Beatrix ne pouvait pas s'empêcher d'être amusée par la manière dont Calcifère tournait ses lettres...le diablotin savait jouer avec les mots, on ne pouvait pas lui enlever ça, mais elles contenaient tellement de sous-entendus qu'on pouvait douter de la nécessité du texte lui même, tant il en disait peu en comparaison.

Mais elle même n'était pas une grande fan de correspondance, et était plus que ravie de laisser le diable s'en charger. Et puis, il y avait de fortes chances que la Sororité d'Eiseth - elle se tendait encore nerveusement en repensant à son entrevue avec la nonne - soit à la même page que lui.

Leurs préparatifs terminés, il était temps de se mettre en route vers Sénara!



La caravane se formait; et Béatrix était dans son élément...quelques jours à Longacre et elle appréciait déjà d'être de retour sur la route, à escorter un convoi à travers une région sauvage! Pas qu'elle n'apprécie pas le confort de la civilisation, mais elle devait bien admettre qu'elle commençait à tourner en rond comme un animal en cage. Un peu de route et d'air lui ferait du bien, sans parler de l'occasion de se dégourdir un peu.

En tout cas, c'est comme ça qu'elle avait abordé le voyage au départ...

Parce que deux jours plus tard, c'est une Béatrix sur les nerfs qui atteignit les abords de Sénara avec le reste de la caravane. Murmebois, pour toute sa réputation d'être une forêt hantée d'affreuses créatures, avait fait mentir les rumeurs...Pas le moindre incident en cours de route.

La bagarreuse serra le poing lorsque les dottari les interceptèrent aux abords de la ville. Elle savait parfaitement que la situation ne s'y prêtait pas, mais elle avait du mal à faire terre les échos du ricanement bestial qui résonnaient parmi ses pensées. Pas au point de se laisser emporter, mais elle approuva absolument la réponse abrupte de sa soeur. Autant en finir vite avec les formalités, au moins.

Béatrix haussa un sourcil patient, regard perçant balayant les gardes tour à tour. Au cas où.

Visiblement ses remarques concernant les assassins de leurs parents ne passent pas auprès de ses sœurs, et c'est avec un étonnement sincère que Dardra les accueille stoïquement. La fierté pourrait la pousser à répondre mais l'idée de s'opposer à elles, même verbalement, la fait renoncer. Laissons-les découvrir nos futurs sujets, songe la guerrière, ses sœurs ont encore tout le temps de changer d'avis les concernant.

Les missives du diablotin sont accueillies de manière mitigée par Dardra, qui si elle déplore que sa famille s'en remette à ce point à Calcifère ne peut nier qu'il est utile d'avoir quelqu'un pour se charger du courrier. Ses manières à l'encontre du diablotin restent froides en revanche, et il est clair qu'elle se refuse encore à lui accorder sa confiance.

Le voyage jusqu'à Longacre se déroule dans un calme désespérant. Si la guerrière éprouve d'abord du plaisir à contempler ce vaste rassemblement qui répond peu ou prou à leurs ordres, le manque d'action finit par lui peser. Face à l'inaction Dardra se métamorphose : elle qui d'ordinaire se montre si peu amène envers les domestiques parcours le convoi de long en large pour dispenser conseils et encouragements aux soldats, ou à ce qui en fait office, sans jamais se départir de cette réserve qu'elle estime indissociable de son statut mais sans se montrer hautaine pour autant. Accompagnée de son ourse, qui grogne continuellement au bout de sa chaîne, Dardra exhorte les gardes à faire preuve de vigilance quant aux périls de la forêt, réorganise les patrouilles chaque fois que cela lui semble nécessaire et missionne des éclaireurs pour prémunir leur expédition contre toute embuscade. le début du deuxième jour la voit également réclamer que chaque unité se rassemble en bon ordre devant elles quatre avant le départ et les choses pourraient même dégénérer en séance d'entraînement à l'arme blanche si on la laisse faire. Finalement cette inaction qu'elle semblait redouter semble définitivement écartée : complètement survoltée Dardra se comporte comme si le convoi traversait une zone de guerre, et ce n'est que lorsque les murailles de Sénara sont en vues qu'elle abandonne son projet de faire creuser des tranchées autour du campement cette nuit, manifestement déçue.

