16 Sarénith - Taverne du Bec et Ongles, milieu de matinée
Un peu plus de deux jours après leur rencontre précédente, ils étaient à nouveau réunis autour du comptoir de la taverne du Bec et Ongles. Se réunir là, malgré le fait que l'endroit n'était pas aussi sûr que le Guêpier, paraissait l'option la plus logique. Ils couraient moins de risque à ne traverser que le Vieux Kintargo et non toute la ville dans leur déguisement, après tout. Et Setrona avait du dans tous les cas fermer la taverne pour la journée, afin d'être prête à accueillir les fugitifs lorsqu'ils ressortiraient de la prison.

Ils avaient rassemblé le matériel nécessaire: la cuirasse marquée d'un pentagramme de Caliban, les faux ordres que Dyrza avait pu fabriquer, et surtout les costumes créés par Maya Cartson, la costumière et ami de Gravius, qui étaient vraiment convaincants. La demi-elfe n'avait pas ménagé ses efforts pour parvenir à créer deux uniformes de la garde, une tenue d'acolyte et une tenue de prêtresse en deux jours seulement. Et pourtant, le résultat était là: leurs déguisements étaient très difficiles à distinguer des véritables uniformes.


Setrona sourit en les voyant, et servit d'autorité un verre à tout le monde. Elle même avait l'air un peu tendue...
« Bon. J'ai annoncé que la taverne serait fermée pour la journée le temps que je fasse l'inventaire, et que je vérifie s'il n'y a rien à réparer au niveau des murs et du toit. Ca me laissera la journée tranquille, et personne ne s'étonnera que je sois à l'intérieur. Comme ça, vous pourrez venir directement ici avec les prisonniers libérés, je peux les cacher dans le cellier en attendant qu'on trouve mieux. »


Laria, qui tenait à être au courant des détails de l'opération, même si elle n'y participerait pas, avait décidé également de venir avec eux.
« Et vous? Vous êtes prêts? Comment vous allez vous y prendre alors? »

Dyrza était prête. Elle avait revêtu ses habits de prêtresse d'Asmodeus et avait laissé sa Lamétoile pour prendre une masse d'arme légère. Quand elle rejoignit des compagnons, ils purent constater qu'elle n'avait pas mit la tenue préparé par la costumière.
« Vous avez fière allure mes amis. Affublé de la sorte, nous passerons sans problème pour des fidèles d'Asmodeus. »
Elle se tourna vers Alice. « Je ne sais pas, dois-je vraiment mentir sur mon nom? Moi je mentirait et plus de sera facile de convaincre les gardes. Parfois, une demi-vérité est plus efficace qu'un mensonge.
Mais sinon, je suis d'accord. Le plan est bien. Par contre, que faisons nous si jamais nous rencontrons l'inquisitrice? »

Gravius semblait satisfait par les explications d'Alice et de Caliban. Il ne vit donc rien à redire. Il fut en revanche plus perplexe par la réaction de Dyrza. Il se permit donc de lui faire part d'une petite remarque : « Sans aller jusqu'à tout changer, je te conseillerai quand même de cacher ton nom. Tu n'es bien sûr pas la seule brune en ville du nom de Dyrza mais ça donne quand même une grosse indication sur ta personne. Ton prénom n'est pas si commun que ça et je ne voudrai pas qu'ils remontent jusqu'à nous à cause de ce détail. Ce n'est pas pour rien que je vous demande de m'appeler Cornelius lorsque nous partons en mission, ou quand on se voit de manière générale. L'anonymat est une arme puissante et ce serait bête de ne pas l'utiliser.

Quant à l'inquisitrice, et bien, si on tombe dessus, on avisera. Tant que le plan fonctionne, on le suit. Et si les choses dégénèrent, on improvisera. Ça vous va ? » L'acteur affublé de son uniforme avait également utilisé sa trousse de déguisement pour se grimer. L'effet en était renversant. Gravius paraissait à présent dix ans plus vieux, et ses traits semblaient bien plus moches et bien plus creusés que d'ordinaire. Même son teint blafard venait renforcer l'idée du vétéran type affilié à l'église infernale.

