14 Erastus 4716 - dans la matinée, Longacre
Longacre



Renza sourit en réponse.
« Suffisants, peut être pas, mais efficaces, ça oui. »

La seconde question de la strix sembla rendre la fetchlinne un peu méfiante, en revanche. Elle pesa soigneuesmenet ses mots.
« Oui. Nous n'avons pas vu l'action depuis un moment, et on commençait à s'ennuyer. Sans parler de l'idée de pouvoir participer à l'effort de guerre contre cette croisade. En ce qui vous concerne, Dame Symphonie...permission de parler franchement? »

« Je m'amusais avec des pièges à graisse étant plus jeune. C'était assez drôle de voir les gens les pieds en l'air et tous glissants... Kroukrou. » Les nombreux souvenirs de Symphonie à "torturer" la cour impériale de ses farces ironiques lui revinrent un peu en mémoire, lui donnant un sourire mi-figue mi-raisin. La femme-oiseau ne voyait que les choses habituelles comme critiques habituelles, c'est pourquoi elle haussa les épaules à la demande de la fetchlinne.

« Si ce sont des critiques envers moi, j'ai vu bien pire dans ma vie... Et si ce sont des mots forts envers cette mission, j'avoue que me contenter de tourner autour de Longrace me déplaît à la longue. Donc... Permission accordée? »


Renza paru se détendre un peu, et il sembla à Symphonie percevoir une pointe de soulagement dans son expression.
« Pas tout à fait, Dame Symphonie. Mais je ne sais pas si vous êtes au fait des usages de l'armée impériale. Pour faire simple...Je ne vous connais pas encore assez pour savoir si j'apprécierai que nous servions sous vos ordres. Ce que j'ai vu pour l'instant me laisse une bonne impression, mais c'est au combat qu'on reconnait vraiment de quoi un leader est fait.

Quoiqu'il en soit, j'apprécie pour leur que vous soyez franches...et, pour être terre-à-terre, accessible. Ce n'est pas si courant qu'on peut parler franchement à un officier. »

« Hinhinnnnn? » Fit la femme-oiseau prête à dire des saloperies au vu de son expression séditieuse. « Ces fameux officiers qui semblent avoir un balais dans le fessier à chaque fois qu'ils ouvrent la bouche? A croire qu'ils ont un morceau d'armure caché là ou il faut. Oh je leur en veut pas, ils se font si peu de petits plaisirs.

Je n'ai jamais été fi de ces armées. Pour tout dire ça ne m'intéresse aucunement. Mais ce qui m'intéresse sont les résultats. Et avec plus de personnes efficaces, les résultats seront d'autant plus efficaces. De quelles manières? Ca je m'en fiche. Je n'ai pas besoin de lois pour imposer ma propre loi...

Bonne impression? Peut être la tête d'humanoïde découpée sur mon épaule? Ma grande taille et mes ailes immenses? Ou peut être que si je souffle sur quelqu'un, celui-ci hurle de peur. C'est très drôle ceci dit, mais bon... Bonne impression? Je ne sais pas trop comment le prendre... »

Cette remarque laissa dubitative la strixe, se demandant si il y avait quelque chose qui clochait dans ses "nouvelles apparences"... Peut être que ses apparats n'étaient pas encore assez au point... Peut être qu'ils ne faisaient pas assez "méchants"... Il fallait qu'elle revoit ces choses-là avec d'autant plus d'intérêt.

« Pour ce qui est du leadership... Je pense que je suis plutôt "cool". Il ne faut juste pas m'énerver je dirais. Et pour ce qui est des combats... » Ses pupilles mordorées devinrent deux fentes sournoises. « Je crains de révéler quelques surprises. Généralement, si mes ennemis sont intelligents ils déguerpissent avant que mes lames ne les atteignent. Mais nous sommes en face de personnes qui n'ont rien à perdre de l'autre côté. Ce qui est d'autant plus intéressant.

