Pendant la matinée, les observateurs ne purent rien voir de nouveau ; leurs observations de la veille furent toutefois confirmée : il y avait bien trois tours principales avec, à leur sommet, un garde qui surveillait les environs. De temps en temps, à intervalles irréguliers, les gardes étaient relevés par d'autres. Par contre, un événement se produisit au début de l'après-midi.

C'est Aelaendlara qui, la première, entendit le bruit des roues. Elle attira l'attention des autres observateurs vers la direction d'où le bruit provenait. C'était un véritable petit convoi qui s'acheminait en direction du fortin : trois charrettes remplies de caisses, de tonneaux et d'autres containers, chacune poussée par deux chevaux et conduite par deux hommes. Le convoi s'acheminait le long du sentier qui menait vers le fortin, descendant d'abord vers la petite vallée qui bordait le colline au sommet de laquelle se dressait la place-forte du Seigneur-Cerf puis remontant ensuite le chemin vers le portail.

Le garde au sommet de la tour nord-est aperçut le convoi et cria quelque chose à destination des autres occupants du fortin. Le convoi s'approcha des portes portes fermées puis s'immobilisa.Un des conducteurs du premier wagon descendit et s'approcha du portail pour échanger quelques paroles — les observateurs étaient trop loin pour les entendre.

Évan ne se contentait pas de surveiller l'homme qui s'était approché des portes ; il observa aussi les autres wagons. C'est comme cela qu'il vit l'un des conducteurs du second wagon descendre lui aussi et quitter le sentier pour se diriger vers le bas-côté. Visiblement, l'homme se préparait à uriner dans l'herbe. Il se rhabilla rapidement et fit un pas en arrière quand une flèche décochée depuis le sommet de la tour vint se planter juste devant lui. Surpris, le conducteur tourna la tête vers le garde au sommet de la tour et hurla « Qu'est-ce qu'il vous prend, bordel ? » La sentinelle, au sommet de la tour, rangea son arc et se plaça ses mains autour de sa bouche pour se faire entendre de l'homme : « Faut pas s'éloigner du sentier ! C'est dangereux ! » Le conducteur leva les mains de rage mais ne répondit pas. Il s'approcha du charriot et fit ce qu'il devait faire à cet endroit-là, sur le sentier.

Quelques minutes plus tard, l'homme qui s'était avancé près des portes revint vers le charriot et le portail s'ouvrit, dévoilant un morceau du bâtiment central du fortin. Les observateurs purent se rendre compte qu'une grande partie du toit de celui-ci était tombé ; clairement, le fortin était en mauvais état. Le convoi s'engouffra dans le fortin et disparut lorsque les portes se refermèrent.

« Si nous en avions le temps, nous pourrions tenter de nous faire passer pour des marchands ou encore rentrer cachés dans des charriots... » fit remarquer La Gerboise quand il fut de retour de sa surveillance.

« Ce qui me chagrine c'est qu'une des sentinelles a alerté le marchand. Seul le sentier serait sûr, les abords dangereux. Pourtant, je ne crois pas avoir détecté de pièges autour du fortin. De quoi fallait-il se méfier alors ? Gaëlan tu peux nous dire s'il faut une grande magie pour protéger un fort si grand que çà par un quelconque sort ?  ». Le halfelin était inquiet, quelque chose leur échappait et pour une fois il n'avait pas envie de se précipiter.

Le magicien expliqua longuement à ses amis le fonctionnement du sortilège qu'il se proposait d'utiliser. Il espéra qu'ils aient bien compris toutes les implications techniques. Il est vrai qu'il avait une fâcheuse tendance à se perdre en digression parfois inutilement lourde et sans rapport.

«  NON ! » s'emporta le demi-orc, «  Il est absolument HORS DE QUESTION que nous attaquions une caravane de MARCHAND ! Erwanez, expliquez-lui... Erastil est aussi le gardien des routes et du commerce, dites-lui que ce n'est PAS envisageable !!!!!! »

Gaëlan esseya de retenir le guerrier par la manche.

«  Ces gens sont des commerçants ambulants. Ils ne se mêlent pas de politique, ils font juste leur travail, commercer. Si les "brigands " ont de l'or, certes c'est amoral, mais ça ne les concerne pas vraiment, ils cherchent juste à survivre en faisant leur travail.
Cependant, nous avons avec nous une prêtresse du Saint-Patron des marchands. Si nous nous montrons diplomate, nous pourrons peut-être obtenir avec de la négociation et de la négoce tout court, ce que tu t'apprêtes à prendre par la force à ses pauvres gens.  »

Erwanez abasourdie par le ton que prenait la conversation parla à voix basse, espérant que ses compagnons suivraient son exemple, « Ecoutez, nous sommes à peine à quelques centaines de mètres de l'objectif que nous nous sommes fixés depuis le début, alors un peu de calme s'il vous plaît. », elle s'arrêta quelques instants pour chercher ses mots avant de reprendre, « Certes Erastil protège les marchands qui permettent à des communautés isolées de pouvoir survivre ou de s'approvisionner de denrées qu'ils ne peuvent pas trouver par eux-mêmes. Cependant dans ce cas précis, ce n'est absolument pas le cas. nous ne savons rien de ces marchands. Peut-être sont-ils honnêtes et ne savent pas pour qui ils travaillent, j'en doute mais je ne peux pas être sûre de moi à ce sujet ? Peut-être sont-ils des gens malhonnêtes qui n'ont aucun scrupule à ravitailler des brigands qui terrorisent une région ? Cependant une chose est sûre, si nous les interceptons cela doit se faire loin d'ici et dans le calme. Nous les questionnerons, mais en aucun cas nous devrons les maltraiter. Et s'il s'avère qu'effectivement ce sont des gens malhonnêtes, il faudra prendre le temps de les accompagner chez Oleg, ce qui remettra à plus tard notre attaque du fortin. »