Par contre, le jeune chélaxien regrettait quelque part de ne pas avoir pensé à solliciter les sœur Fushi pour sécuriser une planque proche de la prison. S'ils se retrouvaient dans l'impossibilité d'arriver jusqu'au QG, ils auraient pu avoir une alternative pour se cacher. Mais il était trop tard pour ça, et Gravius attendit simplement que tout le monde soit prêt pour décoller en demandant à Caliban de bien penser à prendre la baguette de soin nouvellement acquise. Nul doute que les Corbeaux en auraient certainement besoin cette nuit.


Je fais 20 pour me déguiser vu qu'on a le temps, soit 20+2(trousse)+9(comp)=31 au total.
J'ai également mis à jour mon or et mon équipement (-141po pour le parcho + rajout de la trousse d'outils de cambrioleur + allume-feu que je n'avais pas récupéré depuis la libération de Zéa + achat d'un bâton éclairant)

Modifié par un utilisateur vendredi 3 mars 2017 03:58:20(UTC)  | Raison: maj PV

16 Sarénith - Maison d'Arrêt de Kintargo, milieu de matinée
Laria et Setrona leur souhaitèrent bonne chance, et pour elles, l'attente commença. Pendant ce temps, le petit groupe se dirigea vers la Maison d'Arrêt, qui ne se trouvait qu'à quelques rues de là. Leurs atours de prêtresses et de gardes du temple étaient pour le moins convaincant, et plusieurs personnes s'écartèrent de leur passage, tandis que d'autre leur lançaient des regards suspicieux. Au moins, on pouvait être sûr qu'ils avaient fait forte impression sur les passants. Restait à savoir si cela marcherait également sur les gardes...


La Maison d'Arrêt ressemblait presque à un blockhaus, un bâtiment d'un seul étage, massif, et quasiment dépourvu de fenêtre. Les rares ouvertures étaient couvertes de barreaux, et les portes étaient de toute évidence solide. Il y en avait deux, ainsi que Caliban l'avait décrit: une pour les prisonniers, et l'autre pour les visiteurs.
Ils entrèrent par la porte des visiteurs, dans ce qui ressemblait à un hall. Deux gardes se trouvait là, un qui était en train de s'assurer que sa masse n'était pas rouillée, et l'autre assise derrière le bureau, en train de lire l'Echo de Ravnel. Ils levèrent tous les deux les yeux en les voyant entrer, et se levèrent pour les saluer.
« Ma Soeur! Qu'est ce qui vous amène? »

L'autre garde jeta un regard en coin aux "gardes du temple", comme si il évaluait Caliban et Gravius, mais ne dit rien.



Maison d'Arrêt

Modifié par un utilisateur vendredi 3 mars 2017 14:35:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le garde saisit le parchemin, et le parcouru rapidement. Il le rendit à Dyrza en hochant la tête.
« Tout a l'air en ordre, mais les traîtres de l'Ordre du Torrent ne sont censés avoir de contact avec personne. Je ne veux pas vous manquer de respect, ma soeur, bien entendu, mais les ordres sont les ordres. Je pense qu'il en est de même dans le clergé d'Asmodéus, d'ailleurs. Si vous et vos compagnons voulez bien me suivre, Sabo, la directrice de la Maison d'Arrêt, voudra vous parler avant de vous autoriser à voir les prisonniers. »

Elle leur fit signe de contourner le bureau et ouvrit la porte menant vers le couloir central que Caliban avait déjà emprunté, et ouvrit la porte du bureau de l'autre côté du couloir après avoir toqué au battant.
« Soeur Sabo? J'ai ici des représentants de l'Eglise qui souhaitent voir les prisonniers de l'Ordre du Torrent, afin d'essayer de les ramener parmi les fidèles d'Asmodéus. Leurs ordres sont valides. »


