« Ah c'est donc ça... » Grogna Bhaal sur un ton peu amène, « je me demandais justement d'où te venait ta soudaine sollicitude. Je pensais bien que c'était quelque chose dans ce goût-là, mais je préfère te l'entendre dire. Qu'importe l'intention, je te remercie de ce que tu as fait pour moi, et je te remercie de ce que tu fais pour Alia. Il est vrai que tu es mieux armé que nous tous pour ce genre de... tâche. »

Le géant rouge laissa passer un instant avant de reprendre : « par contre, je préfère te prévenir, je considère que j'ai des devoirs envers Almah et je ne les renierai pas, mais ils passent après Alia et moi. Et comme on a des comptes longs comme le bras à solder, t'as pas fini de nous pouponner, mon gars. J'espère que tu aimes ça, » conclut-il en passant devant le magicien et en posant une lourde main sur son épaule. Le gladiateur alla jusqu'à une table basse richement décorée, avisa une carafe d'eau et s'en servit un grand verre.

Bhaal vida son verre à grands traits tandis que Nemlak lui répondait. Quand ce dernier eût fini, il répliqua. « Ah ! Tu me rassures. Tu es bien toujours le même gros enculé que j'ai connu au début. J'ai eu peur, à un moment j'ai cru que le fait de venger tes parents t'avait ramolli. Mais non. Tout va bien, donc ! » Dit-il en levant son verre vide en direction du magicien, comme s'il portait un toast, avant de le reposer sur la petite table.

« Bien. P'tit Biquet avait parlé d'avertir la princesse. Je pense aussi qu'il faut le faire, ne serait-ce que parce qu'elle déteste ne pas être tenue au courant, comme on le sait bien. Tu vois, Nemlak, je pense à mes devoirs. On y va ?  » Sans attendre l'acquiescement de ses compagnons, il traversa la pièce d'un pas décidé afin d'aller demander audience.

Bhaal avançait d'un pas décidé à travers les couloirs, bien décidé à aller voir la Princesse immédiatement. Alia hésita à l'appeler pour lui demander d'attendre un peu mais elle se retint, il avait raison, ils devaient le faire maintenant, il ne servait à rien de retarder l'inéluctable.
Silencieuse, elle emboita le pas de son fiancé, se disant que parfois elle aimerait qu'il soit un peu moins impulsif. Elle parcourut les couloirs sans en regarder les décors riches et raffinés, réfléchissant à ce qu'il fallait dire à Almah, hélas, ils arrivèrent devant la porte des appartements princiers sans qu'elle n'ait réussi à mettre de l'ordre dans ses idées.

L'attente obligatoire pour entrer fit monter son anxiété et elle commença à se mordre consciencieusement les lèvres de nervosité.

Ils entrèrent enfin et elle fit une profonde révérence, la tête et le torse penchés, elle respira profondément, surmontant la déception de voir que la Princesse n'était pas seule mais accompagnée du Prince Jawad et qu'ils les dérangeaient dans une conversation de la plus haute importance.
Devaient-ils se retirer ?
Non.
Le mal était fait, autant aller jusqu'au bout, mais pouvaient-ils tout dire devant le Prince ? Ne risquaient-ils pas de mettre la Princesse dans l'embarras ?
Elle se redressa lentement, reprenant contenance, un léger sourire de circonstance aux lèvres, et parla d'une voix qu'elle espérait assurée et humble.

« Salutations à vous, noble Princesse Roveshki, et salutations à vous également puissant Prince Jawad. Je vous prie humblement d'excuser notre intrusion dans votre réunion mais il nous a semblé indispensable de vous faire part de nos intentions pour la journée, au cas où vous deviez nous rappeler à vous au plus vite. Nous pensions nous absenter pour une partie de la journée si cela ne vous dérange pas, nous... je... je dois régler une affaire qui... j'aimerais retrouver un bien précieux qui m'a été enlevé il y a des années... et... Mes compagnons m'ont proposé leur aide et c'est pourquoi nous seront absents ce jour. »

La jeune femme avait conscience du caractère décousu de son discours mais elle n'arrivait pas à exprimer plus clairement ce qui les amenait ici, elle avait peur. La même peur qu'on lui avait appris à éprouver en présence des maîtres lorsqu'elle devait quémander un service. Elle était libre, enfin presque totalement, mais on ne pouvait effacer autant d'années de conditionnement. Pourtant elle avait réussi à parler, c'était déjà une victoire si on se projetait quelques semaines auparavant.

Elle resta devant le couple princier, tête basse, en attente de leur réponse ou de l'intervention de ceux qui l'accompagnaient.

Modifié par un modérateur jeudi 4 mai 2017 00:15:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nemlak suivit à pas lent, ne voyant pas de raison de se hater et finit par rattraper ses compagnons, bloqués à l'entrée.
Il attendit patiemment et ne fut pas surpris de trouver le Prince Jawad aux côtés de la princesse. Ces deux là devaient discuter en toute "franchise" de l'avenir de Kelmarane. Cela irritait au plus haut point Nemlak mais il n'en fit rien paraître. Au contraire, il s'inclina subtilement un peu plus envers Jawad que vers la Princesse, un mouvement que seul une personne aguerrie aux arts subtil de la cour pouvait percevoir.
« Prince Jawad, Princesse Roveshki. » Dit-il à la suite de Célestin mais il resta en retrait, observant simplement les réaction des uns et des autres.

