La récolte semblait avoir été bonne, Guilhem jeta dans l'eau frémissante les feuilles et les fleurs d'Achillée qu'il avait pu trouver, s'assurant de ne pas y mettre de tiges dont il ne connaissait pas les propriétés, puis râpa au plus vite l'écorce d'Aulne avant que de l'ajouter au mélange...
Il attendit regardant d'un air inquiet le visage bien trop pâle de son seigneur que le tout soit à ébullition puis se servant d'un linge à peu prés propre il filtra la décoction dans un bol, qu'il transvasa par deux fois dans un autre afin de faire refroidir, puis enfin quand ce fut prêt il demanda à Roélia et Lucie de l'aider à administrer le breuvage au jeune noble...il espérait vraiment ne pas s'être trompé...

Guilhem était juste trop heureux de le voir revenir à lui, il lui adressa une brève accolade et sans un mot il prit la direction de sa tente, il se rendait compte maintenant qu'il était lui aussi exténué et sans guère de forces, il quitta rapidement sa vêture avant que de s'effondrer sur sa paillasse, pour un repos qu'il espérait réparateur.

À ces mots, Lucie et Roélia quittèrent la tente. Le seigneur l'avait échappé belle cette fois... et les dangers que recelait la vallée refaisaient une fois de plus surface.

Les mineurs, épaulés par les trois charpentiers, parvinrent à contrôler l'incendie, non sans contentement. Ils regardèrent ensuite l'arbre brûlé afin de s'assurer que le feu ne s'échappe pas, tout en s'assurant que le corps du crapaud brûle lui aussi. Ils veillèrent ainsi quelques heures, préparant les seaux pour le moment où la souche serait prête à être refroidie.

Lorsque tout fut consumé, il ne restait sur place que Gildor, que le sommeil gagnait lentement. Il remarqua alors qu'au milieu des cendres, la lueur des pierres vertes étaient encore présente. Il s'approcha prudemment et constata que, bien que seuls les os du crapaud aient résisté au brasier, les pierres gisaient là, immaculées. Le feu ne les avait pas même ternies...

Gildor n'avait ressenti aucune chaleur au moment de prendre les pierres. Elles émettaient tout de même quelque chose... une force, une énergie... Gildor ne savait dire.
La journée avait été longue et épuisante. Gildor se rendit à sa couche, la main toujours posée sur sa bourse. Arthemus entra dans le pavillon, le visage encore taché de suie. Il était encore sous le choc du combat et frissonnait. Il se retourna, blême, vers Gildor : « tu crois qu'on va devoir retourner dans la mine? Tu crois que le seigneur voudra qu'on creuse encore? »

Le lendemain matin, Maekar s'éveilla dans de bonnes dispositions. Il se sentait étonnement en pleine forme. Il sortit de sa tente en inspirant profondément, puis remarqua que Neyrion l'attendait à quelques distances. Le soldat avait un air grave.

qu'est-ce qui se passe encore ici, pensa le jeune noble en soupirant l'air qu'il venait d'inspirer.

« Messire... », commença Neyrion en inclinant la tête. « Les mineurs ne veulent pas retourner à la mine... ».

Lucie dormi aussi trés bien. A l'aube, elle était cependant déjà réveillé : comme si elle avait suffisamment dormis. Elle pensa cependant que l'escarmouche lui avait surtout mis les nerfs à vif, et qu'elle n'avait réussit à se détendre complètement.

Pour s'occuper autant que pour faire son travail, Lucie se saisi de sa bêche et alla au champs, inspecter généralement tout ça, et bêcher les mauvaises herbes qu'elle trouverait.

Maekar passa ses vêtements sans hâte. Ce genre d'intervention auprès des gens l'avait toujours rebuté et ce jour n'était pas différent des autres. Lorsqu'il sortit enfin de la tente, Neyrion, qui l'attendait prit les devants en l'invitant à le suivre. Il conduisit le noble jusqu'à un boisé. Gildor et Arthémus n'avaient pas eu le culot de cesser simplement le travail et avaient entrepris de préparer des étais en prévision du moment où ils seraient en mesure de creuser à nouveau. Ils se firent tout de même petits lorsque le seigneur arriva sur les lieux.

Quand Gildor vit le seigneur prendre une pioche en mains il s'attendait à des commentaires, mais quand celui ci entra dans la mine il regarda Arthémus et haussa les épaules, puis il reprit son travail sur les étais.

Armé de cette simple pioche, et de la lanterne que les mineurs avaient abandonnée à l'entrée la veille, Maekar avait pénétré sans hésitation dans ce lieu maintenant redouté. Il avait frappé avec conviction, non sans succès par ailleurs, arrachant avec force la pierre de la paroi. Il avait choisi l'endroit précis que lui avait désigné Gildor : là où une fissure courait de haut en bas. Au sol, un trou de bonne taille. Maekar y jetta un oeil. Le crapaud avait dû avoir bien du mal à passer par là...

Les gravats s'accumulaient tandis que le noble suait à grande goûte son effort. De l'extérieur, on pouvait entendre les coups répétés. Gildor faisait mine des les ignorer, mais l'attention d'Arthemus se portait de plus en plus sur l'ouverture dans le sol. Neyrion était posté à l'entrée de la mine. Il pouvait apercevoir à la lueur de la lanterne le fils de Shaus, tout juste remis d'un empoisonnement, qui s'acharnait sans relâche.

À force de frapper ainsi, Maekar parvint à agrandir la fissure d'où était sortie la nuée et l'engeance maudite qui l'avait suivi. Il réalisa que, derrière, se trouvait une cavité dont les murs, grossiers, semblaient tout de même avoir été façonnés...


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Modifié par un utilisateur mardi 23 juillet 2013 20:32:15(UTC)  | Raison: Non indiquée