L'inquisitrice était assise à un bureau, en train d'écrire une lettre. Le reste de la pièce était meublée d'étagères pleines de registres et d'ouvrages, pour la plupart lithurgiques. Sabo elle même était une femme agée d'un peu plus d'une trentaine d'années, portant une cuirasse marquée d'un pentagramme, une cape rouge à capuchon, et une masse et un bouclier posés sur le côté de son bureau. Elle avait l'air passablement agacée par l'interruption. Elle lança à la garde.
« Très bien, je m'en occupe. Retournez à votre poste. Et vous, mes Soeurs, mes Frères, entrez. »

Une fois qu'ils furent entrés et la porte fermée, elle abandonna sa lettre et se tourna vers eux.
« Donc! Vous représentez notre église...Et vous êtes là pour essayer une conversion de dernière minute? Et bien, je suppose que celui qui vous envoie à ses raisons...qui vous envoie, d'ailleurs? »
Tout en posant ses questions, elle scrutait les réactions de ses interlocuteurs, avec une habitude trahissant une longue pratique.

Modifié par un utilisateur samedi 4 mars 2017 13:02:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sabo ne répondit pas tout de suite, se contentant d'une moue un peu dépitée.
« Hum...Effectivement, Monseigneur Grivenner est notre supérieur après tout...Même si l'inquisition ne suit pas exactement la même hiérarchie que le clergé central. Mais je ne vous ai pas demandé votre nom, ma soeur...? Vous êtes? Et tant que nous y sommes, y a-t-il longtemps que vous faites parti de notre clergé? »

Elle jeta un regard aux trois autres infiltrés, à commencer par Syla.
« Et vous, jeune acolyte? Vous, frères de la Garde du Temple? Comment vous nommez vous et qu'est ce qui vous a amené dans le culte de notre Prince des ténèbres? »

Elle sourit à Caliban.
« Quel dommage que tous les plus séduisants choisissent d'intégrer la garde, et soient mariés à leur devoir...mais cela n'empêche pas d'éventuelles aventures, pas vrai? »

Pas de soucis pour le post juste avant, mais là, je pense que j'aurais besoin d'un jet de Bluff, à moins que vous ne trouviez une manière de répondre sans mentir.

Caliban redoutait d'avoir à parler avec une autre inquisitrice aux idées foncièrement différentes des siennes. Il fit de son mieux pour répondre comme on l'attendrai d'un garde s'adressant à une supérieure.

« Bonjour Sœur; Je me prénomme Kinoc et j'ai rejoint ce poste pour défendre ceux qui le méritent.  »

Entendant qu'elle s'adressait ensuite à lui en particulier il dut improviser quelque chose.

Milani; pardonne les paroles indignes que je me vois forcées de répondre.

« Et bien; je suppose que si ma divinité m'y autorise.
Bien que j'aie rarement eu le temps de nouer des liens avec d'autres personnes car l'on m'envoie souvent d'un coin à l'autre de l'empire. »

J'espère qu'elle ne va pas trop insister; comment refuser les avances d'une supérieure dans un culte ou l'ordre et la hiérarchie sont deux éléments des plus importants... Ah quelle idée de me rajeunir...



J'essaie de mentir "le moins" possible en déformant des éléments "vrais" de mon personnage :
Défendre ceux qui le méritent en somme oui; même si ce n'est pas ce clergé.
Être envoyé un peu partout c'était vrai avant.
"Ma divinité" n'implique pas que je parle de la même qu'elle mais peut le sous entendre.
Le but étant d'avoir l'air naturel et qu'à part le "Kinoc" rien ne soit un total mensonge. (d'ailleurs vu le jet heureusement que ce n'est pas un tissu de bobards...)

