Olivia préféra ne rien dire du reste du trajet. La confiance avec le groupe avait été mise à mal pour le moment à cause de la manière dont sa remarque avait été ignorée par le reste des personnes présentes hormis Benicio qui avait supposé que son attitude n'était due qu'à l'orgueil plutôt qu'à la prise de risque induite par un changement de plan et au manque de confiance que cela supposait. Pour Olivia, ce type de comportement était révélateur d'un certain dilettantisme. Mais elle n'en dirait pas plus devant un enfant. Quelque part, elle enviait l'optimisme du jeune homme. Cette capacité à voir les choses de manière positive et à croire que telle ou telle action était possible même quand les paramètres étaient dangereux, pour Olivia c'était une forme de courage.

Des gens malins, compétents, intelligents, gentils... On en trouvait toujours. Mais des gens qui avaient le courage de se salir les mains, de prendre une décision même quand elle allait peut-être être difficile à assumer ou qu'elle pouvait nuire à la personne parce que c'était la bonne chose à faire. C'était des personnes rares. Matlam était une graine de héros qui s'ignorait. Olivia espéra que les propos désabusés des personnes qu'il s'était choisies pour mentors ne viendraient pas à bout de cette tendance chez le jeune homme. D'un autre côté, courage ne voulait pas dire foncer dans le mur à la moindre occasion sans avoir une petite lueur d'espoir en termes de réussite. Face au même cas, Olivia aurait probablement dit quelque chose de similaire à ce qu'avait dit Alicyl, sans insister autant sur la partie monétaire.

« Inutile de te morfondre... Au cours de ce voyage, tu as fait face à la mort plusieurs fois avec courage. Tu as même attaqué un loup avec ta magie pour défendre le groupe. Par ailleurs, tu nous as bien aidé avec le camp en allant chercher du bois. Et même si les bandits étaient un peu effrayants, tu étais encore prêt à sauver la cantatrice même si les variables étaient contre nous. Pour une première, c'est pas mal. J'ai vu beaucoup de jeunes aventuriers bien moins prometteurs. » dit la mercenaire à l'adresse de Matlam en lui faisant signe du pouce. C'était la première fois qu'elle disait quelque chose depuis la rencontre avec les bandits.

Modifié par un utilisateur samedi 14 octobre 2023 18:48:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Geneva sourit et acquiesça à la philosophie aventureuse d’Alicyl. Elle qui ne connaissait plus ou moins que Marchebrume avait l’imagination fertile quant à ce qui pouvait se trouver partout ailleurs, mais rien de tel qu’une vraie aventurière pour ajouter une touche d’émerveillement à l’immensité du monde qu’elle projetait. Elle ouvrit de grands yeux ensuite à la réflexion d’Olivia, impressionnée.

« Matlam tu… tu as fait tout ça ? C’est un miracle que tu sois revenu en vie ! Ta mère va être… devrait être soulagée et impressionnée. Enfin en tout cas, moi je trouve ça admirable ! Peut-être qu’enfin Marchebrume va offrir un aventurier digne de ce nom à Golarion ! »


Un sourire en coin se dessina sur le visage du seul aventurier accompli qui vivait actuellement à Marchebrume, mais qui n’en était certes pas originaire.

« Vous avez raison Olivia, Matlam a été exemplaire étant donné les circonstances, mais je doute que sa mère en soit ravie Geneva. Tu la connais sûrement mieux que moi d’ailleurs. Ceci-dit, après loups et bandits, elle ne devrait plus tant t’inquiéter que ça gamin, » conclut-il avec une petite tape sur l’épaule.



Après avoir terminé leur collation qui mit un peu de baume au coeur, le groupe se rendit au domicile du maire, Benicio en tête. Puisqu’il était employé directement par le village et, comme semblaient le penser plusieurs membres du groupe, le plus à même d’introduire la discussion, il fit les présentation à Eligurio Macatus, actuel bourgmestre et négociant en denrées et matériaux de toute nature pour le village depuis de nombreuses années.

