La soirée se déroula finalement plutôt paisiblement en exceptant l'échec cuisant qu'était le dîner. Viz et Krimir occupèrent le premier tour de garde, Isorn et Nilne le second, et Takk et Milo la dernière veille, juste avant l'aube.

Dehors, la bise s'était intensifiée, sifflant entre les roches arides, secouant les herbes folles. Le froid s'était fait plus intense, et ils étaient reconnaissant pour leurs tenues d'hiver et l'abri de la caverne. Au plus sombre de la nuit, le froid était tout de même mordant, et avec la venue de l'hiver, cela n'irait pas en s'arrangeant.

Fort heureusement, ils semblaient avoir bien choisi l'endroit où dresser le bivouac, et aucune créature nocturne ou démon en maraude ne profita du couvert de la nuit pour les attaquer.



15 Lamashan 4719, dans la matinée - Bois Ailé

Le Bois Ailé


Quand les rayons de l'aube illuminèrent la combe où ils s'étaient réfugiés, ils étaient déjà en train de se préparer à repartir. Ils avaient encore 6 jours de voyage avant d'atteindre Drezen...et surtout, ils atteindraient la lisière du Bois Ailé dans la matinée.

Avant même d'atteindre la limite des arbres, la proximité du Bois Ailé était évidente...la température s'était réchauffée, et l'atmosphère charriait une odeur de bois brulé. Quelques heures après leur départ, ils s'engagèrent entre les troncs calcinés, les sabots des chevaux, maintenant nerveux, piétinant le sol recouvert de cendre et de broussaille morte.

Les flammes avaient dégagés une partie de leur vision, mais le Bois Ailé semblait avoir été récemment ravagé par un feu de forêt, de larges pans de la végétation noircie et carbonisée, les troncs des arbres devenus charbon et cendre; encore recouverts de braises. Des étincelles orangées et des cendres flottaient doucement dans l'air silencieux, comme une neige de mauvais augure. Certains arbres brulaient encore, et le bois entier était enveloppé de volutes de fumées.

Même les plantes qui avaient résisté au feu et celles qui repoussaient avaient cette même teinte de cendre, grises et noir, et apportaient à l'air sinistre des lieux. Pour l'instant, le Bois Ailé n'avait rien d'engageant...

Durant la matinée, ils aperçurent les ruines d'un village, qui avait sans doute été la proie des flammes, les demeures de pierre gisant en ruines délabrées autour d'un ruisseau évaporée. Quelques squelettes étaient encore visibles sous la couche de cendres.

C'est en dépassant la lisière qu'ils entendirent les premiers cris, des échos étouffés, distants, difficile à localiser; mais ils entendaient tout de même au loin les ululements de détresse et de douleur qui résonnaient dans le sous-bois. Mais ils semblaient toujours être à la limite de leur champ de perception, des échos tout juste audibles qui ne se rapprochaient jamais, sans pour autant disparaître complètement.



Nilne frissonna, jetant des coups d'oeil méfiants et inquiets aux alentours. Elle tenta de ne pas trop penser au lieu où ils se trouvaient et se rapprocha de Milo.
« Milo...je me demandais...ta monture, d'où vient elle exactement? Est ce qu'elle est constituée de flamme? Ou bien tu l'appelles? Comment est ce que ça fonctionne...? »

Isorn, Krimir, Viz/Perception passive 18+

Sur les conseils avisés de l'elfe, le groupe avait pu trouver refuge dans un endroit qui avait inspiré sûreté et sécurité à Krimir : instinctivement, il trouva que la zone ne pourrait pas vraiment être la cible d'une créature des abysses, ce qui restait le principal en matière de survie à l'heure actuelle. Certes les conditions météorologiques et autres affres de la nature n'étaient pas des plus agréables dans cette région inhospitalière pour les petits humanoïdes qu'ils étaient, mais là encore, rien d'insurmontable, en particulier grâce à leur bonne préparation physique et leurs équipements adaptés.

