Le noble ne cessait de faiblir, mais son coup porta tout de même, fracassant en deux le crâne du crapaud et exposant, au travers le sang bouillonnant qui s'en échappa, des pierres luminescentes émeraude en lieu et place de la cervelle. Le monstre s'affala lourdement sur le sol alors que ses poumons se vidaient de leur dernier souffle. Maekar tressaillit et posa un genou au sol. Lucie se précipita à son secours et le retint en le prenant par dessous son bras.

La nuée de crapauds se dispersait lentement alors que le feu de broussaille prenait toujours de l'ampleur, atteignant l'arbre qui flanquait l'entrée de la grotte. Arthémus s'éloigna rapidement, car la chaleur augmentait. Il y avait de plus en plus de fumée et Guilhem dû reculer, les yeux pleins de larmes pour compenser l'irritation, lorsque le vent souffla dans sa direction.

Devant la grotte, la boucane prenait aussi ses droits et il devenait difficile de respirer. Lucie empoigna Maekar pour l'éloigner. Celui-ci ne résista pas.

Après une évaluation rapide, Guilhem conclut que la force du vent ne serait pas suffisante pour que la vallée s'embrase, mais qu'il valait peut-être mieux creuser des sillons pour circonscrire le feu de broussailles. L'arbre quant à lui allait certainement y passer, mais la direction du vent limiterait les dégâts à celui-ci.

« Commence par le débarrasser de son armure pour le laisser respirer s'il te plait Lucie, Antoine, va vite chercher Roélia, elle saura mieux que nous le soigner et fait venir des hommes avec des pelles, il va falloir creuser quelques sillons pour ne pas que le feu se propage... »

Le jeune forestier s'épongea le front, les yeux encore larmoyants et tâcha de reprendre ses forces pour s'atteler à éviter la propagation de l'incendie, tant pis pour l'arbre de l'entrée, il fallait surtout éviter que cela aille plus loin avec ce vent...Il était inquiet pour son seigneur mais Roélia serait sûrement la mieux à même de lui porter secours.

Gildor ne savait pas si mettre le feu avait été une bonne solution pour tous, mais pour Artémus et lui ça leurs avaient éviter le contact avec ces affreux batraciens.
Quand il estima qu'il pouvait s'exposer, il s'adressa à Guilhem :
« On a nos pioches avec nous. Avec Artémus on va vous creuser vos fossés en un rien de temps messire. »
Le mineur était plein de bonnes volontés, c'est pourquoi sans attendre il héla Artémus et il se mit au travail.

Les travaux pour juguler l'incendie allaient bon train, mais Guilhem voyait le visage de Maëkar pâlir à vu d’œil.Il tenta désespérément de se souvenir des leçons d'herboristerie de sa mère en ce qui concernait les empoisonnements, en espérant qu'il pourrait trouver ce qu'il cherchait à proximité...

Guilhem ne traîna pas, rassemblant ses forces il fonça chercher les herbes auxquelles il avait pu penser après avoir demandé à Lucie de faire chauffer de l'eau pour une infusion, et après avoir interdit à Roelia de pratiquer quelque saignée que ce soit...Il tâcherait dés son retour de préparer les herbes afin de les administrer au plus vite au jeune noble.