Modifié par un utilisateur lundi 6 mars 2017 17:36:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gravius répondit le dernier avec un sourire courtois et un signe de tête.
« Bonjour, Soeur Sabo. Je suis Cornelius, et j'ai été chargé par l'archiprêtre Grivenner d'escorter soeurs Amélys et Syla dans sa mission. »
Il posa une main sur l'épaule de Caliban.
« Et de surveiller Kinoc. Il n'a pas rejoint nos rangs depuis très longtemps, et notre sergent a pensé qu'il bénéficierait de la surveillance d'un membre plus expérimenté de la Garde du Temple. Mais il est prometteur, aussi je crains que nous ne puissions vous le laisser. »
Il conclut sa remarque d'un sourire entendu.

Soeur Sabo écouta attentivement leurs réponses, les scrutant de son regard perçant. Elle étrécit les yeux à la réponse de Caliban, mais Gravius et Dyrza apaisèrent ses soupçons. Elle sourit en retour, à Syla en particulier.
« Un plaisir...et vous, jeune fille, vous n'avez jamais songé à rejoindre les rangs de l'inquisition? Car si il s'agit de suivre une femme d'expérience... »
Elle accentua son sourire.
« Je pourrais surement beaucoup vous apprendre. »
Elle laissa flotter sa remarque un instant.

« Bon, montrez moi vos ordres. »
Elle examina le faux ordre de Dyrza pendant de longues minutes, et finit par le leur rendre.
« Tout à l'air en ordre. Argua! Escorte les. »



La garde qui leur avait déjà ouvert les guida à travers le couloir que Caliban avait déjà suivi. Ils traversèrent l'antichambre et passèrent devant les deux arbalétriers, qui saluèrent leur guide, et entrèrent dans le bloc cellulaire, refermant la porte derrière eux.
La garde alla jusqu'à une des cellules, et escorta un prisonnier enchaîné à l'extérieur, l'Aspirant Augura. C'était un jeune homme qui avait été athlétique, mais les privations et les mauvais traitements avait érodé sa force. Il était sans doute encore capable de se battre, mais avait tout de même l'air épuisé et affamé. La garde répéta la manoeuvre après avoir enchaîné Augura à l'un des piliers de la salle, et enchaina à ses côtés les aspirants Aberveen et Préveau. Les trois aspirants échangèrent des regards inquiets, mais refusèrent de même croiser le regard des "asmodéens".

Ne manquait qu'Hortense Lierre. Argua passa une main dans ses cheveux, gênée.
« La...hum...Lierre a été emmenée par notre...visiteur. Elle est dans la salle de torture, juste là! »
Elle indiqua la porte derrière eux, dans le coin Nord Est.
« Vous pouvez aller lui montrer vos ordres, mais si j'étais vous je m'abstiendrai. Elle a été envoyé par l'église, donc ça dépasse vos ordres, de toutes façons, non? »

Modifié par un utilisateur mardi 7 mars 2017 17:59:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dyrza remercie l'inquisitrice d'un signe de tête et suivit le garde jusqu'au cellules. Trois aspirants étaient là. Un seul manquait. La torture, mauvais souvenir.
Elle se mit à interroger le garde. « Qui est votre visiteur? Non que je vais l'interrompre, mais j'aimerai savoir qui l'église à envoyé. »

Dyrza prit le trousseau de clef et réfléchit. J'aurais préféré qu'elle parte. Il va falloir être subtil.
La jeune femme se plaça devant Alice et la regarda droit des les yeux. « Je vais te montrer comment on fait. Tout est une question de psychologie. Il faut lire en eux comme dans un livre ouvert. Il faut essayer de lire leurs pensées. C'est tout un art. Le terreur, la haine, le désespoir, toutes ses émotions transparaissent. Essaye de rentrer dans la tête de la personne en face de toi et tu comprendras ce que tu dois faire. »
Dyrza espérait que sa camarade avait compris. Elle se devait de penser suffisamment fort pour qu'Alice capte ses pensées. Il faut se débarrasser du garde rapidement et sans un bruit. 1Aucun de ses camarades ne doit savoir se qui se passe.
Dyrza se tourna alors vers les aspirants, un sourire malsain parcourant son visage. « Vous avez trahis le culte. Mais nous sommes là pour vous aider, votre âme peut être sauvée. »