Ren acquiesça lorsque Rana parla de prendre des renseignements.

« Tu as raison... C'est une bonne idée de se renseigner avant de se jeter dans la gueule du loup... Le problème, c'est ce que poser des questions attire souvent l'attention et je ne pense pas qu'il soit judicieux de mettre à mal notre couverture avant même d'entrer.

Que pensez-vous de nous séparer en deux groupes. Le premier enquête et récupère des informations et le second, le marchand et sa suite vont trouver une ou deux boutiques de magie concurrente pour étayer notre couverture. »

19 Abadius 4718, dans l'après midi - Aux abords de la Crinière Noire, les Volutes
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Pour l'heure, le plan de Ren n'avait pas encore été discuté dans tous ses détails, mais dans tous les cas ils devraient se rendre tous sur place, quitte à se séparer par la suite. Laissant derrière eux le palais de la gouverneure, ils se mirent donc en route vers le quartier que Dame Nan-Yan-Fei leur avait indiqué.

Ils descendirent le long d'une des rues des Hauteurs d'Acier, qui serpentait le long des terrasses dans les contreforts du Rempart Céleste, descendant vers la vallée où se trouvait le coeur de Goka. Quelques minutes plus tard, ils rejoignirent une des plate-formes où s'arrêtaient les scolopendres géants qui arpentaient la ville, en guise de transport de masse. La plate-forme de pierre était presque déserte, en dehors de quelques passants, un élève portant le symbole d'un des monastères des Hauteurs, et une poignée de mercenaires. Ils n'eurent aucun mal à trouver une place dans les nacelles de bois arrimées au dos du scolopendre.

Ils avaient vu de nombreuses manières de voyager, mais celle ci était plutôt pratique...les nacelles étaient spacieuses, et puisqu'ils descendaient des hauteurs sur le rail louvoyant le long des terrasses, ils purent découvrir une nouvelle vue de la ville. Cette méthode était aussi plutôt rapide: ils ne leur fallu pas plus d'une demi-heure pour rejoindre le Puits d'Encre, quittant l'insecte géant, pour remonter les grandes rues dégagées, calmes et nettes du Puits d'Encre vers le Nord et les nuages de fumée flottant au dessus des Volutes.

La limite entre les deux districts était plutôt facile à repérer, grâce aux lanternes. Même si elles étaient bien moins visibles de jour que de nuit, les lanternes de pierre demeuraient allumés. Ils n'eurent qu'à trouver les rues où les Lanternes Blanches du Puits d'Encre laissaient la place aux Lanternes orangées des Volutes, et à fouiller les rues alentours, Rana demandant parfois leur chemin pour être sûrs de ne pas s'égarer.
Dans cette partie de la cité, les institutions et administrations du Puits d'Encre avaient cédé la place aux commerces plus modestes, marchands d'encre, de papier, de papyrus et autre matériaux utiles à la calligraphie. On y trouvait aussi quelques imprimeurs...et face à eux, les demeures des ouvriers, petits artisans, et surtout les innombrables forges des Volutes se dressaient, entrecoupés d'autres artisans aux produits plus luxueux, comme une poignée de joaillers.

Trouver la Crinière Noire ne fut pas chose aisée en revanche, et ils errèrent pendant plus d'une heure avant de tomber dessus presque par hasard. La boutique était nichée au creux d'une semi-impasse, juste à côté d'une des rues descendant vers les quartiers souterrains. Elle ne portait qu'un écriteau soigneusement calligraphié au dessus de la porte, orné de chevaux gallopants, et une lanterne chevaline en guise d'enseigne. La vitrine était un peu noircie par les cendres omniprésentes dans l'air, mais on pouvait y voir une collection de pots et de jarre de grès, marquées d'étiquettes médicinales. La boutique avait un étage et était adossée à ce qui semblait être un armurier, flanquée de chaque côté par des immeubles d'habitation.

Céleste faisait plusieurs tours du pâté de maison, essayant de voir les différentes allées et venues dans le quartier.

A chaque tour elle faisait un effort pour changer légèrement son apparence, espérant duper les autres du peuple et ne pas paraître suspecte.

