Faerthurin, aussi Baron, bien qu'il l'oubliait fréquemment car la magie l'intéressait plus que la noblesse, fut surpris de voir tant d'hostilité au sein d'un groupe. Il se sentit gêné, et cela était facilement visible. Il avait apprécié l'aide de la comtesse afin qu'il se relève, surtout qu'il avait pu admirer le gracieux mélange de force et de souplesse qui animait la noble Arken. Et puis elle lui avait fait un compliment sur ses manières et il nota avec étonnement la remarque qu'elle fit sur son ethnie.

Voilà que maintenant, une agressivité défiante brûlait dans la pupille de ses yeux. Les paroles du prêtre ne réconfortèrent guère le jeune demi-elfe.Il se demandait s'il devrait choisir un camp... Puis il se ravisa sur cette pensé en se disant qu'il saurait faire preuve de sagesse et surtout de neutralité.

Heureusement qu’Eümir, Serlace et que Syl remirent le discours sur son droit chemin.
Alors que le demi-elfe barde narrait son histoire en utilisant une illusion pour appuyer sa description, l’image d’Eliena totalement nue et non recouverte de sang comme la veille, eut pour effet d’éveiller une ardeur en son entre-jambe…ce qui le gêna mais pensa avec soulagement que ses larges vêtements de voyageur devraient masquer tous signes de cette réaction involontaire.

Lors du récit bien structuré mais manquant de détails à son goût… Il rentra dans une sorte de transe, où sa concentration était visible. Son ardeur précédente s’anéantit tout aussitôt pour céder la place à l’immense curiosité de magicien. Quand le barbe fit allusion à un grimoire mystérieux, ses yeux se mirent à briller de mille éclats, son intérêt était presque palpable pour son auditoire.
Après avoir feuilleté les pages du manuscrit il conclut:
« Tout est écrit dans un langage qui m’est inconnue, cependant je connais un sortilège qui devrait éclaircir ce mystère. Je le préparais demain matin et analyserait plus en détail ces écrit ainsi que ceux que j’ai recueilli à l’endroit du meurtre de la prêtresse. » Termina-t-il en montrant le parchemin sur lequel il avait recopié les mots inconnus. L’écriture tremblante montrait que la scène auparavant visité avait été une dure épreuve pour le noble baron.

Il se retourna donc vers la comtesse Arken et demanda d’un ton gai et curieux :
« J’ai cru comprendre qu’il y avait deux enquêtes, qu’en est-il de la seconde ? Etait-ce relié à cette histoire de prison dont vous avez brièvement fait allusion ?
Je vous promets de vous dire tout ce que je sais, mais il me semble qu’il me faut connaître toute votre histoire pour en tirer un sens avec ce que j’ai appris récemment. »
Le magicien ne transpirait guère la cupidité ou l’avarice dans sa demande mais seulement une curiosité qui demandait à être rassasiée. Pendant tout le récit, il avait croqué que deux bouchées et siroté son verre de vin. Sa faim était visiblement apaisée devant tant de mystères.

Modifié par un utilisateur jeudi 27 février 2014 11:25:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Faerthurin ferma les yeux et pris une profonde inspiration après les dires de Serlace. Il réfléchit intensément à son propos, et dit :
« Je comprends parfaitement votre tracas et opinion...cependant, il est déjà tard, nous n'avons encore vraiment mangé, il nous reste à formuler des hypothèses sur nos trois histoires. De plus, vous avez une grande résistance digne d’un guerrier donc robuste avec peu le besoin de dormir mais je ne suis de cet exemple et j’ai besoin de huit heures de sommeil afin de ressourcer ma magie. Donc même si nous y allons cette nuit, demain matin il me faudra me reposer et méditer pendant ces huit heures avant de continuer l’enquête. Cela nous prendra donc presque toute la journée.

Mais si vous pensez différemment je me plierais à la majorité.  » Conclut le magicien, s'il avait hérité de la curiosité humaine, il avait aussi la patience de sa mère, celle des elfes. Il savait que parfois prendre le temps permettait de sauver du temps et là, il pensait que cela en était le cas.

Arken s'était attendue à la même attitude étrange et aux mêmes regards inquiétants que la veille, ainsi les paroles et le geste de Syl l'étonnèrent. Elle le remercia et accepta qu'il remplisse son verre, légèrement intriguée, mais conservant encore une pointe de méfiance : elle n'avait pas survécu aussi longtemps en faisant aveuglément confiance aux apparences.

