« Nous n'avons apporté que les rations pour deux jour, je pense qu'il faut retourner au comptoir comme prévu. »

Andreï avait apprécié, ces deux jours d'exploration même si pour l'instant, il n'avait rencontré rien de remarquable. Mais ce dire que toute ces terres allaient bientôt appartenir aux seigneurs-épéistes et cela grâce à lui, le laissait avec une certaine fierté.

« Nous avions décidé d'une chose, je pense qu'il faut s'en tenir à cela. » En disant cela il regardait l'horizon.

En arrivant, Erwanez était heureuse pour Oleg et son épouse. Après le combat avec les brigands, le comptoir allait peut être connaître des moments de calme et de paix ?

L'homme, qui n'était visiblement pas un officiel de Restov mais plutôt un mercenaire engagé par la ville pour prendre le commandement du petit groupe de gardes envoyés sur place observa les nouveaux-venus. C'est Oleg qui le présenta. « Voici Kesten Haress, il est arrivé hier après-midi, quelques heures après votre départ, avec trois gardes » — Oleg désigna du menton les deux hommes qui montaient la garde sur le mur et le troisième qui était occupé à nettoyer sa lame près du feu — « pour protéger le comptoir. »

Il se tourna vers l'homme en question et ajouta « Je lui expliquais justement qu'ils étaient arrivés un jour trop tard et que vous aviez réglé notre problème de bandit. Mais leur protection est la bienvenue, au cas où les bandits voudraient revenir. On les attend de pied ferme ! »

Le nom "Haress" disait quelque chose à Erwanez. C'était le nom d'une famille noble, et elle se souvenait d'avoir entendu parler de Kesten Haress auparavant. Ce nom lui évoquait une histoire de noblion (bien éloigné du centre de la famille Haress) qui aurait eu une aventure avec une tisserande, ce que son père aurait vu d'un très mauvais oeil. Le père aurait ensuite déshérité et chassé Kesten, qui serait venu se réfugier à Restov et gagner sa vie en tant que mercenaire. Cela semblait coller ; il pouvait s'agir du même homme.

Les gardes avaient installé deux tentes à l'intérieur du comptoir fortifié, au sud de l'étable, entre celle-ci et le mur. C'était visiblement là qu'ils se reposaient lorsqu'ils ne montaient pas la garde. Oleg avait visiblement bien avancé dans la réparation du dortoir. Le toit était terminé ; c'était déjà ça : au moins, il ne pleuvrait plus à l'intérieur. Il restait à consolider les murs et le bâtiment serait comme neuf.

« Le bonsoir, Aelaendlara Medvyed 'Merinal, également de la maison Medvyed. Je suis contente de votre présence : Nous allons pouvoir nous consacrer à notre mission d'exploration sans crainte pour Oleg et Svetlana.

Maintenant, si vous le permettez, j'aimerai m'occuper de nos montures. »

Joignant le geste à la parole, Aelaendlara descendit de cheval et commença à décharger et desseller mulet et cheval avant de les mener à l'écurie.

« Non!! Cette description ne me dit rien, que savez vous sur ces bandits, messire Haress? » Demanda Andreï ingénu.

Andreï avait regardé Aelaendlara, quand elle avait répondu au chef des gardes, il avait ressenti comme une sorte de mépris, d'ailleurs l'homme avait du ressentir la même chose car il s'était encore plus renfrogné.

« J'avoue que le cochon que Svetlana fait rôtir , me met l'eau à la bouche , cela fait deux jours que je rêve de ce moment. » dit-il en souriant à la femme d'Oleg.

« Asseyons nous pour le repas, nous pourrons faire connaissance messire Haress. » Il prit place sur une des tables autour du feu.

Évan n’apprécia guère l’allusion du nobliau.
Ben c’est sûr, il va rester ici à se goinfrer et nous lui rapporterons la tête du Seigneur-Chef sur un plateau.
Il fit un signe de tête, minimum de politesse, et emboita le pas d’Aelaendlara. Après tout ce Kesten devait bien se moquer de savoir qui était cet halfing.

