Bhaal faillit s'étrangler en prenant connaissance du prix que l'inquiétant arcaniste venait de leur annoncer. Sept mille huit cent pièces d'or... De quoi vivre comme des princes jusqu'à la fin de leur vie ou s'offrir des trésors hors de portée de bien des mortels. Pour l'ancien esclave qui, jusqu'à une époque très récente, n'avait jamais manipulé que du cuivre, une telle somme était tellement extravagante qu'elle en perdait pratiquement toute signification, se réduisant à un simple nombre. Cela aurait aussi bien plus être des étoiles ou des grains de sable.

S'efforçant de ne rien laisser paraître de son trouble, le géant rouge se tourna vers ses compagnons pour les interroger du regard. Tous semblaient, comme lui, impressionnés par l'énormité de la somme et étonnés d'en tirer si facilement un si bon prix, mais les regards échangés formaient consensus. Bhaal acquiesça alors de la tête à l'attention du "bon Dermah" afin de lui signifier leur accord.

«  Laissez-moi un instant, le temps de regrouper la somme, je reviens. » Remuant lentement ses mains, il prononça une formule qui le fit disparaître. Sur ses gardes, le groupe s'interrogeait, venait il de disparaître, ou de disparaître au loin?
La guerrière semblait s'être calmée et ne s'inquiétait pas de la situation, fermant même les yeux comme pour profiter du léger vent qui fouettait son visage.
L'homme réapparut où il était quelques minutes plus tôt, deux sacs de la taille d'une tête dans la main.
«  Ici, il y a deux cent quatre-vingt pièces de platine. Dans l'autre, j'ai placé des saphirs de Katapesh, avec leur certificat Abadarien, chacun vaut cent pièces d'or, il y en a cinquante. Je vous laisse revérifier tout cela vous même. » dit il en tenant les sacs.
«  Pour que des gens pieux à votre façon revendent pareille arme, c'est que vous avez un cruel besoin d'argent en cours. Vous cherchez du travail? Autre chose? » L'homme ne semblait pas amusé de la situation, juste concentré sur de potentielles affaires supplémentaires.


Art de la magie, DD19

Porte Dimensionnelle

Modifié par un utilisateur mardi 28 mars 2017 17:57:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quand Dermah disparut, Célestin fronça les sourcils. Venaient-ils de confier bêtement une arme magique à un homme qu'ils ne connaissaient pas et qui venait de disparaître avec elle sous leurs yeux ? Il n'en revenait pas de leur naïveté ! Mais sa complice restait là, l'air confiante. Célestin attendit, prononçant juste quelques mots d'une voix tendue, à l'attention des moins érudits en matière de magie : « Il s'est téléporté, au mieux à quelques centaines de mètres d'ici. »

Lorsque l'homme revint, l'artisan princier dut paraître soulagé. Il sourit en tendant les mains pour récupérer les sacs tandis qu'Alia s'occupait du certificat d'authenticité, et il entreprit de faire les comptes et de vérifier chaque saphir d'un oeil expert.

Tout à son inspection, il posa tout de même une question, sur le ton de la conversation. « Vous pouvez peut-être m'aider si vous étiez déjà présent il y a... une dizaine d'année ? Je recherche des informations sur une histoire de dettes de jeux ayant coûté la vie à mon frère.  » Célestin se forçait à rester concentré afin de ne pas montrer ses émotions devant cet homme. Il ne pouvait se permettre de ne serait-ce qu'avoir les larmes aux yeux, craignant que ce soit pris pour une faiblesse. Il serra les dents et continua ses comptes.

Modifié par un modérateur mercredi 29 mars 2017 13:33:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vaidaick ne put voir la mine de Varlane, trop concentré sur son interlocuteur, mais sa mine amusée valut le détour. Dermah se contenta de sourire et d'approcher sa main de celle de Célestin, restant à distance raisonnable, tout en hochant de la tête pour signifier à Bhaal qu'il l'avait entendu.