Le malaise se répandait alors que la Princesse regardait tour à tour les mines d'Alia, de Célestin, et de Jawad.

Jawad lui, avait regardé chacun en les saluant, mais fixait la princesse d'un regard plein d'intérêt et de curiosité. Elle passait, contre son gré, un test, qui rendait se dernier d'autant plus pertinent qu'il n'était pas scénarisé.

« Si c'était un bien à simplement bien à récupérer, vous ne m'auriez pas prévenu. J'en déduis que ce vous cherchez ne vous appartient plus aux yeux de la loi, et si vous m'en parlez, il y a des chances que vous alliez dans l'illégalité si cela était nécessaire. Le Prince Jawad est venu jusqu'à chez nous pour nous offrir son aide, arguant qu'il œuvrerait pour nos intérêts. C'est l'occasion pour lui de voir si les actes auront la même sonorité que les discours, quand les risques menacent comme les vents de sable de brûler ceux qui les affrontent. »

Elle regardait alternativement Alia et Jawad, qui à son tour se tourna vers Alia.

Modifié par un utilisateur jeudi 4 mai 2017 16:26:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Mais à quoi elle joue, bordel ! Pensa le géant rouge devant l'attitude de la princesse. Il n'appréciait pas du tout de la voir impliquer Alia dans ses petits jeux avec le prince Jawad. Il considérait qu'en tant que leur suzeraine, son devoir était de protéger sa conseillère et non de la placer dans une situation impossible qui ajouterait à sa souffrance. Bien évidemment, la pauvre Almah ne pouvait deviner de quoi il s'agissait et en quoi cette affaire était capitale pour Alia, mais les choses étaient déjà assez difficiles comme cela !

Il s'avança d'un pas et ouvrit la bouche pour protester mais stoppa dans son élan, figé dans l'instant de la réflexion. Il se retourna vers sa bien aimée. Non ! Son devoir était de la protéger, mais pas de la pouponner. Pire, cela ne ferait que la maintenir dans l'état de passivité et de dépendance qu'elle avait subi toute sa vie et auquel il s'employait désormais à la sortir. Ce serait la maintenir esclave.

La Guerrière... De la même façon qu'il ne pouvait la protéger de tous les coups reçus en combat, il ne pouvait pas non plus la garder de tous les pièges que lui tendrait sa nouvelle vie. Elle devait maintenant s'exprimer seule, et choisir seule ce qu'elle voulait révéler. Il la suivrait, quelle que soit la direction prise. Il renonça donc à intervenir, fit un pas en arrière pour revenir à la hauteur d'Alia et croisa ses mains dans son dos.

Et Alia choisit de parler. Non pas d'une façon timide et bredouillante, les yeux baissés, mais comme une femme libre. Elle n'hésita pas une seconde, elle se tenait droite, regardant la princesse dans les yeux, réprimant ses larmes. Qu'elle était belle et fière en cet instant ! Il y avait, sans nul doute, deux princesses en ces lieux, et l'une de bien plus haute ascendance que l'autre. Bhaal dut baisser la tête et feindre de contempler ses bottes pour masquer son trouble.

Modifié par un utilisateur jeudi 4 mai 2017 22:37:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les jeux de cour. De tout temps, il avait pu les voir, les observer, sans jamais y prendre part. Simple artisan, mais ami et confident de la princesse, il ne pouvait qu'en être spectateur. Et cela lui allait très bien.

Jamais il n'aurait cru un jour y être lui même confronté. Il avait horreur de ces mesquineries, de ces petits tests, de ces manœuvres politiques. Et voici qu'aujourd'hui, de par son nouveau statut, et de par la situation d'Almah, il y était plongé en plein cœur, et pire que tout pour lui, il y était plongé par son amie d'enfance. Il la fixa quelques secondes du regard, en état d'hébétude; se contentant de cligner frénétiquement des paupières avant de déglutir péniblement.

Heureusement, Alia avait décidé de prendre cette affaire en main. Elle ne subissait plus, elle affrontait ce qui se mettait en travers de son avenir et de celui de sa fille avec vaillance. Il s'empêcha de lui porter le moindre regard, et resta concentré sur les expressions d'Almah et du Prince Jawad, tout en écoutant d'une oreille attentive l'intervention de Nemlak. Une pensée fugace lui traversa l'esprit : cet homme aurait dû naître dans la noblesse, car il semblait, au contraire de lui-même, adorer ces petits jeux.

