dame Madrona Daugustana… c'est la matriarche d'Éléder. En quelque sorte la dirigeante de la ville, même si elle n'en possède pas officiellement le titre. Elle est à la tête de la famille Daugustana qui, si mes souvenirs sont bons, est l'une des familles coloniales les plus anciennes. Elle est… fort proche des valeurs chéliaxiennes d'antan. Elle est, à n'en pas douter, le membre le plus influent du Haut Conseil de la ville, et on dit qu'elle a l'oreille du Baron. »
Constatant que certains s'y perdaient peut-être un peu dans les méandres de la politique de la ville d'Éléder et du Sargave, le clerc précisa « Le Baron Utilinus, qui vit au sein de l'enceinte où nous nous sommes rendus ce matin, est le dirigeant de l'entièreté du Sargave… le Grand Gardien du Sargave, selon son titre officiel. Il dirige toute la colonie, d'Éléder à Kalabuto, de Port-Liberté à Bout-de-la-Couronne. Mais chacune des villes possède également des dirigeants propres. Ici, à Èléder, il s'agit du Haut Conseil, qui est constitué de représentants des familles coloniales et des entreprises marchandes les plus marquantes depuis la création du Sargave. »
« Elle peut... en effet... être un adversaire dangereux. » admit Jask. Il hésita un instant puis ajouta, à voix plus basse, « Il ne s'agit que de rumeurs mais... plusieurs fois, j'ai entendu dire qu'elle aurait des relations avec certains groupes peu… scrupuleux qu'elle utilise de temps en temps pour asseoir son pouvoir et causer du tort à ses rivaux. »
« Ceci dit... si nous prévoyons de bientôt quitter la ville... » Il haussa les épaules sans terminer sa phrase. « Et, si nous avons la protection du Baron pour une raison ou pour une autre, nous ne devrions guère avoir à craindre d'elle... à moins que ces rumeurs ne soient vraies. »