La guerrière apprécie d'abord les fortifications de la ville d'un regard de connaisseur, mais elle ne tarde pas à froncer les sourcils devant l'accueil qui leur ait fait. Lorsqu'Aunua s'avance Dardra lui emboîte le pas, appuyant ainsi de sa présence les propos de sa sœur, sa silhouette armurée des pieds à la tête reflétant les rayons du soleil de cette fin d'après-midi. Ces armes sont rengainées et en dépit de sa stature la guerrière ne semble pas hostile. Dans sa main gauche la chaîne en acier d'Aurkhoon se tortille contre le sol tel un serpent, agitée par les mouvements de l'ourse qui finit par s'allonger aux pieds de sa maîtresse.

« Une telle méfiance fait honneur aux protecteurs de Sénara, cependant les propos de dame Aunua Daugustana ici présente sont porteurs d'une vérité que vous devriez connaître. J'ignore comment cela se fait que l'on ne vous ai pas informé de notre venue, mais il y a plusieurs jours que nous nous sommes mis en route, et donc que notre arrivée imminente aurait dû vous être communiquée. Maintenant de grâce ne nous laissez pas subir plus longtemps les conséquences de votre négligence : écartez-vous ou fouillez notre convoi, si tant est que vous vous estimiez si peu confiant pour vous abaissez à cela, mais quelque soit la solution retenue appliquez la prestement. »

Ludoviro était heureusement intervenu pour démêler une situation qui s'alignait délicate. Béatrix desserra les phalanges dans un geste qui se révéla considérablement plus difficile qu'elle ne l'avait imaginé. Elle devait trouver un exutoire, et vite. Peut être qu'elle pourrait convaincre Dardra d'un duel amical? Avant de devoir se tourner vers des mesures plus extrêmes...?

Son trouble ne l'avait cependant pas empêché de noter que de toute évidence, Ingoe traffiquait des armes avec les dottari de Sénara. Le maitre de docks de Longacre était plus influent qu'elle ne l'avait pensé.

Laissant les portes de la ville derrière eux, elle et ses soeurs rejoignirent le manoir de leur oncle en ville. De toute évidence, il n'avait pas mis les pieds ici depuis longtemps, mais l'endroit était accueillant et serait idéal pour leur séjour en ville. Et il avait aussi l'avantage de ne pas avoir la même oppression que le manoir de Longacre, où elle se sentait observée en permanence.

Une fois qu'elles eurent pris possession des lieux, Béatrix se surprit à rêvasser. Elle secoua la tête, tentant de se focaliser sur les raisons de leur venu.
« C'est quoi notre priorité? Rencontrer le Licteur? On commence par là?

...ou peut être qu'on devrait attendre demain pour ne pas précipiter les choses. »

Béatrix haussa un sourcil en entendant la présentation que Ludoviro faisait de la situation, et ne parvint pas à retenir un commentaire - pas qu'elle essayait particulièrement fort, non plus:
« Wow, "je vendrais votre âme sans problème"...vous avez un talent pour être convaincant, maître Scarpo, on ne peut pas vous enlever ça. »

Malgré le manque absolu de confiance et le fait qu'elle ne soit même pas certaine de l'état actuel de son âme, la benjamine des soeurs Daugustana devait admettre qu'un entretien avec le Licteur, en particulier un homme à l'attention et à la détermination aussi acérées que Toulon Vidocq, n'était pas une situation dans laquelle elle voulait se trouver sans préparation. Choix entre la peste et le choléra, donc...Mais au moins, l'église d'Asmodéus n'avait pas juridiction au delà des frontières Chélaxiennes.

Béatrix soupira et repoussa une mèche blonde tombée devant son visage.
« L'ensemble de cette liste a été commise hors des frontières du Chéliax: plusieurs comptes d'homicides volontaires, pas mal d'occurrences d'aggression, et un certain nombre de paris considérés illégaux par les lois locales, et probablement au moins un compte de blasphème et de violation de sépulture...ou des dommages à une découverte archéologique, au choix.

