Revoir Yourik et sa femme Héléna mettait du baume au coeur d'Ilse. La ville lui donnait le mal du pays et revoir ces figures familières et accueillantes lui faisait du bien.

Répondant dans les grandes lignes à la question de la femme, elle essaya de cacher la frustration qu'elle avait ressenti lors de l'entrevue à l'Académie. Les deux professeurs de Zorg avaient beau être éduquées et bienveillantes, la discussion ne lui avait semblé mener nulle part. « Pas exactement. Mais nous devons retourner parmi les nôtres. Aksana-kila nous y a enjoint car là-bas se trouvent certainement les réponses que nous cherchons. »

Examinant la salle presque déserte du regard, elle ajouta poliment : « Mais si vous en avez la possibilité et l'envie, peut-être pouvez-vous vous joindre à nous à table quelques instants ? J'aimerai goûter de nouveau à cette boisson délicieuse que vous m'avez fait découvrir. Jormung, que dirais-tu de vider quelques godets de bière pour m'accompagner ? » La troupe avait bien mangé avant de partir, et la chasseresse s'imaginait donc que le gnome ne viderait pas une fois de plus leurs maigres économies. Mais elle n'avait jamais vu son ami refuser une belle pinte d'alcool. Et s'installer à table leur permettrait de discuter de leur imminent départ avec le calme et le recul qu'il convenait. Zorg avait sans doute des affaires à régler à Nesoryan avant de partir avec eux.

Modifié par un utilisateur samedi 4 novembre 2017 13:27:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Quoi, "ton destin, ta pelle" ? Pourquoi vous partez du principe que je vais prendre une pelle ? C'est parce que je suis gn... Oh ! Ha. Bien sûr. "Ton destin t'appelle". J'aurais du m'en douter. Je ne sais pas pourquoi, quand vous avez dit ça, j'ai tout de suite pensé à une pelle. Mais vous avez raison, le moment est historique. Mundi placet et spiritus minima. »

Il resta un instant figé ainsi, après avoir prononcé une phrase dans une langue étrange, le regard vague cherchant un horizon qui n'existait pas puisqu'ils étaient dans un salon, avant de reprendre, l'air embarrassé. « Ça n'a aucun sens mais on pourrait très bien imaginer une traduction du type : "Le roseau plie, mais ne cède... qu'en cas de pépin", ce qui ne veut rien dire non plus d'ailleurs. Je vous ai dit que j'avais commencé le thassilonien ? »

Les sœurs ne répondirent rien puisqu'elles savaient que ce n'était pas une véritable question, ce qui instaura un silence quelque peu gêné. « En fait, champion du Feu, c'est vraiment un job en or pour moi. Évidemment, être peut-être pourchassé par des espions à la solde d'une succube qui se trimballe dans mes rêves, c'était pas écrit en gros caractères sur le contrat. Mais je vais vous dire... Ce qui me fait vraiment peur... C'est pas ça, c'est... » mais il hésita alors que la tension dramatique était à son comble, pour finalement lâcher :
« C'est le manque de confort. Ça, vraiment, ça me paralyse. Non parce que, j'ai bien compris, j'y vais pas trois jours, en terre inconnue ! Je ne peux plus rester en ville, maintenant... Et... Ils disent qu'ils ont des lits, mais je suis sûr que ce ne sont pas des lits comme nous, nous l'entendons ! Des lits de plume ou, au moins, de coton. Et il y a le voyage, ou est-ce qu'on va dormir ? Aaarrh, ça va être horrible ! » Se lamenta-t-il en se prenant la tête dans les mains, « je déteste déjà çaaaaaa ! » Fit-en le levant les bras au ciel comme s'il prenait les dieux à témoin.



Arrivé à l'auberge, Zorg se dit qu'il n'avait peut-être pas très envie de passer une nuit tout seul avec tous ces espions qui rôdaient. Après tout, les barbares l'avaient trouvé très facilement, ça pouvait être également le cas des... autres. Peut-être savaient-ils déjà où il habitait . Peut-être le surveillaient-ils. Son esprit commença à s'emballer.

