Ne trouvant rien sur le bureau encombré, je continue à fouiner dans la pièce, mon regard se posant sur l'escalier et les traces infâmes sur les murs.

Je chuchote pour moi même, essayant de reconstituer le crime.

« Donc il entendrait du bruit dans la nuit, prend une arme et descend en silence pieds nus. »

Montant puis descendant l'escalier, je vérifie si l'escalier grince ou glisse.

« Le ou les voleurs le remarque(nt) et un bref combat s'engage »

Je mime un combat hypothétique et m'arrête au niveau des traces de cervelle.

« Et là. PAF. Il reçoit un coup »

« Dites moi, chers collègues, le coup porté qui lui a défoncé la cervelle venait de face ou de dos ? »

« En tout cas, il était debout donc encore vivant lorsqu'il l'a reçu. »

Modifié par un utilisateur jeudi 30 avril 2020 08:40:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

J'ai déjà pu constater que le bureau n'avait pas été fouillé. J'y reviens néanmoins après avoir balayé la pièce et les présents de mon regard détecteur d'arcanes (y compris l'assistant Arkal, le sbire Titus et mes compagnons d'enquête). Par acquis de conscience, je complète l'inspection du bureau en regardant dessous à la recherche d'un truc planqué (arme, clé,...), puis je lis -en diagonale- les papiers accessibles, y compris les affaires en cours dans la cagette désignée par l'assistant. Sans déranger le désordre...
Je fais ensuite le tour de la salle et l'inspection des accès, vérifiant les poignées, leur fermeture, cherchant des traces de passage ou d'effraction.
Par où ces criminels sont-ils entrés... et sortis ?

Modifié par un utilisateur jeudi 30 avril 2020 18:24:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après la dernière réponse d'Arkal, je range mon stylet et la tablette de cire.

- Merci de votre coopération, dis-je d'un ton très officiel à l’assistant, sans la moindre trace d'ironie.

Je remercie également Théomark lorsqu'il accepte d'aller chercher le gardien du cimetière.

Ensuite, je prend le temps d'examiner la pièce pour vérifier si autre chose que le coffre semble manquant. Notamment, je cherche à voir s'il y a encore des objets précieux et facile à transporter de présent.

Une fois cela vérifié, je m'approche du bureau et examine les documents qui s'y trouvent. Mon but est de déterminer sur quoi travailler l'administrateur avant sa mort. Je garde l’œil affûté pour tout document ou lettre qui semblent avoir été volontairement caché ou mise à l'écart.

Le questions de Blanche sont pertinentes.
Une fois que le corps est recouvert d'un drap, je me dirige vers la porte. Bien que cela ne soit pas mon domaine d'expertise, j'inspecte la serrure par curiosité, avant de quitter les lieux.
"Vous en avez encore pour un moment, je reviens au plus vite...pour emporter le corps.
Tu viens Mâche-tout?"

Arkal ré-explique sans cacher son impatience que la veuve s'est mise à crier depuis l'intérieur, ce qui a alerté les passants qui ont a leur tour parcouru le bourg pour informer les personnes croisées. L'attroupement auquel ils ont participé s'est formé immédiatement après cela.

Pendant l'absence de Theomark, Traian peut jeter un oeil au bureau. Arkal reste crispé mais ne dit rien, un peu coincé par sa position et ses propos antérieurs.

Les notes visibles en promenant le regard sans rien déranger font état de la production agricole locale cette année, du recensement de la population sédentaire, de la répartition et du montant des impôts et de divers autres dossiers administratifs et techniques sans lien avec la fonction judiciaire du défunt. Plusieurs documents raturés et annotés indiquent qu'il s'attelait notamment à la rédaction d'une lettre demandant à ses supérieurs une clarification du rôle de l'armée calastienne dans les fonctions de justice et de maintient de l'ordre sur le territoire dont il a l'administration, mais il n'avait visiblement pas encore trouvé une formulation qui lui semblat adéquate pour y inclure la question de l'affectation de l'impôt. Les affaires judiciaires en cours ou récentes nécessitent de déplacer quelques piles de parchemin, et semblent concerner des différents entre voisins (vol de bétail ou de volailles en liberté, déplacements de clotures), une affaire de divorce, et des querelles d'ivrognes qui ont dégénéré. Un survol rapide confirme que l'administrateur n'est personnellement impliqué dans aucune de ces affaires, ce que chaque affaire mentionne et justifie explicitement. La plupart de ces affaires ont été tranchées conformément à la loi, et si Traian les examine plus en détails il en arrivera à la conclusion qu'il aurait probablement rendu des jugements similaires. Quelques-unes ont été résolues à l'amiable et ont placé l'administrateur comme un médiateur plutôt qu'un juge.