« Pfff... C'est quoi c'te machin les filles? C'est ça qu'on mange au Cheliax? Perso j'm'en fous j'vais tout grailler mais j'peux vous dire qu'en Sarkori on fait des trucs quand même meilleurs hein! » avait "gentiment" remercié le rôdeur lorsqu'il dégusta à grands coups de cuillère dans la gamelle en s'en foutant partout dans la barbe le délicat met à base de... ce qui restera un mystère culinaire!
Mais ce petit épisode qui finalement attisa davantage de sourires par la situation cocasse que le goût majestueux du plat resserra encore davantage les liens du petit contingent égaré en cette région si délabrée par le chaos. A ce stade, le travail d'équipe était primordial, Krimir le savait. Et même s'il n'était pas de nature très souriant, ce moment le rassura sur la suite des opérations : cette nuit serait peut-être la dernière avant qu'ils n'y découvrent les vraies atrocités abyssales qui torturent les corps et les esprits au Bois Ailé...

S'installant de façon à avoir une bonne vue dégagée sur les accès à leur abri, sans pour autant s'éloigner du feu, il releva la fourrure autour de son cou puis projeta de s'emmitoufler dans une couverture de sa paillasse. C'est d'ailleurs d'un maladroit ridicule qu'il proposa à Viz « Tu veux euh... t'enrouler là-dedans? Elle est assez grande pour deux... enfin pour le froid hein? Tu vois... Enfin comme tu veux hein... ».
Les yeux bien écarquillés, il resta longuement silencieux, n'osant trop perturber le silence de la nuit, à la fois réparateur pour ses compagnons couchés mais également synonyme de confort pour vérifier que rien n'approchait. A mois qu'il ne se fut agi d'éviter la gêne caractéristique du Sarkorien à communiquer en tête avec une autre personne, en particulier quand il était question d'une femme, en particulier si elle était à fort caractère, en particulier si elle était très jolie, bref, en particulier si c'était Viz!
Et après ce tour de garde qui fort heureusement ne causa aucune arrivée impromptue d'une quelconque créature, la fatigue fut la plus forte. Il était grand temps de reprendre des forces : le futur s'annonçait compliqué pour les chasseurs de démons.


« Putain faites gaffe, ça bouge derrière les troncs là-bas! » averti le pisteur tout en dégainant simultanément ses deux lames fraichement acquises grâce à leur mécène.

Krimir avait passé le gros de la matinée à tourner la tête dans tous les sens, aux aguets du moindre signe inhabituel. Sa monture ne souffrait d'aucune hésitation tellement l'éclaireur maniait fermement la bride depuis qu'ils avaient quitté leur chaumière de fortune. La traversée des landes chaotiques était devenue de plus en plus nerveuse à mesure que le Bois Ailé se rapprochait. Mâchouillant un bout de viande séchée, un inconnu aurait pu croire que Krimir était en proie à un stress prononcé mais ceux qui avaient vécus à ses côtés les derniers jours pouvaient maintenant reconnaître qu'au-delà d'un morceau de viande, c'était surtout sa rancœur et son besoin de vengeance qu'il tentait de ravaler avant de tomber sur une cible à-même de servir d'exutoire! Le chasseur qu'il était commençait maintenant à entrer dans un état second : celui de la traque, cette attitude qui génère à la fois excitation et sadisme mais aussi peur de l'échec et inquiétude de subir une inversion de la tendance en devenant la cible vulnérable sur ce terrain inadéquat à la stratégie!
A l'approche du village réduit à néant, il avait serré les dents sans mot dire. La mâchoire crispée et le regard noir, le Sarkorien avait franchi les ruines avec une détermination aussi grandissante que sa haine.
Mille fois... J'les ferai souffrir mille fois c'qu'ils font subir à nos Terres!

Mais à l'instant présent, ces émotions n'étaient plus le cœur de son attention : il fallait passer à l'action et laisser toute forme de sentiment dans un petit coin de son esprit. Seuls les perceptions de son environnement proche, les axes de déplacements éventuels des ennemis, les armes à portée de main et les scrutations de points faibles devaient focaliser toutes ses analyses. Il fallait être une machine à tuer pour éviter que le groupe se retrouve en mauvaise posture.

