25 Desnus 4716 - Egorian, Temple de Minuit


Musique - Eglise d'Asmodéus


Sa conversation avec la Prêtresse Suprême terminée, Aiakos se retira...un premier obstacle de franchit. Restait à convaincre son ancien camarade de l'assister dans ce projet. Et à engager des ouvriers, du personnel, trouver un terrain, du matériel...et ainsi de suite. Mais il allait avoir besoin de quelqu'un de confiance pour veiller sur les travaux pendant ses recherches, et il ne voyait personne de plus approprié que Ludoviro Scarpo.

Ce n'est qu'une bonne heure plus tard que ce dernier revint au temple, apparemment occupé jusque là par ses devoirs envers l'inquisition. Aiakos l'attendait patiemment, l'observant donner quelques instructions à un des acolytes - peut être celle qui l'avait lui même accueilli? - mais l'inquisiteur vint à sa rencontre immédiatement après, retirant son masque de fer pour révéler le visage aux traits taillés à la serpe de celui avec qui il avait mené ses études. Il souriait.
« Aiakos! Ca faisait trop longtemps! Qu'est ce qui t'amène au Temple de Minuit? »

Musique - Eglise d'Asmodéus


Ludoviro s'arrêta net, sous le choc et la surprise, et étrécit les yeux comme si il cherchait à percer une trace de sarcasme dans la voix d'Aiakos.
« J'aurais demandé si tu me faisais marcher, mais je suis capable de sentir ce genre de chose, même chez toi. Et pourtant, j'ai du mal à y croire! Peux tu me donner des détails? Ca ressemble à une bonne histoire, et je crois pouvoir m'accorder une pause, mes interrogatoires peuvent attendre. »

La remarque sur l'acolyte tira un sourire au camarade d'Aiakos. Il était presque surprenant qu'un inquisiteur ait une allure aussi charmeuse.
« Méfie toi tout de même....si tu te souviens bien de nos années en tant qu'acolytes, le trait commun à quasiment tous les acolytes est l'ambition. Tu es, si j'ai bien suivi, sur le point de devenir baron, lié à une des plus grandes familles de l'Empire, et bientôt un haut dignitaire de l'église. En ce qui me concerne... »

Il se rembrunit.
« Les choses avancent, mais pas aussi vite que je l'espérais. Avec cette guerre civile qui s'annonce, les opportunités ne manquent pas...mais pas à Egorian. Et je peine à convaincre mes supérieurs de me donner un assignement plus proche des troubles potentiels. »

Musique - Eglise d'Asmodéus


Ludoviro se fit pensif en entendant la réponse de son ami.
« Hum...si l'expérience et nos années passées ensembles m'ont appris une chose, c'est de ne jamais négocier avec toi, Aiakos. Je décline la proposition pour l'instant, j'entendrais cette histoire une autre fois. »

Lorsque le cardinal évoqua son héritage, le regard de Ludoviro se fit acéré. Le sous-entendu ne lui avait pas échappé, et il scruta un instant Aiakos, comme si il cherchait à déterminer si ce dernier évoquait cela volontairement ou non. C'était de la voix calme, maîtrisée, d'un inquisiteur qu'il poursuivit.
« Je vois...et bien, dis moi, Aiakos...que vois tu en moi? »

Musique - Eglise d'Asmodéus


Ludoviro resta silencieux pendant un moment. Un très long moment, plongé dans ses pensées, les yeux rivés sur le Carnifex Cardinal Aiakos, vrillant les pensées de son camarade tout en pesant soigneusement sa proposition. La patience était une des vertus cardinales de l'église asmodéenne, et il n'était pas surprenant que Ludoviro prefère réfléchir soigneusement à ce qui lui était proposé...

Finalement, il tendit une main à Aiakos.
« Très bien. J'accepte. Je préférerais ne pas être cantonné à l'arrière pendant que la guerre fait rage, et ne pas devoir mon ascension à quelqu'un d'autre...mais je suis aussi conscient de l'opportunité que tu me fais de prouver mon talent. Tu peux compter sur moi, l'ami. J'imagine que tu as déjà prévu un contrat détaillant mon rôle, mes responsabilités et l'étendue de mon autorité, mais considère que tu as mon accord de principe, pour le moment. Je dois admettre être curieux de savoir comment tu as réussi ce tour là, cela dit...dis moi, fais-je partie de cette histoire, maintenant, et aurais-je une chance d'en connaître les détails, lorsque l'occasion se présentera? »