Que savez-vous de l'alchimie, Dame Renza? Et de ses alchimistes. »


Renza répondit avec un large sourire, dévoilant des dents dont la blancheur tranchait avec sa peau gris sombre.
« Vous voyez, ce genre de franchise est exactement ce dont je parle. De même que votre intérêt pour les résultats: laissez nous faire nos preuves, nous ne vous décevrons pas. »

La mention de l'alchimie rendit la fetchlinne dubitative.
« Excellente question. Peu de chose. Je sais que c'est ce qui sert à fabriquer de la poudre à canon et des explosifs, et aussi qu'on peut obtenir de très nombreux effets, mais je ne suis pas spécialiste. »

« Plutôt facile d'être franche lorsque la plupart du monde ne désire point me contredire. J'imagine, krou? N'est-ce pas? » Continua de taquiner la strixe sur son formidable pouvoir de "persuasion".

« De toute façon vous ferez toujours mieux que de stupides humains inaptes. Les véritables alchimistes ne se contentent pas de poudre, à moins d'être spécialisés en formidable bombes. D'autres quant à eux... Sont capables d'aller jusqu'aux limites de ce que la nature peut leur donner. J'ai mis au point des concoctions de violer les lois naturelles de ce que la chair peut donner.

C'est pourquoi je souhaitais vous informer que, qu'importe ce que vous voyez en combat, cela n'est qu'une mascarade chimique et physique pour terroriser les ennemis de l'Empire. Je pense que c'est mieux de prévenir si une sorte de monstre à plumes hurle sur le champs de bataille, de ne pas paniquer sur son... existence? probable. »

Elle regarda la sortie, se demandant si elle avait d'autres choses intéressants à dire. « Je repars dès demain. Mais à ce que j'ai vu, les éclaireurs s'entraînent plutôt bien. Aucun ne m'a vu, mais même les diables ont du mal à m'apercevoir eux aussi. J'espère prochainement participer à un entraînement. Cela pourrait être "drôle"? J'imagine. »


Renza sourit franchement, une expression de joie que la strix voyait rarement, surtout sur quelqu'un qui se trouvait en dessous d'elle d'un point de vue social.
« Si vous voulez vous joindre à nous à votre retour, vous êtes plus que la bienvenue! Et je ferai passer le mot quand à vos...talents alchimiques. Je doute que vous parveniez à nous faire voir pire que ce que nous avons déjà vu, mais mieux vaux prévenir que guérir, et la surprise peut être très dangereuse dans un combat. Merci pour l'avertissement, d'ailleurs. »

« Ah... Krou... » Entortilla-t-elle une de ses longues mèches brunes autour de ses ongles, gênée. Elle sourit en mimétisme de cette soudainement exclamation de bons sentiments sans trop savoir si ils semblaient vrais ou non. Toujours sur ses gardes quoi qu'il advienne. « Je n'osais pas trop m'imposer pour les entraînements. Je ne sais pas si le dire à beaucoup de monde à propos de l'alchimie serait intéressant... Mais pourquoi pas. C'est à peu près tout ce que j'avais à dire. Devrais-je vous déranger encore un peu? »

15 Erastus 4716 - dans la matinée, Longacre

Tourmenteuse Personnelle

Quelles que soient les lacunes de Symphonie et ses excentricités, elle était redoutablement talentueuse dans sa spécialité. Les Iomédéens étaient courageux, on ne pouvait pas leur enlever ça, mais ils avaient aussi tous les deux prêté serment de défendre leurs camarades, et c'était un levier qui n'échappait pas à la Strix. Elle pu ainsi obtenir des réponses à l'essentiel de ses questions...

Les patrouilles dans les bois étaient relativement éparses, et se concentraient avant tout sur les environs de la rivière, mais chacune des équipes partait en patrouille une semaine, ils auraient donc le temps de rallier la ville avant la prochaine patrouille. Par ailleurs, les patrouilles étaient bien plus fréquente aux abords de la clairière qui abordait Sénara, et également le long des deux affluents de l'Iseld, pour sécuriser les abords du fleuve. L'essentiel comprenaient cinq hommes, mais certaines étaient renforcés. Il s'agissait de la principale défense de Sénara. Pour passer, deux solutions: éviter les patrouilles, mais les itinéraires exacts changeaient régulièrement, ou bluffer.