Les yeux presque injectés de sang, le traqueur sauta de sa selle. Sa cape flottant une seconde au vent, éparpillant les cendres alentours tout en faisant crépiter son armure sur laquelle vinrent s'entrechoquer des petites braises soulevées par son atterrissage au sol, il invectiva les créatures :
« Montrez-vous bande de raclures! »




On a le droit à un petit jet de nature? Et éventuellement un jet d'Intimidation? (une bande armée et pas commode qui débarque en leur sommant de sortir, c'est pas hyper rassurant pour eux, nan? )

[spoiler][/spoiler]

Suivant Isorn et le groupe jusqu’au dit repaire sans faire d’histoires, soucieuse d’avoir un endroit convenable pour passer cette première nuit en région glacée, du moins pour une méridionale, Viz était bien contente lorsqu’ils purent poser leurs affaires pour la soirée. La sorceleuse commença par user de ses dons pour allumer un feu et réchauffer de l’eau, mais si cette dernière était habile pour tout brûler, gérer la cuisson était… une compétence qui semblait lui faire défaut, comme la tentative de repas du soir pu en témoigner. Mais ce n’était pas une raison pour s’incliner face à Krimir si facilement !
«  Ha ! On a tenté une recette locale de Sarkori, voilà tout. J’me disais aussi qu’elles avaient un drôle de goût vos spécialités ! » tenta-t-elle de répliquer, vainement.

Bon, fallait admettre… c’était inmanageable ce truc. Heureusement qu’il y avait des rations pour ce genre de situations d’urgence.

Lorsque la question des tours de garde fut mise en avant, une question pertinente, Viz n’osa se mettre en avant et attendit de voir ce qu’il se passa, se retrouvant, un peu bougonne, à être choisie la dernière. Non pas que ça ne la gêne de faire équipe avec Krimir, mais bon ! Question de fierté mal placée et d’affect sans doute ?

Quoiqu’il en soit, le premier tour de garde était le plus simple, c’était déjà une bonne nouvelle. Grâce à son sang elfique, elle arrivait à y voir comme si le crépuscule trainait à se coucher, ce qui lui permettait de rester alerte. Elle avait indiqué à Kwak d’aller se poser dans les hauteurs voisines, ce dernier n’étant pas le plus futé des volatiles mais faisant une tour de garde acceptable.

Trottinant sur place afin de se réchauffer dans un premier temps, la chéliaxienne ouvrit des yeux grands comme ceux d’un hibou suite à la proposition de Krimir, elle finit par éclater de rire, en ayant les larmes aux yeux. Elle mit un moment à se calmer, hoquetante.
«  Ah bon sang… ça fait longtemps qu’on ne m’avait pas sorti une énormité pareille, merci. C’est comme ça que tu abordes les dames d’ordinaire ? » railla-t-elle, un rictus joueur au coin des lèvres.

Elle finit par piquer l’idée de Krimir et par se munir de sa propre couverture, le grimoire que Moire lui avait offert en main, venant s’adossant au rôdeur, tête posée contre l’arrière de son épaule, surveillant l’autre direction et profitant un tant soit peu d’un appui chaud, jouant de prestidigitation afin de maintenir sa propre couverture à une température acceptable.
«  Alors comme ça, tu as grandi par ici toi ? C’était comment, si ce n’est pas indiscret ?  » demanda-t-elle, curieuse, espérant ne pas taper dans une fourmilière de démons et de mauvais souvenirs.




Au petit matin, la découverte du bois calciné éveilla en Viz une intense haine. Elle ne saurait l’expliquer, mais elle sentait que cet endroit n’avait… comment l’expliquer… pas mérité ça. Une remarque assez idiote songea-t-elle, la nature ne connaissant pas la notion de mérite, mais bon… Elle souhaitait venger ces lieux, en quelque sorte.

