« Je suis déjà prêt, allons-y ne perdons pas de temps. Il n'y a qu'à laisser les deux prisonniers à Théobald s'il veut rester là, sinon on les jette dans le canal, les Griffes s'en chargeront. Plus on perd de temps et plus le non retour de la patrouille paraîtra suspecte. Et plus on attend et plus certains échafaudent des théories et des plans tous plus impossibles les uns que les autres et de toute façon il n'y a pas de plan qui tienne la route, alors à l'instinct sur l'instant présent. »

Kar'Uz était déjà dehors et s'avança dans la ruelle avant de se retourner vers Peau de Pierre - « Euh dans quelle direction pour la demeure de Grigàn et Hori ? On doit aller chercher une corde c'est ça ? » - Cette fois il ne voulait pas se perdre et il vérifia que c'était bien sa boite qu'il avait dans sa besace...

« Sans doute mais il y en a déjà une en moins quoiqu'il en soit si je ne peux créer l'illusion que celle que nous avons passé par le fil de l'épée se trouve près là où nous serons. Il faudra faire avec à moins que la dévote du prince du mensonge que tu es, possède quelques tours dans sans son sac mais j'en doute. »

Une fois encore Abbaër qui exécrait tout ce que représentait l'elfe ne put s'empêcher d'être désobligeant, il se demandait comment ceux qui l'accompagnaient qui prétendaient défendre la vérité ou la justice, vouloir guérir les souffrances de ce peuple pouvaient ne serait-ce qu'envisager un instant de s'associer avec cette Laori qui était à l'opposé de toutes leurs valeurs et qui devait se régaler de la situation actuelle de Korvosa... Ils allaient investir l'antre de Swastel Pilts avec qui elle devait partager beaucoup plus de points communs qu'avec l'ensemble des personnes qui se trouvaient dans la pièce. Le roublard voyait très bien le moment ou cette dernière se retournerait contre eux lorsqu'elle y verrait un intérêt et des affinités communes avec le pseudo empereur. De plus, si Théobald ne l'avait pas déjà bien sondée, elle était peut-être déjà de mèche avec lui sans qu'ils ne le sache.

« Pas question de les tuer, on va les assommer et les enfermer ici à moins que tu ne veuilles rester ici pour les surveiller. On a attaché ceux là avec leurs vêtements, il faut aller rechercher la grande corde.Je m'en charge. J'ai besoin de prendre l'air. Je vous rejoins en chemin. » Le nain avait assez entendu de conneries de la part de tous. Ne plus voir leur tronche pendant un petit moment à défaut d'autre chose ne pouvait leur faire que du bien...

Non!! Décidément il parlait dans le vide, mais en plus ses compagnons, enfin si on pouvait considérer qu'il en faisait encore parti!! N'avait même pas le dédain de répondre à ses questions!
Il soupira tout en se positionnant devant les prisonniers,«  il est clair que nous n'avons aucune, mais aucune raison, pour le moment, de les juger et de leur adjuger la sentence de mort!! »

Théobald ne dit pas d'autre mot, résigné qu'il était de suivre le groupe, plus par dépit que par raison, plus pour se rendre compte par lui même, que pour aller rendre une sentence!!

Il savait qu'il n'aurait pas un rôle très déterminant, n'ayant presque plus de ressource, il rechargea tout de même son carquois de jambe, glissant par la même occasion un carreau d'argent dans celui ci.

Puis soupirant encore une fois, se positionna pour suivre le nain.

« Bien. » répondit sèchement Peau de Pierre au sergent raciste.

Il attendit le retour du nain et de sa corde pour que les prisonniers soient fermement attachés, rassemblant ses armes comme pour préparer une guerre.

« Bon, en route. » dit-il en se dirigeant vers la demeure du despote.

Kar'Uz avait attendu sans mot dire que chacun soit prêt enfin à partir. Que de temps perdu pour finalement en revenir au même point ! Il l'avait dit, il les avait prévenus, mais il fallait absolument ne rien faire et écouter les délires de l'inquisiteur qui s'était entêté jusqu'à montrer à quel point il était ouvert et à l'écoute des autres à partir du moment tout le monde se rangeait à SON opinion et SA décision en rejetant tout le reste puisqu'il n'y avait que lui qui détenait l'absolue vérité et le pouvoir de justice. SA justice... Le chamane n'était pas prêt de lui pardonner et si cette nuit il était obligé de faire route avec lui, il garda une distance avec Théobald et surtout l'ignora complètement quant à ses remarques, son attitude, ses opinions.