Musique - Eglise d'Asmodéus


Le récit des évènements qu'Aiakos fit à son collègue laissa ce dernier pensif, l'amenant à poser quelques questions supplémentaires sur les forces de la Réclamation, profitant autant que possible de l'expérience qu'Aiakos avait de leurs adversaires. Ce qu'il apprit le laissa un peu pensif.
« Hum...intéressant. Je vois que tu n'as pas chômé pendant que j'étais coincé ici. Il est bon de voir que tu n'as pas perdu ton tranchant, Aiakos. La présenge d'archontes m'inquiète un peu, en revanche, ce ne sont pas de simples rebelles lambdas, ou des agents d'Andoran, comme on aurait pu le supposer, si ils ont un soutient aussi conséquent accompagnant une troupe relativement réduite. L'impact sur le moral, y compris celui de la population, risque d'être considérable. »

Il reporta son attention sur la question plus immédiate, cependant, même si ses sourcils demeuraient froncés.
« Mais ce n'est pas la question du jour. Ces missions me conviennent, même si j'admets que je pourrais bénéficier de quelques éléments supplémentaires...notamment concernant les contrats diaboliques. Notre rôle est celui d'intermédiaires, c'est bien cela? Dans cas, quel argument avons nous pour convaincre les diables que nos services leurs sont utiles...peut être dans le cas de diables qui ne sont pas eux même capables de contacter notre plan, et devraient passer par notre intermédiaire...?
Il est aussi un peut tôt pour le dire, mais je m'inquiète de l'implication des Phistophilius.

Quoiqu'il en soit...j'accepte. Ces missions me conviennent, et je vois que tu as clairement pensé à la suite...il serait bête de ma part de ne pas en profiter. J'admets une certaine impatience à voir ce que tu peux faire avec une baronnie. Le maire de Couronne d'Ouest va être vert de jalousie. »

Il récupéra une dague rituelle, ornée d'un rubis et à la lame d'obsidienne, entamant la paume de sa main qui portait déjà un bon nombre de cicatrices. De la pointe de la dague, il traça avec dextérité son nom sur le contrat.
« Voilà. Mon sang est également sur ce contrat...nous sommes dans le même bateau, maintenant. »

Musique - Eglise d'Asmodéus


Ludoviro acquiesça.
« Nous verrons bien comment les diables réagiront à cette opportunité...je n'ai pas prétention à deviner leurs intentions, mais je pense que tes estimations sont correctes. »

La question sur le seigneur-maire de Couronne d'Ouest suscita un haussement de sourcil un peu étonné.
« Hum...? Le seigneur-maire Aberian Arvanxi? Je...ne sais pas grand chose sur lui...Mais en tant que seigneur-maire de la plus grande cité de l'empire et de l'une des plus anciennes cité du continent, il avait déjà un égo surdimensionné. Et le fait que sa cousine ait par hasard accédé au trône de Korvosa n'a rien arrangé. Bref, il se pique de politique, et surtout n'hésite pas à jouer des coudes si nécessaires...ce qui lui a valu des ennemis, mais aussi des alliés parmi la vieille noblesse de l'Empire dont les titres datent d'avant la dernière guerre civile.

Revenons en à l'église...j'ai quelques idées, il faut que je les soumette à la hiérarchie pour approbation, mais je vais sans doute procéder à une sélection. J'ai quelques tests à l'esprit. Je pense qu'il faudra quelques jours, mais je devrais trouver des gens assez compétents pour nous assister. Je pense avoir assez d'éléments pour me mettre au travail, en tout cas! Tu as réfléchi à un emplacement? »

Musique - Eglise d'Asmodéus


Les sourcils de Ludoviro se froncèrent imperceptiblement en une expression qu'Aiakos connaissait bien - le jeune inquisiteur prenait mentalement note des instructions de son camarade devenu supérieur.
« Et bien, des appartements un peu plus spacieux ne seront pas malvenus, je suppose. Trouver des acolytes capables de tenir les rôles de greffiers et d'huissiers ne sera pas un problème, mais il faudra que je sois prudent en sélectionnant les vicaires...il me faudra des prêtres, mais beaucoup des jeunes prêtres en début de carrière sont un peu trop ambitieux pour leur propre bien. »

Lorsque la question de l'emplacement se posa, Ludoviro fit signe à son camarade de patienter un instant, tirant d'un placard proche une carte de la ville qu'il étala sur son bureau. Après quelques instant de réflexeion, il pointa du doigt une grande place proche des murs Sud de la ville.
« Là. La Place des Pourparlers. C'est un des secteurs relativement abordables d'un point de vue immobilier, proche de quartiers peu aisés, avec assez pour pouvoir payer nos services mais suffisamment pauvres pour en vouloir plus, et les superstitieux sont convaincus que la proximité de la place est de bon augure pour discuter d'accords et de contrats. Qu'est ce que tu en dis? »

Parley Circle sur la carte.