Elle se retourna vers le groupe, curieuse de savoir si d’autres ressentaient la même chose. Elle laissa Nilne et Milo discuter entre eux, ne souhaitant pas les déranger, et s’orienta donc naturellement vers le peloton de l’équipe.
«  Dites… J’suis pas une experte mais… vous pensez que c’est récent ?  »

Quelques instants plus tard et voilà que ça s’agitait autour d’eux. Ils allaient vite être fixés.
Souhaitant ajouter sa pierre à l’édifice de ses compagnons, elle ressortit la stratégie des marais, à savoir invoquer une grosse bestiole en soutien, même si ce n’était là qu’une illusion. Elle savait que les régions froides et boisées étaient propices au développement des ours, et que les mages de haut rang savaient en convoquer. Elle mima donc d’en être un et dans un claquement de doigts, un ours sanguinaire sortit du néant pour venir la rejoindre.
«  Si vous n’avez pas d’intentions hostiles, vous feriez mieux de faire comme il dit… Autrement… »

La réponse de Milo permit à Nilne de se distraire de l'allure particulièrement sinistre des lieux, mais surtout, il ne fallu pas longtemps pour que la phalène se passionne pour les détails de la conjuration de créature nées du chaos primordial.
« Ah...je crois que je vois. Donc si je suis bien, tu tires l'essence de ces créatures du chaos multiversel, mais c'est toi qui les sculpte et leur donne forme...et donc tu peux en manipuler la forme à ta convenance?
Tu disais que le masque permettait de les contrôler...mais est ce qu'il y a un risque qu'ils t'échappent? Je crois me souvenir que c'est le principal danger d'invoquer des créatures extérieures… »

Les iris blanc, lumineux de Nilne se posèrent sur l'énorme gantelet métallique à son bras.
« Si on peut sculpter cette énergie, on doit pouvoir lui donner une forme plus...mécanique, j'imagine. Les possibilités sont intrigantes...imagine si je pouvais recréer un arsenal en quelques instants au lieu d'y passer des jours... »



Le Bois Ailé




Les chasseurs de démon avaient stoppé net, les ombres rôdant dans le sous-bois ne leur avaient pas échappé. Krimir, Isorn et Takk étaient déjà prêts à se battre, et Milo comme Viz tissaient déjà leurs magies, sur leur garde. D'ailleurs, l'image d'un Ours Sanguinaire, surgit du néant, se matérialisa aux côtés de l'ensorceleuse Chélaxienne, retroussant ses babines immatérielles sur des crocs acérés.

D'entre les arbres incandescents surgirent ceux, ou plutôt celles qu'ils avaient repéré...Des silhouettes noueuses, tordues par une douleur inimaginables, leur écorce noircie parcourue de flammes inextinguibles, leur visage féérique figés dans un masque d'agonie, des larmes de sève bouillonnantes coulant sur leurs joues embrasées.

L'une d'entre elle sembla vouloir parler, mais tout ce que sa gorge ravagée produisit fut un râle étranglé, accompagné d'un filet de fumée.
« เผาาาาาาาาาาาาาาา »

Sylvestre


Viz


Recall Knowledge - Nature/Savoir: Fées/Savoir: Plantes - DD21 (DD19 pour Krimir)

Effets en cours
Viz: Créature Illusoire

Modifié par un utilisateur dimanche 26 septembre 2021 13:07:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

[spoiler][/spoiler]

Emettant un sourire amusé aux propos de Takk, sans vouloir s’afficher comme moqueur pour autant, Viz s’efforçait de rester concentrée sur le champ de bataille s’annonçant. Elle ne comprenait pas ce que les dryades marmonnaient, jettant un œil vers Isorn et Krimir au cas où ceux-ci comprendraient.