Finalement, ils arrivèrent près du bâtiment et il fallait désormais se mettre en action. L'elfe qui pour le moment n'avait montré que de l'amusement quant à leur discorde, rompit le silence imposé par la concentration ou le fait que chacun ruminait dans un coin de son esprit. Il fut aussitôt tenté de lui répondre en lançant encore une pique à Théobald, mais il se retint. Ce n'était plus le moment de continuer cette guerre, ils avaient un autre combat à mener. Il précisa toutefois au cas où il y ait encore des doutes aussi bien pour l'elfe que pour l'inquisiteur, à voix basse pour ne pas alerter les éventuelles sentinelles, mais de son ton monocorde et détaché comme s'il parlait dans le passé ou le futur, à un être lointain et irréel, comme si la mort était une fatalité inéluctable pour tous et que la sentence allait tomber d'un instant à l'autre - « Petite précision. Cette nuit nous avons un ennemi commun et nous faisons route ensembles. Mais les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément des amis... Nous faisons alliance pour chacun parvenir à nos fins, ça ne veut pas dire que je te fais confiance, comme je ne fais pas confiance à Théobald. Si l'un ou l'autre d'entre vous fait volontairement quelque chose qui met en péril cette intrusion ou l'un d'entre nous, alors l'alliance cesse immédiatement et je me battrai contre vous comme lorsque j'affronte n'importe quel ennemi. Si toi ou l'inquisiteur me touche, quelle que soit la raison, je me battrais contre vous pour tuer. Est-ce que c'est clair ? »

« Abbaër et Théobald sont les plus discrets d'entre-nous. Ils vont approcher du bâtiment visé et Ab' va escalader discrètement. En haut il tend la corde à Théobald qui grimpe à son tour. Nous on les couvre et on surveille les environs. Quand Ab' fera signe que la voix est libre, on y va pendant qu'ils nous couvre. On y va tous, pas question de laisser quelqu'un derrière. En cas de problème, on aura besoin de tout le monde.  »

Modifié par un utilisateur samedi 14 juin 2014 14:25:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Peau de Pierre écouta le chaman présenter son plan. Le guerrier ne cherchait pas particulièrement à faire une extraction discrète, contrairement à ce que pensait peut-être l'elfe, il espérait simplement pouvoir déclencher le combat le plus tard possible.

« Ça me va, Kar'Uz. Je me tiens prêt à jouer mon rôle. Abbaër, c'est quand tu veux. »

Arlandeth fut choqué par les menaces qui fusaient de part et d'autres les membres du groupe. Il ne voyait pas comment il pouvait enrayer l'escalade des propos qui commençaient sérieusement l'échauffer.

« Écoutez, gardez votre énergie pour nos ennemis justement on verra ensuite ce que nous ferons entre nous plus tard. »

Modifié par un utilisateur mercredi 25 juin 2014 23:55:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Abbaër scruta les environs pendant une petite vingtaine de minutes, afin d'être certain de bien repérer la position de chacune des patrouilles qui circulaient autour du QG de l'Empereur de Korvosa. À plusieurs reprises, il indiqua à ses compagnons d'un geste du menton dans quelle direction regarder pour apercevoir les gardes. Puis, finalement, il rompit le silence, murmurant qu'il allait y aller.

Il repassa dans son esprit la liste des patrouilles repérées, s'assurant que celles qui étaient visibles depuis la position où le groupe se trouvait étaient bien là où il le pensait… puis il se laissa glisser le long du mur et retomba dans la rue dans plus qu'un léger bruit de choc. Il s'accroupit et, telle une ombre, traversa la ruelle déserte. Au loin, il entendit les voix des gardes qui discutaient pour se tenir éveillés.

Une fois arrivé dans le coin qu'il avait choisi pour l'escalade, il commanda mentalement à son armure de prendre une teinte mêlant le grisâtre du ciment avec le rougeâtre des briques dont était composée une bonne partie du mur. Depuis le poste d'observation d'en face, là où étaient restés la plupart de ses compagnons, il ne formait plus qu'une silhouette à peine découpée sur le décor offert par le mur.

Le nain prit encore quelques secondes pour vérifier l'emplacement des appuis qu'il avait repérés depuis le poste d'observation puis il s'élança dans son escalade. C'était comme un jeu d'enfant pour lui : il était évident que l'empereur, peut-être trop sûr de lui, n'avait pas pris la peine de lisser les voies d'accès pour rendre la grimpette plus périlleuse. Il progressa avec une grâce certaine et une bonne vitesse et, bientôt, sa tête atteignit le niveau du balcon repéré lors du survol de la zone.