Carte d'Egorian

Musique - Eglise d'Asmodéus


Ludoviro haussa les épaules.
« Pas excessif dans cette partie de la ville...Le quartier est relativement tranquille, et le terrain à Egorian n'a jamais été particulièrement cher. Je pense que nous avons un plan! Si tu ne vois rien d'autre, j'ai du pain sur la planche maintenant. Bonne chance, Aiakos. »




Musique - Ordre du Glyphe


Pendant que ses compagnons discutaient des possibilités, Aiakos décida de consacrer son temps à une entreprise un peu plus productive: essayer de contacter Vespar. Lui et le diable étaient liés, cela devrait lui faciliter les choses, mais cela requérait tout de même une magie qu'il ne possédait pas.

Curieux, il demanda audience auprès de la Vicaire...Peut être elle qu'elle pourrait lui prêter assistance? Cette dernière ne paraissait presque jamais quitter la grande salle qui lui servait de bureau, et manipulait une sorte de sphère mécanique lorsqu'il entra. Une fois qu'il eut exposé le problème, la Vicaire le regarda un instant de ses yeux dépassionnés.
« Hum...contacter un diable. Intéressant. Si vous avez son nom, je peux lui transmettre un message pour vous. J'ai peut être une solution alternative à vous proposer...Je préférerai éviter, si possible, cela dit. Savez vous où il se trouve? »

Musique - Ordre du Glyphe


La Vicaire Publicia demeura impassible, mais lorsqu'Aiakos eu achevé son exposé, du se résoudre à répondre.
« C'est nettement plus compliqué et cela demande une débauche de puissance plus considérable qu'un simple sort de communication. Entrer en contact avec un individu précis sur un autre plan n'est pas exactement une sinécure, vous savez...? Mais je vois que vous n'avez pas le choix...en revanche, je crains que vous ne deviez supporter ma présence. »

Tout en parlant, la Vicaire s'était levée, et elle s'éclipsa un instant derrière le rideau au fond de son bureau. Aiakos n'eut pas le loisir de rester seul bien longtemps, cependant, et elle en ressortit avec ce qui ressemblait à un large bassin de bronze incrusté d'un métal aux veines violettes
« Commençons par le Levaloch, voulez vous? Son nom est Vespar, c'est bien ça? »

Une brève confirmation plus tard, une lame se matérialisa dans la main de la Vicaire, et elle ouvrit brutalement les veines de son poignet, tendant le bras au dessus du bassin. Le sang qui coulait n'était pas rouge, mais argenté, lui aussi parcouru de vagues reflets violets. Patiemment, elle attendit que le sang coule sur le fond du récipient, sans montrer de véritable faiblesse, même si peu à peu, elle se raccrocha à son bureau. Finalement, lorsque le bassin fut à demi-rempli, elle appliqua un bref sort qu'Aiakos ne reconnu pas sur la plaie, pour la refermer.

Après s'être assurée que la plaie n'était plus ouverte, elle posa les deux mains sur le bassin, et murmura une formule complexe, résonnante, presque comme si elle parlait de plusieurs voix simultanément. De la formule, Aiakos ne reconnu que le nom de Vespar.

Le bassin s'illumina, les veines métallique réagissant sous l'influx de magie, et une image se forma, le liquide se soulevant pour former une silhouette liquide et animée, celle d'une créature aux pattes métalliques, qui était penchée sur une enclume...ou en tout cas, c'est ce que supposait Aiakos en voyant les mouvements de Vespar, qui semblait marteler quelque chose. Ce dernier réagit avec surprise, mais se remis rapidement.


« Aiakos? Intéressante méthode de communication...comment faites vous ça? Une sorte de miroir divinatoire? Je vous vois dans un cercle... »


« Je ne saurais vous le dire, cher allié. Deux serments lient mes lèvres... L'un est le secret professionnel de l'avocat asmodéen ; l'autre concerne mes occupations de ces derniers jours. Cela dit profitons du temps qui nous est offert car je doute de pouvoir renouveler cette expérience dans des conditions aussi idéale... J'espère que je ne vous dérange pas en plein repas... »

Aiakos pris un air conspirateur.

« Je ferais court. Mon monarque souhaite que je m'empare de la Porte des Enfers qui se situe dans le Bois des Murmures. Mes collègues s'échinent à localiser la porte et à trouver des rituels pour l'ouvrir et en prendre le contrôle. De mon côté, je me suis plutôt dit que je m'occuperais de l'autre versant de la porte. Il s'agit d'une porte ouverte du temps de la venue de la légion d'obsidienne sur Golarion...