Le chevalier lui même s'appelait Fulvio Filos, de la maison mineure Filos d'Isger. Les siens avaient été vassaux des Cansellarion avant la guerre civile chélaxienne, avant de devoir s'exiler à Molthune. Il avait servit dans l'armée de Molthune et également appris les arts de la chevalerie et de la chasse - tradition familiale. Lorsque l'appel de la croisade avait été lancé par Alexeara, il avait répondu présent, lui et ceux des siens qui avaient voulu l'accompagner.

La carte de la prêtresse n'appris rien de plus à Symphonie. En revanche, elle pu lui parler de la commandante de la garnison, Cypria Pelzo, et de son assistante arcaniste, Corva Dives. Cette dernière avait aussi quatre assistants, mais elle ignorait leurs noms.
Outre les croisés, elle une halfline du nom de Vita, qui opérait un réseau de libération d'esclaves, et un guérisseur tiefling très populaire, portant le nom d'Iver Vemdrild.

En revanche, l'ambiance qu'elle lui décrivit était loin de celle à laquelle elle s'attendait. Selon elle, les habitants de Sénara étaient plutôt contents de la présence des croisés, et pour beaucoup d'entre eux se considéraient comme libérés du joug des Thrunes. Les tieflings, en particulier, appréciaient de ne plus être considérés comme des citoyens de seconde zone.

Le bois des Murmures




La dryade rugit et s'efforça de rompre ses liens, mais Symphonie savait ce qu'elle faisait et les cordes ne se laissèrent pas rompre si facilement. Tendue, la dryade observait Symphonie avec une hostilité à nue; mais aussi, à ce qu'il semblait à la Strix, une inquiétude palpable.

Malheureusement lorsque la Strix s'adressa à elle, s'y ajouta de la confusion. La dryade fronça ses sourcils de feuillage, dégoulinants d'huile, incapable de comprendre ce que lui disait la Strix.

Tourmenteuse Personnelle

Les réponses de la dryade jetèrent la strixe dans une colère noire. Ses pupilles se fendirent en fin trait tranchant, porteurs d’une haine incommensurable. Comparer Symphonie à des nobles chélaxiens dévergondés, avait touché juste. Une fureur qui fit frissonner toutes ses plumes. Voilà de longues que toutes sortes de ressentiments la rongeait.

Elle partit dans une diatribe colérique et complétée de claquements de dents inquiétants, de respirations rauques, de grondements de bête sauvage qui n’en demandait qu’à sortir pour tout déchiqueter. Et qui pourtant, gardait une forme et des manières humanoïdes. Tournant autour de la dryade en secouant sa torche. Le plus effrayant était sans nul doute cette violence rangée, donnant son ton coupant et cracheur de flammes. Pire que crier.

« Je ne suis pas une diaboliste! Après tout, on ne peut guère faire confiance à des diables. Je suis une prédatrice des airs. Ce territoire appartient à ma Rokoa... Celle qui me gouverne et gouverne ce pays entier. La seule personne digne de parole et de pureté dans ce monde de complots délétères et de souffrances ineffables.

Je me doute que ces pitoyables humains aient violés aussi simplement les règles anciennes de cette forêt? Ils oublient rapidement leurs promesses. A moins qu'ils aient balayés du revers de la main vos interdictions légitimes et exigences de respect. Sûrement qu'ils ne vous considèrent même pas comme des êtres vivants... Se comporter comme des colonisateurs arrogants. Est dans leur nature.

Je me dédouane de leurs actions puériles perpétuelles. Les diabolistes sont arrogants et chercheront toujours à avoir la meilleure part du gâteau. Cependant les envahisseurs qui viennent d'arriver, les terroristes de la Glorieuse Réclamation, n'ont que faire de ces territoires... Ils pilleront et détruiront à loisir. C'est ce qu'ils font déjà d'ailleurs. Ils n'hésiteront pas à tout raser si cela leur plaît. Au nom d'une guerre... pitoyable. »

Elle se pencha abruptement près du visage de la dryade, accroupie. Griffes bien cachées dans ses bottes. Son sourire de folle. Et son envie de lui faire peur en la surprenant.