Modifié par un utilisateur jeudi 12 septembre 2019 11:13:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

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Céleste était de toute évidence une illusioniste très douée! Elle était méconnaissable, modifiant son déguisement avec l'aisance d'une longue habitude. Même ses compagnons, même Ren, son frère, étaient parfois obliger d'y regarder à deux fois pour la reconnaître. Malheureusement, elle était aussi facilement distraite, et le quartier était plutôt fréquenté (encore que la ruelle où se trouvait la boutique ne l'était pas). Elle peina donc à remarquer quoi que ce soit d'étrange dans les allées et venue, même si elle ne pu s'empêcher de noter que le quartier était presque envahi peu avant le coucher du soleil, à l'heure où les usines, ateliers et manufactures se vidaient et où la couverture de cendre s'affinait pour dévoiler le ciel qui s'assombrissait.

Les méthodes de Rana étaient plus terre à terre, mais néanmoins efficaces. En ne connaissant pas le quartier, on aurait pu le confondre avec un tas de détritus. Mais cette discrétion lui permettait aussi de garder l'oeil ouvert, et vigilant. L'échoppe paraissait très calme, les allées et venues rares. Il vit, au fil de l'après midi, peut être une dizaine de personne s'y rendre. La plupart ressortirent avec un sachez de papier sous le bras, sans doute des herbes ou autre médecine, l'un d'eux ressortit avec ce qui semblait être une dague gravée. Mais quelques uns ne ressortirent pas du tout. Et autre chosa attira son attention. Tous ceux qui étaient entrés mais pas ressortis portaient dans leurs vêtements soit l'image soit le crin d'un cheval noir. Peut être un signe de reconnaissance?
En revanche, il ignorait tout de ce qui se déroulait à l'intérieur de la boutique, mais si cela paraissait calme et ennuyeux à un passant lambda, Rana avait lui la confirmation qu'il se tramait là quelque chose de suspect.

Ren, lui, avait un objectif différent en tête. Il parcouru les alentours pour se familiariser avec les lieux. Du côté du Puits d'Encre, les bâtiments étaient surtout les demeures de fonctionnaires et employés de compagnies marchandes, parsemés ça et là d'un nombre plutôt impressionant de tatoueurs, ce qui était apparemment une industrie dans cette partie de Goka. Il y avait aussi un bon nombre d'imprimeurs et d'échoppes fabriquant de l'encre et du papier.
Du côté des Volutes, c'était plus confus. Il y avait pas mal de petites boutiques, mais aussi de tavernes qui avaient l'air plus ou moins officielles et généralement mal famée, et surtout beaucoup d'immeubles d'habitation, pour la plupart partiellement délabrés, où les habitants étendaient leur linge, discutaient de fenêtre à fenêtre, vendaient toute sorte de plats et confections dans des stands improvisés...l'endroit était animé et populaire.
En cherchant bien, Ren finit par trouver quelques endroits intéressants...demander son chemin n'aida pas beaucoup, ses manières brusques et son accent conduisant nombre de ses interlocuteurs à se fermer comme des huitres, Mais il était observateur, et repéra une poignée d'apothicaires et de marchands d'articles "magiques", même si apparemment il s'agissait plutôt de babioles, de charmes et talismans et d'autres objets semblables. Loin du haut enchantement, donc. La plus grande était un apothicaire du nom de "La Main de Qi Zhong"; et il découvrit même une autre enseigne portant des chevaux sur sa façade: le Souffle des Steppes, tenue par une famille de Tien La.

Lorsque le soleil se coucha et que les lanternes commencèrent à véritablement baigner les rues et les ruelles de leur lumière orangée, ils se rassemblèrent pour échanger ces informations. Ces pistes étaient pour l'instant minces, mais ils avaient au moins une idée d'où aller.
Pour l'heure, restait à décider comment poursuivre: continuer leur enquête, ou retourner pour l'instant au Kirin Ivre pour se reposer un peu?

---

Rana écoutait Céleste avec une moue passant de l'énervement à l’effarement: la fillette était d'une naïveté à rendre un chef de guerre orque fleuriste et poète...