En tant qu'allié, je vous offre la primeur de ce que je recherche et de ce que recherche le Chéliax : je veux cette porte et un diable ou le diable qui contrôle cette porte de votre côté aujourd'hui. Un diable qui aurait un contrat avec un mortel sur un tel projet ne s'en cacherait nullement. Et un diable avec de tels moyens connaitrait une puissante et rapide ascension... Ce ne sont que des suppositions bien sur... Que dit-on en Avernus ? »


Le Levaloch se redressa, abandonne momentanément son ouvrage, pour consacrer son attenion à...et bien Aiakos ne savait pas exactement à quoi ressemblait les choses de son côté, mais peut être une sorte de fenêtre dans le néant? Il étrécit les yeux.
« Non, tu ne me déranges pas...mais ce sont d'intéressantes nouvelles que tu apportes. Les Portes des Enfers ouvertes sont rares, très rares, même. J'ignore où se trouve le Bois des Murmures, mais le nom de la Légion d'obsidienne ne m'est pas inconnu. C'est un peu ce qui m'inquiète, d'ailleurs...je dois me renseigner, mais il me semble que c'était une légion sous le commandement d'Eiseth, ce qui risque de nous compliquer la vie. »

Il se tut un instant, plongé dans ses pensées.
« Bon, rien ne sert de tergiverser. Je n'ai pas d'information exacte sur le sujet de toutes façons, il faut que je pose des questions, tout en me montrant assez prudent pour ne marcher sur les pieds de personne. Autant que j'ai une idée précise des informations dont tu as besoin: la porte empruntée par la Légion d'Obsidienne, qui la contrôle, et comment en obtenir le contrôle, c'est ça? »


« C'est cela... » dit Aiakos avec une suspension.

« La région du bois des Murmures est visiblement sensible à ce type d'évènements. J'ai des informations. Les inondations de la Sedna, en automne, étaient sans doute aussi le résultat d'une faille élémentaire, vers le plan de l'Eau, cette fois ci. Le Bois des Murmures s'est retrouvé inondé... J'ignore s'il s'agit du même phénomène... Ou si la région y est sensible. Après avoir contacté le second diable à qui j'ai à parler, je contacterais Helguth, l'élémentaire intervenu lors de la bataille de Kantaria à qui j'ai confisqué les tablettes qui nous ont amené à faire des recherches sur le sujet... Souhaites-tu d'autres informations à ce sujet ? Il y a d'autres choses dont j'aimerais te parler. »


Vespar secoua la tête, et le léger grincement de son armure traversa les plans pour parvenir au Cardinal Carnifex.
« Non, ce sont les informations dont j'avais besoin. Je pense que je devrais pouvoir trouver quelque chose sur cette base. Je dois te prévenir, cependant...un diable contrôlant l'accès à une porte des enfers détiens un pouvoir considérable, et lui en arracher le contrôle risque d'être difficile...ou le prix pour obtenir sa coopération, élevé. Gardez cela en tête. »


« Bien... Tu es plein de sagesse, Vespar. Maintenant parlons pouvoir... » dit Aiakos.

« Tu sais ce que je suis... Tu sais que je suis un Carnifex Cardinal de l'Eglise Asmodéenne, que je travaille notamment pour l'impératrice du Chéliax et tu connais mon nom... Dès lors, tu sais presque qui je suis. Ce que je vais te dire ne te surprendra donc pas... »

Aiakos raconta comment il avait obtenu la promesse impériale d'une baronnie en échange de son aide, et comment la plus grande prêtresse du Chéliax avait approuvée la création de son propre synode prétorien au sein de l'église. Il ne mentionna pas l'identité de son archiprêtre-recteur... Mais insista sur la cathédrale basilique qu'il allait faire construire au Sud d'Egorian et sur les services qu'il vendrait aux gens, non seulement à Egorian. Mais plus tard, il le ferait également dans toutes les villes où serait implanté le Synode prétorien du Contrat de la Création.

« En résumé, je vais donc créer 'une sorte de grand temple' asmodéen dont tu seras la figure tutélaire. Ta force, ta précision et ta vitesse seront tout particulièrement mises à l'honneur... Le Temple de Vespar, sera ainsi la première basilique de mon synode qui outre les services qu'il rendra au peuple, traquera les hérétiques et formera bientôt le noyau dure de l'administration de ma nouvelle primature, ou baronnie ecclésiale si tu préfères.

En parallèle de tout cela, nous allons fonder un ordre mineur de Chevaliers Infernaux dont le Licteur sera le Chevalier Mandrake... Comme pour la baronnie nous avons une autorisation de principe de l'Impératrix. Voila pour quelques nouvelles qui t'intéresseront... »
« Il reste un point... Entre la cathédrale que je te consacre, je peux sans doute t'obtenir le parrainage d'un Gelugon relativement influent ici et d'une méthode pour parvenir à te donner les moyens d'accomplir une ascension dans la pyramide. Je la connais déjà. Je t'ai dit que je pourrais t'aider avec célérité... Maintenant, je souhaite savoir ce que tu m'offrirais en échange de cette possibilité. Est-ce que c'est une aide qui te ferait plaisir... Est-ce que tu as l'ambition d'exalter tes qualités guerrières dans une ascension ou alors est-ce que c'est quelque chose qui ne t'intéresse pas ?