« Tu es guerrière et tu as perdu. Tu as défendu ta forêt-Mère jusqu’au bout. Mais si les deux camps te haïssent, te plairait-il de voir tes soeurs tombées pour rien? Que fera le Conseil des Etang contre deux armées entières? Ces humains voleront ce qu’il y a à voler et ne laisseront que des cendres… sauf si le forêt choisis le bon camp. Celui des personnes qui vivent ici. Vos voisins, même pitoyables. Sont toujours mieux que des envahisseurs.

Tu peux les sauver en me disant plus de choses sur ce Conseil des Etangs. Tu pourrais… Éviter de mourir. Si tu m’en dis plus. Eviter de souffrir. Si tu me contentes. Si tes réponses… Sont satisfaisantes. Ou souhaites-tu souffrir. Lentement… Car cela me plairait tant. De te voir souffrir très lentement. »

Elle descendit légèrement la torche qu’elle tenait au-dessus de leurs deux silhouettes. Prête à laisser tomber les flammes.

« Vas-tu me satisfaire? »

Modifié par un utilisateur mercredi 2 juin 2021 23:34:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Deadline

Le sourire malsain de la strixe s'élargit à la mention de certains arbres propres aux dryades...

« Tu subis ta défaite, ton ignorance. Je t'ai fais revenir d'entre les morts. Sans mes soins, tu serais déjà réduite à l'état de poussière... Je suis ici la seule personne qui décide de ton sort. Personne ne te sauvera. Ni tes amies. Ni tes dieux. Ni ta chère forêt... Il suffirait tant que tu parles afin de ne plus souffrir.

Aimes-tu ressentir le douleur? Arracher tes bras et tes jambes pour m'en faire un nouvel arc. Te garder éloignée de ton arbre jusqu'à ce que tu t'assèches si lentement. Que je te regarde chaque jour dépérir, morceau par morceau. T'injecter tant de choses dans tes veines que tu regrettera même de respirer. Je pourrais jouer avant toi pendant des jours, des mois... Afin de me délecter.

Ou trouver facilement ton arbre et te ligoter avec lui. Avec cette couverture inflammable. Avec ma torche. Avec toi en train de brûler vive avec ton tendre et cher arbre. Et tes hurlements de douleur à la ronde, dont je me gausserai... Oh oui cela me plairait temps de te voir brûlée vive. Ne me met pas en colère. Sois-gentille avec moi. Personne ne t'aidera ici. Il te suffirais juste de me dire ce que je veux...

Quelle est la décision du Conseil des Etangs? Qui sont les personnes du Conseil? Et comment crois-tu qu'ils sauront ce qui s'est passé ici? Sont-ils plus disposés à parlementer que toi?

Parle avant que je m'énerve... »

Deadline

La torche de Symphonie tomba mystérieusement dans le petit tas de feuilles qu'elle avait amassé pour brûler, brin par brin, devant la dryade. Pendant que le paquet de feuilles vertes jetait une odeur de brûlé, promesse d'avenir, elle commença à poinçonner la dryade avec un bâton pointu. A la fois un grand manque de respect, mais aussi un harcèlement destiné à la faire craquer.

La strixe aurait pu très bien la trouillotter avec ses dagues et ses scalpels... et cette branche qu'elle essayait de mettre dans les côtes, la gorge, ou bien les interstices de la femme-arbre était destiné à rappeler tout ce qu'elle pouvait faire à son égard. Elle la parcoura avec ce morceau de bois mort en long, en large et en travers.

« Je ne t'ai pas dis d'arrêter... Qu'est-ce que tu m'énerves... Tu m'énerves vraiment... J'ai juste envie de te déchiqueter là maintenant. Tu as intérêt à en dire plus sur les personnes de ce conseil... Sinon je vais vraiment éclater... T'éclater en tous petits morceaux. Tu souhaites vraiment me chercher des noises?

Après le bois j'utilise le fer, je te préviens. Ô combien ce serait délectable pour moi... Mais pas pour toi. N'est-ce pas? Tu commences, tu termines. Et vite! »

Symphonie jouait avec la dryade comme un chat se jouait d'une souris : conquérante, cruelle et incapable de gérer sa frustration avec ses grosses pattes pleins de griffes.