Il ne semble pas y avoir d'objets précieux apparents, si ce n'est le marteau cérémoniel cloué au mur. Arkal confirme qu'à part les récoltes d'impôts et de taxes, qui n'ont pas encore débuté cette année, il n'a pas connaissance d'objets capables d'attirer la convoitise de cambrioleurs dans cette pièce.

Le prêtre de Nemorga, que Théomark dérange en train de traire une brebis, met sa tâche en pause sans commentaire et l'accompagne le visage impassible. Il attrape deux jeunes gens en route, et à trois, sans échanger le moindre mot et avec des gestes fermes et précis, ils glissent le corps sur la planche que le prêtre avait amenée, le recouvrent d'un drap et disparaissent. L'ouverture de la porte lorsqu'ils évacuent le corps crée un appel d'air frais qui chasse l'odeur de charogne.

L'escalier étroit conduit à une pièce de vie de même dimensions que le bureau. Une cheminée au-dessus de celles que les enquêteurs et enquêtrices ont remarqué au rez-de-chaussée ,entourée d’ustensiles de cuisine. Quelques chaises et fauteuils, une bibliothèque fournie en livres et manuscrits contre le mur sud. Un lit dans l'angle nord-est, sur lequel est assise une dame que Theomark, Traian et Blanche reconnaissent de vue. Elle a une quarantaine d'années, porte encore sa chemise de nuit et son visage est complètement fermé. Elle lève un regard décomposé vers les arrivant-e-s sans cesser de se tordre les mains.

Arkal vous introduit avec une sobriété remarquable et s'efface dans un coin de la pièce.

J'ai eu tout le temps d'ôter du cadavre son amulette et son marteau, que je garde en main, attendant le passage du justicar (s'il veut les prendre) avant que l'on monte à l'étage.
Et j'écoute la litanie de l'assistant administrateur, qu'on dirait en train de faire l'inventaire du placard à archives.
Ben lui aussi, est atteint de surdité... sélective ! Commence à m'énerver "l'Arkal"-aller-se-recoucher...

L'arrivée à l'étage m'interpelle. Du coup, j'évite de me prendre entre quatre-z-yeux le sourd sélectif qui se planque avec un art consommé. Parce que malgré les questions parfaitement évidentes qui hurlent en ma cervelle "mais expliquez nous comment c'est possible d'avoir rien entendu pendant qu'il se faisait découper en rondelles et écraser la tronche à coup de masse ?" j'ai une empathie toute naturelle à partager la douleur affichée par la néo-veuve qu'aurait aussi bien pu être pétrifiée...

Je m'approche à la suite du grand (très) gentil, et pose sur un guéridon, tablette ou meuble équivalent, en vue de la Dame (qui s'appelle ?) le marteau et l'amulette. Puis, je m'approche, la laissant réagir aux propos très convenables du beau parleur, avant de lui proposer, en tendant mes mains, sincèrement prête à l'aider :

« Si vous le souhaitez, je peux vous aider à aller chercher un peignoir, ou un manteau, Madame... »

Modifié par un utilisateur samedi 23 mai 2020 09:55:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

N'ayant rien remarqué sur les marches de ...remarquable, je laisse passer mes collègues d'infortune et pénêtre à mon tour dans la pièce à coucher.

« Je m'associe aux grands pour vous souhaiter les condoléances de mise »

Souhaiter n'est peut être pas approprié, ça m'apprendra à vouloir imiter les grandes guiboles

Je penche le corps en avant, comme par déférence, et gardant la position un peu plus longtemps que nécessaire, essaie de regarder le plus discrètement possible sous le lit.

Puis me redressant, je profite de ses réponse pour jauger si sa tristesse est feinte.

Modifié par un utilisateur lundi 18 mai 2020 10:36:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je ne peux m'empêcher de manifester un certain gène devant les pleurs de dame Estrelia, même si mon visage affiche toujours une grande compassion.