Ah, j'excepte ce qui se trouve couvert par des contrats de mercenariat et l'auto-défense. Pas sûre que les circonstances exactes soient utiles, mais si vous voulez des détails, j'en ai. »

Aunua n'était pas très contente de la résolution de la contrebande de Ingoe, mais elle tacha de ne pas le montrer. Elle salua les gardes avant de rentrer dans la ville. Après ces jours en pleine forêt, remplie d'insecte et compagnie, elle ne souhaitait que de faire une escale dans un vrai lit et prendre un bon bain. Aunua savait passer des jours sans l'un ou l'autre, voire, Asmodée l'en préserve, sans les deux, mais elle ne refusait jamais une opportunité de prendre l'un ou l'autre, et encore plus les deux. Le licteur attendrait qu'elle ait eu le temps de se remettre du voyage. Elle ne voulait pas penser aux semaines en bateau qui l'attendaient pour le moment.

Dinant avec ses sœurs et leur avocat, Aunua profitait du bon repas avec gourmandise. Ayant été celle qui a invité l'inquisiteur, elle se devait d'écouter et de répondre à ses questions. Aunua n'avait pas encore une confiance irraisonné dans le jeune noble, mais elle savait qu'il était dans son intérêt de le laisser travailler...

« Des activités criminelles, en particulier en corruption ? Pour ma part, nous allons y rester un moment si on doit toutes les passer en revue je crains. Je me suis assagie avec les années, mais mes premières années au Chéliax n'ont pas été très productives je dois avouer. Orpheline, adolescente, déracinée de notre demeure, je crains d'avoir eu des comportements répréhensibles Monseigneur Scarpo. Mais rien qui ne soit lié de près ou de loin aux activités de mon oncle : celui-ci nous a éloignées dès notre arrivée au Chéliax, soit disant pour nous fournir une bonne éducation mais aussi et surtout pour ne pas nous avoir dans ses pattes je pense. Dans mon passif, je dois avoir des activités de contrebande, de production et de commerce de drogues récréatives, du vol, du recel... voyons, quoi d'autres... trafic d'influence... Mais je n'étais alors qu'une jeune adolescente. Depuis plusieurs années, je n'ai rien fait qui soit répréhensible par la loi locale où j'étais. »
Elle passa sous silence que la "loi" à Port-Énigme était surtout un concept flou et changeant, qui n'avait rien à voir avec la logique légaliste asmodéene digne du pain de nain.
« En ce qui concerne notre oncle, je le répète, je ne savais rien, et j'avoue que même maintenant je ne sais pas grand chose. À ma connaissance, il se serait rebellé contre Notre Impératrix pour une raison que j'ignore, et d'une manière que j'ignore encore plus. N'ayant pas le moindre don pour la magie arcanique (et mon curriculum le prouve), il est très probable que je ne comprenne même pas le pourquoi du comment de sa rebellion (supposée).
Vous avez besoin de plus de détails ? »

Ludoviro pris quelques nouvelles notes pour lui-même afin de mener des recherches complémentaires.

« Typiquement sargavien... C'est tout à votre honneur que de vous soucier de votre famille, et votre désintérêt pour les affaires du Chéliax jouera certainement en votre faveur.

Pour le reste, nous tuons tous des gens. Notre monde est violent... » ajouta le prêtre en haussant les épaules.

Ludoviro pris en compte les nouveaux éléments hochant la tête de temps à autre.

« Votre position est désormais plus compliquée à toutes... Oui vous êtes sargaviennes, mais vous allez également bénéficier d'une charte signée par votre oncle au nom des prérogatives que lui confère son lien de vassalité avec la Couronne du Chéliax. En tant que demi-baronne, vous représenterez malgré vous des autorités chéliaxiennes et votre mission se fera au nom de votre oncle et de la Couronne. Vous bénéficiez de l'aide d'alliés du Chéliax et pour l'instant c'est votre plus grand réservoir.

