Éphraim fit rouler ses yeux lorsque le shérif shoanti prit la parole et refusa sa proposition d'offrir une tournée. Il se retourna vers Améiko et lui murmura « Eh bien, au moins, si on a besoin d'un balai pour faire le ménage au Dragon Rouillé en fin de soirée, on sait où en trouver un ! »

La bourgmestre reprit ensuite la parole et, immédiatement, le dévot de Desna la trouva beaucoup plus sympathique. Il écouta les commentaires de l'elfe avec attention et observa le plan qu'elle dessina avant de demander « Mais la voie la plus directe pour rencontrer ce "gardien des marais" consiste à prendre la voie des Pêcheurs, c'est ça ? Oh… au fait, c'est qui ce "gardien des marais" ? Et que garde-t-il exactement ? Il reste sur place toute l'année ? »

Il écouta les commentaires de Sandru et se demanda pendant un moment pourquoi les marchands ne plaçaient pas simplement des tissus sur les oreilles des chevaux, pour éviter que le bruit des fusées pyrotechniques ne les effraient ; il ne posa toutefois pas la question ouvertement. « Au fait, il y a un alchimiste ici à Sandpoint ? Quelqu'un qui pourrait peut-être nous indiquer comment des gobelins auraient mis la main sur des effets pyrotechniques ? » Il se tourna vers l'elfe, que la bourgmestre avait présentée comme une experte des gobelins, et demanda sur un ton dubitatif « À moins qu'il s'agisse de créations goblines ? »

C'est Shalélu qui répondit directement aux questions de l'étranger. « On ne sait pas grand chose du Gardien. Il est arrivé du sud un jour il y a environ cinq ans. Il a acheté cette bicoque perdue au milieu des marais à un artiste qui pense encore aujourd'hui l'avoir roulé... Ce que je peux ajouter, c'est que c'est un halfelin et qu'il s'est lui-même autoproclamé Gardien. Son véritablement nom, je ne le connais pas. Pour le reste, je crois qu'il vous faudra le lui demander vous-même, ou vous renseigner dans le village. Peut-être s'est-il confié à quelques pêcheurs ? »

Elle marqua une légère pause que Koya et Sandru mirent à profit pour s'éclipser. Koya se sentait fatiguée et Sandru allait la raccompagner.

Une fois qu'ils furent sortis, Bélor en profita pour prendre la parole et répondre sur le thème des engins pyrotechniques. « En ce qui concerne les fusées, autant que nous avons pu en juger par les divers témoignages que nous avons pu réunir, elles ne sont pas de fabrication gobelines. Mais nous n'avons aucune idée de la manière dont les Lèche-Crapaud se les sont procurées. Ce sera à vous de le découvrir. »

Puis la bourgmestre et le prévôt s'excusèrent de ne pouvoir rester plus longtemps. Shalélu avait toutes les cartes en mains pour répondre à leurs questions, elle en savait autant qu'eux, c'est-à-dire pas grand chose de plus. Ils saluèrent les aventuriers avant de quitter l'établissement, non sans leur rappeler de leur rendre compte de la réussite - ou de l'échec - de la mission qui leur avait été confiée.

C'est Ameiko qui, finalement, répondit à son ami dans un grand sourire. « Et pour accéder à la masure du Gardien, le chemin des pêcheurs est effectivement le meilleur moyen... Ou en tout cas le plus sûr, si on peut parler de sûreté en parlant du marais... Mais au fait, Ephraïm, tu n'avais pas parlé de tournée tout à l'heure ? Laisse tes sous dans ta bourse, c'est moi qui vais vous l'offrir... Ce sera un bon moyen pour faire plus ample connaissance entre vous, non ? »

Modifié par un utilisateur mercredi 2 novembre 2011 21:13:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je me nomme Alatarielle Eldanel. Ne vous fiez pas à mon intervention, je ne suis pas toujours belliqueuse et ceux qui me connaissent apprécient autant ma compagnie que pourrait être celle d'un bienheureux disciple de Desna. » Dit la jeune femme en faisant les quelques pas la séparant de la table de Shalélu et du plan qu'elle gribouillait. « Je suis moi-même disciple de Milani et défend la liberté et la paix. »

L'inquisitrice regarda le plan. Plus que quelques détails requis quand au moyen de progresser rapidement dans le marais pour découvrir l'antre des Lèche-Crapauds, les questions qui venaient à la jeune femme étaient de savoir comment aborder leurs rencontre avec ses créatures, même si elle voyait ces gobelinoïdes comme des êtres nuisibles, elle ne se voyait pas les massacrer jusqu'au dernier.