Elle fut soudain déconcentrée par une présence qu’elle aurait aimé oublier plus longtemps. Secouant la tête, tentant vainement de la chasser et de se concentrer sur le moment présent, un rictus mauvais aux lèvres.
«  C'est moi ou... c'est pas normal une dryade en feu ?
Je crois qu'elles voudraient sans doute être libérées... Si vous avez du fer froid, c'est le moment ou jamais de le sortir.  »

Modifié par un utilisateur mardi 28 septembre 2021 09:05:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le cri de guerre de l'orque attira l'attention d'Isorn qui tourna les yeux vers les créatures. Il plissa les yeux, un regard d'incompréhension passa avant qu'il ne comprennent mieux.

« เพื่อน ... เกิดอะไรขึ้นกับคุณ? »

Sylvestre


Il fit un pas en avant, la main tendu et le regard inquiet.

« มันเป็นไฟของปีศาจ? เด็กยากจน ... ฉันสามารถพยายามบรรเทาความเจ็บปวดของคุณ อย่างน้อยก็สักครู่ จากนั้นเราจะช่วยคุณอย่างเต็มที่ เราต้องช่วยคุณ ... พวกเขาทำอะไรกับคุณ ... ไม่เป็นไรฉันจะบรรเทาคุณ ... »



Il se tourna vers les autres et leur fit signe de ne pas bouger. « Baissez les armes, attendez. »

Il ramena son regard vers les blessées. Bien qu'il soit inquiet, il essayait d'offrir un sourire apaisant, la main toujours tendu vers les dryades.

Modifié par un utilisateur jeudi 30 septembre 2021 19:47:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Toutes les paroles sont en sylvestre. Le dernier spoiler est une description de ce que fait Isorn et de son objectif, je ne sais pas si c'est quelque chose que vous voulez savoir de suite ou si vous voulez vous garder la surprise de l'effet

Isorn ne pût retenir un léger soupir de soulagement. Il avait une chance de panser la plaie plutôt que d'amputer. Il s'avança vers les dryades. S'il était rassuré de pouvoir essayer de les aider, il avait une autre émotion au fond de lui.

Il était terrifié. Terrorisé à l'idée d'échouer. Il avait l'impression d'être un élève face à un examen pour lequel il n'avait écouté aucune leçon. Il faisait face à l'inconnu et malgré ses dires, il n'avait pas vraiment d'idées sur comment les aider. Et il était seul face à ce problème. S'il se tournait pour demander aux autres une piste, il risquait d'imposer le doute dans le cœur des blessés. Il fallait réfléchir. Alors qu'il approchait, il se concentrait sur son environnement.

La nature mourrait autour de lui. Ces cendres ne ferraient rien pousser. La désolation était tout ce qui restait. Ce petit chant qu'il avait passé des années à écouter, à apprendre à entendre, qui existait même au cœur des villes de pierre et d'artificiel, était absent. La respiration, le pouls de celle qui donne vie à tous, était silencieux sur ces terres. Comme l'odeur rance d'un fruit pourri, il sentait cette gangrène. Et c'est cette maladie qui les torturait.

Une image vient dans son esprit à mesure qu'il éprouvait cette sensation de mort. Il se voyait, marcher dans le désert sous un soleil de plomb. Le feu du ciel le brûlait. Et sa gorge était sèche. Il lui fallait de l'eau pour continuer à avancer dans le désert. C'était exactement ce qui leur faudrait. De l'eau dans le désert. Un peu de vie dans ces terres de mort. Mais où trouver quelque chose comme cela ici ?

Isorn avait appris à déplacer les esprits et les flux de la nature. Quand il soignait, c'était en puisant dans quelque chose autour de lui. Mais il n'y avait rien autour de lui, pas une fleur, pas une eau clair. L'air était acide et la terre noire. Et même s'il leur donnait quelque chose, cela serait bien vite contaminé et réduit à néant. Ses pouvoirs demandaient une fleur et il était dans un brasier qui la brûlerait avant qu'il ne s'en serve.
Une maladie qui contaminait tout. Rien n'y survivait.

Rien ?

Une idée naquit. Il y avait quelque chose qui avait survécu à la maladie. Il avait fallu soigner, panser et veiller. Mais il avait purifié l'alraune. Et son os de bois était accroché dans son dos.