Elle ne répondit pas à Serlace, puisqu'elle partageait son avis et qu'elle savait être incapable de l'exprimer diplomatiquement à cet instant précis : discuter de la pluie et du beau temps lui semblait une perte de temps, tout comme le repas, puisqu'elle n'avait ni l'envie ni le besoin de manger. Elle s'était rabattue sur un verre en les attendant. Maintenant deux.

« En ce qui concerne l'idée d'aller aux Archives cette nuit... Je partage l'avis de Faerthurin : on risque de perdre du temps plutôt que d'en gagner, au final. »

Le ton de Faerthurin lui semblait suspicieusement joyeux, vu les graves évènements dont il était question. Elle se dit que puisqu'il était étranger à ceux-ci, c'était plutôt la curiosité intellectuelle qui le poussait à vouloir les aider et elle pouvait comprendre cela. Elle lui sourit avant de prendre la parole.

« Je crois qu'Eümir aurait pu vous narrer les évènements avec beaucoup plus de brio, mais soit... Autant tout raconter à partir du début, les faits n'en paraîtront que plus clairs pour tous. »

Elle soupira et réfléchit quelques instants, pour bien rassembler ses souvenirs, puis elle se mit à parler.

« Vous avez sans doute entendu parler de la vague de folie touchant la ville depuis un certain temps? C'est de cela qu'il s'agit : plus d'une quinzaine de meurtriers et le double de victimes directes, en un peu moins de deux lunes, parmi la noblesse et la bourgeoisie...

Un homme tue sa femme qu'il a trouvée en compagnie d'un amant, une jeune mère étrangle son nourrisson, un homme tue son cuisinier parce que ce dernier aurait mis des épices qu'il n'aimait pas dans sa soupe, un homme s'emporter contre ses partenaires lors d'une partie de cartes et les poignarde tous, etc.

La folie qui poussa tous ces gens à tuer n'était que passagère, mais certains n'arrivent toujours pas à expliquer leur geste, les raisons de ceux qui peuvent l'expliquer sont ténues, et d'autres ont perdu la raison après avoir réalisé ce qu'ils venaient de faire et sont maintenant internés à l'asile.

Dans plusieurs cas impliquant la noblesse, il y a eu des retombées plus tardives à la suite des meurtres : les frères de la femme assassinée parce que trouvée avec son amant ont voulu la venger, mais puisque son mari était en prison, c'est la famille de celui-ci qui a voulu protéger son honneur... Ce qui a fait plusieurs autres morts. La popularité des duels va grandissante, ces dernières semaines. »

Elle hésita un instant avant de poursuivre, puisque ce qu'elle allait dire semblerait encore accuser Eümir... Mais celui-ci connaissait déjà cette partie.

« Le seul lien unissant toutes les personnes victimes de cette folie était l'Opéra. Tous y avaient été dans la semaine qui précédait leur crime. Mais nous avons été témoins de l'une de ces folies meurtrières, ce qui nous a permis de déterminer plusieurs choses :

La folie n'est pas causée par l'Opéra, mais probablement par des bijoux achetés près de celui-ci qui sont infusés de magie passablement compliquée, à ce qu'on m'a dit. J'ai une certaine compréhension du monde de la magie, mais puisque je ne peux pas la voir, mes possibilités se trouvent limitées. Et le pesh pourrait lui aussi être en cause : nous ne savons pas encore si les autres victimes de folie en avaient consommé.

Nous avons donc décidé d'examiner cette piste des bijoux magique aujourd'hui. Nous avons réussi à trouver le marchand qui les vendait et acquérir tous ceux qu'il avait, pour éviter qu'ils ne fassent d'autres victimes. Puisqu'il n'était que le vendeur, nous avons voulu aller voir l'artisan qui les fabriquait. En chemin, six voleurs nous ont attaqués, que nous avons facilement mis en déroute. Nous les avons remis à la garde, puis sommes allés jusque chez l'artisan, qui était déjà mort lorsque nous sommes arrivés. À cet atelier, nous avons trouvé un livre de comptes qui pourraient nous indiquer ses partenaires d'affaires : le joaillier ne pratiquant pas la magie, il ne pouvait pas enchanter les parures lui-même.

