Légèrement en retrait, un grand homme barbu d'environ 30 ans adoptait une posture solennelle.
Équipé d'une imposante épée, d'un plastron et de quelques pièces de métal, l'inconnu avait tout l'air
d'un soldat. La fatigue d'un long voyage pouvait se lire sur son visage: un teint pâle, blafard et des
yeux marqués par d'imposantes cernes.

Discrètement, il observait les différentes personnes qui l'entouraient.

J'aurais du prendre le temps de mettre une tenue plus adaptée. Me voilà bien avec tout cet attirail sur le dos.

A l'approche de Kendra Lorrimor, il s'inclina respectueusement.

-Madame,permettez moi de vous présenter mes plus sincères condoléances.

Modifié par un utilisateur dimanche 7 octobre 2012 19:18:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Isolde était arrivée quelque peu en avance au lieu de rendez-vous, se cantonnant jusqu'alors à un rôle d'observatrice. Elle n'avait jamais été un juge perspicace quant à l'esprit humain, mais elle appréciait jauger les réactions de ses semblables face à la mort. Certains, submergés par l'émotion, ne pouvaient que la subir. D'autres au contraire ne se départissaient pas de leur mine habituelle qui, telle une armure contre la fatalité, s'attachait à rendre ce jour aussi commun que possible. La jeune fille avait remarqué que bien souvent les gens étaient tout simplement gênés et se posaient beaucoup de questions : suis-je à ma place ? suis-je assez triste face à cette tragédie ? voudrait-il que je porte son cercueil ? qui sera le prochain ? voudrais-je que ces mines déconfites se joignent à mon convoi funéraire ? que puis-je faire afin de partager ma peine sans trop la communiquer ? Il se trouvait qu'Isolde n'avait aujourd'hui perdu qu'une lointaine connaissance. Elle avait eu l'heur de tomber sur un marginal en mal de sensation au moment opportun. Et maintenant qu'elle découvrait Kendra, Isolde se dit que le Professeur n'avait fait que protéger une fillette qui aurait très bien pu être la sienne. Il l'avait vue perdue dans le tumulte de la vie, son air hagard lui avait rappelé les méandres qu'empruntent bien souvent l'adolescence sur le chemin du développement personnel, et elle était devenue l'espace de quelques jours sa fille qui lui manquait.

Les personnes assistant à la cérémonie s'étaient prêtées aux convenances dictant les paroles idoines, et Isolde ne pensait pas pouvoir y couper. Cependant, elle ne souhaitait pas vraiment partager la peine de ladite Kendra. Chacun sur Golarion avait ses problèmes, alors pourquoi alourdir son propre fardeau ? Elle déplorait le décès du Professeur, mais cela n'allait pas jusqu'à la création d'un sentiment en son for intérieur.

La jeune fille remarqua finalement une figure qu'elle avait jadis bien connue : Gabriel. Elle ne doutait pas de son identité. Cela devait faire près de dix ans qu'ils ne s'étaient vus, mais on ne changeait pas ce regard idéaliste et conquérant. Elle ne détourna pas ses yeux lorsqu'ils croisèrent les siens, mais ne fit non plus aucun mouvement vers lui. On verra ça plus tard.... Au contraire, elle s'avança vers la fille du Professeur. Isolde arborait une longue robe vaporeuse anthracite. Celle-ci accentuait sa silhouette élancée, soulignant ses formes proportionnées avec élégance. S’il n’y avait eu que sa tignasse brune hirsute, composée de touffes de cheveux nouées en leur extrémité par de petites ficelles, on aurait pu la considérer comme une sauvageonne, mais la finesse des traits de son visage, l’élégance de son port et sa démarche fière étaient là pour démentir cette impression. Seuls quelques bijoux ornaient sa « parure » : un ouroboros en fer ceignant son front et trois minuscules perles entre son menton et sa lèvre inférieure. Elle posa son regard, bleu comme un ciel assombri par la tempête promise, sur Kendra : « J'étais peut-être une jeune fille bien naïve lorsque j'ai rencontré votre père, mais j'ai toujours cru que c'était un esprit immortel ou une force inexorable qui se rappelait à vous afin de guider votre vie. Force est de constater que je me suis trompée. Néanmoins, je ne suis pas sûr que ce soit pour vous un réconfort,  »ajouta-telle avec un petit sourire irrépressible. Posant un doigt sur ses lèvres afin de légèrement dissimuler cet effet, Isolde ploya quelque peu le genou dans une révérence exagérée : « Je vous présente mes plus sincères condoléances, mademoiselle Lorrimor ». La jeune fille venait d'imiter, avec subtilité et parcimonie, le timbre et l'intonation du prêtre de Pharasma.