Il le saisit et se tient droit au milieu des dryades. Il avait un plan, aussi fou soit il.

« ได้ใกล้ชิด. นี่คือสิ่งที่บรรเทาคุณ เธอเป็นเหมือนคุณที่เป็นโรคภัยไข้เจ็บและความบ้าคลั่งของคนแปลกหน้า แต่เธอหายดีแล้ว และหากนางผ่านบททดสอบนี้ เพื่อรักษาความงามของนางไว้ ... »



Il enfonça le bâton dans le sol, comme un soldat planterait le drapeau de son pays en terre ennemi. Comme un symbole.

« เธอจึงเรียนรู้ที่จะต้านทานโรค! และเธอจะสอนคุณและรักษาคุณ! »



Il tomba à genoux et mit une main sur le bâton. Il posa l'autre sur la terre brûlée et ferma les yeux, se concentrant sur son propre cœur et sur le morceau d'alraune. Il se mit, non pas à parler, mais à scander. Plus qu'un rite ou une incantation, c'était une prière.

« เด็กๆ ทุกคนในโลกนี้มีเพลงที่ร้องอยู่ในใจเหมือนกัน เพลงของเด็กคนนี้ก็ไม่ต่างจากเพลงของฉัน และยังเป็นของคุณอีกด้วย
อัลเราเน่! ฉันเสนอเพลงของฉันให้คุณ ดอกไม้ที่เบ่งบานในราตรีไม่รู้จบ พิสูจน์ว่าแม่ของเราอยู่ได้ในทุกที่ บาดแผลทั้งหมดปิดลง ผ่านคุณ alraune ฉันให้เพลงของฉันแก่ดินแดนเหล่านี้และสำหรับผู้ที่อาศัยอยู่ที่นั่น ใช้มันเพื่อส่องแสงและเกิดใหม่ที่ความหวังตายไปแล้ว

หรือน้ำแข็งที่บรรเทาอาการปวด ไม่ว่าจะเป็นแสงที่ทำให้จิตใจสงบ หรือติวเตอร์ที่ช่วยคนง่อยให้เดินฟื้น ค้นหาความแข็งแกร่งที่จะฉวยเอาลมหายใจเล็ก ๆ น้อย ๆ ที่คุณต้องการออกจากดินแดนแห้งแล้งนี้ผ่านตัวฉัน

เติบโตขึ้นและค้นหาชีวิตที่ถูกพรากไปจากคุณ เติบโตและพบพลังเพื่อต้อนรับผู้ประสบภัย เติบโตและขอให้พลังของคุณแข็งแกร่งกว่าเปลวเพลิงที่ทำลายล้างสถานที่แห่งนี้ »



Il bomba le torse et la déclamation suivante n'était plus soufflée mais hurlée au ciel. Ce n'était plus une prière mais un appel.

« ข้าพเจ้า เอลฟ์ ผู้พิทักษ์ป่า ผู้นำของสัตว์ร้ายและผู้พิทักษ์แห่งธรรมชาติ โดยความรู้ที่ข้าพเจ้าฝากไว้ โดยปัญญาแห่งยุคที่ข้าพเจ้าปกป้องและในนามของสายสัมพันธ์ที่รวมเราเป็นครอบครัวเดียว ฉันเรียกเด็กแต่ละคนว่าธรรมชาติที่อาศัยอยู่ในดินแดนเหล่านี้ ลม ผืนดิน พืช สัตว์ร้าย วิญญาณ! หยุดแยกย้ายกันไปในความทุกข์ทรมานของสถานที่เหล่านี้และรวมตัวกับเพลงของฉัน ขอกิ่งนี้ที่พ้นทุกข์เป็นใจดวงใหม่เถิด! ใช้ฝุ่นความแข็งแกร่งที่คุณมีเพื่อรักษาชีวิตไว้ จากนั้นคุณจะพบชีวิตอีกครั้ง »



Il dût s’arrêter, les poumons vide. Il toussa mais surmonta la douleur de l’asphyxie pour continuer. Des larmes commençaient à monter avec l'effort.

