Djilil interrogea du regard les autres Fenrir. Après tout, en tant que soldats du Molthune, leur devoir était de veiller à la sécurité de la population, mais le gnome ignorait ce qu'était ce "terreux" dont parlait le prêtre et ils avaient leurs propres ordres... En outre, cette histoire pouvait n'être qu'une ruse grossière pour les éloigner du village un temps. Il indiqua le prêtre du regard et haussa un sourcil vers ses compagnons.

Alors que le prêtre d’erastil continuait d’haranguer les villageois, les fenrirs s’installèrent à une table et interpellèrent l’aubergiste.
Vekhy ne s’assit pas «  Je sors quelques instants voir les chevaux, ne m’attendez pas, je mangerais plus tard »puis elle sortit au moment où l’aubergiste s’approcha.

« Un plat simple ? »Il se pencha vers eux et chuchota « Dans ce cas je vous conseille l’auberge de la plume, les mets sont moins recherchés, mais tout aussi succulents ». Il reprit une voix plus claire « Le plus simple ? Nous dirons donc une omelette chausson à la vigneronne. Une douzaine d’œufs, trois ou quatre oignons émincés, un peu de crème fraiche, une pomme, quelques gains de raisins, quelques tranches de lardons fumés à la cheminée et un petit verre de vin rouge vieilli en fut de chêne. Vous m’en direz des nouvelles !  ».

Ecoutant avec attention le jeune homme passionné, vous remarquez à peine un homme d’une trentaine d’année quittant la pièce avec le prêtre qui lui tapote l’épaule.

« Et avec ça je vous conseille un petit pichet de vin rouge bien de chez nous. Il pousse sur les hauteurs du bourg » Rajouta l’aubergiste avec un large sourire.

Djilil s'attabla avec Valériel et commanda la même chose, puis lui glissa discrètement :
« Je connais quelqu'un dans ce village qui pourra nous donner quelques renseignements, j'irai le voir après manger, puis nous aviserons, mais il nous faudra également guetter le retour des hommes de Piquedoom, peut-être sont-ils allés livrer des choses qui se trouvaient dans les chariots et que nous n'avons pas vues. Si tel est le cas, ils devraient revenir avec une contrepartie. Du moins j'imagine... »


Après le repas, Djilil fit un signe de connivence à Valériel et aux autres Fenrir et retourna à la forge poser des questions sur Piquedoom et le prêtre, pour savoir si le marchand était déjà venu, ce qu'il faisait au village quand il était là, si le forgeron avait remarqué quelque chose, qui était le prêtre, s'il connaissait Piquedoom, ce qu'était cette histoire de terreux...

La salle se vida petit à petit alors que les cinq fenrirs se régalaient devant une assiette superbement présentée. Certains esprits chagrins auraient pu mégoter sur la quantité, mais sur la qualité, personne n’aurait pu y trouver matière à la dénigrer.

Djilil se leva pour aller retrouver on contact et remarqua bien vite que ses compagnons comptaient profiter de ce moment de détente. Le forgeron n’était pas à sa forge mais le gnome le retrouva bien vite près de l’enclos où il discutait avec un étalon superbe dont les yeux pétillaient d’intelligence. Ce dernier souffla en regardant dans la direction du chevalier qui venait d’arriver et son maître se retourna.

« Tiens mon petit ami ! As-tu trouvé celui que tu cherchais ? » Le chevalier gnome le rassura puis lui posa toutes les questions qui lui posaient problème.
Au sujet de Maître piquadoom, il ne savait pas grand-chose, sauf qu’il l’avait effectivement déjà aperçu dans le bourg. Le marchand ne le dérangeant pas, il ne s’en est pas préoccupé non plus.

Pour le prêtre par contre, il lui répondit du mieux qu’il pouvait. Il était arrivé du Garund, voilà une douzaine d’année et avait bousculé les habitudes du bourg. Dispensant les préceptes d’Erastil, il avait convaincu de nombreux habitants de s’ouvrir à l’extérieur et, tout en continuant à vénérer la nature, de la domestiquer pour éventuellement en tirer quelques bénéfices. Malgré les réticences, voire l’hostilité de Cinhrun (le druide qui préfère adorer Gozreh comme la majorité des habitants avant l’arrivée du prêtre) l’exploitation de la mine d’argent et du bois désenclave désormais le village.