«  Je sais que tu n'es pas d'ici voyageur, mais il va falloir m'en dire un peu plus si tu veux que je t'aide. Des gens qui se vident de leur sang ... pour des dettes de jeu, il y en a toutes les semaines, pour ne pas dire tous les jours. Si c'est important pour toi, tu peux essayer d'aller voir à "Les Réponses à de nombreuses questions", le magasin de M'hem. Tu peux aussi tenter de commercer avec Maître Reapesmoor mais je te le déconseille, il n'accepte que les faveurs, ou les âmes, ta question devrait vraiment en avoir le prix pour lui demander de s'en occuper.
Tu peux peut-être aussi chercher la dirigeante des Étals mais il te faudra payer rien que pour qu'elle accepte de t 'écouter. »

Après les hochements de tête approbateurs de ses amis, Célestin vit l'homme les saluer en les remerciant, les laissant à leur prochaine visite. À une dizaine de mètres de là, le jeune garçon les attendait,


«  On va chez M'hem, c'est ça qu'il a dit? » demanda t'il sur un ton malicieux, fier de son ouïe.
Sans reprendre la main du géant, il leur fit signe de le suivre, traversant une partie du quartier où il y avait bien étalage de marchandise, vivante, et mise en valeur, pour ceux qui voulaient un peu de compagnie, l'espace d'un instant. La présence de deux dames n'empêchaient pas Célestin et Bhaal de se faire alpaguer, tout comme elle-mêmes, Katapesh n'était pas terre à supposer que ce genre de commerce ne puissent intéresser que le sexe opposé.

Après quelques minutes de marche, un tapis de bonne taille avec de nombreuses était disposé devant la maison ou s'arrêta le jeune garçon, qui s'avança vers la porte de cette maison à un étage, où l'on pouvait voir sur les vitres jaunes à carreaux danser la lueur d'une bougie, et toquer, avec un rythme particulier. Il attendit un long moment avant de toquer à nouveau, et d'ouvrir la porte, rentrant comme si il était chez lui. La pièce sur la gauche était un salon, plongé dans la pénombre, en face se trouvait un escalier que le gamin monta rapidement, hurlant dans l'escalier
«  Y a des gens pour vous M'sieur M'hem. » avant de redescendre en cours de route, et de faire signe au quatuor de monter.

Un petit hall permettant à cinq six individus de patienter servait d'entrée à trois pièces, dont deux étaient fermées, laissant celle avec la porte entrouverte suggérer le chemin aux invités. Dans cette pièce qu'on voyait à l'entrée, un homme, de dos, griffonnait quelque chose sur un papier, le tout sur un bureau qui ne dissimulait rien de la richesse de son utilisateur, des émeraudes de petites tailles étaient incrustés dans les boiseries vernies taillées en forme de serpents, dont ils constituaient les yeux. Le reste du mobilier était d'un luxe équivalent, et des bibliothèques pleines de plans, notes, manuscrits et fioles semblaient consigner son occupant à ses taches. Sa phrase finie, il posa sa plume et se tourna avec son sigèe pour les accueillir, dévoilant une moitié de visage calcinée qui semblait encore brûler, et qui ruinait, à n'en point douter, un fort beau visage. Il fit signe aux invités de profiter du duo de tabourets trop peu nombreux pour tous les contenter.


«  Soyez les bienvenus chez moi, qu'est ce que vous souhaitez tirer de mes services? »

Sa voix avait du être mielleuse mais à présent les séquelles d'un accident la rendait rayée, presque rocailleuse, comme celle d'un camé ayant abusé de fumeries pendant des décennies.

Modifié par un utilisateur vendredi 31 mars 2017 16:48:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Célestin quitta Dermah avec un sentiment mitigé. L'homme ne paraissait finalement pas aussi antipathique que son abord le laissait supposer. Il avait été tout à fait serviable, et honnête. Mais était-ce par nature, ou par nécessité d'entretenir son commerce ? Quelle était sa vraie facette, et quel était le masque ? Le jeune homme se sourit intérieurement. Aux étals de nuit, Dermah n'allait pas être le seul qu'il rencontrerait et qui porterait un masque.

