Le regard échangé avec Karselyne lui avait appris qu’ils étaient sur la même longueur d'onde spirituelle ...comme souvent !

Une ville cosmopolite, grouillante d'activités l'endroit idéal pour disparaître rapidement si besoin était ...

Une fois devant les gardes, Tiadora mutique et Erodel lancé, il se contenta de rester silencieux et d'offrir son sourire le plus jovial ... enfin il fît de son mieux .

Les gardes les regardaient d'un air quelque peu circonspect, les choses semblaient mal engagées jusqu'à ce que le plus âgé sembla chasser de la main son esprit distrait.


« C'est vrai qu'il m'avait parlé de la visite d'un marchand, soyez les bienvenus, c'est le manoir au fond, le plus grand du lot. La sécurité est très importante dans notre quartier, je préfère vous prévenir que ses gardes vont feront certainement déposer vos armes à l'entrée. Passez une bonne soirée. »

Les gardes se poussèrent sur le côté comme des portes, les laissant admirer les manoirs. S'il y avait un style manifestement Farholdien, assez gothique, il n'en était rien du manoir Vandermir, qui paraissait fort accueillant, de son bois marron clair en passant par ses fenêtres sous toits, ou par l'audace de la terrasse qui semblait vers le tour de l'étage, permettant d'admirer la ville été comme hiver par la protection de son toit débordant.

Qu'il soit toujours mauvais ou qu'il se soit rangé, le baron vandermor semblait vraiment se donner du mal pour paraître agréable et bon. Sur le chemin qui menait à sa demeure, on pouvait apercevoir une petite fontaine représentant le Dieu Mitra à six bras, quelques poissons oranges et blancs nageaient autour d'elle. Quatre bancs se faisaient face entre des bosquets taillés avec précision.

Deux gardes étaient postées devant la double porte du Manoir, et s'animèrent comme sortant de torpeur à leur approche.
Tiadora prit cette fois les devants :

«  Sur son ordre, le Baron Vandemir nous attend. »

Les hommes des jumeaux, firent un signe de tête amical, celui de droite prenant la parole et attrapant un coffre sombre non loin d'eux, qui racla au sol comme il était assez grand, et l'ouvrit pour qu'il se découvre, vide.


«  Par ici Madame, mais avant cela, nous devons récoltez vos armes, veuillez les placer dans ce coffre, nous vous les restituerons lors de votre sortie. Personne ne peut voir le Baron armé. »

Test d'escamotage si quelqu'un essaye de tricher.

Arborant toujours son plus beau sourire, ou pas loin, Eudonius se fendit d'un « Merci, vous êtes bien urbains. » en passant entre les gardes.

Arrivé dans le jardin Vandemir, il ne manqua pas de scruter à la dérobade les multiples fenêtres qui leur faisaient face ...


Après quoi, de bonne grâce, il retourna ses poches pour montrer qu'il ne dissimulait rien aux jumeaux de garde.

Nestor sourit innocemment aux gardes. Leur exigence ne pouvait bien sûr pas la concerner. Comment une petite fille pourrait représenter une menace sérieuse pour un adulte et tous ses soldats ?! Aussi passa-t-elle devant eux sans leur prêter attention, si arc-boutée qu'elle semblait tirer son grand-père derrière elle à grands pas martelant le sol, ses genoux soulevant à peine sa robe de mousseline. Outre le déguisement qui masquait totalement son équipement, sa nouvelle cape à double pan cachait à merveille tout ce qu'il aurait pu laisser apparaître.

« Allez, papy, avanssse, j'ai hâte de rencontrer Onc' Vandemir, le généreux donateur de notre orphelinat ! Mes copines vont être vertes de jalousssie ! »

L'homme ne semblait pas se méfier le moins du monde.

«  Bien sûr. Allez y, entrez. »

L'intérieur du manoir aux pierres jaunes était éclairé par des torches qui ne dégageaient aucune chaleur, postées à quelques mètres d'intervalle à chaque fois. Des portraits d'ancêtres s'alternaient avec des œuvres de nombreux peintres différents. Les armoiries familiales ne cachaient pas leur loyauté d'antan : celles de la maison Barca, destituée face à la famille Darius.

Le temps de faire quelques pas dans le couleur pour admirer tout ça, la maîtresse de maison était déjà là, s'empressant de les accueillir. Malgré sa gentillesse, on sait par ses traits comme par son regard qu'elle exerçait une poigne de fer sur ceux qui étaient sous ses ordres.

«  Bonsoir, soyez les bienvenues, venez à table je vous prie, nous allons vous aiguiser l'appétit le temps que le Baron descende. » Elle tapa des mains en l'air, et aussitôt sept serviteurs vinrent, de beaux jeunes hommes aux origines variées, et les escortèrent individuellement tandis que le dernier s'occupait de remplir les verres d'un vin régional qui affirmait son caractère rien qu'à son odeur. Après plusieurs jours en mer, et pour certains, plusieurs semaines, la vue des premiers hors-d'œuvres fit rapidement saliver : Agneau cuit et découpé en tranches dans une sorte de croûte de pain au four, petites pommes de terre Aldoran avec leur sauce de la liberté, des toasts de pain avec des fromages locaux, des olives Varisiennes ... il y en avait pour tous les goûts.

