Pour Djezebel:

Après être sorti du labyrinthe Calathès se dirigea vers le lieu de la veillée suivant le mouvement de foule. Tenant toujours la petite Elina par la main il commença à parler de tout et de rien avec Bishop sur le temps, la fête du village, le labyrinthe puis il lui glissa de manière discrète afin que la petite n'entende pas:


« Carla m'a surpris aujourd'hui, elle a refusé mon invitation à m'accompagner à la fête, puis s'est présentée au concours de Reine du commice, sans nous en avoir parlé..à moins que.... tu étais au courant toi? »



Tout en discutant ils passèrent devant sa résidence et arrivèrent chez Corina. Elle les invita à rentrer. Une fois dans la pièce principale, lieu de vie de la famille, le prêtre chercha un endroit où il pourrait s'installer. , Il opta pour un tabouret près de l'âtre et fit signe à Bishop de s'installer à côté de lui sur un autre siège tout en souriant.

Modifié par un utilisateur vendredi 1 septembre 2017 12:07:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bien qu'il se soit senti moins impliqué que Bishop, Henric avait tout de même été rassuré de voir que l'épreuve du labyrinthe s'était bien passée. Quelque chose avait été là. Il en était certain mais il avait préféré faire profil bas pour éviter d'attirer l'attention sur lui. Il était à son goût déjà bien assez la cible des discussions du village. Expirant un grand coup, il se sentit soulagé.

Puis entendant Corina l'appeler, le paysan tourna la tête vers elle. Elle l'invitait à le suivre pour la veillée. La proposition était bienvenue car la pluie arrivait. Mais lui se mit plutôt à hésiter. Il avait vu Gandor se mettre à parler tout seul et il ne voulait pas être vu avec un vieillard aveugle et sénile. Être la cible régulière des discussions lui suffisait. Finalement son bon côté fut le plus fort et il rejoignit le petit groupe.

Arrivé chez la veuve, il lui proposa son aide pour finir d'installer plateaux, chaises et tables, chose qu'il n'aurait pas fait pour d'autres personnes.


Si il n'y a pas besoin d'aider, Henric essaye au contraire de Calathès de trouver une place loin du feu.

Bishop n'était pas à l'aise. Même si Calathès était à côté de lui, il y avait du monde. Mais le jeune homme fit bonne figure et salua leurs hôtes.
Tout le monde riait et parlait et le vieille homme commença à interroger ses invités. Il espérait échapper aux questions, mais ce ne fut pas le cas. Il sentit qu'on le pointait du doigt et vit que Karl le regardait. « On peu dire ça. Je ne suis qu'un humble serviteur de la déesse et j'aide à maintenir le temple et le cimetière en bon état. »
Bishop ne s'étala pas plus. Il avait répondu à la question de façon simple et il espérait que sa réponse ne soit pas prit comme une invitation à converser. Même s'il savait qu'il ne pourrait pas y échapper.

Bien heureux de voir l'aveugle débarquer pour occuper l'espace, Henric se contenta d'un petit « Couci-couça. Mais mieux que les années précédentes, je dirai... » avant de se remettre en retrait. Les festivités ne le dérangeait pas tant qu'on pouvait le laisser tranquille pour observer les gens.

Ayant commencé à trouver sa place dans cette veillée, Henric s'était même joint aux rires des autres quand deux derniers invités se présentèrent à la porte. Quand il vit que c'était les enfants Schatz, il hésita sur le comportement à tenir. Mais c'était lui qui avait proposé à Ehran et à Julide de venir. Aussi se leva t-il pour serrer la main du frère et saluer de la tête sa jeune soeur avant de s'écarter pour proposer deux places aux derniers arrivés. Il espérait évidemment que ce serait la jeune fille qui s’assiérait à côté de lui. Ainsi, il pourrait certainement échanger quelques mots avec elle durant la veillée. Mais ne sachant pas trop quoi dire pour y parvenir, il ajouta simplement : « Vous avez bien fait de venir. Vous verrez, nous sommes de meilleure compagnie. Mais je vous en prie, Julide, Erhan, venez vous installer avec nous. »

Secrètement ravi de cette nouvelle arrivée, le paysan se mit à chercher des histoires et des anecdotes à raconter. S'il en racontait de bonnes, peut-être que la fille Schatz lui parlerait un peu durant la soirée.