« Euh... Si ça ne vous ennuie pas, j'aimerais bien dormir ici. Je crois que ça vaut mieux après... tout ce qu'on a dit... Et puis, comme ça on partira plus rapidement demain, pas vrai ? Et puis ça me permettra de savoir si vous ronflez, comme ça je sais si je dois passer prendre des Baisers du bœuf* avant de partir. »

* ou litt. bull-kiss, petite billes de cire à insérer dans le pavillon de l'oreille, ainsi nommées parce qu'elle sont sensées simuler les effets d'un bœuf qui vous embrasse sur l'oreille.

a soirée se passa bien. Si au début Yourik et Héléna acceptèrent l'invitation d'Ilse, ils durent vite renoncer à accompagner les sarkoriens et le gnome devant l'affluence des clients. L'auberge semblait bien tourner, et s'ils devaient en croire les commentaires des autres tablées, c'était entre autre dû à un très bon rapport qualité / prix, même si l'accueil du couple était également loué.

En revanche, des regards fréquents de la part des autres clients, et quelques commentaires à voix basse, leur laissaient également supposer qu'eux-mêmes attiraient tout au moins l'attention, si ce n'étaient les quolibets.

Cependant, la soirée se déroula sans encombres, les clients se tenant plutôt bien pour la plupart, et ceux pour qui ce n'était pas le cas se faisaient gentiment rappeler à l'ordre par le colosse iobarien... et nul ne semblait vouloir le contredire.

Zorg s'esquiva peu après la tombée de la nuit, décidant d'aller chercher quelques affaires afin de ne pas perdre de temps le lendemain. Évidemment, de nouveau, comme si elle l'attendait de pied ferme - si on pouvait dire - la vieille Mohrss se trouvait sur le pas de la porte...

Le gnome finit par rentrer à l'auberge, et enfin, tout le monde alla se coucher, sachant que le lendemain une longue journée les attendait, et que le couchage serait moins confortable. Si tout se passait comme à l'aller, il leur faudrait deux jours pleins pour rejoindre le campement à la nuit tombée.







e lendemain matin, le groupe traversa de nouveau la ville de part en part. La foule était toujours aussi compacte sur le trajet de l'église, mais ce jour-là, quelques rumeurs circulaient, faisant état de troupes démoniaques s'étant regroupées vers Kenabres, d'après des éclaireurs. Mais elles ne seraient pas encore passées à l'action, comme si elles attendaient quelque chose.

Arrivés à la sortie nord-est. Ils passèrent les gardes sans encombres - ceux-ci paraissaient naturellement bien plus s'occuper de ceux qui entraient que de ceux qui sortaient - et prirent le chemin qui montait au nord... au nord, vers le campement des Sangs Hurlants, mais également vers Kenabres et l'attroupement démoniaque des rumeurs.

Le début de matinée se passa sous un ciel radieux et sans nuage, sans rencontrer qui que ce soit, mis à part au loin les paysans travaillant dans les champs entourant la capitale, ou quelques cavaliers croisés sillonnant les routes, à l'affût d'un éventuel danger pour la ville. Ce n'est que vers midi qu'ils aperçurent au loin des cavaliers venir du nord, dans leur direction. Six, s'ils comptaient bien. A mesure qu'ils s'approchaient, ils reconnurent des habits barbares, mais ils étaient encore à une bonne centaine de mètres - bien trop loin pour reconnaître s'il s'agissait d'un style sarkorien ou iobarien, et encore moins s'il y avait un quelconque symbole d'une tribu.

Modifié par un utilisateur mardi 7 novembre 2017 00:04:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jormung se calma immédiatement, ne souhaitant pas manquer de respect à leur chamane.
«  Oh je sais bien, c'est juste que ... ces révélations n'ont pas eu l'air de faire plaisir, j'ai eu l'impression qu'on fuyait un peu le sujet, alors qu'on ne choisit pas la vérité, il nous faut la prendre de plein fouet si on veut réussir et comprendre  »
Marchait le calma, bien que la promiscuité avec les taverneux avait tendance à le mettre sur la défensive, il n'était pas du tout à l'aise dans cette ambiance étrange qui consistait à faire festoyer de parfaits étrangers côte à côte sans but commun autre que celui d'y passer du temps.