Elle retourna ensuite à sa place sans mot dire, les mains jointes et les bras tendus. Elle ne comptait pas charrier le cercueil, car elle ne pensait pas que le Professeur avait pensé à elle lorsqu'il avait demandé que ses "amis" portent sa prison de bois. Il reste cependant deux questions sans réponse : notre pacte va-t-il être mentionné dans le testament ? et que vient faire Gabriel ici ? Vient-il pour moi, pensant comme tous ces autres crétins que j'ai mis l'orphelinat à sac ?

Ceux qui portent le cercueil, à savoir Gabriel, Kaya, Ethus et Torbin (je suppose pour ce dernier), vous utilisez vos deux mains

Zorkar, l'homme à la moustache morse, rejoignit la dernière place vacante pour porter la dépouille en silence.

Le tonnerre grondait au loin, et déjà les lourds nuages noirs commençaient à verser eux aussi leurs larmes. La petite bruine se transforma rapidement en averse, détrempant le chemin boueux. La procession se promettait d'être plus compliquées que prévue.

« Encore une fois, je vous... remercie, chacun d'entre... vous sanglot etouffé Mon père m'a parlé de vous récemment, avant son... Nouvelle crise de larme »

Le vieil homme qui s'était présenté comme Vashian Heartmount s'avança et passa son bras autour des épaules de Kendra, lui tapotant le dos pour la réconforter. Puis lui remonta la capuche de sa cape sur la tête.

« Allons Kendra, nous avons encore du chemin à faire. Comme le veut la tradition, vous prendrez la tête du cortège, suivi des porteurs. Les autres marcheront à pas mesurés derrière. »


Ayant repris sa contenance, Kendra prit la tête du cortège funèbre dans le silence le plus total.



L'ensemble du groupe marchait en silence le long des allées du cimetière. Seul les bruits de sucions des bottes dans la boues et des gouttes s'écrasant au sol brisait le silence de cette fin de matinée. Vous avez parcouru que la moitié du chemin, quand une vingtaine de villageois à l'air mécontents vous bloque le chemin. Tous avait en main un instrument, ici une faucilles, là un râteaux, entres fourches et houes ou encore marteaux. Lorsque le cortège arrive à une quinzaine de mètre du rassemblement, l'un des hommes s'avança et prit la parole en fixant Kendra.


« C'bon, C’t'assez loin. On a parlé et on veut pas qu’Lorrimor soit enterré dans les landes du R'pos. V'pouvez l'mener en amont ou dans l'bois pour l'ens'velir là-bas s'vous v'lez, mais not' sol est trop bien pour lui ! »

Kendra, tout d’abord choquée par les propos de l’homme, passa de la tristesse à la colère en quelques secondes.

« De quoi parles-tu ? Elle se met a crier J'ai tout organiser avec le père Grimburrow. Il nous attend ! La tombe a déjà été... »

« Tu n'comprends pas, femme ! On n'veut pas d'un nécromant enterré au même endroit qu'nos parents. J'te conseille de partir tant qu't'l'peux. L'gens sont plutôt nerveux ) c'sujet en c'moment. »

« Un nécromancien ? Est-ce que vous êtes ignares à ce point ? »

Le ton est en train de monter, et déjà, vous pouvez voir les paysans resserrer leurs mains sur leurs manches.

Les voix de Kendra et de l’homme devinrent très vite menaçantes. Que faîtes vous ? Je vous laisse 24h pour vous décider

Modifié par un utilisateur vendredi 5 octobre 2012 08:31:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Desolé Sestsu mais je ne suis pas de ceux qui porte le cercueil. Mon personnage aurait trouvé malvenu de prendre cette place alors qu'il n'éprouve rien pour ce pauvre Professeur


La pluie, le tonnerre ... aussi, surprenant que cela puisse paraitre, Torbin adorait ce genre d’intempéries . Cela lui donnait un sentiment de calme, de sécurité. L'aire un peux absent il suivait le cortège. Il ne remarqua pas tout de suite la petite troupe qui se dirigeaient vers eux. Lorsqu’il s'aperçut qu'ils s'agissaient de paysans tous armés, il se rapprocha de Kendra et des autres. Aux aguets, il écoutait la conversation entre les deux parties. Quand le ton se mit à monter il s'avança au côté la de fille du professeur. Il voulut intervenir mais la jeune femme à la chevelure hirsute le devança. Fortement agacé par ces propos, il lui lança un regard teinté de mépris et s'adressa sèchement à elle.

"Vous permettez?"

Sans attendre la réponse, le chevalier vint se placer devant les paysans et s'inclina respectueusement.

Bonjour, Messieurs. Je me présente: Sir Torbin Val d'Hérons paladin d'Iomédae. Vous êtes visiblement contrariés et je dois admettre que l'objet de votre mécontentement m'échappe. Nous pouvons en discuter, mais, je vous en conjure, baissez vos armes. "

Modifié par un utilisateur vendredi 5 octobre 2012 03:03:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Petros, un nécromancien ?

Kaya n'était pas bien familier avec la magie, et encore moins avec la nécromancie. Elle n'avait pas de crainte particulière à ce sujet, et dans la grande ville individualiste où elle avait grandit, nécromancie rimait bien plus avec prolongation artificielle et égoïste de la vie qu'avec tout autre menace.