L’homme grisonnant et à l’air pincé et hautain les accueillit dans son salon, étroit mais cossu, et écouta attentivement le récit de Benicio qui se concentra sur la présence de bandits dans un vieux fort abandonné, sur leur otage et leurs exigences extravagantes. Lorsqu’il eût terminé, Macatus prit la parole avec un certain air de dédain.

« L’on aura tout vu dans ce val. Des vagabonds qui s’invitent, menacent puis demandent de l’aide pour partir. Si les habitants, et notamment Elsa, acceptent de rassembler quelques vivre, soit, je ne les en empêcherai pas, et puis nous ne manquons pas, autant les leur donner plutôt qu’elles se gâtent. Mais il est hors de question que le village débourse la moindre pièce de cuivre pour ces gens, nos finances sont très serrées tant il est difficile de revendre nos surplus dans la région. M’est avis d’ailleurs que si personne ne la réclame, ils auront tôt fait de relâcher la cantatrice qui ne fait que leur ponctionner des vivres. Je ne crois pas que nous avons à craindre de tels amateurs. »

Il s’interrompit pour se servir un thé qu’il proposa à ses convives. Puis repris sur les propositions alternatives qui avaient émergé suite à la négociation.

« Je ne sais pas si le Consortium consentirait à un effort pour libérer un tel bastion, vu qu’ils ne l’utilisaient pas déjà, mais peut être qu’ils ignoraient sa présence. Sûrement un vestige de l’ancienne baronnie laissé à l’abandon, comme tout le reste d’ailleurs. Cette révolution n’a rien fait de plus pour les petites gens que de les laisser à eux-mêmes en défnitive.

Enfin, quoi qu’il en soit, le Consortium est établi à Nid-de-faucon, ce n’est pas la porte à côté si vous souhaitez aller les prévenir. Ce ne sera pas le plus rapide pour l’otage, mais j’ai l’impression qu’il n’y a pas à s’inquiéter pour elle, si ? »


Société DD20

Modifié par un utilisateur mercredi 25 octobre 2023 09:03:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le mélange d'embarras, de surprise et de bonheur sur le visage de Matlam était communicatif et Palatine ne pu s'empecher un sourire en voyant l'émotion du jeune homme. Olivia avait raison, et elle meme s'en voulait un peu de ne pas avoir pris les devants en la matière, mais Matlam avait des talents bien au delà de la magie...en particulier son courage. Elle meme avait failli ne pas revenir de cette attaque de loups et pourtant, lui qui n'avait jamais vraiment fait face au danger d'aussi près n'avait pas fui. Au contraire, elle lui devait sans doute la vie.
« Olivia et Benicio ont raison, Matlam. Quel que soit l'avenir, tu as du talent pour ce métier. Si je peux t'aider, ce serait avec plaisir! »

Laissant l'auberge derrière eux, elle emboita le pas au petit groupe se rendant chez le maire. Elle n'était jamais à l'aise en traitant avec les autorités, principalement à cause de Flore qui insistait qu'elles étaient plus ou moins fugitive à Galt...
L'homme vivait confortablement, et c'est ce qui fit hausser un sourcil à Palatine quand il leur répondit que Marchebrume ne participerait à la rançon que si les villageois le souhaitaient, et clairement pas avec leur argent.
Traduction: débrouillez vous, ce n'est pas mon problème....ignorant au passage qu'Alycil a raison, c'est à lui que les bandits s'adressent.

Palatine hésita, et ajouta.
« Mon amie a raison...Nous sommes les messagers dans cette affaire, pour savoir comment vous souhaitez répondre.

Mais quoi qu'il en soit, même si ce groupe lui même n'est pas un danger direct...ils fuient quelque chose. Si ce quelque chose est proche, ça pourrait etre un problème autrement plus important. »

Aux premières réaction, Macatus montra une réaction suffisante et détachée. Il semblait considérer, contrairement à l'équipe de sauvetage de fortune, que ce n'était pas réellement son problème.