Le temps de vider les entrées en quelques minutes, le baron était enfin présent. L'homme avait les traits taillés pour un demi-elfe, et malgré son apparence jeune, cachait une malice que seul l'âge ou le cœur vil pouvait apporter. Avec sa chemise blanche et son gilet bordeaux sans manche, c'était assurément un homme de goût.
Il vint s'asseoir tout en saluant ses hôtes, alors que le dîner arrivait, dans un timing parfait. Bar grillées aux épices de Matharyn, lamelles de légumes cuites au foin, avec un petit condiment qui ressemblait à une moutarde aux poivrons. Un vin blanc vint accompagner le met, ainsi que du lait pour les plus jeunes. À la façon dont le baron regardait Nestor, il semblait évident qu'il n'était pas dupe du manège, ce qui ne l'empêchait pas de sourire. Les serviteurs détalèrent aussitôt les plats servis, fermant les grandes portes des deux côtés de la pièce, les laissant eux, avec les tableaux et les chandeliers suspendus de la pièce.


« Vous venez à moi mendier mon aide, vous, les derniers vestiges d'une foi interdite. Vous me promettrez beaucoup, de cela je n'ai aucun doute. Mais tout ce que je suis susceptible de gagner en vous aidant, c'est le bûcher de l'inquisiteur. Pourquoi devrais je vous aider? »



con.local DD 15

Modifié par un utilisateur dimanche 28 mai 2017 09:07:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Walhmina hésitait sur la conduite à tenir. Elle connaissait trop mal la politique locale pour avoir de véritable information sur leur noble interlocuteur, et elle craignait, en intervenant, de gêner les efforts de Nestor. Malgré tout, elle décida d'ajouter un mot à l'explication du halfling.
« Mon...collègue n'a pas tout à fait tords, raja. La situation est somme toute assez simple: il y a deux camps en présence et vous avez un choix à faire. Talingarde est devenue trop sûre d'elle, et s'est amollie en croyant s'être débarassée de nous. Aujourd'hui, nous sommes à nouveau une puissance montante, avec l'occasion de lui prouver ces erreurs. A vous de choisir, bien entendu, mais ne vaudrait il mieux pas se trouver dans le camp des vainqueurs quand la poussière retombera? »

Je précise: raja est un titre de noblesse à peu près équivalent à celui de baron.

Karselyne contemplait les lieux, posséder un manoir faisait partie des objectifs qu'elle s'était posée à long terme, loin derrière d'autres moins avouables. Elle s'était bien tenue pour le début du repas mais camoufla à grandes peines son contentement devant de la nourriture aussi exquise, qui lui rappela les plats que Narvier composait au manoir du Cardinal. Elle se demanda un instant ce qu'il devenait.
Elle avait préparé son petit discours, mais d'autres l'avaient déjà devancé, elle préféra donc se taire pour observer les réactions du baron et voir comment Nestor se débrouillait. Si la situation n'allait pas dans le bon sens, elle pourrait toujours essayer de le faire infléchir.

« Hé bien, vous connaissez bien la ville, pour commencer. Vous pourriez ainsi nous indiquer les meilleurs endroits à visiter pour obtenir des réponses à nos questions. En outre, vous jouissez d'une réputation flatteuse, en ville, de ce que j'ai entendu. Il vous serait donc aussi facile de nous introduire auprès des bonnes personnes, selon nos besoins. Ainsi, par exemple, si nous voulions en apprendre davantage sur la forêt, alentours, quels lieux ou personnes, nous conseilleriez d'approcher ? Enfin, depuis le temps que vous habitez ici, parmi les ennemis du clan Barca, vous devez être expert en travail sous couverture. Vous aurez bien des suggestions à nous offrir, en ce domaine. »

"Elle" se recula sur sa chaise. L'homme était un noble dont la famille avait siégé aux côtés des Barca, tout comme la sienne, à un moindre niveau. Facile de l'appâter, pour lui qui comprenait trop bien son sentiment. « Tout cela ne vous ferait courir aucun risque. Nous vous offrons donc une juste vengeance contre notre ennemi commun, en rétablissant l'honneur et la toute-puissance des Barca. Saviez-vous que ma famille a servi de tout temps les Barca, avant que ces fanatiques de la maison Darius ne trahissent celui qui méritait de devenir le roi légitime de notre nation ? Reformons notre clan et battons-nous pour lui restituer sa gloire et son pouvoir d'antan. Voilà notre cadeau, notre cause. »

Les Darius...le nom était familier à Walhmian - Comment ne pourrait il pas l'être? - mais elle n'avait pas les mêmes informations que les autres, qui semblaient vouloir exploiter une rivalité entre leur hôte et la maison régnante. Mais la dernière remarque de Karselyne était une occasion trop belle pour être manquée...
« En fait, il serait tout à fait dans mes compétences de vous aider dans ce domaine, raja. Il se trouve que mon...maître m'a doté de certains talents qui pourraient vous être utiles pour...régler la question de vos ennemis. »

Cette fois, le baron l'avait prise au dépourvu. Walhmina s'interrogeait...elle pouvait comprendre le besoin de garantie, mais n'appréciait pas pour autant la perspective de réveler son véritable visage à son interlocuteur en qui elle n'avait pas la moindre confiance.
Incertaine, elle jeta un regard à ses compagnons, guettant leur réaction...