Si d'aventures, vous songeriez (par exemple) à profiter de cette occasion pour recréer dans quelques années une Nouvelle Sargavia autonome avec des frontières plus étendues, je vous suggère de considérer finement vos alliances afin que d'aucuns n'aillent pas arguer d'un parjure ou d'une fronde à votre endroit. Sa Majestrix et l’Église vous sauront sans aucun doute gré de faire preuve de plus d'ouverture à l'Empire. »

Cela n'était nullement une menace. Il était clair que Ludoviro n'avait que peu d'intérêt dans l'entreprise familiale d'aller fonder une colonie loin au sud, bien au-delà de l'autre côté de la mer intérieure. Il ne faisait que pointer du doigt une menace probable.

« J'imagine que vos vies de voyages respectives vous permettront de gagner plus d'alliés au fur et à mesure. Mais vous devrez sans doute faire des choix... J'imagine mal des factions trop différentes coopérer de bon aloi sous votre coupe sans vous créer de problème, même si une communauté diversifiée est également riche d'opportunités. »

La conversation se poursuivit après cet étrange épisode "casier judiciaire". Visiblement, il n'y avait rien à craindre. Rien que votre avocat ne puisse expliquer, justifier... Au fur et à mesure de la conversation, les langues se délient un peu plus. Ludoviro établit avec vous la liste des conseillers que vous aurez une fois sur place. Vous ne pourrez plus compter sur votre oncle pour vous épauler au quotidien, ni sur Razelago... Ce qui d'un côté signifiait que vous preniez enfin votre indépendance, de l'autre que vous n'aurez plus accès aux finances et à la logistique de la branche la mieux établie de votre famille, hors celle-ci avait largement contribué à vos pérégrinations ces dernières années.

« Toutefois, je vous recommande de bien identifier les points aveugles dans la gestion de ce domaine familial, car il sera plus facile d'orienter votre production pour satisfaire aux besoins commerciaux de l'archbaronnie, qui risque d'être pendant quelques temps votre principal acheteur. » souligna votre conseiller.

« Il est important d'avoir de loyaux serviteurs et conseiller sur lesquels vous puissiez compter. »

• Votre vieux mentor Amir Aristos, que vous connaissez depuis votre enfance ;
  
• Votre messager infernal, le diablotin consul Calcifère que vous fréquentez depuis longtemps à défaut de pouvoir réellement connaitre ;
  
• La Maralictrice Zara Orcelani chevalière infernale de l'Ordre de la Pique, qui est sur place à se livrer à une première exploration ;
  
• L'ancien militaire et nécromancien, Tealan Ruckler, à condition de pouvoir le recruter ;
  
• Une des membres de la sororité d'Eiseth, qu'il reste à identifier ;
  
• Et une personne encore mystérieuse que votre oncle avait engagé "pour vous apprendre les bases de la gestion d'un domaine", nommée Laura Atteran et dont la famille serait spécialiste de l'élevage de chevaux.

« Le plan de votre oncle m'a surpris... Dois-je confesser... Je savais bien sur qu'il avait une idée en tête en vous convoquant à Longacre... Mais la teneur de son projet m'a surpris... Cela a été suffisant pour limiter mes réflexes pour un temps... » confia Ludoviro.

« La politique d'un domaine ne recouvre pas une liste infinie de domaine... Mais elle est malgré tout suffisamment importante pour avoir besoin d'experts. On mesure l'intelligence aux personnes qui nous entourent. Mon conseil est d'avoir des experts pour vous proposer des solutions ce qui vous laisse le soin de faire votre travail de chef : prendre de bonnes décisions, expliquer et protéger. Le pouvoir ne s’use que si on ne l’utilise pas. »

Le premier domaine était l'agriculture. Ce n'était pas grand chose : cultiver la terre, produisant des récoltes, des troupeaux et du bétail, mais le faire à une échelle suffisante. Il vous reviendrait de prendre par exemple des décisions en matière de construction de fermes ou récolter les aliments... Les conseillers qui pouvaient vous aider dans ce domaine étaient facile à identifier.

« Sans nourriture, vous ne ferez pas grand chose... C'est une source de stabilité...

Si j'en crois ce que m'a été dit... Tealan Ruckler qui s'est reconvertit en fermier, mais qui était un lanceur de sorts auparavant... Ces gens savent gérer les ressources.