Suivant le gamin au milieu des rues, il découvrit un commerce qui ne pouvait qu'attirer son regard. Un regard à la fois surpris, curieux, et dégoûté de voir autant d'esclaves devoir se livrer à ce genre de jeux. Il ne pouvait croire qu'un seul d'entre eux prenne plaisir à ce qu'il faisait, et pourtant, ils étaient tous là à promettre monts et merveilles comme s'ils y croyaient, comme s'il s'agissait là de leur propre désir. Là aussi, des masques, encore des masques. A Katapesh, tout avait l'air vrai, et pourtant rien ne l'était. Mal à l'aise, Célestin serra un peu plus la main de Jyll, tout en s'assurant que Agathe reste bien perchée sur son épaule. Il porta son regard sur le dos musclé de Bhaal, et résolut de ne pas le quitter des yeux. Mais ici, tout était prévu pour attirer le regard, et sa résolution, mise à grande épreuve, flancha plusieurs fois.

Enfin, ils parvinrent chez M'hem. Inspirant et soufflant profondément en pénétrant dans la maison, Célestin se détendit quelque peu, lâchant la main de sa compagne, se permettant enfin de regarder sans complexe autour de lui. Il monta l'escalier à la suite de l'enfant, et entra dans la pièce où se trouvait l'homme. Il apprécia du regard les richesses exposées, attendant qu'il leur adresse la parole, debout. Lorsque leur hôte se tourna vers eux et leur désigna les tabourets, il resta debout, refusant d'un simple sourire poli. Il ne se voyait pas s'asseoir tout en laissant ses amis debout.

« Bonjour. Je... Je m'appelle Célestin. » Se présenter lui semblait être la première chose à faire, mais il ne tenait pas à rester trop longtemps en ces lieux. L'aspect de cet homme le perturbait. Il avait à n'en pas douter la richesse nécessaire pour soigner cette cicatrice, alors pourquoi la conserver ? Elle devait avoir une utilité quelconque, pour lui, et peut-être pour ses interlocuteurs. Encore une histoire masque. ne put-il s'empêcher de penser. Mais il n'était pas là pour songer à ce genre de choses. Enfin, il allait peut-être savoir ce qui était arrivé à son frère et à celui d'Almah, aussi rentra-t-il tout de suite dans le vif du sujet. « Je... J'aimerais savoir ce qui est réellement arrivé à deux personnes qui sont décédées il y a de cela quatorze ans. Il s'agit de Rodolpho Roveshki et son serviteur Angelo. Pour autant que je sache, Rodopho aurait eut des dettes de jeux impayées aux étals de nuit, mais je n'en sais pas plus. »

Un peu crispé, le jeune homme attendit la réponse, espérant que l'homme serait capable de le renseigner... Avec un tarif dans ses moyens. Il était hors de question pour lui de grappiller sur l'argent de la vente, dédiée au rachat de la fille d'Alia.

L'homme ne semblait pas importuné par les tabourets inoccupés, Il écoutait Célestin en le dévisageant, se raclant la gorge en crachant du sang dans une petite coupelle qui traînait sur un coin de son bureau. Il s'essuya la bouche d'un mouchoir au blanc déjà fort pourpré avant de répondre.


«  Quatorze? Pas étonnant que vous ne sachiez pas par où commencer. » Il se tourna légèrement pour attraper une plume, de l'encre, et une feuille. Il commençait à noter. «  Roveshki, c'est le nom de celle qui a repris Kelmarane, c'est ça? » Le ton de M'hem laissait comprendre qu'il ne s'attendait pas forcément à une réponse.
«  Si ça concerne bien les Étals, je devrais avoir rapidement des informations. Je commence mes services pour ce genre d'affaires à deux cents pièces d'or, dont cent à payer d'avance. Si j'ai de gros frais en plus, je vous recontacterai avant d'aller plus en avant, avec ça » Il prit un tiroir, et en sortit deux coquillages de la taille d'une paume de main, qu'il posa sur la table.«  Si vous entendez le bruit de la mer, c'est que j'ai du nouveau, ou que votre bourse va s'alléger. » dit il le sourire aux lèvres.«  J'ai un prix, mais j'ai des résultats, et une discrétion à toute épreuve. Sachez le également, je sais aussi faire disparaître des preuves. Si votre affaire concerne directement l'affaire d'un de mes anciens clients, je vous rendrais votre argent, intégralement. Vous avez d'autres infos à me donner? Ou des questions? »

M'hem faisait des petits hochements de tête à chaque information lâchée par Célestin, avant de prendre une mine plus sombre et pensive, alors qu'il reprenait ses écrits.


