Chacal! jura-t-elle intérieurement quand le contenu de ce qu'elle avait préparé heurta le sol. Elle vit le rictus de triomphe de l'elfe noir alors qu'elle faisait de son mieux pour ne pas trembler. Trop tard. Ses jambes, encore blessées par la chute, se mettaient à vibrer et elle posa une main sur un rebord pour ne pas tomber.

L'espace d'un instant, le passé remontait à la surface.
Le fouet marquait sa fourrure " dépêche-toi avant que les bras ne t'en tombent au sens propre puanteur blanche! Tu veux qu'on t'écartèle pour te disséquer comme ton cousin souris la semaine dernière? Notre alchimiste a plein de choses à étudier pour la matrone, bouge ton petit cul maintenant!" alors que le cuir en partie barbelé passait à travers ses poils pour martyriser sa chair.

Ses yeux s'embuaient. Elle repensait à ce qu'elle avait vécu, et à sa famille, qui l'avait lâchement abandonnée à ce sort.
Elle regardait Ambrose qui ne mouftait pas alors qu'Eyle approchait d'elle. Elle frémit quand il la toucha et, soudain, elle bascula. L'instinct de survie se manifestait parfois de bien étrange manière, mais en cet instant, quelque chose lui disait que malgré tous les risques possibles, elle était déjà morte si elle abdiquait. Pas cette fois. Pas un drow. Elle se rebiffa en levant puis baissant son bras avec force comme on le ferait pour un cordage ou un fouet.
«  lâche moi toi, par Besmara, tu mens comme tous les tiens! Je sus prêt à passer le jugement de la prêtresse de Besmara ici présente pendant que tu mens sur les eaux de la Reine. Regardez cette assiette, de la façon dont elle est tombée, on voit qu'elle est tombée en ligne droite. Si je l'avait renversé, ça serait plus étalé en flaque. Menteur, et imbécile par dessus le marché. T'es sur que t'as lu la charte du bateau? Tu sais p'tête pas lire. » dit-elle alors qu'elle se dirigeait d'elle-même vers sa punition

Modifié par un modérateur jeudi 1 décembre 2016 01:52:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le corps trempé du défunt voleur présumé sombra dans les eaux tumultueuses qui défilaient le long de la coque, et s'abîma aussitôt, comme englouti par un géant informe et affamé. Si un observateur avait jeté son regard vers la poupe, il eut été témoin d'un ballet sanglant d'ailerons se battant pour leur pitance.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres se prit à penser Anne-Charlotte lorsque son estomac, d'un borborygme retentissant, la rappela à l'ordre en lui exprimant clairement que les requins n'étaient pas les seuls à devoir passer à table.

S'approchant de la file - qui ressemblait à agglomérat de mendiants et de rufians plus qu'à une rangée bien ordonné - de matelot faisant la queue pour leur pitance, elle repéra Bessel qui assurait le service, juste quand l'elfe noir faisait son Quali Maireau (N.D.R Quali Maireau est un célèbre poussin noir au comportement anthropomorphe issu d'un vieux conte d'Avistan).

Plugg énonca sa sentence tellement rapidement et sans jugement ou remise en question aucune, qu'Anne-Charlotte eu immédiatement l'intime conviction que l'elfe noir et lui étaient de mèche.

"Le malheur des uns fait le bonheur des autres" résonna en écho de plus belle dans sa tête.

« Quels fils de chienne ! » ne put-elle s'empêcher de lâcher entre ses dents serrées par la colère de façon - l'espérait-elle - inaudible pour son entourage.

Ferme ta gueule putain de mouette !
Tu te mets dans la merde là.

Laisse cet âne bâté de nain et ce fier de à bras de Sorio faire leur numéros et t'en mêle pas pauvre cruche !
Tu veux la rejoindre au pied du mât ?
T'as pas assez de cicatrices ça salope ?

Sa conscience d'exprimant de manière quasi unanime et de façon très claire, Anne-Charlotte s'abstint de rajouter de l'huile sur le feu et observa la suite des événements.
Son estomac, aveugle et sourd à tous ce manège continuait de gronder sourdement.