Julide s'était installée là où Henric l'avait invitée, poussée par un coup de coude de son frère.

La discussion fut légère puis on entendit la cloche de l'église de Pharasma sonner huit heures.


«  Bien... on va commencer...  »


« Maven ! S'te plait grand-papa ! Commence par Maven ! C'est ma préférée ! Maven ! Maven ! Maven !  » glapit la petite Elina serrant très fort sa poupée dans ses bras et suppliant son grand-père avec des yeux de chien battu comme savent si bien faire les enfants.

Ce dernier ricana et ébouriffa les cheveux de la petite.

«  Bien.. Commençons par Maven...  »

La petite applaudit et se colla contre sa mère.

«  Herm herm... Voilà...

Il y a fort longtemps, dans le royaume de Galt, vivait une jeune fille connue sous le nom Maven Mousselanterne. Elle était issue d'une famille modeste mais estimée. Elle-même était d'un caractère doux et serein.

Elle tomba amoureuse du seigneur des lieux, Renéïs Blanchaste, un aristocrate dont la passion était la boisson et les jupons.  »

Le vieil homme adressa aux auditeurs un regard entendu.

«  Maven se mit en tête d'adoucir les moeurs vagabondes du jeune homme et, grande erreur de sa part, en parla à son entourage.
Il se trouvait qu'une de ses servantes, Sylnia, une pauvre fille de basse extraction, envieuse d'un destin plus glorieux, entendit les propos de sa maîtresse.
Or, Sylnia ressemblait beaucoup à Maven et pire encore, elle désirait le seigneur Rénéïs Blanchaste encore plus ardemment !

La servante donna rendez-vous en un lieu secret à Réneïs, lui faisant miroiter qu'il pourrait allègrement badiner avec Maven. Ce dernier accepta volontiers et attendit la jeune femme.

De son côté, Sylnia persuada Maven à se rendre au rendez-vous. Les deux femmes empruntèrent une barque pour le voyage. La servante fit remarquer qu'il y avait des poissons féeriques qui semblaient guider leur embarcation.
Levant sa lanterne pour mieux voir ces créatures imaginaires, Maven ne vit pas la rame que Sylnia avait soulevé et qui s'abattit sur elle, l'envoyant au fond des eaux troubles de la rivière.

Se faisant passer pour Maven, Sylnia rencontra le Seigneur Blanchaste avec lequel elle s'enfuit cette même nuit sans que cet infâme ne sache rien de la ruse.


Le corps de Maven ne fut jamais retrouvé.
Mais depuis des décennies, une âme trempée erre sur les rivages moussus du Bois-sanglier, celle d'une jeune fille éplorée avec sa lanterne, cherchant à jamais un amour perdu et conduisant à son tombeau aquatique ceux qu'elle perçoit comme des imposteurs.  »

Elina frissonna et plongea son visage dans la jupe de sa mère. Celle-ci sourit en lui frottant le dos.

Julide hocha la tête en souriant amèrement.

« Je me souviens de cette histoire... Ça fait froid dans le dos en effet... Imaginer chercher l'amour par delà la mort... c'est triste.  »





Daniil s'adressa aux invités.

« Dites... vous en avez déjà vu des fantômes ? Ça existe vraiment ? Comment qu'on devient fantôme ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 21 septembre 2017 22:06:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque Julide s’assit à côté de lui, Henric lui offrit un début de sourire timide avant de se remettre à écouter la veillée. La petite Elina avait très envie de d’entendre l’histoire de Maven et le grand-père avait cédé à ses exigeances par amour familial. L’histoire était véritablement triste cependant. La pauvre fille avait été présentée comme la victime malheureuse de deux péchés que lui-même connaissait très bien : la luxure et l’envie. Mais il compatissait surtout au sort de la pauvresse qui n’avait rien vu venir. Lorsqu’il entendit la fille Schwatz faire un commentaire à la fin, il opina derechef en signe d’assentiment. Il voulu également ajouter quelque chose d’intelligent à sa suite. Mais rien ne vint.