Par curiosité aujourd'hui, de combien de vassaux infernaux disposes-tu pour te servir ? »


Vespar resta silencieux un long moment, laissant Aiakos détailler ses explications et présenter tout ce qu'il amenait sur la table. Finalement, après un instant de silence supplémentaire, le Levaloch parla.
« Plaisir, je ne sais pas. Mais ça me serait utile. Très utile, même. Avoir un lieu de culte et une branche de l'église m'étant dédié serait un formidable bond en avant. Pour l'heure, je n'ai pas de serviteurs qui me sont propres, pour la simple raison que je ne dispose pas de mes propres terres, n'étant pas assez haut dans la hiérarchie infernale. Mais cela pourrait rapidement changer avec un tel progrès. Que proposez vous pour m'amener jusque là? »

La question de son ambition arracha un grincement semblable à un rire à la créature.
« Bien sûr que je suis ambitieux, tous les diables le sont. Cette proposition m'intéresse, bien sûr...même si je suis curieux de savoir ce que vous désirez en échange.... »


« Je peux vous faire évoluer en diable de glace ou gelugon...

Au moyen de cette tentative j'invoquerais trois arguments :

Le premier : Je devrais pouvoir vous obtenir le parrainage du gelugon Oronothos... C'est presque un membre de ma famille en tant que conseiller personnel de mon oncle, l'Archipaiën Kettermaul Charthagnion...

Le suivant : Je vous consacre une cathédrale basilique et pourquoi pas une place dans mon synode en tant que figure tutélaire. Mais je ne puis vous aider qu'avec ce que je possède... Les énergies des contrats, et de notre contrat si particulier... Fourniront du carburant sans aucun doute... Mais ce carburant sera coloré... En ayant recours à cette source de pouvoir, elle vous utilisera autant que vous l'utiliserez...

Le dernier : Le plus simple, en vous gavant d'armures magiques puissantes... Vous l'attendiez n'est-ce pas ? Je sais que vous l'aviez deviné...

Cela nous permettra de vous faire évoluer... Je doute que nous puissions brûler les étapes... Mais... En tant que Gelugon vous pourriez commencer à revendiquer votre propre espace et vos premiers séides... Et pourquoi pas d'autres Levaloch ? A terme, je vous vois bien avec votre propre légion... »
Aiakos pesa ensuite le choix de ses mots.

« Cette offre est le signe que je suis capable de prouver ce que je vous ai annoncé plus tôt. Je vous offre la vitesse que permet une vie mortelle aux ressources limitées... L'aide que je vous offre vous fera gagner un temps considérable. Ce n'est pas seulement aller plus vite. Cela n'aurait pas de valeur pour un immortel... C'est de pouvoir agir plus vite que la plupart des autres immortels. Cette offre est la preuve que notre alliance fonctionne pour vous. En échange, j'attend de vous que celle-ci fonctionne également pour moi. Peu importe qui est le diable qui contrôle cette porte... Outre les informations que vous m'apporterez, vous m'aiderez activement à emporter et conserver la domination de cette porte... Quitte à ce qu'elle devienne l'une des pierres de votre domaine... L'important est le contrôle. »


Vespar acquiesça, le calcul dans son regard visible même sur la petite effigie liquide.
« Méfiez vous. Les gelugons sont des manipulateurs né, si il accepte et que le prix n'est pas immédiatement visible, il n'en est pas moins présent. Les énergies contractuelles ne sont pas aussi ésotériques qu'elle puisse sembler...il s'agit d'âme, avant tout, et d'influence, une influence que je pourrais exploiter. Cela reste limité tant que je n'ai pas sous mes ordres des diables qui pourraient remplir ces contrats. »
L'évocation des armures arracha un sourire de métal tordu au Levaloch.
« Je vois que vous avez pris vos informations, Cardinal Carnifex. Ce serait sans aucun doute la proposition la plus efficace et rapide...mais également la plus coûteuse. Mais c'est un échange à double sens. Avec mes propres troupes, je pourrais me servir de ces agents pour vous apporter mon aide et mon influence...et cette nouvelle forme serait des plus pratique pour bon nombre de chose. Quoiqu'il en soit, je n'oublie pas que cet accord n'est en aucun cas altruiste de votre part. Je vais identifier le diable contrôlant cette porte, et à partir de là, je pourrais déterminer comment en prendre le contrôle. Laissez moi quelques jours. »

Une fois que la conversation d'Aiakos fut terminée avec Vespar, la Vicaire prononça une nouvelle formule complexe, ajoutant le nom d'Oronothos.
Cette fois, la silhouette qui se forma dans le liquide était immobile, ses longs membres déliés formant une position de méditation complexe. Le gelugon à l'apparence insectoïde aurait pu sembler endormi si sa tête ne s'était pas tournée imperceptiblement en direction d'Aiakos.