Modifié par un modérateur jeudi 1 décembre 2016 01:50:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le médiogaltien écouta attentivement Maître Fléau mais avait perçu dans l'assemblé un vent de mécontentement ou d'inquiétude. Clairement, le manieur de fouet protégeait l'elfe noir et Sorio ne pourrait rien y faire, du moins pour le moment! Il avait néanmoins fait germer la possibilité de contredire Eyle dans les esprits de quelques moussaillons et c'était déjà un premier pas.
Tu paies rien pour attendre mon salaud... Mais la vengeance est un plat qui se mange froid!

Pour l'heure, Fléau était effectivement le symbole de l'autorité et même si la justice qu'il rendait n'était pas impartiale, c'était tout de même lui son bras armé. Et le médiogaltien savait que justice devait être rendue, ne serait-ce que pour entériner la dispute, même si la fin n'était pas vraiment à sa convenance.
Ce n'est pas à moi de le juger. Le Dieu tout puissant s'en chargera en temps voulu. En attendant, j'ai un travail à accomplir!

Comme chargé d'une mission, il attrapa la corde fermement en ajoutant :
« Vendu... J'ai jamais eu de problème à appliquer la justice des autres.
Par contre... » se tournant vers Eyle alors qu'il tirait sur chaque bout de la corde pour vérifier sa solidité...
« Eyle tu nous confirmes que t'as pas la tremblote ou une autre maladie du genre? J'ai pas envie de risquer ma peau sur ce rafiot à côté d'un truc dangereux comme ça hein... »
Sorio n'avait pas employé un ton agressif, bien au contraire, il donnait même l'impression de vouloir se racheter d'avoir insulté le drow en lui laissant un échappatoire. Ceci-dit, sa manœuvre était un peu plus habile... le poussant en quelques sortes dans ses retranchements.
Si tu confirmes, certains comprendront surement que t'as menti pour l'assiette, si tu confirmes pas, tu laisseras planer un doute avec cette rumeur! Et si t'es pas assez intelligent pour comprendre, c'est tout bénéf!

Et faisant volte-face vers le grand mât où Bessel se dirigeait déjà, il leva le menton vers Kwurzk pour lui indiquer la direction à suivre comme l'avait docilement fait la rate quelques secondes plus tôt.
« Les gars... J'suis que le messager... » prononça-t-il d'un ton tout ce qu'il y a de plus neutre. Il n'avait manifestement pas d'empathie à l'égard de son geste. Certes il appréciait ses deux compagnons de fortune mais dans le cas présent, il n'allait pas frapper moins fort pour autant. Le poids des regards de Fléau et Plugg était trop lourd pour faire mine de jouer les gentillets maintenant qu'il avait la corde en main : ça aurait décrédibilisé son choix.
Quitte à accepter cet acte, autant le réaliser proprement. On aura tout l'temps de se venger du duo maîtres d'armes!
C'est ce que le médiogaltien aurait bien voulu dire à ses compères mais sa sagesse (ou son fanatisme...) lui dicta de ne rien en faire.

S'approchant des deux malheureux, Sorio jeta un œil à un tatouage situé sur la face interne de son bras gauche puis releva le regard alternativement vers Fléau et Plugg :
« Combien de coup par personne? » lança-t-il simplement alors qu'il s’apprêtait à frapper la femme-rat.

Malgré le côté peu agréable de la sentence, Sorio fit le boulot rapidement et tenta de passer à autre chose une fois les sadiques de Fléau éloignés.
Quelque peu grommelant, il lâcha simplement en revenant vers la file d'attente « Bon, j'vais p'tetre pouvoir manger maintenant?! »

Et s'approchant des deux infortunés, il ajouta à leur égard : « Désolé hein... J'me voyais pas les envoyer chier juste pour une corde... Disons que c'était mieux ça plutôt que d'voir Eyle infliger d'autres trucs tordus... »
Il espérait que ses amis de la matinée ne lui en tiendrait pas rigueur et comprendrait son geste.
Mais pour s'en assurer, il ajouta en posant une main sur l'épaule de Kwurzk : « J'suis avec toi. Comme t'as dit, on s'serre les coudes même si un coup d'corde c'est pas la meilleure méthode... »
Un sourire sincère se lisait sur le visage du médiogaltien avant qu'il ne se dirigeât vers Ambrose pour récupérer son assiette.

