Les choses étaient différentes maintenant.
Son corps lui paraissait plus lourd.
L'air plus dense.

La température beaucoup plus froide.

Aucun doute, ils avaient regagné la réalité.

Et il était toujours là.


Un sourire de bien-être lui fendit le visage.
C'était agréable d'être là. D'être en vie.
D'être libre d'agir.

Il balaya la scène du regard.

Ils étaient agités. Tous.
Affolé par l'état de la femme blanche.
Obnubilés par son état.

Tous.

Tous sauf le guerrier, qui le fixait du regard.
Lui n'était pas idiot.
Il savait reconnaître une menace quand il en voyait une.

Le corbeau croassait autour de sa tête. C'état agaçant.
Il semblait lui adresser un message. Comme s'il en avait quelque chose à faire.

Son regard se porta une nouvelle fois sur la sorcière blanche et une foule d'images l'assaillirent tandis qu'une violente chaleur lui brûla le ventre.
Son rythme cardiaque s'accéléra immédiatement et une étrange saveur se déversa dans sa bouche.

Une saveur qu'il n'avait jamais expérimenté.

Il ne se sentait pas en situation de chasse. Et pourtant, l'excitation en était toute proche.
C'était... déconcertant.

Et il n'aimait pas ce qu'il ne maîtrisait pas.

Il secoua la tête violemment et s'avança d'un pas décidé vers le corps d'Alisa, prêt à la saisir à pleines mains.

« Trop long.
Il y a plus rapide.
Poussez-vous »

Modifié par un utilisateur lundi 19 janvier 2015 16:01:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors que Syl s'approchait, Serlace saisit son épée. Il ne connaissait pas les intentions de Syl mais il se doutait qu'il allait essayer de "sauver" Alysa, tout comme il l'avait sauvé précédemment. Cependant, il était toujours troublé de son comportement envers Eümir.
C'est pourquoi, il dit rien et ne tenta pas de s'interposé mais il gardait la main sur son épée prêt à intervenir si Syl se montrait trop dangereux.

Il lança un regard de coin indescriptible vers le jeune homme.
Puis il se saisit de la dame blanche d'une main à la fois brutale et protectrice.

Elle était effectivement très froide.
Et malgré cela, elle irradiait son corps d'une chaleur surprenante.

D'un pas décidé et sans une once d'hésitation, il traversa le salon et se dirigea vers l'escalier dont il gravit les marches rapidement.
Finalement, il arriva dans une pièce semblable à une grande salle d'eau disposant d'une baignoire et aux murs recouverts de glyphes étranges.

La vision des runes le perturba.

Une cascade d'eau brûlante...
Le corps nu d'une femme ondulant à la peau mate, aux formes généreuses à peine masquée par la vapeur d'eau...
Son propre corps... entre ses reins...

Il s'ébroua.
Sa main passa rapidement devant un glyphe et réalisa une manipulation simple dont l'effet fut surprenant: des trombes d'eau chaudes se matérialisèrent et s'écoulèrent bruyamment sur le sol avant d'être évacuée via une sorte de canalisation dans le sol.

Enfin, il déshabilla la sorcière, exposant sa nudité totale et parfaite à la vue de tous et la plaça sous la cascade.

Il laissa son regard courir sur sa peau blanche. Tellement blanche. Presque nacrée.

Ce n'était pas pour lui.
Cette vie n'était pas pour lui.

Il s'écarta et sortit rapidement de la salle d'eau.
En passant devant Narir, il lâcha de sa voix toujours si rauque:

« Tu devrais la frictionner. »

Faerthurin inquiet pour le sort de la sorcière avait suivi Syl dans la pièce qui n'était plus qu'un sauna. Lorsque Syl déshabilla la princesse des neiges, le jeune magicien se mit à rougir tel une crevette ébouillanté, il en perdit presque l'équilibre. Il fut prit d'un tremblement lui donnant la chair de poule et réveillant quelque ardeur que tout puceau ne savait contrôler.

C'était la première fois qu'il voyait une femme nue, totalement nue... Ses yeux s'étaient élargi sur cette vision à la beauté divine. Il dut se faire violence pour en tourner le regards, ce qui ne dura qu'un fraction de seconde, il était hypnotisé par l'érotique spectacle qui se déroulait devant lui, ses formes si blanches, si douces, si rondes, si attrayantes, suivant avec perfection sublime les frictions du barde. Du barde !