« Ils s'adressent à moi, certes, mais je ne leur dois rien. Et que croyez vous qu'il fuient dame Palatine ? Cette forêt dangereuse pour tout le monde, nous le savons bien ici, et elle aura raison d'eux s'ils ne sont pas prêts à se défendre, sans que nous n'ayons à faire le moindre effort. »

Cependant, le laïus d'Olivia retint plus son attention, tandis que Benicio adressa un discret signe du pouce à la mercenaire entre ses bras croisés. Le maire semblait vouloir balayer la plaidoirie comme les autres, mais en être incapable malgré lui. Il se leva et se posta à la fenêtre quelques instants, l'air concentré, avant de se retourner.

« Voilà qui est plus finement analysé. Il y a une opportunité ici, malheureusement, Marchebrume n'a ni les bras, ni les compétences pour reconstruire et tenir une telle bâtisse. Cela signifie qu'il faudra d'abord compter sur eux pour nous y aider. »

Tournant la tête vers Benicio, il s'adressa néanmoins à tout le groupe.

« Retournez voir ces gens, proposez leur un accord plus avantageux : pour une solde mensuelle de 30 pièces d'or, plus des vivres, ils peuvent rester dans ce fort et se rendre à Marchebrume comme bon leur semble. En échange, ils cessent les pillages, réparent l'endroit et y accueillent également les travailleurs forestiers qui en ont besoin. Ce n'est qu'un début, mais avec un peu de chance, s'ils commencent à se mêler aux habitants, quelques mois ou années suffiront à faire de ces ruines un bastion rattaché au village. »

Sans plus de détail, il conclut, poli mais froid.

« Bien, puis-je autre chose pour vous ? On ne dirait pas mais ce village a malgré tout besoin d'être administré. »

Palatine voulu ouvrir la bouche pour rétorquer que si une menace massacrait les brigands, il ne faudrait pas longtemps pour qu'elle devienne un problème pour Marchebrume. Mais avant qu'elle n'ait l'occasion de le faire, le maire ajouta une proposition...et elle devait admettre que la proposition avait du sens, un bon compromis pour tout le monde au final.

Flore grommela pensivement.
Et ça nous donnera peut être une meilleure chance de comprendre ce qui se trame dans cette forêt...

Olivia essayait de négocier un paiement, et Palatine retint ses objections...elle avait besoin de manger, après tout, et le maire semblait pouvoir se le permettre.

Thème d’Alicyl : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

La situation ne plaisait guère à Alicyl. Il y avait anguille sous roche. Inciter des bandits à rester sans même prendre la peine de rencontrer leur chef, et s’imaginer qu’ils feront office de milice… Piètre analyse militaire de ce maire de village. Noble intention, mais trop faible selon l’avis de l’elfe. De plus, cette mention de la forêt était… curieuse. La forêt aura raison d’eux, sans avoir à faire le moindre effort ? ça n’est qu’une forêt. L’homme y est le plus grand prédateur, et les animaux le savent. A moins qu’il n’y est autre chose… Quelque chose qu’elle ait omis de voir… Malpeste.

L’elfe se refit mentalement le cheminement de leur journée, de son arrivée mouvementée en ville jusqu’à la discussion avec le maire… L’auberge… La route… L’accident… Non, attends… L’ornière. Le chariot avait sciemment quitté la route. Pourquoi ? Il y a quelque chose qu’ils ont omis de voir… Il fallait retourner dans cette forêt.

«  Comme il vous siéra.  »

Les récompenses intéressaient peu Alicyl pour sa part. Si elle en désirait, elle se servirait. Le maire semblait de toute manière un peu trop riche à son goût. Qu’il s’agisse d’elle ou d’un camarade, cette indication valait déjà chère en soi. Mais pour l’heure, pouvoir aider le jeune Matlam à se forger était une récompense bien plus intéressante.

Thème - Palatine Foundling

Palatine inspira profondément l'air du soir en sortant de la demeure du maire. Ni elle ni Flore n'avaient l'habitude de ce genre de négociations, et l'invocatrice n'avait pas été très à l'aise en présence du maire. Mais elle abonda dans le sens de Benicio.
« Olivia a clairement du talent pour ce genre de choses! Pas que je me plaigne, d'ailleurs...même si ce n'était pas mon intention première, mais il faut bien manger, après tout.