Après avoir été servi, observant Sandara, il l'interpella : « Dis-moi? T'es une prêtresse c'est ça? Si y'a besoin de les soigner, ils peuvent compter sur toi?
...
Parce que quelque chose me dit que le drow va pas vouloir s'arrêter là... J'sais pas ce qu'il a avec Bess' mais sa tête poilue lui revient pas...
J'trouve pas qu'elle mérite de s'faire fouetter... question d'équité. »
Sous ses allures de gaillard, Sorio faisait preuve de sagesse en matière de justice. Du moins, ses convictions pouvaient y laisser penser, même si ses actes devaient parfois prouver le contraire.

Puis son estomac le rappela à la tâche : ça devait faire 24 heures qu'il n'avait pas mangé!
Jetant un coup d’œil alentours, il se dirigea vers Cog pour s’asseoir et commencer son dîner.
« ça t'gêne pas si j'me pose ici? T'as parlé du Bonnaventure s't'aprem... Tu connais d'autres marins dans les entraves? » commença-t-il, pour faire la conversation...

Bessel baissait les yeux comme la queue, déçue. Si le nain au nom de saucisse et l'umbrogliogatien étaient punis ou de corvée, c'était en partie de sa faute. Non tête de pioche, c'est de sa faute à LUI! se corrigea t'elle en le regardant, noir, tout en évitant celui de Fléau.

Elle comprenait enfin le pétrin dans lequel elle était : elle n'était pas un jeune mousse, elle était l'un des souffre-douleurs de pirates malhonnêtes. Et elle risquait d'emporter les autres avec elle. Elle déglutissait en attendant la punition annoncée par Fléau.

Un coup. La chose ne serait pas agréable, mais la petitesse de la punition par rapport à ce qu'elle craignait la rassura. Elle n'en montra rien, répondant simplement au medicogalatien «  fais ton boulot matelot, t'inquiète tu mangeras demain ... si t'attrapes ton assiette. » lui avait-elle dit pour soulager un peu sa peine à lui, et lui faire comprendre qu'elle ne lui en voulait pas. Sa compassion, surtout, allait vers le nain. Il avait prit des risques, tout ça parce qu'elle ...

Elle couina sous la douleur, d'un cri aigüe qui pénétrait avec force chaque oreille. En miettes. Elle était en miettes. Mais c'est justement ce que voulez ceux qui essayaient de la briser. T'as pas fait tout ça pour plier maintenant. Y a cent fois moins de drows ici qu'à Heslandaena

L'elfe noir approcha d'elle pour en rajouter une couche. Ils ne seraient jamais amis. Pas même camarades. Elle ne pouvait rien faire pour changer ça. Mais tant qu'à morfler, elle pouvait le rendre fou, et instiller le doute chez les autres. Quand il eut fini son chuchotement, Bessel se mit à ricaner assez fort pour qu'on l'entende, avant de chuchoter à son tour «  ce qui me plaît, c'est ce que je vois. Parvenir ici pour un peuple rat, c'est preuve de débrouillardise. Parvenir ici pour un drow, c'est preuve que tu es une loque indigne de vos maisons. » Elle gémit ensuite pour bien montrer qu'elle ne se moquait aucunement de son châtiment.



Le nain lui adressa la parole, fraternellement, là où il aurait pu jouer la facilité et lui jeter l'opprobre. Elle se gratta la tête.
«  M... merci à toi k...Kwurzk. Ouais, on va prendre le temps de faire pencher la balance. Faudra bien des requins pour manger pareilles charognes. Appelle moi Bes' » Elle voulait lui serrait la main, faire des "tope-là!" mais ça l'aurait davantage mis dans la merde qu'autre chose. Ce nain la considérait mieux que beaucoup d'humains réputés plus ouverts. Se retrouver dans la merde devait faire ce genre d'effets inhabituels.