Nemlak écouta les paroles du prince avant d'y rebondir après que la Princesse s'exprima.
D'une voix, d'où pointait une pointe d'admiration, feinte ou non, il dit « Prince Jawad, si j'avais su que vos connaissances s'étendait bien au delà des ors du Palais, c'est certainement vers vous que je me serai tourné. Soyez assurément remercié pour votre proposition.
Je suis certain que les informations que vous pourriez nous fournir serait d'une grande aide, non seulement pour faire face à ce qui nous attends mais aussi pour être en mesure de réagir de façon adéquat à un élément inattendu.
Je n'avais pas fait le rapprochement entre le voilier qu'on surnomme la Nef du Crépuscule et l'étrange client dont on m'avait parlé. Serait-il possible de savoir à quelle créature ou peuple ce vaisseau appartient ? Et peut-être ce qu'ils recherchent actuellement afin que nous puissions avoir un moyen de négocier avec ces derniers. »

Si Nemlak était un expert des us et coutumes locaux, ses connaissances autres étaient plutôt parcellaires. Aussi lorsque le Prince parla du Plan de Leng, il n'avait aucune idée précise de ce que cela signifiait.
« Effectivement, cela ne semble pas très engageant... Mais peut-être que Célestin en sait un peu plus ? Il est un expert sur les plans extérieurs et saura certainement nous en dire plus. »

• Conn. (plans) : 1d20+9 donne [8] + 9 = 17

Modifié par un utilisateur vendredi 5 mai 2017 15:08:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alia écouta avec surprise et intérêt le Prince proposer son aide. Elle se rendait bien compte que ce n'était pas par compassion mais qu'importait, il pouvait faire beaucoup et elle n'avait pas le luxe de refuser ceux qui voulaient bien l'aider. Elle se pencha en une révérence respectueuse, écoutant la Princesse prononcer sa phrase lapidaire qui l'autorisait à faire ce qu'il fallait pour retrouver sa fille.

Nemlak parla à son tour, obséquieux et flatteur, mais quand le Prince lui répondit, elle crut un instant défaillir. Leng. Elle en avait entendu parler plusieurs fois à voix basse dans le salon de ses maîtres, toujours avec une curiosité morbide et dégouttée dans la voix. Alors qu'elle rassemblait tous ses souvenirs, Célestin résumait ce qu'elle savait sur ce demi-plan d'horreur. Elle resta figée au milieu de la pièce, blême, la respiration difficile.
Elle avait l'impression d'être en plein cauchemar, mais elle ne se réveillerait pas et le pire s'était réalisé. Elle n'avait qu'une envie, se recroqueviller dans un coin et hurler de désespoir.

Elle inspira de façon saccadée, essayant de faire entrer l'air dans ses poumons. Elle devait se reprendre ! Il était hors de question de s'effondrer devant la Princesse, et encore moins devant le Prince. Elle ne pouvait plus craquer, si elle le faisait, elle abandonnait Vélanya au pire, Bhaal, Célestin et même Nemlak iraient la chercher mais quelle mère serait-elle si elle ne se battait pas pour sa fille ?
Elle ferma un instant les yeux, cherchant à retrouver son calme, elle se concentra sur Vardishal, acceptant son réconfort. A la fin de la conversation avec Vechna, elle avait ressenti sa satisfaction lorsque, aidée de Bhaal, de la Prêtresse, de Célestin et même de Nemlak, elle s'était reprise et avait retrouvé la foi en sa quête. A nouveau, elle sentit son soutien. Elle n'était pas seule, le Saint de Sarenrae l'accompagnait et il n'était pas le seul, elle sentait la présence de Bhaal à ses côtés, il devait s'inquiéter pour elle. Il l'estimait bien plus qu'elle ne le méritait, elle devait lui faire honneur en essayant d'être celle qu'elle voyait dans le regard de son fiancé à chaque fois qu'elle se perdait dans ses yeux.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, sa respiration était calme et son regard déterminé. A nouveau, elle esquissa une révérence en direction des deux personnes princières et prit la parole.
« Je vous remercie, Princesse, et vous également, Prince, j'accepte votre aide comme un don précieux, que Sarenrae vous bénisse. » Elle approfondit sa révérence puis se releva. « Nous pensions commencer par l'entrepôt de Maysam Fajr, la femme qui s'occupe des taches officielles du Père Chacal, celle de la Guide de la Source Unique, il s'agit de l'entrepôt de soie de la Source près des docks. Nous savons également que la deuxième personne travaillant pour le Père Chacal pour ce qui illégal, est un certain Tamir, il passerait son temps aux Etals à l'auberge du Feu Violet ou à la Cave du Dieu Ancien juste à côté, nous devrons peut-être y aller ensuite. Si vous pouvez obtenir les plans de ces lieux, Prince, cela pourrait nous aider à mieux nous préparer, nous avancerions moins à l'aveugle. Se faire passer pour des marchands pourrait fonctionner comme première approche, même si je me doute que la couverture ne résistera pas longtemps, mais cela pourrait nous aider à approcher l'un ou l'autre. Et enfin, si les gardes pouvaient être ailleurs qu'autours de ces bâtiments, je gage que cela nous serait d'une grande aide. »

Elle s'interrompit, regarda ses compagnons et reprit d'un ton plus doux. «  Ce ne sont là que des idées jetées à la va-vite, il nous faudra un plan bien plus solide que cela, et même deux plans ainsi que nous l'a conseillé le Prince, je ne suis pas experte en ces choses, que devons-nous faire ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 5 mai 2017 23:33:21(UTC)  | Raison: Non indiquée