« Intéressant. Cette magie a réussi à traverser certaines de mes protections. J'admets que je serais curieuse de savoir comment vous avez réussi ce tour là. Qui êtes vous exactement...vous ressemblez à l'Archipaïen, d'une certaine manière. Un neveu, peut être? Ah, j'y suis. Aiakos Charthagnion, Cardinal Carnifex de l'église asmodéenne du Chéliax. Et bien, d'ordinaire je demande un prix pour mes audiences, mais puisque vous êtes déjà là, ne perdons pas plus de votre temps limité que nécessaire. Qu'est ce qui vous amène? »


Pendant que la vicaire invoquait un nouveau sort. Aiakos en profita pour accroitre ses facultés diplomatiques par magie et canalisa l'énergie de l'enfer autour de lui.

« Rassurez-vous, vicaire, c'est une illusion... Mais là il me faudra toute mon énergie... »

« Bien joué, est-ce ma tenue qui m'a trahit ? Ou alors vous vous êtes souvenu avoir déjà croisé pour la dernière fois un jeune humain de quinze ans il y a 17 ans de cela lors de sa dernière visite au manoir familial avant qu'il n'entre en séminaire ? Vous n'avez pas vraiment changé vous... J'étais désireux de vous revoir ainsi que mon oncle. Après tout vos bureaux sont au même endroit. Et si vous avez bien suivi les correspondances de mon oncle, étant son conseiller vous savez déjà ce qui m'amène à vous contacter... L'idée était-elle de vous ? » demanda le jeune homme d'un air faussement enjoué qui n'avait rien à envier à son ami inquisiteur.


Le regard des diables était souvent bien difficile à lire...mais celui d'Oronothos était pire encore, probablement à cause de l'absence totale de mouvement dans ses yeux à facettes.
« 17 ans ne représente pas grand chose pour moi, quand bien même je passe effectivement une partie de mon temps à conseiller le seigneur Charthagnion, aussi humbles soient mes conseils. Pour une noble moins incisif, j'aurais sans doute ignoré vos insinuations, mais vous êtes trop bien renseigné pour un jeu du chat et de la souris. Oui. Un temps troublé est l'occasion de se rapprocher du trône, et vous étiez, de par les circonstances, le pion le mieux placé pour cela. Même si je vous félicite pour votre accession au rang d'évêque, si on demeure dans cette métaphore. »


« Je n'ai jamais rien décelé chez vous qui confère à votre humilité. En cela nous sommes semblables...

Si vous commencez à me féliciter pour mon rang d'évêque... Vous n'avez pas fini de m'adresser des félicitations considérant le nombre de grades que j'ai passé depuis (Il y a au moins cinq). Très bien, grâce à vous et mon oncle, j'aurais bientôt la charge d'une baronnie, que je ferais évoluer en primature...

Troquons nouvelles contre nouvelles... Si vous agréez et avez de quoi honorer cette dette... Voici quelques nouvelles depuis notre triomphe au siège de Kantaria conformément à ce que mon oncle avait requis. »

Aiakos détailla les éléments de la réponse d'Allia à son oncle, ainsi que les circonstances dans lesquelles il l'a obtenue...
« Ainsi par mon entremise et ma négociation, l'offre de mon oncle a pu trouver une oreille attentive chez l'héritière légitime de Kantaria. Notre maison a donc gagné un nouvel allié parmi les archiducs. Mon oncle m'avait promis une récompense de mon choix. Ma requête sera donc liée à ma première nouvelle.

Ma première nouvelle est celle-ci... La plus haute Aspexia Rugatonn[, Grande Haute Prêtresse d'Asmodeus m'a conféré le droit de fonder mon propre synode. L'infernal synode prétorien du contrat de la création, qui de façon usuelle sera nommé synode du contrat entretiendra un réseau de cathédrale basilique asmodéenne dans l'ensemble du Chéliax. J'ai commencé les travaux de la première d'entre elles à Egorian sur la bien nommée Place des Pourparlers. Une autre cathédrale viendra orner les bassins larmoyants et je veux également une de ces cathédrales basiliques dans ma ville natale. L'archiduché m'offrira donc un terrain au cœur de la ville, m'accordera permit de construire... Une coquette subvention pour ma future baronnie serait également le bienvenue. Après tout, j'y suis pour servir notre maison et de votre propre aveu c'est vous qui m'y avez placé... »