Cette dernière pensée le ramena à la raison et il put se concentrer et comprendre la demande de Narir. Toujours aussi rouge, il tendit les bras offrant donc sa couverture qu'il avait récupéré alors que Syl allégeait Alisa de ses vêtements.
« Ma...ma couverture est là... à disposition... »

Modifié par un utilisateur lundi 26 janvier 2015 03:36:15(UTC)  | Raison: Correction

Alors que Serlace sortait de la pièce à la suite de Syl, que Faerthurin faisait de son mieux pour se contenir et que Narir s'évertuait à réchauffer Alisa, l'eau qui touchait à la sorcière devint soudainement froide, alors que l'eau qui coulait sur lui était chaude. Narir s'aperçut que l'eau tournait en glace à même sa peau et la sorcière ouvrit les yeux, des yeux où une tempête hivernale faisait rage, froide et dangereuse.

Ses yeux se posèrent lentement sur Faerthurin, puis passèrent à la porte ouverte et elle dit d'une voix remplie de pouvoir, mais dépourvue d'émotion :

« Chevalier noir! Ton heure n'est pas encore venue. » L'air devint froid dans la pièce et le courant d'air froid frappa d'abord Serlace avant d'entourer le barde.

Puis, Alisa lâcha un long soupir et elle perdit connaissance dans les bras de Narir. Le froid disparut laissant place à la vapeur de l'eau chaude qui coulait sur eux. La glace qui s'était formée sur la peau de Narir avait déjà fondue, mais il était tout de même pris d'une chair de poule et d'un claquement de dents incontrôlable. Toute comme Faerthurin d'ailleurs.

Devant Serlace, Syl avait mis ses mains sur ses tempes et était tombé à genoux.



En bas de l'escalier, Eümir avait retrouvé ses esprits et regardait avec surprise la neige et le sang qui recouvrait le sol du boudoir bleu et les traces de pas qui quittaient la maison. Entendant la commotion en haut, il s'approcha de l'escalier et demanda d'une voix incertaine :

« Est-ce que tout va bien? »

Dans la salle d'eau, le corbeau blanc regardait attentivement ce qui se déroulait. Cette fois, il se posa sur l'épaule de Faerthurin, entrant ses serres dans l'épaule du jeune homme et l'observant avec ses yeux globuleux noirs... Faerthurin se demanda si un corbeau blanc n'aurait pas dû avoir des yeux rouges. Malgré sa taille, il était étonnamment léger sur son épaule.

« Crôa... je crois que le pire est passé, crôa... elle va avoir besoin de repos... »

Alors que le jeune demi-elfe commençait à transpirer à cause des geysers de Syl, voilà que soudainement l’atmosphère se glaça de façon brutale au contact d'Alisa. Ses vêtements imbibés d'humidité se figèrent d'un froid rigide.

La puissante magnifique sorcière se réveilla comme possédée, et le perça du regard, lui tout frêle magicien qu'il était. Les yeux hivernaux de la princesse des glace refroidir toute hardeur du semi-elfe. Sous les mots de la femme blanche, de son avertissement glaciale, Faerthurin s'immobilisa tout étant pris d'un tremblement mi-apeuré, mi-gelé. Il ne comprit rien de ce qu'il se passait et ses émotions venaient de changer trop brutalement pour qu'il puisse y mettre le quelconque sens.

Il remarqua à peine le corbeau se posant sur lui et sursauta quand celui-ci se mit à parler paroles rassurantes. Faerthurin suivit donc Narir afin de lui aussi prendre soin d'elle et en chemin retrouva ses esprits. Il passa en revue tout en murmurant ses pensées les événements qui c'était déroulé a leur retour.

Faerthurin et Narir constatèrent que le système de rune était somme toute assez simple, il y était question de runes d'eau, de chaleur et de froid, mais ils n'auraient su dire comment tout fonctionnait, juste comment l'activer sans problème.

Faerthurin se souvint qu'Alisa enseignait la magie du froid qui était habituellement associée à l'élément de l'eau, apparemment qu'elle avait une excellente maîtrise de celle-ci, car il n'avait jamais rien vu de tel. C'était assez ingénieux.