Kaya était impressionnée par la fougue de cette jeune humaine habillée en gris, mais elle doutait que cette assemblée puisse être effrayée par quoique ce soit. Quant aux deux chevaliers en armure, ils étaient peu convaincants, même à ses yeux.

Kaya scrute toutefois les réactions de ces paysans en arme :



Kaya tente une question naïve, si rien ni personne ne semble calmer les villageois, de sa voix mal assurée :

«  Mais si cet homme est mort, c'est bien qu'il a échoué dans sa tâche, non ? Alors quel danger pourrait-il représenter ? »

(diplomatie)

Ce faisant, Kaya observe le cimetière dans la pluie et l'orage, à la recherche d'un objet plus dangereux que ses mains si jamais la situation venait à tourner à l'aigre.

(perception)

Modifié par un utilisateur vendredi 5 octobre 2012 09:35:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Isolde avait regardé, bouche bée, les interventions pathétiques de Torbin, Ethus et de la naine. Ridicules... s'ils se contentaient de le paraître dans leur coin, cela m'irait, mais les voir tour à tour balancer quelques mots insipides et ineptes à l'attention des pécores alors qu'ils sont sur le point de rendre les armes, ça m'échappe. Et cette créature repoussante qui doit tendre les bras afin de soulever le cercueil, immonde. Elle réussit à reprendre ses esprits et se tourna vers Kendra, l'air consternée.

Elle accueillit le départ des villageois avec un large sourire, gratifia Kendra d'un hochement de tête suite à ses quelques mots, puis se replaça à l'arrière du cortège, non sans avoir administré des regards chargés de mépris à l'attention de ceux qui avaient osé parler après son intervention.

Modifié par un utilisateur vendredi 5 octobre 2012 16:27:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cet épisode n'avait pas du tout plus à Gabriel, qui avait observé la scène d'un air consterné : accuser le vieux Professeur d'être un nécromant, cela n'avait aucun sens, lui qui avait toujours cherché à comprendre comment détruire les morts-vivants. C'est en tout cas ce qui était apparu au jeune paladin lors de leurs échanges.

Comment ces paysans avaient-ils osé perturber la procession ? Ils n'avaient aucun respect pour la tristesse de la jeune Kendra.

Un autre détail lui avait sauté aux yeux, lors de l'intervention de la jeune fille au cheveux noirs, qu'il avait enfin reconnu : Mais bien sûr, comment ai-je pu ne pas la reconnaître ? Isolde !!!! Je n'aurais jamais pu oublier sa verve et son ton moqueur quand elle s'adresse à des individus qu'elle méprise. Mais que fait-elle ici ? Et quelle est cette tenue ? on dirait une adepte des sciences occultes... Il faut absolument que je tire cela au clair. Mais ce n'est pas le moment, j'irai lui parler après la cérémonie

Finalement ils nous laissent finir la cérémonie tranquillement. Je nous voyais déjà sortir les armes.
Comment peut-on avoir si peux de respects pour un mort. Même s’il y a des soupçons que ce dernier est un nécromant. Ceux que j’ai peinent à croire. Lui qui m’a donné la motivation, qui m’a fait comprendre ma foi en Pharasma et surtout qui a usé de son influence pour me permettre de rejoindre un groupe expéditionnaire qui devait gérer un mouvement de Morts-Vivants dans le nord du pays. Mais bon j’aurais le temps d’y réfléchir plus tard. Préparons l’entré du professeur dans sa dernière demeure.


Puis Ethus se décida à prendre la parole sans prendre plus attention au regard de la jeune femme au cheveux noir.

« Sachez que dans cette région, il est de coutume de présenter le défunt aux autres résidents du cimetière. Mlle Lorrimor, seriez vous prête à le faire, vous êtes la personne qui connaissez le mieux votre père ? »

La pluie tombant sur Ravengro en cette journée plaquait les vêtements d'Isolde contre son corps. La jeune fille appréciait néanmoins cette sensation ainsi que le vacarme produit par l'écrasement des gouttes sur le sol meuble. Cela favorisait, de son point de vue, l'introspection. Et il était de bon ton d'en profiter après l'intervention des pécores. Cependant, voilà qu'un autre homme, à la mine patibulaire, venait perturber la progression du cortège. Isolde, comme par réflexe, émit quelques mots audibles seulement par les personnes autour d'elle : « Mais qui est ce vieil emmerdeur encore ? » Sachant pertinemment que les bien-pensant portant le cercueil se feraient une joie de répondre au vieux débris leur faisant face, la jeune fille ne prit pas la peine d'émettre le moindre son à son intention. En fait, elle ne lui jeta même pas un regard, préférant observer le ciel.

Modifié par un utilisateur samedi 6 octobre 2012 19:28:57(UTC)  | Raison: Non indiquée