Le lendemain, Jormung avait hâte de reprendre la route vers son chez lui. Les rumeurs l'inquiétaient, le songe commun était peut-être aussi proche qu'il était prophétique. Et si? Il ferma son visage à l'expression de ses doutes, qui ne manqueraient pas de rapidement assaillir celui d'Ilse, et peut-être d'Aksana ou Zorg.
Il resserra les rangs devant les flots d'entrants et de passants, et profita ensuite du temps si clément qu'il lui en faisait oublier les ragots.
«  Vous sortez parfois de la ville Zorg? Je veux dire, aussi loin? » lui demanda-t-il pour commencer à entamer la causette sur une route qui s'annonçait longue, passée avec un étranger.
L'approche de cavaliers lui fit sortir sa bardiche, mais sa position perdit en fermeté quant il crut voir des membres de sa tribu, ou d'une autre. Qui vivait juste à côté de Kenabres? Sans se relâcher complètement, il attendit de pied ferme, le cœur serré, les nomades qui approchaient.

Le sentiment qui habitait Ilse sur le trajet du retour était partagé. En même temps qu'elle reconnaissait la semi-réussite de leur mission - trouver l'un des champions restants -, elle se trouvait honteuse de revenir parmi les siens sans le quatrième et dernier membre de leur groupe. De plus, elle avait bien senti que quelque chose chiffonnait aussi Jormung. A voir comment celui-ci avait réagi à leur retour à l'auberge de l'Ours qui jongle, elle comprenait que comme elle, le demi-orc n'était pas totalement satisfait de leur séjour en ville. Elle aurait donc voulu aborder la question avec lui sur le trajet du retour.

Cependant, d'autres pensées virent très vite occuper son esprit. Les rumeurs sur l'apparition de démons à proximité lui firent se demander si cela n'était pas lié au motif de leur présence ici. Sinon, pourquoi attendre au loin sans agir ? Si elle avait bonne mémoire, la succube de la vision semblait avoir identifié Zorg. Il ne lui paraissait donc pas déconnant que l'autre cherche à le capturer ou à le tuer. Et la venue de cavaliers n'étaient pas pour la rassurer. Prudente, elle encocha une flèche sur un arc pointé vers le sol, prête à faire feu si la situation l'exigeait.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 novembre 2017 04:05:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aksana regardait les cavaliers avancer mais ne reconnaissait pas leur affiliation, sarkoriens sans aucun doute mais de quel Clan ?

« Les routes ne sont jamais sûres depuis un long moment, le fait d’être près d’une ville n’y change rien.
Je suis Aksana des Sangs Hurlants, à qui ai-je l’honneur de parler ? »

Modifié par un modérateur mercredi 8 novembre 2017 17:22:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Un gnome ? Quoi, un gnome ? » S'écria Zorg en surgissant de derrière Jormung comme un diable de sa boîte, « ce n'est pas un gnome, d'abord, c'est le gnome. Le parangon de la gnomitude. Le Gnomissime. De l'essence de gnome en chair et en os. Parce que bon, vous auriez pu dire "tiens, une samsaran", mais non, c'est "Aksana des Sangs Hurlants". Et à propos de celui-là, » continua-t-il en désignant Jormung du pouce, « vous auriez pu dire aussi bien : "un demi-orque", mais non, c'est "un guerrier aux muscles d'acier". Par contre, moi, c'est juste "un gnome" ! Si je puis me permettre, Frau Lédine, de notre point de vue, six humains ensemble, c'est plutôt inhabituel. Et montés sur des chevaux ! Incroyable, vraiment ! »

Comme d'habitude, sitôt son venin craché, Zorg adopta rapidement un ton plus urbain. « Enfin bref... Au cas où ça vous intéresserait éventuellement un tout petit peu, je me nomme Zorg. Magicien au cerveau d'or, diplômé de l'Académie de Nerosyan. Et mon cerveau me faire dire que vous connaissez Frau Aksana, du moins de nom, même si vous essayez de ne pas le montrer. N'ai-je pas raison ? » Fit-il en toisant la cavalière de ses trois pieds et demi, les mains derrière le dos, comme un professeur qui interrogerait une élève n'ayant pas correctement appris sa leçon.

• Psychologie : 1d20+7 donne [1] + 7 = 8
• Espoir éternel : 1d20+7 donne [20] + 7 = 27

Modifié par un utilisateur mercredi 8 novembre 2017 22:22:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

our Zorg, définitivement, la sarkorienne faisait tout pour paraître naturel, mais quelque chose clochait. Peut-être son rire, qui lui paraissait forcé ? « Ahahahah ! Excusez-moi, Zorg, parangon de la gnomitude ! » dit-elle en effectuant une légère courbette du haut de sa selle. Un coup d'œil vers l'homme barbu, un simple regard lors de cette pseudo-révérence qui aurait pu paraître insignifiante attira l'attention du Gnomissime. La gestuelle, les doigts tendus légèrement trop vers la samsaran comme pour la désigner, ces petits rien qui, ses sens aiguisés par l'épée de Damoclès que représentait la succube à sa recherche, suffirent à l'avertir : ils allaient attaquer, et Aksana était désignée pour cible.