Narir prit Alisa dans ses bras et sortit de la sale d'eau, puis il fût confus, il y avait une chambre à droite et une autre à gauche... Serlace et Syl étaient déjà rendu en bas. Il allait s'en remettre au sort, lorsque le corbeau perché sur l'épaule de Faerthurin croassa.

« À gauche, crôa.... »

Il arriva dans une chambre immaculée, aux murs blancs. Le grand lit qui trônait en son milieu était fait d'ébène avec une longue quenouille massive à chaque angle. Les draps étaient en satin bleu pâle, mais le lit était complètement défait, comme s'il avait récemment servi pour autre chose que dormir.

Il déposa doucement Alisa et la recouvrit de l'un des minces draps de satin. Puis il regarda autour de la pièce, il n'y avait pas trace d'une peau ou d'une couverture plus chaude. Il y avait un foyer qui n'avait manifestement pas servi depuis longtemps, très propre. Il n'y avait pas de bois dans la pièce. Il y avait toutefois une petite table et deux chaises rembourrées à la mode ustalavoise noble qui avait l'air plus décoratives que confortables.

Narir et Faerthurin s'en tirèrent chacun une près du lit. Inquiets de la sorcière. Le corbeau alla se percher sur l'une des colonnes du lit.



Serlace avait vu Syl tomber sur ses genoux et se prendre les tempes, puis se relever et descendre l'escalier. Il le suivit prudemment, mais remarqua que la démarche de ce dernier avait un peu changé, il avait l'air moins hostile et il s'affala sur le canapé, la mine déconfite.

Voyant Syl descendre, Eümir avait cherché à mettre sa main sur sa rapière qui aurait due être à sa taille, mais qui était évidemment déposée plus loin. Il regarda Syl d'un air soupçonneux, jusqu'à ce qu'il remarque son attitude. Il jeta un regard à Serlace en haussant un sourcil.

« Euhm... Syl... que se passe-t-il avec toi? » demanda-t-il doucement. « Je sais bien que tu ne m'aimes guère, mais pourquoi avoir essayé de me tuer dans mes pensées? »

Ne réagissant pas quand Syl tomba à genoux, Serlace le laissa, se contentant de voir comment il allait réagir.
Lorque Eümir posa sa main sur sa rapière et lui demanda la justification de son comportement, Serlace écouta attentivement et surenchérit :

« En effet, nous sommes sortis des souvenirs et j'aimerai une justification de ton comportement. On aurait que tu n'était plus le même et si tu deviens agressif et dangereux, je devrais te mettre hors-jeu. »

Alors que Syl éludait la question, Serlace le regarda du coin de l’œil et ne fit aucun commentaire.
Cependant, lorsque l'allusion à son état se fit entendre il lui répondit :

« Merci, j’apprécierai vraiment à condition que tu sois pas aussi brutal que le dernière fois.
Et puis, mon état n'est pas si catastrophique. Je pense être moins touché qu'Alysa, mais je dois reconnaître qu'une douche me ferait le plus grand bien. »

Sinon, je n'ai pas aperçu Arken depuis notre retour. Bah, tant pis. En tout cas, j'espère que la sorcière s'en remettra, manquerait plus qu'on est un mort.

Perdu dans ses pensées, il laissa donc faire Syl en essayant d'oublier tout ce qui était magique et se promettant (à moitié car impossible) qu'après les soins reçu, il s'éloignerait de tout ce qui touchait à la magie.
Malheureusement, il ne pouvait pas oublier le bouclier et la voix féminine qui l'avait supplié un ou deux jours auparavant dans la bibliothèque ainsi que la plume.
D'ailleurs, il devrait en parler avec Eümir, c'est pourquoi, se tournant vers lui, il lui dit :

« Eümir, après que je me sois un peu nettoyé, il y a un sujet dont j'aimerai m'entretenir avec vous. C'est possible ? »

Narir se demandait si la chambre ne comportait pas un système magique comme la salle d'eau

« Malheureusement, ce n'est pas le genre de matériel que je transporte avec moi lorsque je suis en ville, elle est resté chez moi! Mais je me demandais si la chambre ne comportait pas un système magique similaire à la salle d'eau? Cherchons un peu. »

Sort de détection de la magie

« ickrak'ey arcaniss »

Et Narir fit un tour complet de la pièce en recherche d'un mécanisme magique qui pourrait leur être utile.