Pour cette première demande : Profession juridique faire 10 (diplo): 36 diplomatie (ce diable est le conseiller de mon oncle donc c'est un membre de la noblesse, ce que Vespar n'était pas. J'applique ici mon trait de campagne)
« Quelle nouvelle avez-vous à m'offrir en échange de celle-ci ? Et quelle réponse formulez-vous à cette demande ? »


Oronothos demeura impassible, son regard iridescent sondant Aiakos comme une mante religieuse observant sa proie avant de frapper.
« Je vois que la métaphore des échecs vous échappe. Peut être auriez vous préféré que j'utilise le terme plus commun de "fou"? Ce qui ne retire rien à mes félicitations, vous avez définitivement démontré votre talent et vos capacités. »
La première trace d'amusement se manifesta à la mention de la Haute Prêtresse.
« Vous progressez dans le monde, Aiakos. Fort bien. Je vais en parler à votre oncle, mais il est le principal propriétaire terrien de Corentyn, je ne doute pas qu'il puisse trouver un emplacement appréciable pour votre future basilique. Je ne suis pas aussi certain en ce qui concerne le soutien financier. Je suis sûr que nous pouvons arranger quelque chose, mais l'ampleur de ce soutien reste à déterminer. Après tout, nous sommes en guerre... »

Ses mandibules claquèrent, et il se redressa, croisant ses quatres mains devant lui.
« Et puisque vous vouliez des nouvelles, justement...les choses sont en train de se dérouler. Votre oncle a rassemblé les troupes de votre maison, et un contingent de l'Ordre de la Chaîne, pour les envoyer soutenir les forces impériales sur le front qui est en train de se former dans les champs de Chélam. Mais il a aussi du envoyer du soutien en Kharijite: les tribus de la frontière se sont rebellées, et on soupçonne une influence de Rahadoum. Bien sûr, votre famille demeure l'une des plus puissantes de l'Empire, mais un effort de guerre n'est jamais anondin. Cela a bénéficié à votre oncle à la cour, en revanche: vous vous êtes clairement rangés parmi les soutiens de la Couronne, et ce ne sera pas oublié...et vos rivaux se tiennent pour l'instant tranquille...Il faut soutenir l'Empire en ces heures difficiles, n'est ce pas? »


Peut-être est-ce toi créature stupide, qui n'a pas compris que sur l'échiquier je suis désormais l'une des mains qui joue des pièces, plutôt d'une pièce elle-même ?

« Eh bien, vous savez raconter vos histoires... » renifla Aiakos.

« Si vous devez soutenir l'Empire... Soutenez l'Empire. Contrairement à ce que pense l'ordre de la chaine, l'Empire n'est pas à l'extérieur de nos frontières ou en des terres conquises. Il est à l'intérieur... Nous avons des agents à Couronne d'Ouest... Ne faites pas comme si la menace envers notre régime n'était qu'étrangère. Moi et mon groupe avons extirpé une ville aux mains d'archontes... L'Empire a également besoin d'être défendu ici et maintenant... Et vous le savez...

Je me tiens entre vous et ces hérétiques ainsi que les moins fiables des vassaux de la maison Charthagnion. Et si vous voulez que cet obstacle tienne... Vous y contribuerez. C'est cela la vérité. Ce n''est pas que vous n'avez pas de meilleure opportunité.... C'est la seule voie qui vous amènera le succès. Cette question est déjà tranchée... »
« Je me trouve devant vous mue par la volonté de l'Empire, m'aider c'est aider son dessein. Car je sais ce que veux l'Empire. Et c'est ma deuxième nouvelle... »
« Je sais ce que veut l'Impératrice et si vous désirez en tirer un quelconque profit... C'est votre dernière chance de me faire une offre avant que je m'en accapare tout le succès. »
Toujours 38 mais en bluff.
« Quelle sera votre deuxième nouvelle ? » demanda le cardinal, comme s'il ne s'intéressait pas à la réponse du Gelugon.


Oronothos resta impassible, et Aiakos se demanda un instant si derrière les yeux de la créature insectoide, le même genre de pensées qui lui traversaient l'esprit passaient aussi par l'esprit du diable.
« Qu'est ce qui vous fait penser que j'ai une inquiétude particulière pour le destin de cet Empire? Ce ne sera ni le premier ni le dernier dont je suis témoin. Mais pour vous répondre: vous pourriez aussi laisser la province de Kharijite retomber aux mains des Rahadoumis. C'est certainement le moment idéal pour faire une démonstration de faiblesse. Et puis, soyons francs...avez vous vraiment besoin d'une armée pour repousser les infiltrés et les agents rebelles qui se trouvent sans aucun doute déjà dans l'Empire? »
Le diable pencha la tête sur le côté.


C'est suffisant pour que sa majesté valide la création d'un ordre de chevaliers infernaux dédiés... pensa le cardinal.