Les terreux sont des créatures élémentaires qui apparaissent régulièrement dans la mine et qui perturbent son exploitation. La plupart du temps, ils ne sont pas très forts et peuvent être détruits par la milice du village. Une fois pourtant, après la mort de trois d’entre eux, pour vaincre l’élémentaire qui était plus puissant que d’habitude, il a fallu que les hommes et femmes plus expérimentés résolve le problème. Si on lui demande, il cite le prêtre clegan accompagné de son gorille, la vieille herboriste fiona, le maitre de guilde faches thumesnil et le forgeron lui-même.

« As-tu d’autres questionnements petit chevalier ? »

« oh tempest et moi, on a tout le temps de discuter. N'est ce pas vieille carne ? » Dit-il en s'adressant à l'étalon qui se mit hennir en réponse.

« La forêt est pleine de créatures plus ou moins faériques. Mais elles restent à 'écart du village. Et j'ai toujours aperçu des terreux, depuis que je suis installé, je veux dire, voila une quinzaine d'année. Après tu pourrais demandé à mamy potager l'herboriste et mémoire du vilage »
il réfléchit quelques secondes « ou à Racine ! Puisque tu parles d'êtres féeriques.  » Il montre un arbre gigantesque sur lequel s'appuie une partie des remparts au sud. « C'est une sorte.... d'oracle qui vit au sein des racines de ce chêne la-bas. D'après ce que j'ai compris, il y habiterait depuis l'aube des temps.  »

Le chevalier gnome revint rapidement à l'auberge et proposa aux Fenrirs de rencontrer Racine, l'oracle de la ville.

Préférant poursuivre la surveillance du marchand, Sandro et Rhéa déclinèrent la proposition. Vekhy n'était, quant à elle toujours pas revenue. C'est donc avec Valériel et Omédine que Djilil se dirigea d'un pas léger vers le chêne millénaire qui dominait le bourg.

Plus les Fenrirs approchaient, plus ils avaient la vision de sa majesté. les rayons du soleil auréolaient les feuillages frémissant au vent. Les nuances de vert et de blanc jouaient à savoir qui aurait l'honneur de rende l'arbre le plus attrayant. Reposant sur ses flancs, les remparts de pierre des hommes rendaient hommage à sa force. Plus bas, des racines perforaient le sol et lui permettaient de se maintenir debout éternellement. En se rapprochant un peu plus, dominé par sa prestance, les racines laissèrent la place à un abri qui s'ouvrait en son cœur.

Les Fenrirs hésitèrent un instant puis y pénétrèrent. Les racines se refermèrent derrière eux mais un sentiment de protection les envahirent. Une racine plus fine se dirigea lentement vers eux. Elle se redressa comme pour les observer et le bout se transforma lentement laissant apparaitre une tête serpentine qui siffla

« Ffffille des ffffilles des ffffilles ilusssstres, ccccelle qui cherche, le retrouvera ssssans pouvoir le chérir. »

« Assssoiffé de vengeancccce, cccce qui est ccccendre le resssstera mais peut reffffleurir. »

« Essssclave de ssssa ffffaute, les ombres travesssera et sssson nom peut redécouvrir. »

« Une quesssstion de chacun, une réponsssse pour chacun. »

Modifié par un utilisateur mardi 6 octobre 2015 23:21:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

La racine à tête de serpent, tourne autour de liccia et attend.tout en sifflant, attendant visiblement quelque chose, puis elle répète imitant la voix de l'inquisitrice

« Une quesssstion de chacun, une réponsssse pour chacun. »

Modifié par un utilisateur samedi 3 octobre 2015 20:35:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Racine entoura la jeune femme, l'enveloppant dans ses anneaux de bois. Sifflant à ses oreilles, la bouche à la langue fourchue répondit

« Commerççççant à nul autre pareil,
Ssssa marchandise ne se monnaye.

Sssson œil grand ouvert, il ssssurveille,
Notant ffffautes et merveilles. »

Puis lentement, il desserra son emprise et tourna sa tête vers les deux hommes.