Heureusement, l’aveugle intervint pour répondre sommairement aux questions du petit garçon. Il eut ensuite le tact de chercher à détendre l’atmosphère en redemandant à manger. Mais Henric voyait bien que l’assemblée était prête pour la prochaine histoire. Voulant briller devant la belle à sa droite, le paysan se fit violence en prenant la parole. « Z'avez raison, Gandor. ‘Faut pas faire peur à tout le monde. Mais en même temps, les enfants, ils attendent qu'ça, de belles histoires ! Alors en voici une autre pour vous. 'Connaissez l’histoire de Saule et du Forestier ? »

Voyant que ses jeunes ouailles lui répondaient par la négative en secouant leur tête de droite à gauche, il se racla la gorge avant de reprendre sa narration un ton grave et lent. « C’t'une histoire du pays qui date de fort fort longtemps, bien avant qu'vous-savez-qui ne cherche à s’installer dans le coin ; lorsque le Forestier, le Grand Ours et la Chasseresse, ils parcouraient encore les forêts qui s'tenaient à nos places. Mais j'vous mets en garde. C’t'une histoire puissante qu’y faudra jamais raconter hors de ces murs. Car à elle seule, elle peut rappeler à nous c'qui rôde à l’extérieur, vous prendre pour vous emmener avec eux et jamais vous laisser partir ! »

Le ton était donné. L’auditoire semblait déjà captivé par cet avertissement. Mais rien dans le comportement d’Henric ne précisait si sa mise en garde était là pour capter l’attention des petits ou bien parce qu’il croyait réellement ce qu’il disait. Les yeux dans le vagues, il poursuivit simplement son histoire : « A c't'époque donc où les hommes commençaient tout juste à domestiquer la terre, l'grand-père de Saule, il avait mené son groupe de gens jusqu’ici. Chef sage et respecté, il était très au fait des coutumes et des traditions à respecter envers les habitants qui peuplaient déjà la forêt avant eux. C’est la raison pour laquelle il avait été chercher l'Forestier pour parlotter avec lui. En y passant un peu d'temps, ils sont tombés d’accord. Alors l'autre, il a laissé un bout d'son terrain aux hommes. Et les hommes, eux, bah, ils ont donné du grain, des bêtes et des filles au Forestier. Ainsi, c'est comme ça qu'les hommes, ils ont pu s’installer ici et créer leur propre village. Ils prépospé... prospér... Enfin, ils ont vécu bien comme ça un temps quoi, tout en respectant la nature.

Mais lorsque le fils du chef, l'père de Saule, il a hérité d'la fonction, les choses ont comme qui dirait commencé à changer. C'est qu'il était avide et orgueilleux, l'gars. Alors il s'est mit à défricher et défricher encore pour faire toujours plus de champs. En plus, il faisait ça sans d'mander l’accord du Forestier et sans respect pour les habitants de la forêt. Alors les siens, d'abord, ils ont eu peur de ses méthodes. Mais bien vite, ils ont laissé faire quand ils ont vu qu’ils récoltaient plus de blé et que les habitants de la forêt, ils faisaient rien. Et donc, le temps a passé comme ça. Le nombre de bouches à nourrir continuait d'augmenter. Et le père de Saule, il continuait de tuer la forêt. Il continua tant et si bien que la forêt disparue pour laisser place aux collines et aux champs. C’est là, durant c't'époque que les hommes, ils ont oublié leurs propres traditions. Pour dire vrai, ils savaient même plus comment on discutait avec les habitants de la forêt. »

Faisant une pause pour estimer l’attention que l’auditoire lui portait, Henric vit qu’il avait réussi son coup. Tous semblaient pendus à ses lèvres. Satisfait, il reprit donc de la même voix grave, chargée d’un grondement sourd. « Mais un jour que l'fils du chef, Saule, atteignit l’âge de 6 ans, il partit jouer seul dans les collines. Il croisa alors un étranger. Celui-ci, il avait une mine sombre et ses vêtements lui semblaient très étranges parce qu'ils n’avaient rien à voir avec les siens. Mais comme l’enfant était innocent et gentil, il demanda à l’étranger de sa petite voix fluette :
- « Qui es-tu ? Je ne te connais pas, je crois ? »
- « Non, tu ne me connais pas. Je suis le Forestier. » lui répondit l’autre de sa voix grave et assurée.
- « Ah ! Tu es celui qui aidé mon grand-père à construire mon village ! »
- « Oui, je suis celui-là même. » Et comme l’autre semblait porter une grande tristesse sur les épaules avec le poids des années, tout ça, Saule, et bien, il lui demanda :
- « Mais pourquoi es-tu triste comme ça ? »
- « Je viens pleurer la mort de ma maison. A chaque jour qui passe, elle disparait un peu plus à chaque arbre que vous abattez. » lui répondit alors le forestier.