« โดยการรวมกันเป็นหนึ่งเดียวที่เราจะสามารถอยู่รอดได้ ความเกลียดชังที่ฉีกเราออกจากกันต้องเห็นการพักรบ ผู้ล่าและนักล่า จับมือกัน ภูเขาและลม หยุดการต่อสู้กับการกัดเซาะนี้เพื่อสร้างร่วมกัน ขอให้เราร่วมมือกันเพื่อค้นพบความสุขของการได้เห็นดินแดนของเราอีกครั้ง ความทุกข์ทรมานของนางไม้เหล่านี้เป็นภาพของสิ่งที่คุณกำลังประสบอยู่ เอาชนะมันสักครู่เพื่อฉกฉวยความตายนี้และความเจ็บปวดนี้เป็นอนาคตแห่งความสงบสุข ฉันโทรหาคุณทั้งหมด! ด้วยพลังและปัญญาที่มอบให้ฉัน ฉันทำให้ตัวเองเป็นที่รับอำนาจของคุณ ขอให้เป็นรุ่งโรจน์และเป็นรุ่งอรุณของคุณในคืนที่ไร้ดาวนี้ ให้เราร่วมกันคืนหัวใจให้โลกนี้เพื่อให้ชีพจรเต้นอีกครั้ง! »



Sa voix cassa, usée par ces appels. Dans un dernier effort, il prononça quelques mots en druidique pour invoquer ses pouvoirs. Puis en silence, il se concentra.

Nilne s'était figée en voyant les dryades émerger du bois, le poing serré sur le mécanisme de son arme, et s'apprêtait à devoir se battre lorsqu'Isorn intervint. Elle observa un long moment le druide, interloquée, ne comprenant pas ses paroles et pourtant irrésistiblement entrainée par la sensation ténue de la magie primale qu'elle sentait danser autour de lui. Elle haussa un sourcil, observant pensivement, se détachant

Ce fut l'intervention de Krimir qui la sortie de sa rêverie détachée. Le chasseur sarkorien ne comprenait peut être pas les subtilités de la situation, mais il agissait. Un élan fit frissonner la phalène. Elle reconnaissait quelque chose, quelque chose qu'elle avait espéré ne plus jamais recroiser.
« ...diction... »

Elle claqua des doigts de trois de ses mains, alors que les connexions se faisaient soudain jour dans son esprit.
« C'est une malédiction! Avec les restes de l'Alraune, qui a échappé à sa propre infestation, on doit pouvoir catalyser assez de magie pour éteindre l'influence abyssale! Krimir, bonne idée l'épée, le fer froid est hostile aux démons.

Trace un cercle, je vais ajouter ce que je sais de rituels pour exorciser l'influence abyssale. »

Joignant le geste à la parole, Nilne saisit une série d'outils métalliques de sa sacoche, ajoutant au cercle tracé par Krimir une série de runes, les traçant aussi rapidement que possible sans pour autant sacrifier leur précision. Ses ailes s'étaient mises à battre, formant une vibration basse, soulignant les notes du chant druidique d'Isorn, apportant une intensité à la mélodie. La phalène semblait savoir ce qu'elle faisait, comme si elle n'en était pas à son coup d'essai.

Milo opina du chef vigoureusement à la dernière remarque de Nilne.
« Oui ! C'est ce dont je te parlais lorsqu'on a quitté Nerosyan. Dans une annexe du livre, ils parlent de la possibilité de matérialiser des armes et même des armures, ça ne m'intéresse pas à proprement parlé, mais si tu veux, on y jettera un... »

Il ne termina pas sa phrase. Visiblement, les mouvements qu'il avait perçu du coin de l'oeil avait été jugés hostiles par les meneurs du convoi. Il se concentra, se remémorant les étapes nécessaires à l'invocation de créature plus avancée. Il parcourut sommairement dans sa tête une liste des mots de pouvoirs qui pourraient être intéressants dans cet environnement, mais il ne ferait son choix qu'une fois qu'il aurait identifié la nature de l'adversaire.