« Nous allons trouver les Lèche-Crapauds, cela ne fait aucun doute. La question qui se pose c'est ce que nous allons faire une fois que nous serons proche d'eux. Leur confiance accrue vient du fait que l'un d'entre eux est capable de fabriquer des artifices. Il faut leur montrer que toutes leurs attaques auront maintenant un prix. S'ils refusent toutes négociations, il nous faudra détruire leur stock d'explosifs et réclamer la tête de leur artificier et sans doute celle de leur chef.

Est-ce que quelqu'un parle leur langue ? Pensez vous que cela soit possible ou partons nous d'ores et déjà pour les éradiquer du marais de Souchesalée ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 3 novembre 2011 19:44:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je me nomme Akrem. Dans mon clan, loin dans le Storval, mes frères shoantis disent Akrem Loin-des-Lyrune-Quahs.
Je suis comme certains le savent un simple sandipontois, aidant mes parents adoptifs à la ferme.
Je suis également fier d'aider ma ville dans la milice... contre ses immondes gobelins.  »

Le colosse venait de parler pour toute une soirée, pourtant il poursuivit, motivé par l'idée d'exterminer la vermine des marais :

« J'ai hâte d'en découdre. Je suivrai vos indications, quel que soit le chemin, quel que soit le danger, mon briseterre parlera. »

Modifié par un modérateur samedi 5 novembre 2011 11:19:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Shalélu regarda Alatarielle d'un air surpris. « D'après le prévôt, les fusées ne sont pas gobelines... Mais peu importe. L'important c'est que ces créatures ne s'en servent plus et que leur menace soit éradiquée. »

L'elfe revint à son plan et pointa un endroit sur son plan. « C'est ici que l'attaque a eu lieu. Mais je doute que vous y rendre vous apporte quoi que ce soit. La route à cet endroit est entouré de tourbières, et la pluie qui est tombée ces derniers jours aura terminé d'effacer leurs traces. Pour ce qui est du convoi attaqué, nous avons réussi à récupérer les chevaux apeurés un peu plus loin. Bien évidemment sans la cargaison qu'ils tiraient. »

Elle regarda ses interlocuteurs d'un air interrogatif puis ajouta. « Avez-vous d'autres questions ? »

J'ai ajouté le lieu de l'attaque sur le plan de Shalélu.

Éphraïm observa chacun des "courageux volontaires" qui n'avaient pas déserté le Dragon Rouillé, tentant de figer leurs noms et ce qu'ils avaient dit sur eux-mêmes dans sa mémoire, même s'il savait pertinemment bien qu'il ne parviendrait pas à retenir toutes ces informations. Il avait toujours eu du mal avec les noms…

Il saisit la chope qu'Améiko avait gracieusement déposée devant lui et indiqua « C'est un peu dommage que la bourgmestre et que le prévôt Balais n'aient pas été plus précis au sujet de la récompense… » Puis, soulevant sa chope, il ajouta sur un ton plus entraînant « Heureusement pour Sandpoint, ses habitants peuvent compter sur une aubergiste qui, elle, se montre plus généreuse envers ceux qui se portent à leur aide ! » Tout en disant cela, il se tourna vers Améiko et leva sa chope comme pour porter un toast à sa santé.

Il pivota sur son tabouret pour faire face à tous ceux qui s'étaient rassemblés autour de la carte et leva sa chope à nouveau. « Que notre mission soit remplie de succès, par Desna ! » lança-t-il avant d'avaler une gorgée.

Il s'adressa ensuite à Améiko et lui demanda « Au fait, Am', on pourrait se procurer quelques vivres de voyage ici ? Après un tel accueil, ça semble tout à fait normal que nous fassions nos petites emplettes au Dragon Rouillé ! » Ça ferait toujours quelques revenus en plus pour le Dragon Rouillé, se dit-il sans l'exprimer à haute voix.

C'est Ameiko qui répondit cette fois-ci aux interrogations du groupe. « Je serais heureuse de vous fournir de quoi vous restaurer durant votre expédition. Quant à ton bâton, Celaren, il me semble que l'armurière Savah devrait avoir de quoi te faire plaisir. Je crains que si tu ne prennes quelque chose sur la route, tu ne seras pas suffisamment bien armé pour affronter les gobelins. Les marais sont détrempés et aucun morceau de bois trouvé là-bas ne te fourniras ce que tu cherches... Combien de rations voulez-vous que je vous prépare pour demain matin ? »

Shalélu répondit en partie à la question de l'aubergiste. « Eh bien, si l'on en croit la cartographie officielle de la côte et de l'intérieur des terres, la zone occupée par les marais couvre environ 6,5 kilomètres carrés. Je pense qu'une journée complète devrait suffire à les parcourir complètement. En comptant les trajets aller et retour et les possibles dangers que vous aurez à affronter, peut-être qu'une journée supplémentaire sera nécessaire. Je pense que si vous partez demain matin, vous devriez être revenus après-demain dans la journée. Les chemins que nous connaissons, c'est-à-dire une très faible proportion de la zone, ne sont plus entretenus depuis plusieurs années. Même si vous ne vous en écartez pas, vos déplacements risquent d'être rendus difficiles par les arbres tombés et la végétation. » Elle marqua un temps puis ajouta à l'intention de ceux qui allaient tenter de braver les dangers des marais. « Mais bien entendu, c'est à vous de prendre cette décision... »

Modifié par un modérateur samedi 5 novembre 2011 16:03:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Ça me va ! On se retrouve à l'aube aux portes sud de la ville ? » répondit Éphraïm.