Le jeune garçon ne put laisser échapper qu'un « Ohhhh » de surprise avant de continuer. « Alors tu habites dans la forêt ? Mais si tu veux, je peux t’aider à replanter des arbres alors ? »
- « Vraiment ? » s’étonna l’autre.
- « Oui ! Pour vrai ! J’te l’jure ! » affirma le jeune Saule avec force.
- « Très bien. Dans ce cas, aide-moi à creuser un trou avec cette branche. Pendant ce temps-là, j’irai chercher quelque chose à planter. »

Aussitôt, Saule, il se mit à creuser. Il creusa tant et si bien que lorsque le Forestier revint, le petit garçon avait réussi à creuser un trou deux fois plus grand que lui. Saule, il était très fier de lui, mais il pouvait plus sortir non plus, du coup. « Aide-moi à sortir, s’il-te-plait. J’ai creusé ton trou comme je te l’ai promis. » lança t-il au Forestier en lui tendant la branche qui lui avait faire se mettre dans ce beau pétrin. Mais loin de l'aider, le Forestier se contenta de le regarder depuis le bord. « Mais pourquoi tu ne m’aides pas ? Je t’avais promis de t’aider à planter des arbres pour t’aider ! T’es méchant en vrai ! Et pourquoi tu n’as rien amener à planter ? » C’est alors qu’un vilain sourire naquit finalement sur le visage du Forestier. « Oh oh, mais si ! J’ai trouvé ce que j’allais planter, petit. Et il se trouve déjà dans ce trou. »

Puis sans laisser le temps à Saule de comprendre, le Forestier entonna l’un de ces chants ancestral que les hommes ont oubliés depuis. Et là, la main du p'tit Saule qui tenait la branche se mit à se fondre dans le bois. Sa peau qui était fine et blanche se mit à devenir verdâtre et toute fripée. Ses membres se sont mis à se raidir pendant qu’il commençait à pleurer. Finalement, lorsque le Forestier, il eut terminé de chanter, le petit garçon avait disparu pour laisser place à un arbre gigantesque et aux branches tombantes. Le soir venu, le père soucieux de l’absence de son fils se mit à sa recherche avec l’aide du village. Mais c'était d'jà trop tard. Tout ce qu’il trouva fut un unique arbre planté au milieu d’une colline, et c’est alors qu’il sut. De tristesse, il mourut au pied de l'arbre en pleurant toutes les larmes de son corps.

Depuis, les hommes n’ont plus jamais cherché à déboiser la forêt. Et c’est aussi pour ça que nous ne coupons pas les saules-pleureurs lorsque nous avons besoin de bois pour l’hiver.  »

Le récit avait été long. Jamais Henric n’avait parlé aussi longtemps devant une assemblée aussi nombreuse. Mais il espérait secrètement que son histoire avait impressionné son auditoire. Jetant un coup d’œil discret vers sa droite, il attendit un signe de réaction de la fille Schwatz en même temps qu'il s'attendait à recevoir les questions des gamins devant lui.

Julide semblait touchée par l'histoire d'Henric. Elle lui adressa un sourire chaleureux qui lui fit oublier un instant qu'il était... lui.
« C'est magnifique comme histoire... Je ne la connaissais pas non plus.  »

Elina fourra sa tête dans la jupe de sa mère.

« Moi je ne veux pas qu'on m'enterre pour faire pousser un arbre ! »

Quelques uns se mirent à rire.



«  Allons, ce n'est qu'une histoire...  » lui dit Erhan en lui adressant un sourire rassurant. Il prit ensuite un air plus mystérieux et inquiétant. «  Mais si tu veux vraiment avoir peur... Je peux te parler de "Ceux-qui-errent-dans-la-brume" !  » Il leva les bras d'un air menaçant vers Elina qui rigola et se pelotonna contre sa mère.