La prêtresse d'Erastil laissa passé quelques instants avant de reprendre, « Maintenant, avant d'agir impulsivement, réfléchissons un peu. Il est vrai qu'un des brigands a dit qu'il ne fallait pas s'éloigner du chemin. Mais est-ce vraiment le cas ou a-t-il seulement voulu menacer un des marchands qui arrivait ? N'oubliez pas que nous avons à faire à des voleurs prêts à tuer. De toute manière, nous voilà prévenu maintenant, à nous de faire attention et je fais confiance à Evan si des pièges sont posés autour du fortin. Il reste le problème des marchands et je suis de l'avis d'Andreï, même s'ils ne savent pas grand-chose, il serait vraiment stupide de ne pas les questionner sur ce qu'ils savent. »

Modifié par un utilisateur lundi 9 mai 2011 22:02:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je suis d'accord avec ce que viens de dire Miles. Essayons de voir si nous pouvons remonter les traces des chariots jusqu'à un endroit où nous pourrons facilement les arrêter. Qu'en pensez-vous ? », termina Erwanez en regardant ses compagnons.

Modifié par un utilisateur mercredi 11 mai 2011 22:36:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Aelaendlara poussa un soupir. « Si vous tenez tant que ça intercepter cette caravane, au moins faisons le dans les règles.

A 90 kilomètres au sud du comptoir d'Oleg, nous sommes chargés de réprimer le banditisme et les comportements contraires à la loi par autorité accordé par le bureau du régent du trône d'écailles draconiques, la punition pour ceux qui ne se repente pas étant l’exécution par lame ou par corde. Il est donc de notre devoir d'informer les occupants de cette caravane qu'ils ont été surpris à sortir d'un fortin occupé par des brigands notoires et que la seule façon pour eux d'obtenir notre clémence est de se repentir et nous raconter tout ce qu'ils savent du fortin. Nous pourrons alors confier les prisonniers à la garde de Miles le temps d'investir le fortin, de cette façon il ne pourront donner l'alerte. Mais il reste encore à établir s'il sont complice en connaissance de cause ou s'il ne font que livrer une commande dans un endroit éloigné sans avoir idée de ceux à qui ils livrent.

Mais en attendant, je suggère que nous attendions de nous être un peu éloigner du fortin avant de remonter à cheval. Il n'est pas utile d'avertir les occupants du fortin de notre présence... »

Le chemin qui gravissait la colline sur laquelle se dressait le fortin du Seigneur-Cerf se prolongeait sur quelques centaines de mètres vers le nord. Visiblement, il s'agissait d'un lieu de passage qui datait d'avant l'arrivée du chef des bandits dans cet endroit ; ce passage avait peut-être même été installé à l'époque des anciens habitants du fortin aujourd'hui en ruine. Ce n'était guère plus qu'un sentier de terre battue, un passage plus ou moins dégagé dans les bosquets : il n'y avait ni pavement ni marqueur sur le bord du chemin. En fait, ceux qui étaient venus rendre visite au fortin auraient très bien pu repartir par un tout autre chemin. Malgré tout, il y avait une chance pour qu'ils ne connaissent pas si bien que cela les lieux (la réaction du guetteur voyant le conducteur de chariot qui voulait s'éloigner le laissait penser en tout cas). Et, dans cette éventualité, ils préféreraient sans doute se cantonner à des sentiers plus ou moins marqués pour éviter de se perdre.

Les explorateurs s'étaient donc éloignés du fortin en suivant le chemin. Pour plus de sécurité, ils avaient choisi un endroit où le sentier traversait une sorte de petit bois à plusieurs centaines du fortin. L'endroit n'était pas visible depuis la place-forte. Milès, quant à lui, était resté au poste d'observation avec pour consigne d'imiter le cri d'un faucon dès que les visiteurs s'apprêteraient à quitter la place-forte.

Ils n'avaient aucun moyen de savoir quand (ni même si !) les visiteurs allaient repartir ; ils devaient donc préparer leur embuscade le plus rapidement possible.

Voir la battlemap.

Allister ne pensait pas qu'abattre un arbre ou utiliser un tronc tombé serait nécessaire. Il suffisait qu'avec Anndreï ils fassent signe à la charrette en se mettant au milieu du chemin pour que celle-ci ne soit obligée de s'arrêter. La charte qu'ils possédaient leur assurait le droit de mettre fin aux agissements néfaste des bandits et de tous leurs alliés. Si le marchand en était un, Allister se faisait fort de le savoir sans que la sang ne soit versé.

Qu'il s'agisse de bandits ou non, il devait alors être possible d'en apprendre d'avantage sur l'intérieur du fortin et sur le nombre de ses occupants voire de réquisitionner la charrette pour pénétrer plus discrètement à l'intérieur.