«  J'vous rejoins. j'ai un travail à finir » dit-elle à l'intention de Kwurzk. Si y a bien une chose qu'on reprocherait jamais honnêtement à Bessel, c'est de faire le boulot à moitié. Ça n'était pas dans sa nature. Et après des années d'esclavage, ça n'était plus dans sa culture non plus. Elle reprit sa place près d'Ambrose pour finir le service.
«  Ça ira. J'ai bien cru que j'allais vomir moi aussi » lui dit-elle en souriant. Elle reprit le service, regardant la nourriture encore fumante au sol. Quel goujat ... on ne gâche pas de la nourriture ainsi.

Le service fini, elle s'approcha des autres en enchaînant de rapides coups de cuillères vers sa gueule. Elle ne voulait pas qu'on renverser son bol à elle aussi.
«  Il veut ma peau ouais. Faudrait surtout qu'on puisse récupérer de quoi se défendre. Si c'était le cas, il risquerait d'être surpris si il tentait quelque chose d'inconsidéré. » Sans en dire plus, elle les suivit en boitant, se plaçant presque entre eux.

Modifié par un modérateur jeudi 1 décembre 2016 01:52:11(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'elfe noir avait réagi, avec malice, mais sans pouvoir se retenir. Piégé, tu es mien malgré ton rang!
Elle ne s'attendait pas à voir Mr Plugg débarquer. Elle les regardait, incrédule? Mais je n'ai désobéis à rien. De quoi il me parle d'article 6? se demanda-t-elle, elle qui mémorisait facilement les choses. Comprenant que c'était peine perdue, Bessel se tut avant d'emmener quelqu'un dans ses problèmes.
Le fouet, l'elfe, celui lui rappela tout ce qu'elle avait fui ... jusqu'à l'évanouissement.

Une vague de bienfaits parcourut son corps, la réveillant alors qu'elle était cette-fois ci totalement sur pieds, étonnée. Sandara. Sandara était venue la soigner, de gré ou de force, et lui administrait déjà un sermon.
«  Ah bon? Je n'ai pas vu la différence, il me détestait déjà au début, et il continue. La différence, c'est qu'il est tellement impatient qu'il abuse déjà de son statut. Je ne donne pas cher de ma peau ici. Tu ne connais pas ma vie prêtresse, je n'ai plus rien à perdre si ce n'est ma dignité. Alors s'il le faut, je me jetterais à la mer, où ils me tueront d'abord. Ça m'est égal. » Bessel prononçait ses mots sans vraiment savoir si elle le pensait. Elle ne voulait pas revivre ce qu'elle avait vécu, mais avait-elle fait tout ça pour se donner la mort, ou se laisser se la faire donner?



Bessel se tut dans un coin, assise, les genoux dans les bras. Sandara revint à la charge.
«  Vous devriez me laisser, prêtresse, vous allez vous aussi vous attirer des ennuis. Merci pour cette sacoche mais vous pouvez la remettre où vous l'avez trouvé, me promener avec ce genre d'affaires, surtout en priorité, ne fera que m'amener encore plus de soupçons et d'ennuis, dont je ne semble pas manquer pour le moment. Et je ne vois pas trop ce que je pourrais en faire ici, sauf à me faire étriper pour non respect de l'article 508, 963, ou 2616 selon la volonté des maîtres. »

Elle regardait les autres, dans son coin. Elle qui savait se faire des amis n'arriverait à rien cette fois-ci. Les heures passèrent, jusqu'à ce qu'elle se décide enfin. Tant qu'à crever, autant s'amuser un peu. Elle se leva pour rejoindre l'attroupement du jeu de cochon.
«  Alors, qui veut me mettre la pâté au lancer de cochon? La pâté physique, j'ai déjà donné pour aujourd'hui. » dit-elle en souriant.