Dame Laura Atteran, évidement... La famille Atteran est la plus importante des familles d'élevage de chevaux d'une région du nord de Nidal connue sous le nom de Ranchs Atteran. Ce n'est pas un mauvais choix. »

Society / lore nobility DD14

Le deuxième domaine était celui de la pêche et plus largement de la navigation. D'un point de vue traditionnel, les domaines nobles s'intéressait surtout à cela en matière fluviale... Mais avec votre future façade maritime et l'importance du commerce... Vous devriez avoir besoin de gens dans ce domaine et pas simplement que des pêcheurs...

« Vous aurez besoins de pêcheurs... D'après ce qu'a laissé filtré votre oncle et des informations que vous avez réunies... La tribu locale est principalement peuplée de gens qui vivent sur l'eau... Si vous arrivez à convaincre la personne qui les dirige de se présenter à votre conseil, vous aurez sans doute un conseiller qui connaitra très bien les enjeux locaux de pêche et de navigation. Ce ne sont pas des marins, des pirates, des armateurs au sens où nous l'entendons... Mais c'est un point de départ... »

Society / Craft (tous) DD10

Le troisième domaine était l'art au sens des artisants. C'est à dire de gérer le dévouement de votre domaine aux divertissements, aux œuvres d'art et aux travaux publics tels que les monuments. Un domaine ordinaire en matière d'art pouvait encourager ses artisans à créer des produits de luxe, et s'il était compétent ordonner la création d'une pièce maitresse artistique qui améliorerait la réputation du domaine.

« Après la culture des corps, voici la culture de l'esprit... Ici vous n'avez visiblement aucun conseiller compétent... Vous devriez rechercher une personne dotée des qualités d'un artisan ou un artiste... Le fait que des dames nobles comme vous souteniez les arts dans un contexte aussi "sauvage" vous donnera l'image de "civilisatrices" et profitera de la culture de votre domaine... Vous pouvez aussi soutenir l'art indigène ou mener des recherches à partir de fouilles archéologiques... Un savant peut éventuellement vous donner conseil en cette dernière matière... Mais à moins de trouver un historien... Sinon, il vous reste toujours l'option de rechercher un "marchand" d'art... »

Society DD10


Le folkore avait également une importance. Ici vous n'aviez guère de soutien à part une soeur d'un clergé auquel vous n'adhérez pas. Une grande partie de vos premiers soutiens sont au moins diabolistes. C'est le cas des chevaliers infernaux qui sans forcément vénérer Asmodeus, sont diabolistes. Ce qui n'est sans doute que difficilement compatible avec les traditions coloniales ou indigènes.

La défense était le cinquième domaine, auquel on pouvait ajouter le sixième domaine de la guerre.

« Entre votre mentor, vétéran spécialisé dans les armes d'hast, la maralictrice Zara Orcelani spécialisée dans la cavalerie, la soeur d'Eiseth spécialisée dans le combat à main nues, voire Tealan Ruckler l'ancien mage de guerre... Vous devriez avoir un état major assez compétent pour vous assister sur la partie protection et police de votre activité. Protéger son domaine, c'est une chose conduire des armées c'en est une autre... La défense est une affaire de stabilité du domaine, mais la guerre met à l'épreuve la loyauté. D'autant que si la maralictrice Zara Orcelani possède effectivement une troupe... Cette troupe ne suit pas votre chaine de commandement et ne sera pour vous qu'un soutien (au mieux) et pas votre force principale. Le point positif est que vous n'aurez a priori pas à payer l'entretien d'une troupe de cavalerie lourde... »

L'exploration et la reconnaissance allaient également de pair.
La première permettait principalement d'embaucher des aventuriers pour explorer ce qui se trouvait en dehors du domaine.
L'autre couvrait plusieurs disciplines allant de la chasse à la reconnaissance.
Ici les chevaliers infernaux étaient essentiels.

« Ces domaines représentent la moitié du champ d'actions d'un domaine noble. »

Ludoviro marqua une petite pause avant que la conversation n'enchaine sur les domaines restants.