Deadline

La strixe arrêta son manège pour cette fois-ci lever sa chaussure, comme si elle s'apprêtait à tabasser sa proie à coups de pieds. « Les prédateurs de la forêt? Et cette dryade nommée Talwyn, à quel point est-elle belle? »

Sa chausse s'abattit à deux centimètres du visage de la dryade, claquant son talon dans une gerbe de sable. « Tes informations sont de plus en plus maigres... »

Symphonie sentait que l'interrogatoire arrivait peu à peu à sa fin... Elle aurait eut beaucoup plus de chance avec la satyre. Mais les maîtres avaient décidés de ne lui offrir que ce morceau de bois vivant. Si la Sujette n'avait que peu d'informations sur le Conseil, elle ne devait pas savoir grand chose sur les prédateurs de cette forêt. Cela était une belle forme de torture de lui poser des questions auxquelles elle ne pouvait point répondre. La briser... indéniablement.

Modifié par un utilisateur jeudi 10 juin 2021 20:01:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Deadline

« Merci beaucoup Lucrétia. N'hésites pas à revenir vers moi en quoi que ce soit! Au final je compte apprendre la langue des fées... L'elfique sera pour plus tard. J'aurai besoin de m'exercer très prochainement! » Remercia-t-elle la tieffeline chaleureusement, comportement totalement contraire à ce qu'il venait de se passer.

Symphonie était particulièrement intéressée par le processus utilisé par le Daemon. Elle s'occupait quant à elle juste après de récupérer sa corde de chanvre et la couverture à laver à la rivière. Le cadavre serait enterré quelques instants plus tard à l'abri des regards.

La plupart des humanoïdes l'ignoraient lorsqu'elle posait ses questions, ou plutôt son avalanche de questions. Peut être que ce veneda... qulque chose l'attaquerait ou l'insulterait, mais il fallait qu'elle sache. Elle épousseta ses ailes avant de lui adresser la parole en infernal.

« C'est vraiment très pratique... Rien ne se perd, tout se transforme. Est-ce possible pour nous autres mortels de dévorer des âmes? Ou est-ce propre uniquement à votre race? » Elle rajouta en se mordillant la lèvre intérieure. « Je sais briser le corps et l'esprit. C'est ce que j'appelle le Principe de la Dévoration. Mais dévorer l'âme... C'est superbe. Ca signifie finir sa destruction au summum. Comment est-ce possible? »

Est-ce possible de... ressentir la dévoration de l'âme?

Deadline

La strixe plissa ses yeux avec un rictus mauvais. J'imagine qu'il parle de.. décéder n'est-ce pas?

« Si cela est typique de votre espèce... Il me faudrait dans ce cas un assez gros cadavre de daemon pour l'étudier? Ou juste un magnifique morceau... » Partit-elle laver la couverture en gloussant comme une poule. « Une belle autopsie vivante en perspective... »

Face à l'ondée la strixe continua de glousser intérieurement. J'adore que l'on me parle mal... Hâte que Dame Aanara me laisse découper cet adorable Alistopher. Il me donne quelques idées de création d'outils à tourments. Un de la forme de sa bouche serait très drôle...

Symphonie continua de rire tout seule en frottant aussi énergiquement que ses pensées, l'objet de son travail : couverture d'exécution bien menée. Tout cela n'avait pas l'air extrêmement sain d'esprit, mais elle s'amusait comme elle pouvait. Le temps serait long avant sa prochaine proie.

« Hihihihihi! ... »

Deadline

Trouver une boutique d'un certain standing ne fut pas une mince affaire... Mais il fallait bien de quoi habiller la noblesse, aussi petite et grande fut elle. Dans ses habits de mercenaires, en plus de sa race, Symphe faisait particulièrement tâche. Sa première question en entrant dans la boutique fut donc simple.

« Bonjour... Pardonnez-moi cette question frontale mais : servez-vous les strixes? »

Apparemment ils servaient bien les strixes dans cet établissement. En tant que race à belle ailes, elle avait toujours eu la figure nécessaire pour qu'on la refuse, d'une façon ou d'une autre. Ou bien qu'on lui fasse payer le triple du prix. Cela avait toujours été comme ça. Encore heureux qu'ils ne l'avaient pas jetés dehors à coups de tisons brûlants.