Dans tous les cas, je suis d'accord avec Benicio...Je ne suis pas particulièrement enthousiaste à l'idée de passer une nouvelle nuit dans la forêt, surtout que mes blessures me font encore souffrir...mais je pense que l'auberge serait un bon endroit ou nous reposer et j'ai le sentiment de tous vous devoir un verre pour m'avoir tiré des ennuis...Et je ne serais pas contre en savoir un peu plus sur vous! Flore a décidé de se reposer un peu, mais qu'est ce que vous en dites? »

« Vos compliments ne sont pas nécessaires. Je suis une aile d'Olfden. Nous faisons toujours payer... Toujours... Cela étant dit... Vu la somme... On ira pas très loin... On pourra pas dire qu'il ne nous a pas payé... Mais on ne dira pas non plus qu'il était particulièrement généreux... C'est la deuxième personne pour laquelle ma lame me chatouille dans une négociation en moins de vingt-quatre heures... » dit Olivia avec un air sinistre.

« Sincèrement, il me dégoute votre chéchef... Je préférerais largement libérer ces gens de l'emprise de ce parasite que prendre son argent... Mais il faut bien racheter des rations et peut-être un peu de matériel de soin. On ne sait pas dans quel état nous et les otages sortiront de cette "affaire".

Je boirais quelque chose de fort à la taverne pour faire passer le goût de cette journée. »

Modifié par un utilisateur dimanche 12 novembre 2023 22:38:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Thème - Palatine Foundling

La discussion de Benicio et Olivia sur l'intégrité du maire n'avait pas échappé à l'oreille de Palatine. Elle devait bien avouer qu'elle était loin d'apprécier la manière dont ce dernier menait ses affaires, a plus forte raison le fait qu'il soit clairement bien plus riche que le reste du village...le contraste avec la famille de Matlam était amer.

Dans ses pensées, une note de dégoût résonna, mais Flore ne daigna pas se manifester. Palatine elle même n'en pensait pas moins.
« J'admets que Macatus a aussi mis ma patience à rude épreuve...mais Benicio n'a pas tords, malheureusement nous ne pouvons pas forcer les habitants de Marchebrume à se choisir un meilleur dirigeant.

Et...disons que je suis douloureusement consciente des risques et des dangers de la révolution. »

Elle failli répondre à Alicyl, mais se reprit. Elle appréciait la compagnie de l'elfe mais avait l'impression de ne pas la connaître suffisamment pour se mêler de ses affaires, surtout par curiosité.



L'auberge fut la bienvenue, et Palatine salua Elsa et Geneva avec enthousiasme.
« Bonsoir à vous deux! Il faut admettre qu'un bivouac improvisé en cette saison a une manière de vous faire reconsidérer vos options...

Mais pour le moment, je ne serais pas contre un verre...Quelque chose de chaud, si vous avez ça! Pour la suite...On verra, s'il n'y a pas foule, rien ne presse après tout. »

Une fois installée, elle se tourna vers le reste du groupe.
« Les choses ont été un peu chaotique, mais je me demandais...qu'est ce qu'on fait, une fois que nous aurons secouru dame Fauvarque? Je suis venue à Marchebrume sans véritable but bien défini, mais j'imagine que vous êtes de passage...on se sépare? Ou vous avez des projets? »

Matlam avait suivi ses compagnons d'aventure jusqu'à l'auberge et comptait bien découvrir le goût de la bière pour ses premiers pas dans sa vie officielle d'aventuriers. Il avait même quelques dés dans sa poche qu'il comptait utiliser pour se divertir - peut-être au dépens d'autres joueurs. Toujours le même sourire mutin sur le visage, le jeune homme étudiait avec plus d'attention le comportement de ses amies. Il aurait besoin tôt ou tard d'apprendre à se débrouiller dans les grandes villes et donner le change à la taverne pour un verre ou des informations était la base de la base.