« Je... comment dire... ne suis pas certain qu'il soit prudent de diviser le groupe avec leur signe de reconnaissance. Je devine que le crin de cheval noir, qu'il nous faut par ailleurs obtenir, fait référence au talisman retrouvé sur le daemon que nous avons combattu et représentant un destrier noir ou le Destrier Obsidien selon la gouverneure.
Sans oublier le fait que, nous ignorons si ce "crin" de cheval... est particulier ou si n'importe quel crin de cheval noir, fera l'affaire...

Si les personnes que j'ai entrevues, ce jour, entrer avec ce signe ne sont pas sorties... il est probable que cela arrivera aussi à notre groupe. Dans ces conditions,, il est préférable d'y aller tous ensemble.

Certains d'entre nous pourraient y aller "en reconnaissance" jouant par exemple le rôle d'un acheteur comme proposé par Ren. Mais... il faudrait que ces personnes ne soient pas reconnaissables lorsque nous déciderions de nous y rendre avec le signe de ralliement, sinon cela paraîtrait hautement suspect !
Franchement, je ne suis pas vraiment pour cette option, il est probable que nous n'apprenions rien de plus en y allant sans le signe de reconnaissance et trop de risque que cela nous rende suspect pour la suite.

Personnellement, je serai d'avis de capturer discrètement un de ces membres avant qu'il entre dans la boutique afin de lui subtiliser son signe de reconnaissance, l'identifier, nous en procurer pour chacun d'entre nous, avant de nous rendre tous dans la boutique.


On peut aussi aller visiter l'armurerie qui est adossé ou les immeuble d'habitation avant de faire quoique soit d'autres.


Qu'en pensez-vous? »

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Modifié par un utilisateur dimanche 15 septembre 2019 00:17:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ren réfléchit longuement, ne sachant pas par où commencer.
« Disons que laisser Yingzi rentrer et poser des questions peut être intéressant, mais risque de griller notre couverture si nous voulons y entrer plus tard. »

Il fit une petite pause pour marquer le changement de proposition.
« Nous n'avons que peu d'information. Utilisons celle que nous avons: ils sont capable d'envoyer des daemons tuer quelqu'un. Donc si nous voulons qu'ils nous amène à cette proposition, il faut que nous mettions en place la situation propice. Il faut trouver un concurrent à Yingzi et faire savoir aux tenanciers de la boutique que Yingzi veut s'en débarrasser... disons de façon expéditive. »

Il conclut dans un sourire.
« Evidemment, on ne peut pas entrer dans la boutique en disant: "excusez-moi, j'ai un concurrent à buter, vous n'avez pas un daemon qui traine?"... des idées? »

Un détail lui revint en tête.
« Dit Rana, les gens qui ne sont pas ressorti, tu dis qu'ils avaient tous du crin de cheval noir... Mais est-ce qu'ils avaient d'autres points communs? Classe sociale, sexe, age, état d'esprit... ? Ca pourrait être intéressant de pouvoir déduire pourquoi ils ne sont pas ressorti. »

Il fit rapidement la liste des idées qui lui passaient par la tête.
« - Etaient-elles confiantes, ou avaient elles peur? Victime d'un sacrifice ou membre de secte qui va faire un rituel?
- Est-ce que les personnes qui ne ressortait pas était accompagnée d'une personne qui ressortait? Le membre qui apporte sa victime.
- Souvent, ce genre de culte est assez coûteux car les ingrédients et la discrétion coûte cher. Etaient-ils riches? »

19 Abadius 4718, dans l'après midi - Aux abords de la Crinière Noire, les Volutes
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Infortunément, leurs plans étaient de toutes façons compromis dans l'immédiat. La nuit était en train de s'installer, et la Crinière Noire, tout comme l'armurier qui lui était adossé, avaient fermé leurs portes. Il ne restait qu'une vague lueur à l'intérieur de la Crinière Noire.
La journée avait déjà été bien remplie, et certains avaient du pain sur la planche, dès le soir même, d'ailleurs. Ils décidèrent donc pour l'instant de remettre la suite de leur investigation au lendemain, et de retourner pour l'heure au Kirin Ivre.