En plus de sa présence, sa demande était quelque peu urgente. Mais elle connaissait une phrase magique qui arrangeait tout commerçant. Ce que voulait Symphonie était des résultats, non des ronds de jambes. « L'argent n'est pas un problème. »

Elle songeait à cet achat depuis fort longtemps, usant tous ses vêtements jusqu'à la corde. Son séjour à Longrace recommençait à transformer sa silhouette X en double 8. Cela ne lui déplaisait pas, mais compliquait la tâche pour les modèles avec des pinces ou fuseau. La robe portefeuille se finissant par un col écranché, serait idéal. Ce n'est pas comme si la plupart des humanoïdes la regardait dans les yeux en général.

Les différentes tailles de la strixes étaient tout à fait en dehors des standards chélaxiens. Grandes ailes découpant les omoplates pile en dehors des coutures, taille de deux mètres. Grandes hanches, grandes épaules et bonnet fort. Un cauchemar de couturier. Et toutes ces plumes à partir des chevilles et des poignets? Comment mettre en valeur ça?! Et avec des manches bouffantes demandées en prime, les pire types à coudre en termes de longueur et de points : au secours! Et qui feraient office de poche. Des poches dans les manches? Et dans les bas? ...

Encore heureux que Symphe n'effectuait pas de chichis. En tous cas, pas directs... Elle avait l'attitude des grandes dames qui vous ferait payer le centuple du prix si vous ne les satisfaisiez pas. Même pas besoin de s'exprimer pour dire son point de vue. En retour, elle ne bougeait pas d'un poil pour les mesures. A force de se faire traiter comme une poupée par une jeune Impératrice avide de froufrous rouges, cela marquait le comportement. Suppléments? Pourquoi l'enquiquiner avec ça, parler d'argent lors des mesures était déplacé.

Le passage de la strixe laissa le étrangement même sentiment qu'une noble exigeante. Mais l'on parlait bien d'une strixe n'est-ce pas? ... Et tout cet or, d'ou venait-il...

« Je suis alchimiste cosmétologue et propose mes services de parfumeries, de cosmétiques et de teintures si vous êtes intéressé... Je reste dans le coin. » Après tout, il fallait bien qu'elle fasse sa propre publicité.

Elle arrondit à dix pièces de platine et s'en fut sans monnaie. Qu'est ce qu'on s'en fiche de l'argent. J'en trouve sous le sabot d'un cheval. En repassant, je pourrais faire du repérage chez ces péteux nobles qui mérite qu'on les détroussent. Sales parasites. Reparti-t-elle par la route le menton levé, toute pleine de pensées malveillantes envers ce nouveau terrain de jeu.

Maquillage? Parfait, mettant jusqu’au bout de ses plumes des poudres scintillantes. Cicatrices envolées.
Robe? Parfaite, noire et séductrice, classieuse. Aussi lisse que de la peau de bébé.
Cheveux? De Princesse. Relâchés et ondulés, donc parfaits.
Ongles? Parfaitement peints d’ébène.
Bijoux? Ou plutôt longue étole représentant des dizaines d’espèces d’oiseaux voletant au milieu de forêts paradisiaques.

Je n’ai jamais eu de rendez-vous romantique… De premier rendez-vous… J’espère être à la hauteur!

En effet, malgré s’amuser sur des prisonniers et de rares étreintes personnelles, jamais de dîner aux chandelles n’avait été octroyé...

C’est les ailes gonflées et nerveuses que Symphonie tourna longuement dans sa chambre… Avant de sortir tel un petit chaperon noir au couchant, dissimulée sous sa longue cape. La nervosité lui donna des ailes, car elle arriva pile à l’heure du rendez-vous, essoufflée. Marcher à deux pattes, quelle plaie… Elle n’avait même pas eu le temps de réfléchir à ce qu’elle allait dire… Bon c’est pas tout, mais il fallait passer les premières armées de gardes.

« Je suis Symphe… J’ai rendez-vous avec Dame Pelzo au coucher du soleil... Est-elle disponible? »

Modifié par un utilisateur mardi 13 juillet 2021 19:30:24(UTC)  | Raison: Non indiquée