«  Le sort s'acharne parfois mais je serais prudent quand à une coïncidence. Leur nom est Roveshki, mais quel est le nom de votre famille? Je vais me renseigner sur ces deux affaires, ou sur cette affaire. Avez-vous des pistes sur les raisons qui auraient pu pousser au premier des deux meurtres? »

Les renseignements pris, il salua chaleureusement Célestin en lui serrant la main. Ses brûlures étaient encore plus étranges de près, et Célestin doutait alors qu'elles soient uniquement physiques, sans vraiment savoir dire pourquoi. Il ajouta rapidement, prenant sa main en étaux en plaçant son autre main sur le dos de celle que Célestin tendit.

«  Et faites attention à vous ici, si il y a des dettes avec les Étals, j'espère pour vous que la mort de vos frères a été considéré comme un paiement total et non partiel. »

Il retourna à son bureau, regardant un long moment avec un mélange de curiosité et de méfiance, avant de sortir une bouteille de son bureau et, tout en se préparant à boire, et se concentrer sur ses écrits. Jyll prit la main de Célestin pour lui affirmer son soutien alors qu'ils sortaient de la bâtisse, ne la lâchant plus du chemin.

Sortant de là, l'enfant avait attendu, et compris rapidement que ses services n'étaient plus requis. Il leur fit signe de la main alors qu'il s'enfuyait en courant dans les rues, à la recherche d'une nouvelle personne à diriger dans cette zone qui ne manquait pas de prédateurs urbains dissimulés.

Les propos de M'hem avaient comme altéré les rues, qui semblaient plus dangereuses et menaçantes qu'à l'aller. À moins que ça soit l'absence du mioche qui amenaient plus de regards sur eux, comme s'ils n'étaient plus des hôtes?
Toujours est il que le retour au palais se fit sans encombres, des serviteurs se réveillant et s'agitant rapidement pour satisfaire les besoins de leurs maîtres fatigués.

De son côté, Nemlak semblait avoir commencer à prospecter pour Kelmarane et l'école de magie, et eut la confirmation par une missive ramenée par un aigle royal qu'il pourrait passer voir le spécialiste des plans qu'il avait contacté, lui confirmation qu'il pouvait passer à sa villa, n'importe quel matin, hors solardi.

Modifié par un modérateur mercredi 5 avril 2017 12:02:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pinçant la bouche de contrariété, Célestin répondit platement. « Je l'ignore. Mon père s'appelait Sinan et était alchimiste à Solku, mais je ne connais pas le nom de sa famille. » Un sourire triste et ironique apparut brièvement sur son visage. « Quant à l'assassinat... je n'en ai aucune idée. C'était il y a seize ans, et je n'avais que six ans à l'époque. J'étais bien trop jeune pour comprendre tout ce qu'il se disait, et surtout trop jeune pour qu'on me dise tout... Je vous l'accorde, ça fait beaucoup de zones d'ombre. Mais je suppose que vous avez déjà eu affaire à plus compliqué. »

Célestin sentit la main chaude de Jyll se glisser dans la sienne, avec l'impression par la même occasion de regagner de l'énergie. Il prit congé de l'homme après l'avoir remercié pour sa mise en garde, et suivit sa dulcinée sans vraiment prêter attention à ce qu'il se passait autour de lui. Il avait l'étrange impression que de ne pas regarder le danger le rendait moins existant.

Enfin, ils arrivèrent au palais. La voix de Nemlak le sortit de cette impression d'être "ailleurs", et il sourit. Peut-être, enfin, Bhaal pourrait obtenir des réponses à ses questions. « Parfait ! De notre côté, Jyll et moi irons demain matin voir le temple dont vous nous avez parlé. »

« Je ne te pensais pas si douillet que cela... Mais comme mon collègue ne sera certainement pas disponible à cette heure tardive ou trop matinale, cela pourra donc attendre demain. »
Il réfléchit un instant aux propos de Bhaal sur sa nouvelle richesse et repris. « Plus flippant que moi ? C'est donc que je me ramollit... Il faudra que je modifie ça. En tout cas, c'est un bon choix d'avoir vendu cet objet maudit pour une telle somme. J'espère juste que la personne qui en subira la malédiction contre son gré sera loin de moi. »

Après ces dernières paroles, Nemlak s'inclina devant ses compagnons et rejoignit lui aussi ses propres quartiers.