Il se hissa légèrement, de sorte que seul son crâne chauve, ses sourcils et ses yeux dépassent le niveau du sol et il observa les alentours. L'endroit semblait désert. Le balcon, recouvert d'une toile faite d'un patchwork de tissus colorés, abritait une sorte de trône à haut dossier recouvert d'autres tissus sur lesquels avaient été brodés des scènes plus morbides les unes que les autres : champs de batailles, exécutions, torture, monstruosités dévorant des humains hurlant… Décidément, l'ex-directeur des Exemplaires Exécrables désormais devenu Empereur de Korvosa n'avait pas vraiment changé de métier : il avait visiblement conservé son goût pour le morbide et continuait à s'entourer d'œuvres d'art plus horribles les unes que les autres. Était-ce pour cela qu'il avait pris Salvator Scream comme prisonnier ?

Le nain abandonna vite ses réflexions lorsqu'il entendit le grincement du bois. Des pas... on approchait. Instinctivement, il se laissa retomber en-dessous du niveau du sol, à l'abri des regards. Contrairement à ses compagnons positionnés en face, il ne pouvait pas vraiment voir ce qui se passait sur le balcon, mais les bruits lui donnaient toute l'information dont il avait besoin. Un petit groupe de quatre ou cinq gardes se rapprochèrent un court instant du trône. L'un d'eux osa même s'asseoir sur ce dernier, mais un autre lui fit remarquer qu'il ferait mieux de « bouger son cul de là s'il ne voulait pas perdre la tête... définitivement. »

Après quelques secondes, les pas s'éloignèrent. Abbaër se retourna, fixant du regard l'endroit où ses compagnons étaient tapis. S'il n'avait pas été nain et s'il n'avait pas su exactement où ils se trouvaient, il n'aurait sans doute pas pu discerner le mouvement de tête qui lui confirmait que la voie était libre. Sans perdre un moment, il se hissa sur le balcon, enjambant la petite balustrade de bois, puis il attacha une extrémité de la corde qu'il avait emmenée avec lui.

Alors que Théobald s'élançait à son tour pour traverser la rue puis escalader le long de la corde, Abbaër jeta un coup d'œil à la porte près de laquelle il était arrivé. C'était une simple porte de bois dont la serrure avait été détruite… sans doute lorsque les troupes de l'Empereur avaient investi les lieux.

DD pour l'escalade : 5 (avec la corde) + un test de Discrétion pour ceux qui voudraient éventuellement traverser.

Modifié par un utilisateur vendredi 20 juin 2014 17:27:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Kart'Uz observait l'évolution de chaque membre du groupe. Il passerait en dernier car il était sans doute le moins discret du lot et puis ainsi il pouvait surveiller les uns et les autres et éventuellement les couvrir si ça se passait mal. Tout en dernier donc, une fois qu'Abbaër lui fit signe que la voie était libre et qu'il n'y avait pas de patrouille dans les parages, il chemina jusqu'à la corde en prenant un maximum de précautions et se hissa jusqu'à la passerelle . Ce n'était pas un exercice facile mais pas impossible. Ils y étaient arrivés, pourquoi pas lui.



Quoi... Je ne peux pas faire du tam-tam rituel quand j'escalade ?
Bon bah raté pour la discrétion, préparez-vous au combat

Modifié par un utilisateur samedi 21 juin 2014 09:14:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le colosse shoanti fut le suivant à rejoindre le balcon qui donnait sur l'étrange terrain de jeu plongé dans l'obscurité. Puis c'est le chamane qui se hissa par-dessus la balustrade. Cependant, en posant le pied sur le balcon, Kar'Uz perdit l'équilibre et c'est au prix d'un fracas assez important qu'il parvint à rester debout… S'en suivit un moment de silence pendant lequel Abbaër scrutait le silence à la recherche de bruits laissant penser que leur arrivée avait été détectée et avait attiré l'attention des gardes.

Mais, heureusement, rien ne vint… les gardes qui étaient venus patrouiller un moment sur le balcon s'étaient apparemment suffisamment éloignés ou ne prêtaient plus vraiment attention à cet endroit... ou peut-être étaient-ils repartis dans une autre conversation qui accaparait leur attention.

Au bout de quelques secondes, le nain hocha la tête puis s'intéressa à la porte. Aucune trace de piège, aucun signe d'un mécanisme d'alarme évident. Décidément, l'Empereur se sentait en sécurité. De ce que les aventuriers avaient pu voir sur l'île d'Endrin, c'était d'ailleurs tout à fait le cas, du moins avant leur arrivée.

La porte s'ouvrit en grinçant légèrement. Abbaër la saisit et la fit pivoter aussi lentement que possible pour atténuer le bruit, dévoilant un couloir d'une dizaine de mètres de long qui se poursuivait dans le fond sur la droite. Le couloir permettait d'accéder à trois portes : une dans le fond, en face de l'entrée et deux autres situées face à face à peu près à la moitié du couloir.

Modifié par un utilisateur dimanche 22 juin 2014 18:44:58(UTC)  | Raison: Non indiquée