Et a sa grande surprise, lorsque les formes humanoïdes émergèrent des sous-bois, il se rendit compte qu'il n'avait aucune idée de ce qu'elles pouvaient être... Après quelques instants, Viz souleva l'idée qu'il s'agirait de dryades de feu, mais cette race n'était pas connue de Milo.

Alors qu'il sentait que l'assaut allait se produire, il vit qu'Isorn avait une autre idée en tête. Il semblerait que l'heure était aux palabres... Et dans une langue qu'il ne maîtrisait pas qui plus est. Visiblement, le druide savait ce qu'il faisait et à quoi bon aventurer en groupe sans confiance, ainsi, Milo obéit à la demande d'Isor, ik se détendit et présenta ses paumes ouvertes aux nouvelles venues en signe de paix.

La scène qui suivit fera à coup sûr le tour de toutes les auberges à mille kilomètres à la ronde.

Milo regretta sincèrement ne pas avoir appris le sylvestre, se jurant de demander à Isorn de combler cette lacune, tellement le spectacle se déroulant devant ses yeux manquait de sel, privé de la compréhension des textes.

Tous figés pendant quelques instant admirant le spectacle, Krimir fut le premier à bouger pour apporter son aide. Milo voulait aider également... mais que faire...

Isorn avait utilisé le bois d'Alraune purifié... peut-être pourraient-ils utiliser le reste de l'énergie purificatrice résiduelle pour atténuer l'aura néfaste de ce lieu. Milo se joignit donc au groupe et traça les runes qu'ils avaient utilisé pour le rituel de purification

Les dryades tombaient au sol libre, et Isorn sentait son essence même être consumée. Mais malgré tout, il tenait. Le fait de ne pas se battre seul l'aider à tenir, savoir qu'il été accompagné dans cette épreuve le soulageait. Et quand le rituel fût terminé, il se laissa glisser sur son derrière.

Et des larmes silencieuses coulèrent. Il souffrait le martyr en voyant sa blessure. Il ne saurait pas soigner cela, c'était trop grave. Son bras était noir. Quand il fermait le poing, un son similaire au craquement d'un charbon en sortait. Et s'en servir était douloureux. AU fond des crevasses qui courraient dedans, on pouvait apercevoir ce qui ressemblait à des braises, prêtes à relancer le feu.

Mais pire que ça, son âme était blessée. Son esprit était souillé de la malédiction. Il portait maintenant la saleté au fond de son cœur. Jamais il ne pourrait laver cela.

Il tourna la tête vers ses compagnons, cherchant à voir leur état. Tous allaient bien et étaient indemne. Sauf Viz. Elle semblait être dans un état semblable, voir pire. Sa voix cassée par l'effort et brouillée par la douleur, il l'appela.

« Viz...? Comment ... Ça va ? »

Il se releva difficilement. Le pas titubant, le bras ballant, il s'avança vers elle. Dans ses yeux, tout au fond, il y avait quelque chose qu'il n'avait jamais montré. Il savait, il avait senti qu'elle avait fait beaucoup. Pour ces terres et pour lui.

« Comment te sens tu... ma sœur ? »



Une fois certain que Viz allait bien, Isorn se tourna vers les dryades. Il restait à voir comment elles se sentaient et si la vie était encore possible en elles.

Il s'approcha de la plus proche et posa sa main valide sur sa joue, séchant la larme qui avait couler et vérifiant ses signes vitaux. Mais aucun signe de joie ne venait marquer le visage d'Isorn.

« Votre fin a été dure, petites filles de ce monde. J'espère que j'aurais au moins adouci vos derniers moments. Puisse vos corps revenir à Elle et que d'eux naissent une nouvelle génération. Les cendres sont fertiles dans ce sol à nouveau, soyez rassurées. »

Modifié par un utilisateur jeudi 7 octobre 2021 00:36:50(UTC)  | Raison: Non indiquée