« Une quesssstion de chacun, une réponsssse pour chacun. »

Modifié par un utilisateur dimanche 4 octobre 2015 16:06:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les lianes des entrailles de l'arbre se redresse toujours sifflantes et se dirige vers le rôdeur l'enveloppant à son tour. valeriel eut l'impression que la face serpentine sourit lorsqu'il émit sa remarque, à moins que ce ne fut au moment où il pensait qu'il fut si aisé de déchiffrer la réponse. Il prononça la question et Racine prit la voix de valériel


« Les uns après les autres passssant,
Même des divins loups se méffffiant

Toussss ssss’en sssséparant
Blessssures d’orgueil laissssant  »

Les anneaux se desserrèrent et la tête scruta le jeune chevalier

« Une quesssstion de chacun, une réponsssse pour chacun. »

Modifié par un utilisateur lundi 5 octobre 2015 14:47:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

A ces mots, les lianes se recroquevillèrent, s'enroulant, se tordant se déroulant. Une série de mots caverneux sans suite sortirent de ce tas.
« Mort, fini, mission, condamné, obligé, damné, pourriture, contrat, charogne, démon, conclusion  »

Puis fièrement, racine se redressa. Un liquide ressemblant à de la sève coulait lentement de ses yeux aux deux paupières. Un serpent pouvait-il pleurer ? Puis il reprit

« Eons après Eons
Etait crainte la quesssstion »

Il planta ses yeux droits dans ceux du gnome


[/dit= brown]Découvrez cccce caméléon
Empêchez son asccccenssssion
Eteignez les acclamattttions
Ternissssez son adulattttion[/dit]

les racines se déroulèrent et se positionnèrent en un tas unique au centre de l'arbre, libérant un humanoïde ; un elfe pâle comme la mort, vêtu de noir et armé d'une épée batarde faiblement illuminée par des runes d'origine draconique apposées dessus.
La lumière provenait désormais de l'extérieur, l'entrée désormais dégagée.


« Pour l’ultime confrontattttion
Vocccici d’autres compagnons
Pâle elffffe tueur de démons
Ffffemme de ffffeu contre les légions »

La tête de racine s'engouffra petit à petit dans ses anneaux ne laissant apparaitre que sa langue bifide

« Ssssonne la mort des prédicttttions
Ssssonne la fin de ma missssion
Voilà, déssssormais ma conclussssion
Je dois vous livrer ssssson nom »

Alors qu'il prononcait ces derniers mots, des chainest apparurent et serrèrent très fort les racines qui se broyaient sous sa force. Puis sa tête éclata alors qu'il allait prononcer son nom

Les racines se putréfièrent à une vitesse inouïe. Sur la tête des Fenrirs, l'arbre coulait, les engloutissant petit à petit. Les aventuriers se précipitèrent vers la sortie, les mouvements gênés par la sève vitale qui s'échappait du cœur de l'arbre.

Et alors qu'il se débattaient, une main fine vint à leur secours. Sans force, elle permit de donner la dernière impulsion qui leur permirent de sortir de ce piège nauséabond dans un bruit de suscion. L'un après l'autre ils se dégagèrent et se retrouvèrent en compagnie de l'elfe, étendus au sol sur un lit de mousse qui pourrissait également.

Une jeune femme les observait. Des boucles rousses jusqu'aux épaules, de grands yeux de biches, des lèvres pulpeuses couleur de rose, le teint pâle et soyeux, et le regard..... La couleur de ses yeux, orange, est aussi troublante que le reste de sa personne. Mais tout, de ce visage, révèle une harmonie que certains pourraient qualifier de surnaturelle.
Ses traits sont fins, et son corps bien proportionné incite, si ce n'est au désir, au moins au regard. ses habits légèrement échancrés, ne laisse place à aucun doute, elle aurait plus sa place dans une auberge qu'ici, les dominant de sa toute sa hauteur, les dévisageant, debout, le visage inquiet.

L'arbre si majestueux voici encore quelques minutes poursuivait de se liquéfier. Les remparts qui lui étaient adossés, emportés par leur support qui devait durer mil ans, s'écroulèrent à leur tour dans un vacarme assourdissant.

Puis le silence.

Les villageois sortirent de leurs maisons, de leurs ateliers et vinrent assister au désastre l'air hagard. Les regards se posèrent sur les aventuriers qui reprenaient leur souffle.

Modifié par un utilisateur lundi 5 octobre 2015 19:01:20(UTC)  | Raison: Non indiquée