Les autres seraient plus à même de parlementer avec les nouveaux venus, La Gerboise préféra observer les acolytes d'Haress sur le chemin des écuries.



Une fois arrivé, il interrogea la jeune femme :
« Aelaendlara, tu sembles contrariée. Connais-tu cet homme ? »

Alors que certains partaient s'occuper des chevaux, les autres s'avancèrent vers le "coin repas". La soirée n'était pas trop froide aujourd'hui et, grâce au feu sur lequel le porc rôtissait, la température était tout à fait propice à un repas à la belle étoile. Svetlana servit du vin à tout le monde et, pendant ce temps, Oleg se mit à découper l'animal.

Kesten Haress répondit enfin à Andréï. « Je n'en sais rien, je ne sais même pas s'il est encore dans le coin. » commença-t-il. Après avoir bu une gorgée de vin, mais sans se départir de son expression neutre, il expliqua « Ca s'est passé il y a cinq semaines. Je faisais partie de l'escorte d'un groupe de marchands qui devait emprunter la route du Sud du Rostland. Comme les marchands voulaient trois gardes, j'ai embauché deux autres personnes. L'une d'elle était Falgrim Sneeg, »

Son expression ne changea pas mais son poing se resserra autour de son gobelet de vin. Quand il s'en aperçut, il lâcha son gobelet et continua. « Tout s'est bien déroulé les deux premiers jours, mais le soir du second jour, c'était au tour de Sneeg de préparer le repas. Il a dû mettre quelque chose dedans, je suppose ... parce que j'ai dormi toute la nuit sans me réveiller. Et il en a profité pour prendre tout ce qui avait de la valeur dans nos possessions et dans celles des marchands et s'enfuir. »

Le regard dur, il poursuivit son récit. « Ses traces menaient vers le sud, vers la Ceinture Verte. Mais je n'ai pas pu le poursuivre : il fallait continuer le chemin avec les marchands et les marchandises qu'il n'avait pas pu emporter. » Il reprit une gorgée, hésita un instant, et dit « Je ne sais pas s'il est encore dans le coin, ni même s'il est seul ou s'il s'est allié aux autres bandits, mais j'ai un compte à régler avec lui. Si vous me le ramenez, vivant si possible, je pourrai vous récompenser. » Il réfléchit et offrit « Au fil du temps, j'ai noué quelques contacts avec de bons artisans à Restov. Je pourrais vous obtenir des armes de très belle facture, que vous pourrez même faire enchanter par la suite si vous le voulez. Qu'en dites-vous ? »

L'explication donnée par Kesten se tenait, et à son attitude, Allister ne put déceler une quelconque ruse, mais il ne restait tout de même sur ses gardes. Il réfléchit quelques secondes à ce que venait de dire le mercenaire tout en acquiesçant aux paroles d'Andreï. « Andreï a raison. Nous nous devons de pacifier cette région, pour le bien du Brévoy et pour ses habitants. La description que nous a fait Oleg me semble bien peu précise - n'en prend pas ombrage Oleg, je ne remets pas en cause tes paroles - et pour pouvoir être sûr de ne pas nous tromper, je souhaiterait, avec votre aide, faire une esquisse du visage de notre homme. Pourriez-vous nous en donner une description plus précise ? » Allister sortit alors un parchemin vierge et son matériel d'écriture de son sac. Il trempa la plume dans l'encre et attendit les paroles de son interlocuteur. « Je suis à vous. »

Sortant le médaillon à tête de serf de sa poche, Aelaendlara le montra à Kesten. « Le chef du groupe des brigands avait ce médaillon sur lui - sans doute un lien avec celui que l'on appelle le Seigneur-Cerf - Vous n'avez pas remarqué le même sur ce Sneeg? Ça nous donnerai un lien avec cette bande.

Sinon, vous pouvez nous indiquer l'endroit où il à fait son coup? Après cinq semaines, ça m'étonnerait que l'on puisse encore suivre la piste, mais il n'est pas dit qu'en partant vers le sud de ce point on ne trouve pas quelque indice. »