La bête balança violemment la tête de droite à gauche en déniant la proposition d'Isolde puis son visage s'illumina comme sous le feu d'une idée soudaine :

«  Karisatin de Bizan... je peux prendre son nom ... même moi ? Je... je pourrais ?  »

Modifié par un utilisateur vendredi 12 février 2016 20:18:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il faudra que j'entretienne le dénommé Wesley de cette auteure ; qui sait si son origine ne nous ouvrira pas des portes que lui-même ne voit pas ? Isolde aurait souhaité poursuivre son interrogatoire de la Bête en creusant ce qu'elle savait d'Herstag mais le gnome à l'odeur âcre la prit de vitesse en infligeant une salve de questions à celle qu'ils dénommeraient désormais Kari. Elle croisa donc les bras et attendit les réponses de leur interlocuteur, lesquelles pourraient également s'avérer intéressantes. La jeune magicienne devina que Zorg entretenait là l'accusée de l'affaire dont il avait parlé au juge quelques minutes plus tôt. Le groupe avait tant de questions à poser à Kari et si peu de temps pour démêler les mystères qui entouraient son existence et ses mots.

Hamunaptis s'approcha d'Isolde et Ethus.

« Ce nom, Herstag, cela m'a rappelé des récits d'auberges d'il y a quelques mois. Des attaques brutales, l'abandon d'un village par ses habitants, leur dispersion pour partir loin de ce pays et du cauchemar vécu.

Sur les survivants, trois sœurs seraient restées dans la région pour tenir un moulin dans les alentours, près de Lepistadt.

Cela pourrait valoir le coup d'aller les interroger, au sujet des attaques, de ce Karisatin de Bizan, et d'autres questions encore !? »

Isolde hocha convulsivement la tête aux propos d'Hamunaptis, signifiant à ce dernier qu'elle savait tout cela. Elle glissa quelques mots au paladin avant de s'adresser à Kari : « Oui, oui, j'ai une petite question à poser à Kari à ce sujet mais allons jusqu'au bout du sujet sur lequel a rebondi Zorg... ou nous risquerions de faire perdre la tête à notre interlocuteur. »

Si les suppositions du groupe étaient correctes, les propos de la Bête semblaient indiquer qu'elle pouvait être contrôlée et qu'alors, elle croyait dormir. Dans cette hypothèse, il fallait essayer de savoir s'il était des circonstances réunies avant chacun de ses sommeils ; cela pourrait permettre d'orienter les recherches du groupe. Isolde n'envisageait pas un contrôle à trop grande distance de la créature, mais elle pouvait se tromper. « Dors-tu souvent Kari ? Où étais-tu juste avant de dormir ? »

La réponse de Kari était simple et bien maigre en terme d'apport à l'enquête. Isolde doutait qu'elle fusse d'une quelconque aide pour le gnome non plus. Il était possible que ces phases de sommeil soient successivement supprimées de sa mémoire par la dernière vécue par la Bête mais l'empilement de toutes ses suppositions menaient la magicienne à la conclusion suivante : l'enquête allait les mener sur le terrain et il leur faudrait alors s'employer avec vigueur.

Constatant que Zorg n'enchaînait pas avec une nouvelle question sur l'affaire, Isolde revint sur Herstag : « Kari !? Te souviens-tu d'Elssa, la petite fille d'Herstag ? Comment s'est-elle retrouvée dans tes bras ? »

Dormi ? Zorg mit un instant à démêler les tenants et les aboutissants de ce qu'impliquaient les propos de la bête à propos de prétendues phases de "sommeil". Bien sûr, c'était cela. Elle croyait dormir lorsqu'elle était contrôlée. Elle s'est réveillée dans "le bâtiment qui sent bizarre" - la cire d'abeille ! Et... Le gnome leva les yeux vers Isolde et, lorsque leurs regards se croisèrent brièvement, il comprit qu'elle était en train d'aboutir aux mêmes conclusions. Il hocha la tête. Cela signifiait que son maître "l'entreposait" dans une grotte lorsqu'il ne s'en servait pas, et en prenait le contrôle pour commettre ses exactions. Cela signifie aussi que le maître était aux commandes lorsqu'il a fait venir la bête à l'Université. Mais avait-il à ce moment-là le contrôle de lui-même ? Et à quelle distance était-il capable de...