« Non, ce sont des spécialistes qu'il vous faut, des traqueurs, des inquisiteurs, et des espions. Ce sont eux qui font à l'intérieure ce que les armées ne peuvent faire, charge à elle de défendre les frontières. Mais revenons en à ces nouvelles...un dragon doré à été aperçu aux alentours de Citadelle Dinyar, et à ce que je sais, les troupes de la Réclamation avaient contourné Misarias et ont obliqué vers les champs de Chélam, Ostenso et Serana. Ca vous intéresse, comme nouvelle? »


« Je vois mal... Vous êtes encore assis dans votre bureau ? Excusez-moi je croyais que l'Empire ne vous intéressait pas. Je ne réagirais pas à votre question. La réalité compte plus de pièces que votre échiquier. Les plupart des inquisiteurs et des espions sont techniquement des militaires. En outre, avant d'achever les archontes avec nos armes et nos sorts. Nous étions bien contents d'avoir des armées à opposer aux leurs.

Toutefois, vous apprendrez en outre que Son Infernale Majestrix a autorisé la création d'un ordre spécifique de Chevaliers infernaux pour régler ce type de problèmes. Cela est ma troisième nouvelle. Et en bonus : je vous laisse deviner quel juriste de renom en aura suggéré l'idée, rédigé la proposition de décret et dans quelle baronnie cet ordre sera domicilié...

Je prends votre "nouvelle"... Quoique celles-ci datent un peu... Son Infernale Majestrix nous a déjà fait part. Je voua laisse une occasion de vous rattraper car j'ai désormais une nouvelle d'avance...

Et vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous offriez pour connaitre le dernier projet de l'Impératrix... » ajouta le magistrat boudeur.

« Faisons un marché, je vous fait grâce de cette dernière nouvelle que vous me devez... Puis je vous offre une dernière nouvelle... Et vous m'aidez pour un projet personnel ? Si vous êtes d'accord, je vous annonce mon prix. » demanda le cardinal que son jeu ne laissait visiblement pas.
« Voici mon prix : je veux un conseiller gelugon. Comment pouvez-vous m'aider ? »

Musique - Ordre du Glyphe

Ses entrevues avec ces créatures extérieures avaient fourni plus qu'un peu de matière à réflexion pour Aiakos, mais il n'avait pas non plus l'intention de négliger ses autres intérêts. Laissant pour l'instant de côté les affaires des plans, il se pencha sur tout ce que la bibliothèque avait à offrir sur la ville de Bassins Larmoyants, dans l'archduché de Longmarche.

Bassins Larmoyants étaient en vis à vis de la ville de Rikkan Oriental, et le principal intérêt de la ville - la raison même de son existence - était le contrôle des escaliers aquatiques, conjointement avec sa ville jumelles. Ce dispositif permettait aux navires de transport descendant du lac Chagrin et d'Egorian, et, plus au Nord, des montagnes du Ménador, transportant bois, argent, fer, bronze et minerais, bref, des marchandises de tout l'Empire, ainsi que les produits des cultures des champs de Chélam, pour approvisionner Couronne d'Ouest, et être exporté vers le reste de la Mer Intérieure.

La rivière Adivian, sur laquelle les escaliers aquatiques connus sous le nom d'Arches Staviennes étaient construits, est tumultueuse, mais l'ouvrage lui même est assez impressionant et une merveille d'ingénierie, permettant même à des navires de haute mer de remonter jusqu'à Egorian et au Lac Chagrin. Du moins, ceux de taille modeste, le sabotage de la troisième et plus grande arche en 4660 ayant limité la capacité de mouvement du reste du dispositif.

Outre les marchandises et produits de l'Empire, le commerce des esclaves était particulièrement florissant à Bassins Larmoyants et Rikkan Oriental, autant à cause de la proximité des deux plus grandes cités de l'Empire que du besoin de main d'oeuvre aux reins solides pour charger et décharger les marchandises, réparer les navires, et surtout opérer les Arches Staviennes.

Depuis le Siège de Couronne d'Ouest lors de la conquête d'Aspex le Pondéré, Bassins Larmoyants est traditionnellement sous l'autorité de son Baron, mais rattaché à la cité de Couronne d'Ouest, actuellement gouvernée par le Seigneur-Maire Aberian Arvanxi.

La ville elle même était plutôt modeste, environ 7000 habitants au dernier recensement, dont près d'un millier d'esclave. Outre les Arches Staviennes, la ville possédait un petit port et des cales sèches de petite taille, pour les réparations des barges et péniches, même si c'était sans compétition avec les chantiers navals d'autres ports chélaxien. On comptait parmi ses habitants de nombreux marchands qui profitaient de sa position ccommerciale.
Enfin, la ville était régulièrement visitée par des contingents de l'Ordre du Chevalet, à la recherche de dissidents potentiels...une précaution compréhensible considérant son importance stratégique.