Modifié par un modérateur jeudi 1 décembre 2016 01:51:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Vu que Cog n'avait clairement pas envie de se faire assimiler au camp des perdants, il détalla, laissant Sorio face à son assiette en compagnie du nain. Un peu blasé que les choses se soient déroulées de la sorte, il répondit simplement de façon évasive à Kwurzk entre deux cuillerées de patates qu'il écrasait dans son auge : « Mouai... j'ai déjà eu quelques affaires dans l'coin de Port-Noyé... »

Puis il déposa son assiette léchée jusqu'à la dernière goutte à côté de lui et s'allongea quelques minutes sur le pont en regardant les étoiles qui commençaient à poindre dans l'océan céleste.
Ça et là quelques animations commencèrent à se mettre en place. C'est le moment que choisit Sorio pour rapporter son couvert à Ambrose. Lui jetant un regard bienveillant, il prononça juste quelques mots sans attendre véritablement de réponse :
« Va surement falloir ménager la boule de poils pour qu'elle bosse bien... Elle a pris cher la pauvre... »

Mais déjà il faisait volte-face, observant les marins qui allaient s'adonner à quelques jeux d'équipage.
Visiblement Bessel n'avait pas baisser les bras, ce qui fit sourire Sorio qui la regardait de loin. Pareil du côté de l'unijambiste de Port-Noyé : les événements de la journée l'avaient visiblement ragaillardi!

Hélant Anne-Charlotte « Tu veux v'nir voir? », le médiogaltien s'approcha du tonneau où les uns et les autres voulaient prouver leur force. Il regarda quelques instants les manches de bras de fer, se prenant parfois au jeu d'encourager un concurrent qu'il ne connaissait même pas, lui qui n'était pas de nature très joueur. Ces parties où les paris allaient bon train lui rappelèrent les combats de rue ou les tournois de tir qui pouvaient avoir lieu à Ilizmagorti dans les quartiers pauvres.
Lieux différents mais mêmes passes-temps...

Puis il chercha Cog des yeux...


J'attends l'avancement du RP pour choisir si Sorio tente d'influencer un PNJ - en l'occurrence Cog - ou s'il joue au bras de fer, des fois que quelqu'un l'y défie. Mon prochain post sera rédigé en fonction de ce qui se présente.

Modifié par un utilisateur lundi 14 novembre 2016 11:28:27(UTC)  | Raison: orthographeuh!

Le repas finit, Ambrose servit à tous les marins un verre de rhum. La journée avait été bien remplie et chacun accueillit cette rasade avec satisfaction. L'alcool aidait à oublier la fatigue lorsqu'il faisait effet. Après que Sorio ait pris l'initiative de l'interpeller au sujet de Bessel, Ambrose acquiesça « T'as raison, mon gars. J'vais aller la voir. »

Il se rapprocha ensuite du groupe catalogué comme "insoumis", et servit discrètement une double dose à son commis en vérifiant qu'aucun autre officier ne le surveillait : « Tu m'as épaté à leur tenir tête comme ça, Boule-de-Poil. On dirait pas, mais t'en as une sacrée paire ! Cela dit, si tu veux éviter les ennuis, moi je te conseillerai plutôt de courber l'échine. On se retrouve demain, dans la cambuse. Allez, reposez-vous bien. » L'homme ventripotent s'éloigna en secouant la tête, encore impressionné par la répartie de Bessel, la laissant en compagnie de Sandara et du reste de son groupe.

Une fois Ambrose partit, la prêtresse renchérit : « Vous voyez ? Lui aussi pense que vous devez faire gaffe quand vous l'ouvrez. Si vous choisissez de faire face, il faut au moins choisir les bonnes occasions. Si vous réagissez à toutes les provocations, vous risquez de passer plus de temps accroché au mat qu'à votre poste... » Elle lâcha ensuite un bâillement sonore en remettant leurs outils à Bessel et Kwurzk. « Bon, c'est pas tout mais je meurs de fatigue. Je vais aller me piauter. »

Puis, comme frappée par la foudre, elle rajouta : « Tiens, j'y pense. Mais personne ne vous a indiqué où dormir ? En fait, hormis les officiers, tout le monde dort au niveau du pont inférieur. Il vous faudra installer vous-même votre hamac entre deux piliers et vous aurez à votre disposition un petit coffre pour y laisser vos effets personnels. Faudra demander à M. Plugg pour le cadenas mais je vous conseillerai de faire attention. Les cadenas ne sont pas de très bonne qualité...  » Se tournant vers Bessel, elle ajouta : « Donc ne crois pas que tes outils seront inutiles. Cela dit, je vous mets en garde : si vous êtes pris la main dans le sac ou à visiter un coin de navire où vous ne devriez pas vous trouver, vous risquez gros. Alors faites gaffe à vous si vous tentez quelque chose.