Tandis qu'il réfléchissait, le flot de questions avait repris, la jeune femme lui grillant la politesse en interrogeant la créature sur les événements mentionnés par l'obsédé. Cela suscita une réaction imprévue de la part du colosse de chair reconstituée, comme s'il était sur le point d'éclater de rage, de tristesse ou de frustration. Et qui savait quelle force herculéenne la créature était capable de développer ? Zorg savait qu'elle pouvait traverser un mur de pierre, autant dire qu'une cage rouillée de l'arrêterait probablement pas.

« Hem...Écoute, Kari, nous comprenons que tout cela t'énerve et te rende triste, » commença-t-il en levant les mains comme pour essayer d'apaiser la créature. « Mais calme-toi, d'accord ? Nous sommes tes amis et nous allons faire ce que nous pouvons pour t'aider. Pour l'instant, essaie de penser à autre chose, ja ? Quelque chose d'agréable, peut-être. Euh... Tiens, ton livre ! Cites-nous un passage de ton livre, un passage que tu aimes bien ou qui te fait te sentir bien. Allez, vas-y ! » Dit-il en essayant d'avoir l'air le plus amical possible.

Tout en jouant à Zorg-le-gentil-gnome, il réfléchit à un moyen de communiquer avec Isolde sans que la bête - ou la vishkanya - ne puissent les entendre. Il avait un sort parfait pour cela, mais l'abruti blondinet leur avait fait lier les doigts. Une idée germa cependant : linguiste, hein ? Si la jeune femme parlait plusieurs langues comme elle l'avait laissé entendre, elle connaissait peut-être le draconique. Pour ce qu'il en savait, la plupart des arcanistes avaient acquis des rudiments de draconique au cours de leurs études. Cela valait le coup d'essayer.

« Fraulein ? Με καταλαβαίνεις ? Τι συνέβη σε αυτό το χωριό φαίνεται να βυθίσει σε μια κατάσταση που είναι επικίνδυνο για εμάς. Αν παίρνει θυμωμένος, δεν έχουμε καμία τύχη. Σας προτείνω να κάνετε για τη στιγμή που αντιμετωπίζουν θέματα που δεν δημιουργούν αρνητικά συναισθήματα, τουλάχιστον όχι με την παρουσία του άλλου σκύλα, εκεί... »

La Bête sembla réfléchir intensément durant quelques instants puis déclama d'une voix rauque et déformée par la monstruosité de son corps :

«  Seulette suis, et seulette veux être,
Seulette m’a mon doux ami laissée.
Seulette suis, sans compagnon ni maître,
Seulette suis, dolente et courroucée,
Seulette suis, en langueur malaisée,
Seulette suis, plus que nulle égarée,
Seulette suis, sans ami demeurée.

Je sais pas si ça me rend "bien", j'aime juste, je comprends un peu. »

Se tournant vers Hamunaptis, « Herstag, est donc un village, et il ne reste que 3 survivantes ... et "Kari" y a subit un contrecoup, alors qu'il voulait aider.

Oui Hamunaptis, je pense qu'il faut aller interroger les survivantes, mais plus encore, il va nous falloir nous rendre sur place, pour nous rendre compte de ce qui a pu s'y passer ... et comprendre si effectivement la Bête est impliqué directement ou indirectement. Il va certainement falloir faire de même pour chaque "chef" d'accusation à son encontre.
A moins que les sieurs Zorg et Wesley, aient déjà mené une enquête approfondie à ces sujets. »

La Bête jeta violemment sa tête de gauche à droite lorsqu'Isolde posa sa question :

« Je connais personne d'autre, je promet !  »

Elle s'interrompit tout aussi soudainement pour répondre à Zorg :

« Je vis là où je peux, des endroits où y a personne et où je suis tranquille. Je bouge souvent. Je me souviens pas bien où j'étais, pas près d'ici en tout cas, c'est trop grand.  »

Hamunaptis renchérit aux propos de Wesley.

« Les racontars laissent entendre que le procès sera extrêmement délicat à votre encontre.

Si nous n'étions pas, chacun de nous, convaincus qu'il y a quelque chose d'étrange dans toute cette affaire, et que vous faites le coupable bien trop idéal, nous ne serions pas venus tenter d'en savoir le plus possible ici même, devant vous et auprès de vous !

Comme beaucoup de gens dehors, nous aurions crié "au monstre" et attendu le procès.

Mais nous sommes ici pour vous aider : plus nous en saurons, plus nous serons en mesure de le faire... »