Le Varisien était déjà descendu de son tabouret et s'était glissé derrière le comptoir pour y prendre de quoi nettoyer les tables. Après la soirée bondée que le Dragon Rouillé avait connu, il avait besoin d'une petite remise en état et, comme Éphraïm espérait pouvoir dormir là, il allait de soi qu'il allait donner un coup de main à Améiko pour tout remettre en ordre.

« Soit nous partirons demain ! » Dit la jeune femme dans un sourire après s'être enfilé d'un trait ce qui lui restait d'hydromel dans son gobelet. Elle entreprit ensuite de faire comme les autres même si quelques serveuses étaient là pour le faire, il n'aurait pas été convenable de laisser ceux qui allaient être ses nouveaux compagnons faire tout le boulot sans montrer que l'on pouvait compter sur elle. Alatarielle ramassa les gobelets et chopes vides sur les tables à proximité. Mentalement elle passait déjà en revue son équipement pour voir s'il lui manquait quelque chose d'essentiel, une gourde ou une outre peut-être elle avait crevé la dernière en tombant dessus après avoir chut d'un arbre en forêt. Ce jour là elle avait heurté plusieurs branches avant d'être amortie sur un tas de feuilles. Une chute qui aurait put être mortelle sinon mais la disciple de Milani avait toujours eu de la chance.

Elle persistait à penser que tous les gobelins ne méritaient pas la mort et ne se voyait pas en train de collectionner les oreilles en guise de trophée pour aller ensuite quémander une récompense. La jeune femme se dit à ce moment qu'elle ne poursuivrait pas ceux qui s'enfuyaient et qui renonçaient à la violence. Cela suffirait bien à contenter ce prévôt.

Alors que la jeune femme déposait les gobelets, sur le comptoir, elle demanda à Ameiko. Elle ne la connaissait pas personnellement mais ne put s'empêcher de la tutoyer comme le faisait le disciple de Desna qui semblait la côtoyer depuis longtemps. « Il serait bien que nous passions la nuit au Dragon rouillé pour partir à l'aube demain. Est-ce qu'il te reste assez de chambre ? »

Ameiko avait chaudement remercié Ephraïm et ses nouveaux compagnons pour l'aide qu'ils lui avaient apporté dans le rangement de la salle principale. Cela avait permis à le jeune femme de renvoyer ses employés à leurs foyers un peu plus tôt qu'à l'accoutumée. En remerciement, elle avait fourni une place dans la salle commune pour ceux qui avaient besoin d'un espace où dormir.

Le lendemain matin, bien avant l'aube, la propriétaire du Dragon Rouillé s'était levée et avait préparé cinq paquets qui attendirent sur le comptoir l'arrivée de chacun des membres du groupe. Chacun d'entre eux contenait de quoi se sustenter pour deux jours. Lorsque le groupe fut complet et après un bon petit déjeuner, l'heure du départ sonna. Les premiers rayons du soleil peinaient à percer la brume qui s'élevait des ruelles encore humides de Pointesable.

Le village était encore silencieux et les aventuriers ne croisèrent pas âme qui vive jusqu'à leur sortie. Ce n'est qu'une fois arrivés dans les terres arables qu'ils aperçurent les premiers signe de vie. Quelques paysans étaient déjà au travail dans leurs champs, les moissons étaient terminées depuis longtemps, mais la terre devait être préparée pour affronter l'hiver à venir.

Au bout d'une courte marche, le groupe atteignit enfin les abords du marais. Les aventuriers se trouvaient à l'embranchement d'où partait le chemin de terre que l'on appelait la Nouvelle Voie des Pêcheurs. Pas un bruit ne se faisait entendre et à quelques dizaines de mètres devant eux se trouvait l'orée de la forêt qui recouvrait le marais. La fine couche de brume qui recouvrait le chemin et ses alentours ne facilitaient pas la vue au-delà des premiers arbres, et le ciel bas et lourd ne lui permettrait sûrement pas de se lever avant quelques heures.

C'était maintenant aux aventuriers de décider de ce qu'ils feraient. Allaient-ils aller directement jusqu'à la masure du Gardien ou décideraient-ils de s'écarter un peu du chemin pour commencer à explorer plus précisément la périphérie du marais ?

Modifié par un utilisateur lundi 7 novembre 2011 19:23:00(UTC)  | Raison: Non indiquée