Etant d'accord avec Sasha pour une fois, Hogo proposa, « Il n'a peut-être rien tenté parce que nous n'avançons plus. Remettons-nous en route et nous serons vite fixés sur ses intentions. »

« Ah ! Enfin, de l'action ! » répondit Sasha avec enjouement à la suggestion de Tiriji. « Bon, c'est clair, on a plus de chance de trouver un moyen de quitter l'île du côté du phare mais, au moins, on va pouvoir jouer des lames ici ! C'est pas un stupide oiseau un peu plus grand que la moyenne qui va nous empêcher de prendre du plaisir, hein ? »

Clairement, la jeune femme impétueuse partageait tout à fait l'envie que certains des autres aventuriers avaient d'en découdre avec le mystérieux prédateur volant. La piste continuait vers l'ouest mais celle-ci formait comme une bande dégagée de deux ou trois mètres de large perçant la jungle. Les aventuriers pouvaient progresser sur celle-ci, ce qui rendait le trajet plus facile mais les exposait également à des attaques aériennes ou choisir d'avancer dans la jungle, ce qui ralentirait leur marche et la rendrait plus pénible mais les protégerait sans doute des attaques surprises de la bête.

Indécis devant la décision qu'il devait prendre, Hogo réfléchit quelques instants et répondit, « Tu as raison. Cela devrait l'énerver de nous voir à couvert et peut-être qu'elle fera ainsi une erreur. » Il rangea sa grande épée dans son dos et sortit son arc, avant d'écouter la décision de ses autres compagnons.

21e jour d'Arodus, fin d'après-midi

Bien décidés à en découdre avec l'étrange prédateur volant, les aventuriers poursuivirent leur chemin vers l'ouest. Plutôt que de suivre la piste tracée dans la jungle, ils avaient décidé de profiter des arbres pour progresser à l'abri. Cela les protégeait contre les "pluies de cadavres de singes", mais cela ralentissait aussi considérablement leur vitesse de marche.

Le jour se faisait de moins en moins lumineux et, petit à petit, l'obscurité envahissait la Lame du Contrebandier. D'après les indications récoltées par Sokiba auprès des animaux apeurés, la falaise et la corniche sur laquelle le prédateur s'était établi devaient encore être à une petite heure de marche…

« Nous ne sommes plus très loin de son repaire » dit Sokiba. « Montons un camp ici et, demain, à la première heure, allons reconnaître les environs de la corniche où elle a élu domicile. Nous en déduirons alors un plan d'attaque. »

Hogo accueillit les réponses de ses compagnons avec un hochement de tête pour dire qu'il acceptait leur proposition. La patience n'était pas une des vertus qu'il possédait et il le savait.

Nuit du 21e jour d'Arodus au 22e jour d'Arodus

C'est sous une tension des plus palpables que les aventuriers établirent un campement de fortune et se préparèrent à passer la nuit. Ils savaient que le prédateur volant qui avait tenté de les faire partir de ce qui était sans aucun doute son territoire devait les surveiller, directement ou indirectement. Aussi avaient-ils doublé les gardes pour scruter le ciel nocturne à la recherche de la moindre ombre volante.

L'excitation avait toutefois du bon, car ils ne risquaient guère de s'endormir… Par contre, il leur était également guère facile de trouver le sommeil à la fin de leur tour de garde.

Ils avaient pris la précaution de s'établir à un endroit de la jungle où la végétation était telle que la chose volante aurait du mal à les attaquer en profitant de son avantage tactique… sans doute la bête l'avait-elle compris, car elle ne se manifesta pas cette nuit-là. C'était encore trop tôt pour dire si c'était là le fruit d'une décision réfléchie de sa part ou de son instinct.

22e jour d'Arodus

C'est avec la tête un peu lourde à cause du manque de fatigue que les aventuriers se réveillèrent le lendemain. Sasha était celle qui semblait la moins affectée par le manque de sommeil. « Bon, alors, on y va ? On va l'attaquer, cette bestiole ? Son nid ne doit pas plus être très loin maintenant ! » demanda-t-elle avec un entrain et un sourire quasi-sadique qui auraient pu faire froid dans le dos…

La veille, Sokiba avait soigné Hogo en canalisant l'énergie divine.


Le lendemain matin, les traits tirés, la prêtresse rebondit sur les propos de Sasha.« Cette créature ne tue ni pour se défendre, ni pour se nourrir mais pour faire souffrir ou intimider. Elle est nuisible à mes yeux et je ne serais pas contre la faire disparaître définitivement de cette île.  »

Modifié par un utilisateur mardi 8 mai 2012 20:30:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bientôt les arbres disparurent pour laisser place à un chemin qui descendait entre deux falaises. Les naufragés attendaient, le bruit de la mer, qui frappait la côte. Ils ne devaient plus être bien loin de la mer, ils pouvaient sentir les embruns iodés.
La gorge laissait comme une sensation d'angoisse chez nos héros, quelques fois des ombres obscurcissaient le soleil, mais ils ne pouvaient savoir ce que c'était, vu la hauteur.

Le sentier descendait, il semblait ne pas avoir été utilisé depuis beaucoup de temps, la nature commençait à reprendre le dessus.

Et la gorge s’agrandit pour laisser la place à une sorte de crique. du moins le haut d'une crique vu qu'ils devaient être sur un promontoire donnant sur le bleu de la mer. Quatre monolithes de pierre apparaissaient comme des stalagmites déchiquetant la roche et l'herbe au bout du promontoire.
Des runes incurvés étaient gravées sur la face intérieur de chacune des pierres. Toutes font faces à un bloc de pierre en forme de pyramides de trois pieds de haut, qui est donc au centre des quatre monolithes.
La végétation et le sol autour de la pyramide a été creusé pour que le bloc étrange soit totalement visible. Le sommet de la pyramide centrale est en forme de coupe avec des canaux qui en partent et qui donnent sur quatre bassins vides à la base de la pyramide.

Nos cinq naufragés étaient surpris de voir ce spectacle leur attention se relâcha une seconde, la seconde qui suffit des fois pour changer sa vie en enfer, ils virent du coin de l’œil une forme se détacher de la falaise, on avait l'impression de voir un rocher tomber, mais deux ailes membraneuses s'ouvrir et le "rocher" piqua rapidement sur le groupe.

Il lança ses griffes sur Tiriji, la surprise fut totale pour tous.

Les griffes tracèrent une quatre sillons sanglant dans la peau de la pauvre gnomette, mais le Chupacabra glissa par malchance sur le cuir de l'armure de Tiriji. Il s'en était fallu de peu que celle-ci ne finisse dans les airs dans les serres de la bête.

Celle-ci était remonté dans les airs.

Modifié par un utilisateur mercredi 9 mai 2012 22:32:27(UTC)  | Raison: Non indiquée