Maekar resta coi. Au-delà de la sensation d'une présence mystique ou magique dans cet endroit, il n'avait aucune idée de ce que ça pouvait être. Lucie était quant à elle tellement absorbée par la chose que la question de savoir ce que c'était ne lui avait pas encore effleuré l'esprit.

Gildor de son côté trépignait d'impatience à l'idée de s'éloigner le plus tôt possible de cette étrangeté. Il s'imaginait toutes les pires choses que cela pouvait être : naissance d'un dieu maléfique ou portail vers les abysses... peu importe ce qu'il avait devant lui, il espérait rapidement le laisser derrière.

À ce moment précis, il se remémora la vieille Églantine, qui habitait au bout de sa rue. La Dame était une "étrange" et la plupart des gens évitait son contact même si, à l'occasion et en dernier recours, on la consultait parfois pour régler de petits problèmes "personnels". Elle était, en tout cas, moins excentrique que Hortense, la tante de Roélia, et beaucoup plus discrète dans les services d'apothicaires qu'elle vendait.

Gildor se rendait parfois chez la vieille pour l'achat d'herbes dont il ne connaissait pas l'usage. Églantine avait toujours quelque chose à dire ou à raconter et Gildor se souvint qu'elle lui avait soutenu, au détour d'une conversation alambiquée, que d'énormes pierres précieuses se cachaient dans les montagnes et que, quoiqu'en disent les pilleurs de tombes et de ruines, ces pierres n'en étaient pas vraiment : elles étaient de fait les coeurs des anciens dragons dont les crêtes formaient les montagnes. Cette journée-là, Gildor était parti plein de rêves en tête. Regardant la pierre d'un nouvel oeil, il se demanda s'il n'allait pas vivre un cauchemar.

Les hommes jetèrent un regard interrogateur à Maekar, attendant ses ordres.

Maekar ignora la question.

Comme hypnotisé, le chevalier s'approchait lentement de l'étrange objet...

Le jeune noble pouvait sentir croître la puissance qui émanait de l'objet à chacun de ses pas, tout comme la jeune fermière qui venait de s'interposer. Il était sur le point d'atteindre la pierre lorsqu'elle arrêta son geste.

Les yeux de Maekar étaient fixés sur les rainures et fractures qu'il apercevait l'intérieur de la pierre à travers sa paroi translucide. Il y devinait un lent mouvement sans pour autant pouvoir déterminer ce qui y bougeait réellement. Le souffle était toujours présent, la pierre inspirait. Son coeur battait dans son thorax, excité par la tension du moment.

Il regarda Lucie, puis la pierre à nouveau. Il n'avait plus qu'à tendre les doigts pour entrer au contact de la chose. Elle n'avait plus qu'à tirer pour l'en détourner.

Voyant cela, Lucie tente de repousser son seigneur en arrière, l'éloignant de la pierre, en l'attrapant des deux bras par le torse (façon prise de judo, en quelques sortes. C'est claire, MJ ?)

Gildor quand à lui, resté loin en retrait, voyant son seigneur posé ses doigts sur la pierre, sorti et se posta à l'entrée de la salle.
De là il observait...

« Devons-nous maintenant condamner cet endroit messire ou préférez-vous que nous y montions la garde? », demanda Neyrion.

Dans un signe affirmatif, Neyrion inclina la tête. Sous la supervision de Maekar, les hommes fouillèrent pendant près de deux heures l'étrange grotte aux cristaux. Ils ne découvrirent rien qui puisse constituer une menace. Ils trouvèrent dans la salle près de l'entrée une mare visqueuse et les restes de petits mammifères qui devaient avoir servi de repas au crapaud géant qu'ils avaient terrassé la veille. En frais de sortie, ils ne trouvèrent rien d'autre. La porte de pierre était demeurée scellée avant leur arrivée.

Gildor demanda s'il pouvait prendre congé, ce à quoi acquiesça Maekar, non sans préciser sur un ton autoritaire que les mineurs pourraient reprendre le travail lorsque la troupe aurait sécurisé l'endroit...

Si quelqu'un veut ajouter quelque chose sur cet épisode, qu'il n'hésite pas. Je poursuivrai en début de semaine prochaine

Je voulais justement écrire :

Gildor sorti de la mine et alla s'étendre dans l'herbe, où il s'endormit.