Sur ce, bonne nuit, et ne veillez pas trop tard. » Ses derniers conseils donnés, la prêtresse s'éloigna ensuite pour disparaitre par la porte qui donnait sur la salle des officiers (A4)



Tandis qu'était venue l'heure des divertissements en tout genre, chacun semblait avoir une idée différente derrière la tête. Sorio et Kwurzk s'étaient dirigés vers le pont intermédiaire, là ou avaient lieu les défis de bras-de-fer, tandis que Bessel s'essayait au lancer de cochon sur le pont supérieur et qu'Anne-Charlotte était montée sur l'étrave pour écouter les chants marins.

Kwurzk, animé par le besoin de montrer qu'il n'était pas vaincu, accrocha l'oeil de Balar qui répondit à son défi. L'homme possédait une belle cicatrice sur le côté gauche du crâne qui courrait le long de sa crête. Il semblait aussi prendre le soin de tailler sa barbe, ce qui lui donnait un air bravache. « Ça marche, le nain. Je suis ton homme ! » Il adressa ensuite un sourire au drow qui se tenait à son côté comme pour dire qu'ils n'avaient pas fini d'apprendre les bonnes leçons à ce gros tas. Seulement, les choses ne se déroulèrent pas comme prévu. Au signal, l'homme bandit ses muscles mais la rage décuplée de l'unijambiste l'emporta. Balar lâcha un cri de douleur quand sa main vint râper le dessus du tonneau, couvert de verre pilé et d'objets tranchants.

Furieux et la main ensanglantée, il jura : « Saleté de nain ! On en a pas fini toi et moi ! La prochaine fois, tu mordras la poussière ! » Il tourna ensuite les talons, accompagné d'Eyle, pour disparaitre de la vue de Kwurzk. Rosie s'approcha de lui, admirative : « Tu lui aurais flanqué un coup dans les couilles qu'il l'aurait pas eu plus mauvaise ! Bien joué en tout cas ! J'aurai jamais imaginé que t'étais un putain d'champion au bras-de-fer. Un autre défi, ça te botte ? Contre moi, rien que ça ! » La possibilité de se blesser ne semblait pas effrayer l'halfeline. Pour sa défense, son physique tout en muscles n'avait rien à envier à celui du nain. Les autres alentours attendait de voir si l'handicapé allait relever le gant.



Pendant ce temps-là, sur le pont supérieur, le lancer de cochon s'organisait. Un groupe de quatre marins négociait dur et Grok y participait âprement : « 2 pièces d'or au gagnant ! » « Hors de question, j'ai pas encore reçu ma paye ! Je parie plutôt ma ration de rhum de demain soir. » « Une seule ration ? Autant aller se coucher direct alors ! Disons plutôt deux rations ! » « Ouais, deux rations, ça me va aussi ! » Le dernier, vaincu, acquieça : « Ok, va pour deux alors ! Mais venez pas pleurer que je viendrai réclamer mon dû ! »

Ce fut le moment que Bessel choisit pour se signaler et montrait qu'elle participerait elle aussi : « Hey, moi aussi, je veux en être ! » Dans un premier temps, les autres eurent un mouvement de recul. Mais Grok ne s'en laissa pas compter : « Et comment que tu vas en être ! Ça me fera plus de rations, et ça c'est tout bon ! Tu connais les règles ? C'est simple. On s'aligne ici. On tire chacun notre tour, et celui qui balance ce lingot le plus loin rafle tout ! Vu ? Ok, toi ! » lança t'elle en faisant signe à un marin qui se tenait sur le côté « Tu vas arbitrer que personne triche et tu désignera le gagnant. » Toujours autoritaire, elle s'adressa ensuite à la femme-rat : « Allez, vu que t'es la nouvelle, c'est toi qui va ouvrir le bal. Et te loupe pas si tu veux pas me filer ta ration de rhum deux soirs de suite ! » À sa personnalité, on pouvait aisément comprendre comment Grok en était arrivé au poste de quartier-maître. Elle n'avait aucun mal à diriger un groupe d'hommes.

