La direction proposée par Papi plaisait à Gravius. Dorian tout seul aurait plus de chances de passer inaperçu. Il resterait ensuite à discutailler. Mais l'adolescent avait montré qu'il était capable d'assurer dans ce domaine. Si les barons de la pègre locale se réunissait à sa demande, c'est que le bougre avait su se montrer efficace.

« Tentons la voie de la discrétion et laissons faire Dorian. Je pourrai éventuellement l'accompagner, mais une personne seule aura plus de chance de réussir cette mission rapidement. Et nous ne serons pas trop de quatre pour servir de diversion dans le cas où les chiens repérerait Dorian. »

Gravius laissa volontairement de côté la solution diplomatique. Cette voie-là, bien que fiable, n'amènerait que des discussions sans fin, des faux-semblants et des détours inutiles quand quinze minutes bien mises à profit pouvaient se montrer suffisantes. Par acquis de conscience, il demanda tout de même son avis à l'intéressé : « Une escapade en solo, ça te tente ? »

Cloack and Dagger

En accord avec le plan, Caliban en appela aux miracles de Milani, et Dorian devint peu à peu transparent jusqu'à ce qu'il ne soit plus visible à l'oeil nu. Le jeune homme invisible bondit dans les jardins, avançant à pas de loup en direction du mur opposé et de la fênetre, et en profitant aussi pour jeter un coup d'oeil aux alentours.

Malheureusement, le fait d'être invisible ne protégeait pas le jeune homme de l'odorat des cerbères. Alors qu'il traversait les jardins, passant près de la fontaine, ces derniers se mirent à humer l'air, à la recherche de la source de cette étrange odeur. Ils se mettaient déjà à grogner lorsque Dorian se lança dans l'escalade du lierre couvrant le mur opposé.

Il parvint à rapidement escalader la paroi jusqu'au premier étage, et en profita pour jeter un oeil aux alentours. Il y avait bien des gardes humains, mais ils semblaient patrouiller les restes des jardins et pas ce flanc. Par ailleurs, des grilles de fer fermaient cette partie du jardin, ce qui ferait perdre du temps à d'éventuels renforts mais empêchait aussi les cerbères de s'échapper.


La fenêtre donnait sur une petite chambre richement meublée d'un lit de bonne taille, d'une commode, d'une armoire et d'un petit bureau, auquel était assis un jeune homme portant une veste aux couleurs des Aulorian et écrivant lentement sur un rouleau de papier. Son bras droit était étrangement atrophié, et reposait dans une écharpe nouée autour de son cou. Il était concentré sur ce qu'il faisait et n'avait pas remarqué l'agitation dehors, encore moins la présence de Dorian.

Manoir des Aulorian - porte Ouest

Marquel entendit le grincement de la fenêtre et y réagit avec un soupir agacé. Finalement, il se leva pour la refermer, laissant le temps à l'invisible jeune homme d'entrer dans la pièce. Pour celle d'un jeune noble, il n'y avait pas grand chose de visible. Après avoir déposé la lettre, Dorian resta quelques instants pour examiner le bras du jeune homme. Ce n'était pas une blessure récente...plus probablement une déformation de naissance. Le bras du jeune homme était squelettique et recroquevillé sur lui même, et il ne devait pas être capable de faire grand chose avec.

Autre élément intéressant: Marquel Aulorian était apparemment un écrivain avide...les surfaces horizontales de sa chambre étaient couvertes de parchemins, et de recueil de poésie. Il avait également un stock de plumes et d'encre à portée de main.

Marquel haussa un sourcil en voyant la lettre, et l'examina brièvement, avant de jeter un coup d'oeil à la fenêtre.
« Je sais que vous êtes là. Montrez vous. Si vous avez pris le risque de venir jusqu'ici, je doute que nous ayons des raisons d'être en conflit. »

Modifié par un utilisateur mardi 27 mars 2018 14:03:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Marquel ne répondit pas immédiatement, ouvrant lentement la lettre.
« Laissez moi d'abord la lire...je n'en ai pas pour... »
Sa voix s'égara alors qu'il parcourait du regard les quelques lignes. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise, choc, mais un sourire naissait sur ses lèvres. Il laissa pratiquement tomber la lettre sur place, et se précipita vers son bureau, ouvrant les tiroirs les uns après les autres pour récupérer quelques affaires, et saisit une besace cachée sous son lit.
« Je vous accompagne.  »

Il jeta un coup d'oeil en direction de la fenêtre.
« Je...vais sans doute avoir besoin d'aide pour descendre, cela dit. »

Marquel haussa un sourcil, tout en fixant le mur un bon mètre sur la droite de Dorian.
« Je pensais pouvoir vous accompagner par le chemin que vous avez pris pour venir. Mon père m'a...confiné à mes appartements, pas moyen de sortir d'ici sans passer devant les gardes du manoir. Mais je suis sûr que je peux vous suivre! Pourquoi? »

En entendant un nouvel aboiement, Dorian réagit. Il n'avait pas le temps d'élaborer un plan de déguisement ou de fuite discrète par les couloirs. Il commença à s'approcher du lit et à y défaire les draps, ce qui fut assez amusant étant donné qu'on ne le voyait pas.

« Vous revenez ici ensuite ? Si quelqu'un vient voir ce qu'il se passe dans cette chambre, vous devriez peut-être commencer à foutre le bordel pour qu'on pense à un enlèvement. Mettez des vêtements propres aussi, sans odeur. »Dit-il en faisant une corde avec les draps. « Ça c'est pour vous, je vous aiderais à descendre, mes amis commencent déjà à faire diversion. »Puis s'approchant du bureau « Vous pouvez m'écrire un truc ? J'aimerais leur transmettre un message. »

Modifié par un utilisateur dimanche 1 avril 2018 10:32:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Leona observait le petit jeu des cerbères. «  Je ne m’y connais pas trop dans ce genre de créatures mais restons clairement sur nos gardes, ils préviennent peut-être d’autres diables que quelque chose ne tourne pas rond ici.

Vous ne pensez pas qu’on devrait arrêter leurs hurlements ? Bon personnellement je n’y arriverai qu’avec mon épée, n’étant dotée d’aucune magie.  »


Elle observait Gravius en continuant «  Je dirais soit vraiment s'éloigner, espérant que Dorian s'en sorte seul, ou alors passer à l'action, car je pense personnellement que la situation actuelle n'est pas à notre avantage.  »

« Merde ! Fais ce que tu veux, mais fais-le vite. Ils sont en train de donner l'alerte, ces foutus clébards infernaux ! » lâcha Gravius en proie à la panique. Lui qui avait prévu d'être discret dans cette mission, c'était loupé ! Pour la discrétion, il pourrait repasser...

Soufflant contre leur manque de réussite, l'acteur s'arma de son arbalète et se prépara à tirer. Si Papi réussissait à réduire au silence les 2 canins, il se retiendrait de tirer. Dans le cas contraire, un bout de bois fiché dans la gueule de l'une des six têtes serait toujours ça de pris. Ils seraient grillés mais lui au moins se serait défoulé.