Croyant qu'il y avait sans doute un lien entre le meurtre de l'artisan et les voleurs auxquels nous avions eu affaire, nous sommes ensuite allés à la prison pour pouvoir questionner ceux-ci. Ils nous ont appris les choses suivantes, après un peu de persuasion :

Ils travaillent pour une guilde de voleurs appelée le Clan de la méduse, leur mission consistait à récupérer spécifiquement les bijoux, idéalement sans tuer personne... Et ils avaient été avertis que nous serions avec le marchand. Ce qui est étrange, maintenant que j'y repense... Ou bien ils ont reçu leur ordre peu de temps avant de nous tomber dessus, ou alors quelqu'un nous épiait. Nous avons aussi une description physique du chef de section des bandits et le nom d'un des endroits où il aime relaxer.

Pour résumer ce qu'il nous reste à faire :
Faire analyser plus avant les bijoux. Narir a proposé de les faire voir à ses frères et à son père je crois, qui sont tous des magiciens chevronnés.

Lire et analyser le registre du marchand, puisque des informations intéressantes et utiles pourraient s'y trouver.

Aller questionner les vendeurs de pesh près de l'Opéra, pour vérifier le lien entre cette substance et notre affaire.

Aller au Boudoir de la Veuve pour y trouver le chef de section des voleurs et le questionner sur leur client... Mais Eümir semblait dire qu'on ne devrait pas s'attaquer à cet individu de front. »

Elle espérait ne rien avoir oublié et assumait que Narir ou Eümir ajouterait ce qui pourrait manquer à son récit.

Modifié par un utilisateur vendredi 28 février 2014 21:41:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Serlace approuva tout le long le récit de Faerthurin mais ne put s'empêcher de déclarer à la fin :
« Le sang à l'extérieur de la demeure de la prêtresse était lui bien réelle quand j'ai tenté de le suivre, y comprit à l'intérieur et dans le bassin. Ça m'a d'ailleurs rappelé une vieille histoire dans un petit village où j'ai été en poste et où il y avait eu des cadavres mutilés. Les personnes locales mettaient cela sur le compte de loup-garou mais il n'y en avait pas la moindre trace.
Mais il me semble que vous oubliez de signaler la pièce secrète avec son atelier de poupée que vous avez découvert mon cher.
Après, pour savoir précisément comment elle avait été tuée, nous avons décidé de partir examiner le corps mais le corbeau nous a dit de vous rejoindre ici. »


Je pars du principe qu'ils n'ont pas découvert la salle secrète et que Faerthurin et moi avons échangé toutes nos découvertes.

Faerturin hocha de la tête à la remarque de son compagnon.
« Ah oui ! J'oubliais... Cependant il n'y avait aucune trace de magie dans cet atelier. Un détail s'accorche tout de même à notre enquête. La ressemblance des poupées de porcelaine faite par la prêtresse était presque miraculeuse ! Leurs yeux semblaient réels... Et cela est de même de celles des poupées lors de l'opéra d'Eümir...
La baronerie Darastriss est très réputée pour leurs savoirs magiques, donc cela sera une visite des plus productives. Et nous pourrons sûrement y trouver les traductions nécessaire.

Entre nous, je me demande tout de même si tout cela n'est qu'une seule affaire... Je veux dire qu'Eliena soit hantée... C'est un fait. Qu'elle commette meurtre et autres crimes, pourquoi pas. Mais de là à enchanter des objets... De plus le clan de la Méduse travaillant que pour des très puissants de notre société...
C'est tout de même curieux et bizarre tout cela... »

Eümir regarda Narir l'air un peu perdu. « Hmmm, oui, biensûr. »

Il se leva et fit une geste de la main invitant Narir à le suivre dans une pièce connexe.

Serlace fut étonné des paroles de Narir mais avec le recul il se dit que maintenant, en fait, plus rien ne pourrait l'étonner. Il lui répondit :
« Je l'ai déjà dit, il s'agit d'un domaine dont je ne connais absolument rien. C'est à vous et à vous seul de décider de la marche à suivre.
Cependant, il y a quelque chose qui me chiffonne. Comment et quand aurait-on pu lui tatouer quelque chose dans la nuque ? Il aurait du se rendre compte si c'était contre sa volonté, sinon, il était volontaire pour une telle chose. Le tatouage est-il magique à l'origine ou l'a-t-on ensorcelé après ? Est-ce qu'il se contente de s'absenter ou peut-il avoir d'autres réactions ?
Sinon, auriez-vous besoin d'aide pour aller voir votre famille ? Je suis sûr que Kalver ne trouvera rien à redire à ce que je vous accompagne. Sauf si ma présence serait plus utile ici pour continuer les enquêtes sur une autre piste. »