Modifié par un utilisateur vendredi 10 novembre 2017 23:17:49(UTC)  | Raison: Non indiquée

es deux chevaux s'affolèrent lorsqu'un torrent de flammes s'abattit sur eux. Celui de Lédine, plus vif que l'autre, fit un bond de côté qui lui permis d'éviter le gros des flammes, surprenant sa cavalière, qui elle en subit les pleines conséquences. Étonnamment, l'homme barbu, malgré sa carrure, fut assez rapide pour s'abriter derrière son cheval, qui ressortit des flammes carbonisé, tenant à peine sur ses pattes.

Les deux cavaliers parvinrent à conserver leur assiette sur leur monture, et décidèrent d'un même mouvement d'en descendre rapidement, se laissant glisser à terre. Si Lédine y parvint, l'homme trapu, gêné par sa monture qui se débattait pour s'enfuir, dû prendre un peu plus de temps pour y parvenir. Sa lourde hache à la main, il vint se camper devant le gnome, visiblement furieux. Lédine en profita pour se décaler et frapper le gnome d'un puissant coup de bardiche... qui vint décrire un arc de cercle au-dessus de la tête de celui-ci ! Elle n'avait visiblement pas l'habitude de combattre des adversaires de petite taille !

Les quatre cavaliers à l'arrière décochèrent chacun une flèche sur Aksana, mais, gênés par leurs chefs qui étaient dans la ligne de tir, aucune ne toucha.

«  »

Modifié par un utilisateur samedi 11 novembre 2017 12:17:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jormung riait de l'humour très limite du gnome, qui jouait à tâter d'un humour qui ne plaisait pas à tous. Il appréciait d'une certaine façon ce manque de retenu dans un univers si codifié et prévisible.

Les cavaliers lui ôtèrent toute envie de rire. Un instant. Malgré la tension de l'instant, le demi-orque se mit à ricaner, un ricaner rauque tant ses cordes vocales avaient du mal à répandre les sons aigus. Ils se présentaient, de chaque côté, comme le ferait des orques, usant de superlatifs et jouant au prestige.

Soudain, Zorg s'avança et des flammes sortirent de ses mains. Jormung ne put feinte sa surprise, il n'avait pas vu de magie si primitivement élémentaire et brutale depuis sa vie chez les orques. Il allait le réprimer quant il vit la posture de la main de la sans-clan, typique d'une incantation, avec les autres restants loin et visant Aksana. Le gnome n'était pas couard, à la limite de l'imprudence, et le sang du demi-orque, encore contrarié par l'épisode avec Ilse la veille, laissa parlait son héritage paternel pour à son tour faire comme Zorg d'une pierre deux coups : une démonstration pour son nouveau compagnon, et une pour ses ennemis fraîchement déclarés.

Il ferma les yeux en s'élançant un instant, comme pour canaliser comme il l'avait appris par un mélange d'enseignements anciens sur l'harmonie du corps avec le monde, acceptant sa fureur comme un don, totalement maîtrisé. Il rouvrit les yeux, qui se mirent à briller d'un fort éclat jaune. L'espace d'un battement de ciel, une sorte de fourrure translucide s'anima par dessus sa peau et son armure, elle-même recouverte de tatouages orques à la signification incomprise pour les présents. En quelques pas, il plia les genoux alors que sa bardiche faisait un arc de cercle vers la femme qui semblait être la chef. Plus encore que les humains, les orques n'avaient aucune considération de sexe à la guerre si ils étaient à la guerre. La lame fendit avec violence l'épaule de la sarkorienne, dans un craquement des plus déroutants alors que le sang giclait, filant comme une flèche sur le bord de la route.

Son visage affichait à présent une attitude calme des plus déconcertantes, jaugeant paisiblement les réactions et mouvements des autres sarkoriens.

« Partez pendant que vous le pouvez. »


Déplacement en L17 (action de mouvement), faveur divine (action rapide) attaque à la bardiche (action simple).

Modifié par un utilisateur dimanche 12 novembre 2017 19:13:26(UTC)  | Raison: Non indiquée