Bessel lança donc le lingot brillant de graisse du mieux qu'elle put. Celui-ci, loin de tomber à ses pieds, décrivit une belle courbe avant de se mettre à glisser sur un bon mètre. La distance était plus que respectable pour un premier essai. Les marins derrière elle lâchèrent un sifflement admiratif quand ce n'était pas un juron. Mais Grok lâcha : « Joli lancer, Bessel. Mais crois pas que t'as gagné pour autant ! » La femme à la peau verte alla ensuite récupérer le lingot avant de le lancer simplement de toute ses forces. Ce dernier arriva un bon mètre plus loin avant de s'immobiliser. « Ah ! Tu vois ? À vous les gars, maintenant ! » Les deux autres participants jouèrent chacun leur tour et le dernier arriva même à la hauteur de Grok. « Merde ! Dire que j'aurai pu gagner 6 rations rien que pour moi. Maintenant, je vais être obligé de partager avec Rattsberger » L'autre répondit du tac-o-tac : « Et comment, on est premier ex-aquo alors j'ai droit à ma part ! Mais tu peux m'appeler Ratus. » lança t-il à l'adresse de Bessel. « C'était mon surnom avant que tu pointes le bout de ton museau à bord, sans mauvais jeu de mots. On peut dire que t'aura tout perdu aujourd'hui entre ça et la correction que t'as donné M. Plugg parce que t'as critiqué l'autre second-là. Pourquoi t'es allé insulté le drow devant tout le monde ? » Passé son aversion première, Ratus semblait vraiment faire preuve de curiosité à l'adresse de son congénère.



Arrivée sur l'étrave du navire, Anne-Charlotte put sentir la caresse du vent froid sur sa peau. Les autres semblaient aussi se les cailler ici (ce qui n'était pas vraiment étonnant à la mi-pharast) mais au moins, on pouvait échapper à l'odeur rance des ponts inférieurs. Et puis, on se sentait moins les uns sur les autres, ce qui n'était pas du luxe à bord de l'Absinthe. Devant elle se trouvait un groupe de six individus, donc Cog.

Mais le chauve, loin de monopoliser l'attention, était assis dos au bastingage comme quatre des autres et semblait écouter attentivement un gnome plutôt propre sur lui. Ce dernier portait un élégant chapeau violet ainsi qu'un cache-oeil sur son oeil gauche. Mais plus que son apparence, c'était la façon qu'il avait de captiver son auditoire qui la surpris. Sa voix, toute en nuances, prenait tour à tour des tons graves ou enjoués pour appuyer ses paroles. Le gnome avait un tel sens du spectacle qu'avec son seul instrument à cordes, il semblait accompagné d'autres musiciens à mesure qu'il déroulait son histoire. Les acclamations de son public finissaient de donner l'illusion d'un spectacle grandiose.


La chanson racontée était plutôt classique. Il y vantait les mérites des pirates ainsi que leur courage sans bornes mais lorsqu'il eut finit, il reçu un tonnerre d'applaudissement. Tel un artiste, il s'inclina à plusieurs reprises, saluant son audience, et seulement alors, il remarqua la jeune femme et prit le temps de se présenter à elle : « Bien le bonjour à vous, ma belle dame ! Si on m'avait dit que je compterai une telle fleur dans mon auditoire ce soir, je crois bien que j'aurai fais un effort vestimentaire afin d'être plus présentable. Je vous prie de bien vouloir m'excuser pour ce piteux état dans lequel vous me voyez ce soir. Dans tous les cas, votre présence me ravie et je suis heureux de vous compter parmi nous. Je me nomme Conchobar Turlack Courtepierre mais mes amis me nomment Conchobar. Je suis votre humble serviteur. » Le gnome se rapprochant ensuite de la gabière pour lui faire un baise-main. Il semblait à l'aise avec les mots et ses manières laissaient penser que le gnome avait l'habitude de cotoyer la gente féminine. Sa politesse semblait plutôt surprenante sur ce bateau de rustres et de brutes.