« Vous devez considérez la diplomatie pour conclure des accords avec d'autres entités politiques.
Le civisme ;
L'éducation ;
La magie de toute sorte ;
L'industrie ;
L'ingénierie ;
Le commerce ;
Et enfin l'intrigue pour vous protéger des complots adverses ou ourdir les vôtres. »

Résumé des compétences d'un domaine

Selon vos échanges avec Ludoviro, un domaine noble peut agir dans les domaines suivants. Je n'indique que les noms que vous connaissez.

Agriculture (stabilité)
Conseillers: Tealan Ruckler (à confirmer), Laura Atteran

Arts (culture)
Conseillers: aucun

Civisme (loyauté)
Conseillers: aucun

Commerce (économie)
Conseillers: aucun

Défense (stabilité)
Conseillers: Amir , Laura Atteran, maralictrice Zara Orcelani

Diplomatie (loyauté)
Conseillers: Laura Atteran

Éducation (culture)
Conseillers: aucun

Exploration (économie)
Conseillers: maralictrice Zara Orcelani

Folklore (culture)
Conseillers: Amir

Guerre (loyauté)
Conseillers: Amir, Tealan Ruckler (à confirmer), maralictrice Zara Orcelani

Industrie (économie)
Conseillers: Laura Atteran

Ingénierie (stabilité)
Conseillers: aucun

Intrigue (loyauté)
Conseillers: aucun

Magie (culture)
Conseillers: Tealan Ruckler (à confirmer)

Navigation (économie)
Conseillers: aucun

Reconnaissance (stabilité)
Conseillers: maralictrice Zara Orcelani

Vos principales pistes pour le moment de recrutement sont : les indigènes, Baie-Sanglante et une soeur d'Eiseth et éventuellement demander à Calcifère.

« Dans l'ensemble de ces domaines, je vous recommande de trouver des gens pour vous aider. »

La discussion avec votre avocat se termine sur ces conseils sur votre entourage et la construction de votre maisonnée. Vous avez également su commencer à constituer un entourage de jeunes, pages ou écuyer, pour commencer à former votre propre maisonnée ainsi que vos gens d'armes, voire des chevaliers. Ce que Ludoviro félicita avant de prendre congé.

Cette première nuit à Sénara se poursuit avec le duel

---

Le lendemain

Toulon Vidoc occupe une des parties les moins endommagées du haut district, dans une auberge. C'est là que vous vous rendez en compagnie de Ludoviro. Lorsque vous entrez l'auberge est entièrement vide excepté l'aubergiste et Toulon Vidoc. L'aubergiste vous salue froidement et s'en va.

Toulon Vidoc porte une simple tenue noble. Il ne porte pas son armure. Il ne se lève pas quand vous entrez, mais vous invite à le rejoindre à la grande table. Il y a suffisamment de chaises pour tout le monde.

« Mesdames Daugustana-Fex... Je suis ravi que vous ayez trouvé un peu de temps pour que nous échangions. C'est un plaisir de vous rencontrer. Je suis le licteur Toulon Vidoc. Veuillez prendre place que nous commencions. » dit-il d'une voix aimable.

« Évêque noir Ludoviro Scarpo, inquisiteur en chef du Synode du Contrat. J'interviens dans cette affaire comme avocat. »

« Monseigneur Scarpo, quelle joie de vous revoir. Mesdames, bravo pour votre sagacité. Vous ne sauriez faire un meilleur choix d'avocat... Pour le cas où vous en auriez besoin... » dit-il avec un sourire un coin.

« Licteur Vidoc, si j'apprécie vos compliments, il va de soit que je suis avant tout ici afin de veiller au respect des droits des Dames Daugustana-Fex. Le procès qui concerne leur oncle est un procès royal. Dans ces conditions, n'importe qui devrait opter pour un conseil, ainsi que vous le recommandiez dans votre missive. »

« Certes, Monseigneur Scarpo. S'il vous agrée Mesdames, je n'aimerais pas passer plus de temps que de raison ici et gâcher votre précieux temps. »

Modifié par un utilisateur lundi 11 mars 2024 03:13:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ludoviro était de bon conseil, même si elle demeurait méfiante à l'écart de l'évêque, Béatrix était forcée de le reconnaître. Certaines de ses suggestions portait sur des points qu'elle n'avait elle-même jamais considéré.