- Merci pour votre aide, dis-je en m’approchant, lorsqu’elle m’en fait signe. Je vais vous poser quelques questions, poursuis-je en sortant une autre tablette de cire et mon fidèle stylet, pendant que mes compagnons examineront la pièce, respectueusement. Nous sommes désolés de se manque de respect envers votre intimité mais aucune piste ne doit être négligée.

Après lui avoir laissé un peu de temps pour éventuellement réagir, je procède comme avec Arkal, déclarant d’une voix très officielle « Moi, justicar Ioan de l’Ordre des Cités Blanche, vais débuter votre questionnement selon les lois d’Ankilie et les règles d’Hedrada, loué soit-il. »

Puis, je pose mes questions une par une, la laisse répondre, note quelques glyphes, puis poursuit.
- Connaissiez-vous à votre mari des ennemis, personnel, politique ou religieux ?
- Quel est, à votre connaissance, le contenu du coffre volé ?
- Où vous trouviez vous au cours de la nuit passé ?
- Est-ce que votre mari avait manifesté un comportement sortant de ses habitudes à n’importe quel moment dans la semaine passée ?
- Avez-vous entendu, vu, sentis ou constaté d’aucune sorte quelque chose qui sort de l’ordinaire au cours de la nuit passé ?
- Votre mari a-t-il reçu des menaces de quelques sorte que ce soit au cours de l’année passée ?
- Qui, selon vous, avait connaissance de l’existence de se coffre et de son contenu ?

Si a n’importe quel moment, dame Estrelia manifeste du trouble ou de nouveau des pleurs, je lui laisserais le temps de se reprendre, voir lui proposerait de nouveau de reporter les questions à plus tard si elle le désir, quittant mon ton officiel pour cette proposition.

Je reste silencieux face aux pleurs de la veuve et je suis soulagé que ce moment embarrassant prenne fin. Si la dame accepte la proposition de Traian, je m'approche de la table basse pour examiner le livre. Après avoir regardé la couverture, je fais tourner les pages pour vérifier si l'une d'elle est pliée, marquée ou détachée et si aucun autre document n'y est glissé.

Pendant que l'interrogatoire se déroule dans la plus grande solennité, Rosaline remarque, sans grande surprise, qu'une demi-douzaine de personnes discutent devant la maison de l'administrateur, à grands renforts de gestes. Rien dans la pièce n'attire son attention, si ce n'est sa taille immense pour les standards halfelins - même les sédentaires.

Le livre que lisait Polan la veille s'intitule explicitement "chroniques de la guerre d'Ankilie". Theomark en a déjà entendu parler : c'est une chronologie assez soporifique des quarante dernières années, peu reluisante pour les ankiliens. Que l'auteur reste inconnu n'a rien de surprenant ni d'inhabituel. Polan en avait lu un tiers environ, et il a inséré de nombreux feuillets griffonnés qui critiquent des passages particuliers.

Les réponses de Dame Estrelia vont strictement dans le sens de celles d'Arkal et n'aident pas davantage Traian. Elle s'est endormie avec son mari et s'est réveillée seule il y a quelques heures. Sa sincérité ne fait aucun doute, la femme de l'administrateur affiche ordinairement une dignité brute et naïve, peu compatible avec des talents de comédienne.

Dans l'espace salon, Blanche remarque une pierre semi-précieuse fichée dans une poutrelle. Un examen magique lui confirme que cette pierre est enchantée par une faible évocation, et qu'il y a deux autres de ces objets, plus discrètement enfichés dans les boiseries. En approchant la main elle constate que ces pierres émettent une lumière, imperceptible en plein jour du fait de la lumière du soleil qui baigne la pièce. C'est un dispositif magique de qualité, qui doit avoir un certain charme à la nuit tombée.

En poursuivant ses recherches, Blanche tombe effectivement sur quelques trainées de cire qui vont directement du lit à l'escalier, puis au bureau. La cire n'est pas vieille, mais il est difficile de dire si elle date de la nuit dernière ou d'avant. En y réfléchissant, la nuit dernière était sans nuage et la lune était presque pleine. Même au beau milieu de la nuit, personne n'aurait eu besoin d'une source de lumière supplémentaire pour se déplacer. A l'étage du moins, car le rez-de-chaussée est moins pourvu en fenêtres.

Connaissance (ingénieurie) DD 10