Heureusement, le Puits d'Encre, qu'ils devaient entièrement traverser pour retrouver les Routes du Dragon, était plutôt calme même après la tombée de la nuit. Tout juste croisèrent ils une patrouille de garde qui les observa attentivement en passant, mais sans les arrêter.

Il était près de minuit quand ils atteignirent le Kirin Ivre, et pour la plupart harassés. Ils étaient debout depuis peu après l'aube, et avaient passé la plus grande partie de la journée à arpenter l'immense cité. Céleste, malgré son état de fatigue, alla tout de même jusqu'au Palais des Lotus pour sa première nuit de travail sur place.


20 Abadius 4718, dans la journée - Aux abords de la Crinière Noire, les Volutes
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Il avait été...délicat de traîner Céleste avec eux, mais le lendemain, aussi tôt que la fatigue le leur permit, ils traversèrent de nouveau tout le district du Puits d'Encre pour se rendre à nouveau aux abords de la Crinière Noire.

A cette heure là, le Puits d'Encre était bien plus animé, les commissionaires et messagers en pleines courses pour faire tourner la machinerie que représentait l'administration municipale. D'autres, souvent mieux habillés, oeuvraient au bon fonctionnement des immenses compagnis marchandes basées ici. A plusieurs reprises, ils durent s'écarter précipitemment pour éviter d'être renversés par un cavalier pressé, et virent même quelques palanquins de bois précieux, incrustés d'or, transportant de riches marchands et notables. Ils eurent même à tirer un peu précipitemment Céleste hors du chemin d'un palaquin escorté de guerrier en armure dorée, aux allures de samouraï, qui n'hésitaient pas à se frayer un chemin à travers la foule à coup de hampes de leurs hallebarde.

Ils atteignirent les abords de la Crinière Noire en fin de matinée, et à cette heure, en dehors des étals vendant nourriture de toute sorte, et de leur clientèle, les rues étaient plutôt calmes. S'arrêtant sur une placette proche, ils reprirent leur souffle et résumèrent leurs découvertes de la veille.

Rana, en particulier, répondit aux questions laissées en suspends par Ren.
Les clients de la boutique qui n'en sont pas ressortis, à leurs connaissance, n'avaient pas de véritable autre points communs que leur signe distinctif. Ils avaient noté une orque, un vanara, quelques humains, une semi-dragonne, un tengu, et ce qui devait être une paire de tiefling...rien de particulier dans une cité aussi cosmopolite. Leur seul point commun était une allure un peu efflanquée.
Les personnes entrant ne démontraient pas d'attitude particulièrement intense...difficile de parler de confiance, mais elles ne paraissaient en tout cas pas terrifiées.
Aucun de ceux qui ne portaient leur signe de reconnaissance - le crin de cheval noir - n'était ressorti, et les autres clients ne les accompagnaient pas.
Les membres de ce culte, si c'est bien de cela qu'il s'agit, ne paraissaient pas non plus particulièrement riches...mais il était tout de même à noter qu'aucun d'entre eux ne paraissait très pauvre, ce qui les plaçait déjà au dessus d'une bonne part de la cité.

Céleste un peu dans le gaz après sa nuit de travail haussa les épaules. «  Moi je pense qu'il faut pas y aller par 4 chemins. Soit on y va, soit on casse des genoux pour avoir des réponses. A priori c'est des méchants qui vont là donc ça me dérange pas si on s'en prend à des méchants.  »

Elle sourit alors à son frère... «  Et je sais que si je devais te faire parler je jouerai de la musique... Tu n'y comprends rien à l'art...

Mais autrement je peux aider en insérant une idée dans l'esprit d'autrui ou aider l'un d'entre nous par magie à faire parler...

Et oui elle peut faire ça la petite...  »

Ren précéda Yingzi, bomba le torse, le regard droit. Il avança dans les allées, regardant ostensiblement à droite et à gauche si personne ne pouvait interférer dans la discussion. Puis il s'avança vers l'apothicaire et lui dit.
« Bien le bonjour. Ma maîtresse, dame Songshu aimerait s'entretenir avec vous, en privé pour des affaires qui dépassent quelque peu le cadre des bobos et des insomnies. »

Modifié par un utilisateur jeudi 26 septembre 2019 15:17:38(UTC)  | Raison: Non indiquée