Elle hocha la tête, enchaînant sur les paroles de Bleidd.
« Entièrement d'accord, je pense que personne ne sera contre le fait que nous allons devoir nous attacher à fonctionner indépendamment avant tout.

Et que quoi que nous fassions, nous ne pouvons pas gouverner seule. »

La bagarreuse retrouva un instant son silence, pensive; tout en rassemblant les souvenirs qu'elle pouvait avoir sur le fonctionnement de la région et les noms mentionnés par Ludoviro.
« Hum...je pense que Laura Atteran est un bon pari. Rien n'empêche de l'employer en duo avec Ruckler si nous arrivons à recruter ce dernier, mais je pense que nous avons tout à gagner à travailler avec quelqu'un dont la famille a réussi à rester hors des griffes de la Cour des Ombres. Je veux dire...c'est pas un mince exploit, quand même. Sans parler de ses contacts, qui sait? »

Sur la question de la navigation, Béatrix rejoignait Bleidd.
« Franchement, en dehors de la navigation fluviale, on a tout intérêt à trouver un capitaine-libre qui cherche un contrat de moyen terme, le temps qu'il forme au moins un ou deux équipages compétents et des officiers.
A moins que les locaux n'aient une tradition navale, mais j'avais l'impression que c'était plutôt Senghor qui était le théâtre de ce genre de choses.

Pour ce qui est du reste...je pense que du point de vue militaire nous n'aurons pas trop de difficulté à faire le tri, après tout trois d'entre nous ont une formation dans ce domaine...Ou au moins de l'expérience. Pour le reste, ça mérite réflexion, mais je pense pouvoir au moins avoir un avis éclairé en ce qui concerne l'exploration et la reconnaissance... »

Béatrix sourit.
« Ce sera même pas une première pour moi, organiser une expédition dans la région. »



Pour l'entrevue avec le licteur Vidoc, Béatrix avait troqué sa tenue de voyage contre l'élégante tenue de cours offerte par leur oncle. Elle sacrifiait à la solennité, mais seulement en partie. Si le pantalon noir était impeccable, de même que les épaulettes sur sa veste noire aux accents or et rouge, elle portait cette dernière ouverte sur une simple chemise de lin, s'assurant que ses récentes sutures ne risquaient pas de la tâcher à travers le bandage.

Elle salua le licteur poliment, une paume sur le coeur à la manière de Kelesh.
« Mes respects, Licteur Vidoc. Béatrix Daugustana-Fex...je me dois d'admettre ma curiosité quand au motif de cette rencontre. Que pouvons nous faire pour vous? »

unua continua d'écouter attentivement les paroles des uns et des autres. Elle était satisfaite que l'avocat qu'elle avait réussi à inviter leur soit si utile. Il avait au moins le mérite d'expliciter les choses plus clairement, et en particulier de mettre en lumière les jeux politiques des uns et des autres. Un point toutefois attira son attention, sur une éventuelle défection pour quitter le Chéliax Impérial pour une aventure plus en "indépendance". Quand bien même elle n'était pas exactement une férue de l'Impératrix et de son Infernal gouvernement, il valait mieux arrondir les angles sur ce point-là.
« Si je peux me permettre mes sœurs et Ludoviro, certes nous sommes nées sargaviennes, mais notre nation d'adoption est le Chéliax Impérial. C'est lui, par l'intermédiaire de notre oncle, qui nous a donné une formation (quoique un peu à son corps défendant pour certaines), et je ne vois pas un chemin qui nous mènerait à rejeter le Chéliax, même à long terme. Notre charte est soutenu par un Archibaron du Chéliax, notre famille et notre héritage est chélaxien (qu'on le veuille ou non), et une fraction importante de nos premiers "colons" seront du Chéliax. Notre succès, qu'on apprécie cela ou pas, passe par et pour le Chéliax. C'est du moins mon point de vue, pragmatique, sur la question. Je voulais réitérer ce point, important de mon point de vue, hors de tout sentiment ou ressentiment. »