« Oh non... pitié...  » dit Julide en levant les yeux au ciel, le sourire aux lèvres.

« Très bien ! Alors comme ma chère soeur me le réclame à cors et à cris... Je vais vous raconter cette histoire qui m'a été racontée par mon propre grand-père !  » Erhan s'éclaircit la voix et poursuivit.

«  Il y a une trentaine d'années, mon grand-père arpentait les routes, paladin de son état, au service de Iomédae. Il advint qu'il arriva un jour à Madritch, un petit village à quelques lieues d'ici. Il fit halte à l'auberge et là, il vit alors arriver un soldat.
Cet homme était plus pâle que les autres. Ses yeux étaient cernés, comme s'il n'avait pas dormi depuis des jours et son uniforme était maculé de terre et de sang. Il commanda un repas et mon grand-père alla lui faire la conversation.
Le soldat lui dit qu'il avait mené un combat pour le Palatinat et rentrait à présent chez lui, mais il confia qu'il n'arrivait plus à dormir depuis des jours car il entendait ses camarades morts sur le champ de bataille lui parler la nuit.
Il avait également remarqué qu'à chaque fois qu'il se réveillait, une brume épaisse était apparue. Il ne cessait de parler de "Ceux-qui-errent-dans-la-brume" et qu'ils en avaient après lui.

Grand-père tenta de le calmer et lui dit que ce n'était qu'un jeu de son esprit qui avait dû être affaiblit par la dureté des combats. Le soldat alla se coucher sans trop de conviction et mon aïeul décida de veiller le pauvre bougre en dormant dans la salle commune avec lui.
La nuit se passa sans trop de souci, mais vers les quatre heures du matin, alors que la cloche sonnait, le soldat se réveilla en sursaut. Les deux hommes se rendirent à la fenêtre...

La brume était apparue.

Le soldat se contenta de dire "Ils sont là. Ils viennent me chercher." Il semblait avoir peur mais être également résigné.

Il mit une main sur l'épaule de mon grand-père qui voulu avoir le coeur net. Tous deux sortirent dans le silence absolu de la nuit, entourés seulement du brouillard qui brillait à la lueur de la lune.

Le paladin resta à la lisière du village, comme le soldat l'avait demandé. Il le vit s'enfoncer dans la brume et, c'est ainsi qu'il me l'a décrit, il entendit alors un clairon résonner dans le lointain et vit des ombres dans la brume arriver aux côtés du soldat. Ils lui firent un salut militaire et après quelques mots, ils l'attrapèrent et tirèrent de toutes leurs forces, l'un emportant un bras, l'autre la tête !  »

Daniil ouvrait de grands yeux tout comme Elina qui se mit les mains sur la bouche pour ne pas crier.

«  Secoué par ce spectacle, mon grand-père fit quelques pas et sentit soudain une vive douleur au crâne. Il s'effondra sur le sol.

Quelques heures plus tard, il fut réveillé par un milicien qui le poussait du bout du pied pour voir s'il était mort ou non. Il croyait qu'il avait trop bu et s'était effondré là... et grand-père ne démentit pas... Car en se relevant, il alla vérifier les lieux.
Nulle trace de sang, nulle trace de lutte... et plus de brouillard aux alentours.  »

Il termina son récit par un haussement de sourcils. Il y eut un silence.

Corina eut un frisson et rajusta son châle sur ses épaules.



« T'es bêtes avec tes histoires... ! » lança vivement Julide en poussant l'épaule de son frère. « Je préfère celle d'Henric. Elle est plus poétique et moins lugubre.  »



« Elle est surtout vraie... » insista Erhan avec un grand sourire à l'adresse de Daniil.



« Une autre ! Une autre !  » réclamma Elina.

Modifié par un utilisateur lundi 2 octobre 2017 21:32:21(UTC)  | Raison: Non indiquée

Erhan était à moitié hilare, l'autre partie étant presque horrifiée.

« Allons, Henric... ce n'est qu'une histoire... Et puis il n'y a pas eu de brume... Je ne sais pas ce que c'est que cette histoire de ce chien mais... Enfin, je ne crois pas que ça ait un rapport avec ça.  »

Le jeune homme semblait avoir de la compassion pour Henric et son ton laissait transparaître une gentillesse débonnaire.