Il poursuivit cependant sur sa lancée, sans faire attention à ce détail. « Puisque vous semblez être là pour partager chansons, rires et bonne humeur et que vous semblez vouloir faire montre de votre belle voix, laissez-moi vous accompagner à l'aide de mon instrument et nous verrons où cela nous mènera. Je suis prêt quand vous l'êtes. » Il accompagna ensuite si bien Anne-Charlotte durant La Varisienne et le forban que personne ne sembla remarquer deux petites fausses notes au moment du second couplet. Elle aussi fut applaudit chaudement lorsqu'elle termina sa prestation.

Sans attendre qu'un autre ne cherche à lui piquer la place, Conchobar engagea immédiatement la conversation avec la chanteuse : « Et bien, quelle voix ! Vous m'en laissez bouche bée. Si votre caractère est semblable à votre beauté et votre voix, je crois bien que je vais tomber sous votre charme. Comment avez-vous fait pour vous retrouver ici ma dame ? Je ne pensais pas tomber sur une autre barde à bord. Et puis-je seulement vous demander votre nom ? »

Kwurzk sourit à Rosie lorsqu'elle vint le complimenter et sourit doublement lorsqu'elle lui lança un défi : « Ah ça, voilà une femme avec du caractère, prenez en de la graine messieurs » lança-t'il alentour. Pointant du pouce les muscles de la halfelin, il poursuivit : « Je devrai en rester sur ma victoire je crois, je gage que ce défi sera plus difficile qu'avec l'autre amputé du cerveau, mais je ne recule pas devant un défi. Surtout d'une jolie femme. Voilà ce que je te propose : si tu gagnes tu me soignes la main, comme ça j'aurai pas tout perdu. Ok ? »
Sans même attendre la réponse, Kwurzk se remit en position et toute bonhommie disparu de son visage. « Quant tu veux Rosie, voyons lequel de nous deux a le plus la rage au coeur.
 »

Laissant les marins (et marines!) s'adonner aux bras de fer, Sorio s’éclipsa au moment où Kwurzk relevait le défi de Rosie. Il sourit aux protagonistes en précisant au moment de se lever, d'un air jovial, « J'veux pas voir ça, quel que soit le gagnant, j'aurai de la peine pour l'autre! ».

Et attrapant son verre de rhum déjà aux trois quarts vide, il remonta sur le pont principal pour prendre un peu l'air!
Bon... ma mission a pris un contre-temps mais finalement, j'ai encore tous mes doigts et j'devrais pouvoir me sortir de ce traquenard!

Flânant au milieu des jeux de lancer qui là aussi faisaient rage, il aperçut Bessel en train de rire. Dire que quelques temps auparavant, elle et le nain se faisaient fouetter par ce taré de Plugg... Les choses se déroulaient décidément de façon étrange! Afin de se poser un peu, le rhum commençant à faire son effet - tout comme la fatigue accumulée, le médiogaltien s'approcha de l'étrave pour y caler ses fesses. Et quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il aperçut Ann' entamer la chansonnette avec un gnome somme toute très bon dans son domaine!
Waoh! Ça c'est une femme! Quelle grâce! Et le p'tit se démerde vachement bien aussi!

Apercevant Cog adossé non loin, il lui fit un signe de tête en désignant le couple de chanteurs des yeux, d'un regard qui aurait voulu dire « Ils en jettent pas mal les deux hein! », à moins que l'interprétation masculine eut pu être « Elle est carrément classe s'te nana hein! »... Et terminant cul-sec son fond de rhum, Sorio se laissa charmer par les voix et les danses! Chacun applaudissait de bon cœur et souriait. C'est à ce moment qu'il en profita pour se relever et aborder Le-Rouge :
« Finalement, l'ambiance est plus sympa la nuit qu'le jour!
C'est tous les soirs comme ça ou aujourd'hui c'est particulier? »


Je vais faire l'action nocturne d'influence de personnage du coup. J'aimerais bien faire de Cog un allié!
Est-ce que tout se fait par RP, y'a besoin de tirer des dés?