Elle écouta ensuite la longue liste des domaines dont il faudra s'occuper, ou du moins déléguer à un responsable pour avoir un domaine qui ne périclite pas trop. Elle ne réagit que quand elle avait quelque chose d'important à dire, essayant de ne pas être noyée sous la masse d'informations et de choix possibles et à faire.
« En ce qui concerne le choix de la pêche, ou des pirates. Je pense que nous ne pourrons pas nous en sortir sans utiliser la population locale au mieux. Du point de vue stratégique, nous serons une tête de pont dans un lieu géographique hostile et entouré de forces qui nous voudront du mal. Si nous ne parvenons pas à gagner la confiance de la population locale, en s'appuyant de manière symbiotique sur ses forces et ses désirs, alors je ne donne pas cher de notre peau dans un futur proche.
C'est pourquoi je pense, sincèrement et pragmatiquement, que nous devrions nous reposer sur leurs pêcheurs plutôt que sur des "armateurs" étrangers qui seront à raison vus comme des prémisses d'invasion, si d'aventures nous réussissions à les convaincre que ce n'est pas notre but premier avec notre arrivée. De manière générale, je préconise pour mes sœurs et nos futurs officiers une approche pacifique, autant que possible, avec les tribus humanoïdes locales : je persiste à penser que nous ne pourrons réussir dans cette entreprise si nous devenons antagonistes des populations locales (si bien sûr elles ne sont pas trop agressives de prime abord)

En ce qui concerne l'art, je suis également plutôt doué en artisanat, déjà capable d'effectuer des enchantements mineurs ou des potions magiques simples. Je suis persuadée que nous saurons trouver un moyen de produire des choses intéressantes pour le commerce triangulaire Chéliax / Senghor et notre colonie. Je pourrais peut-être contacter quelqu'un dans la ville que j'ai quitté : en utilisant les bons ressorts, le désir de l'inconnu est une puissante motivation... Je vais voir si Calcifère peut envoyer un message. Qui ne tente rien...

Quant au folklore, je ne peux qu'être d'accord. Sinon, ça n'est peut-être pas évident vu que je ne suis pas particulièrement dévote, mais mes prières vont tout d'abord à la Reine de la Nuit Arad Lili. Le prosélytisme des sœurs m'ennuie, mais leur foi résonne profondément dans ma propre dévotion... »

Aunua nota la liste des domaines dont il faudrait soit s'occuper soit trouver un responsable. Cela faisait du monde, rien qu'en dirigeants. Elle se demandait si la population de leur petite entreprise serait suffisante pour soutenir tout ça. Sans doute pas au début, et il faudra se concentrer sur les tâches essentielles à la survie, puis petit à petit dégager les domaines plus mineurs... Elle espérait par ailleurs que le voyage serait une opportunité pour affiner les profils qu'elle tient des autres personnes les accompagnant et pouvoir discerner lesquels seraient de bons dirigeants et/ou suffisamment fidèles... Elle espérait en particulier étudier plus avant leur lot d'écuyers et de pages...



Aunua s'était apprêtée comme il le fallait pour la rencontre avec le Licteur. Elle soupçonnait fortement le chevalier infernal d'être au-dessus de tentative de séduction, mais se faire jolie faisait partie des rituels de la noblesse, chélaxienne ou pas. Ainsi elle avait mise la tenue donnée par leur oncle. Elle s'était parfumée et avait révisé ses classiques sur l'étiquette chélaxienne. Elle dit la révérence devant le Licteur, avant de s'assoir comme invitée.

« Enchantée Licteur Vidoc. Aunua Daugustana-Fex. Merci également pour votre invitation et vos mots cordiaux. Nous avons simplement suivi vos conseils et avons invité Monseigneur Scarpo qui a gracieusement accepté de nous représenter ici, histoire d'éviter tout malentendu. Votre temps est également très précieux, et nous serons ravies de ne pas gâcher le votre... »
Aunua laissa l'initiative de la discussion au Licteur, ne voulant pas dire une chose de trop qui pourrait leur être reprochée.