«  Mais c'est quoi cette histoire de chien... ?  » interrogea Corina.

Personne n'eut le temps de répondre qu'on toqua à la porte lourdement. L'hôtesse se leva, elle n'était même pas arrivée à la porte que celle-ci s'ouvrit et Aleks Schatz entra sans cérémonie. La pluie tombait fort dehors et le bonhomme était trempé du chapeau jusqu'aux bottes.
Il avait en outre le teint rouge de ceux qui ont bien profité des spiritueux et son élocution était pâteuse.


« Ah bensh... sh'pensais bien vous trouver là.  » dit-il en regardant Erhan et Julide.

Pendant un instant tout le monde sembla trouver l'irruption plus que grossière. Le maire dû s'en apercevoir et bredouilla.

« Oh heu... pardonnez d'interrompre ...  » Il fit une pause en fermant les yeux et fit un moulinet du poignet. Visiblement, il avait du mal à trouver ses mots.
« Bref.  » Il regarda Erhan.
« Gerda est en pleurs, son fils a disparu. Elle a assuré qu'il s'était couché en rentrant du comice, mais quand elle est rentrée chez elle, il n'y était plus. Gavin a fouillé partout où il pensait qu'il était et rien... Pharasma seule sait où il a pu se cacher ce gamin... Yorg, je crois. C'est le petit... qui est lent et difforme.

Gavin a dû prendre la mère à part, parce qu'elle commençait à faire excl... esl... esclandre dans la taverne... alors que son rejeton... bon, on sait comme il est ... On ne sait pas ce qui peut se passer dans la tête d'un gamin comme ça... Enfin pas que j'lui en veuille d'être ainsi... C'est d'la faute à personne. Mha... C'est p'têt pas qu'une mauvaise chose s'il a... » Il regarda les gens présents.

« Ouais... Enfin, c'est pas joyeux tout ça. Si ça se trouve il est juste parti se cacher et s'est endormi sous une charrette. On verra mieux demain en pleine journée j'pense, mais j'devais te prévenir. » adressa-t-il à son fils.

Erhan acquiesça.

« Je vais aller voir si je peux le trouver... mais avec la pluie qu'il y a... il a dû trouver un abri. Peut-être dans une grange ou chez des amis ?  »


« Ouais... J'espère juste qu'on l'retrouvera pas comme Sarvis, égorgé comme un porc... »

Cette dernière phrase sembla jeter un froid dans la salle, plus particulièrement sur Calathès.


«  Pardon ?!  »

Le maire s'aperçu qu'il avait fait une bourde et toussa un peu. Calathès était livide et commença à monter aux créneaux.

«  On m'avait dit qu'il était mort dans son sommeil ?! Qu'est-ce que ça veut dire ?! Il a été tué ?!  »

Le maire mit ses mains en avant pour le calmer, ou peut-être davantage pour que le son de sa voix se fasse moins fort tant sa tête tambourinait.


« Oh là... oh là... du calme. Je... J'ai pas dis qu'il avait été... Enfin... C'est qu'il faut pas dire c'que je vous ai dis hein.. ?  » Il regarda tout naturellement plus particulièrement les enfants qui ne semblaient pas comprendre.
« Faudrait pas qu'la population s'inquiète vous comprenez... J'veux dire ça fait deux mois qu'le bon père Sarvis nous a quitté... On n'a rien trouvé de quoi que ce soit... Alors bon. Et comme y a rien eu d'autre... Et pis ça sert à rieeeen de s'alarmer. Si ça se trouve c'était un accident pis voilà !  »

Ses phrases se faisaient de plus en plus confuse à mesure que sa pensée allait plus vite que ses mots.


« J'vais te reconduire, papa. J'irai jeter un oeil dehors. Julide, reste ici. Je préfère que tu évites de sortir seule.  »

La jeune femme acquiesça mais son regard en disait long sur son envie de désobéir.

Erhan fit de jolis compliments à l’hôtesse et son accueil, s'excusa et reparti avec son outre de père.

Modifié par un utilisateur lundi 9 octobre 2017 14:05:07(UTC)  | Raison: Non indiquée