Taverne du Bec et Ongles, dans la soirée

Peu de temps après leur excellent repas par la famille des jumeaux, Gravius s'était dirigé vers l'enseigne tenue par Laria. Quelque chose chez Dyrza avait attiré son attention durant l'assaut et il souhaitait tirer cela au clair. Arrivant l'air de rien, il salua la tenancière avant de passer dans l'arrière-boutique. Comme à son habitude, la prêtresse traînait dans le coin. Essayant de prendre l'air le plus naturel possible, l'acteur se dirigea vers elle afin de la saluer. « Salut, "Amélys". Comment vas-tu? »

La jeune prêtresse se reposait dans un coin. Les derniers jours avaient été forts en émotions, et un repos était bien mérité.
Elle sorti de ses pensées quand elle vit arriver Gravius. « Bonjour mon cher Cornelius. Bien et toi? Je vois que tu te souviens de mon nom ... d'emprunt. » Une pointe de taquinerie était décelable dans sa voix.

Le jeune homme rit à cette réponse. « Ah ah ! Effectivement. Et c'est la moindre des choses, non? » Puis glissant vers un autre sujet l'air de rien, il ajouta : « Je passais dans le coin pour aider au déménagement de notre QG. Est-ce que tu aurais besoin d'aide, ou bien est-ce que tu prévois de rester ici malgré tout? »

La jeune femme sourit. « En effet, mais je ne t'en voudrais pas si tu te trompais. » Elle soupira. « Je ne sais pas. Il est vrai que notre nouveau QG est spacieux, mais je dois avouer que j'ai mes habitudes ici. Laria m'a accueillie à bras ouverts, et son hospitalité est appréciable. Et toi? »

Gravius leva un sourcil à cette question qu'il n'avait pas prévu. Mais il répondit en toute franchise. « Et bien, je pense que je vais garder ce nouveau chez-moi dans lequel je me suis installé il n'y a pas si longtemps. C'est un peu petit, mais j'ai juste assez de tranquillité et de compagnie pour m'y sentir à l'aise. Je crois que vivre avec tout le monde là-bas finirait par me porter sur les nerfs. On a tous besoin d'un peu d'espace si tu vois ce que je veux dire. »

Profitant là d'une opportunité qu'il pensait avoir trouvé, le roublard se rapprocha à distance raisonnable de la jeune femme avant d'enchaîner. « D'ailleurs, je voulais vérifier que tout allait bien pour toi. » Gravius ne savait pas si Dyrza comprendrait la référence au court épisode durant l'exploration du sous-terrain, et si elle y répondrait ensuite. Mais il préférait avancer pas-à-pas afin de ne pas la brusquer. Contrairement à l'autre tarée de Syla, Dyrza semblait beaucoup moins solide psychologiquement.

Dyrza approuva les dires de son compagnon. Mais quand il lui redemanda, de façon déguisé, si elle allait bien, la jeune femme leva un sourcil. Elle ne comprenait pas trop pourquoi le jeune homme insistait. Mais depuis le temps qu'elle connaissait le groupe, elle savait qu'ils étaient tous particulier, à leur façon.

Elle sourit à nouveau. « Oui, je t'assure que tout va bien. Les derniers jours ont été fort en émotions, mais c'est notre lot à tous je présume. » Elle regarda Gravius dans les yeux. Ce dernier pût voir que les derniers jours, justement, restaient dans la mémoire de la jeune femme. Quelque chose la tracassait, il en était sûr.

Pas certain de savoir comment aborder le problème sans brusquer la jeune femme, il essaya d'insister cette fois de façon plus directe. « À vrai dire, tu me donnes l'impression d'avoir des soucis, et ça a l'air d'avoir commencé quand nous avons affronté ces femmes aux yeux vairons comme les tiens dans ce sous-bassement. Je... je sais que je parais être tout le temps prudent voire suspicieux mais j'ai appris à vous faire confiance. Et je pensais que cette confiance était mutuelle, qu'elle te permettrait de t'ouvrir un peu à nous. Mais je me suis peut-être trompé. Laisse tomber. Je ne voulais pas te brusquer. Simplement t'apporter mon aide. On est toujours plus fort ensemble. » Gravius n'avait pas forcément abordé le problème sous le bon angle, mais il espérait que sa franchise serait suffisante pour passer les barrières de Dyrza

La jeune femme semblait triste alors que les paroles de Gravius lui arrivaient aux oreilles. Elle baissa la tête. « J’espérais que personne ne remarquerait. Mais c'est vrai que tu as l’œil. » Dyrza soupira longuement. « Cette confiance est mutuelle. Mais m'ouvrir à vous est difficile. Mais j'ai l'impression que je ne vais pas y échapper. » Elle se cala sur sa chaise, invitant Gravius à s'installer.
La jeune femme regarda son compagnon. « Je dois avouer que je ne sais pas comment aborder les choses. Sais-tu ce que ces yeux veulent dire? »

Prenant place suite à l'invitation de sa compagne d'armes, il répondit factuel. « Non, pas vraiment. Ce sont des yeux, et tu en as deux comme tout le monde. Voilà tout. »

La prêtresse sourit timidement. « Ce n'est malheureusement pas tout. Rencontrer ces femmes m'a ... perturbé. Elles sont comme moi, ce sont des changelins. Enfant d'un humain et d'une ... guenaude. » La jeune femme n'alla pas plus loin, laissant le temps à Gravius de comprendre.



Gravius sembla se bloquer un instant, un instant qui dura bien cinq longues secondes. Il essaya de ne pas dévisager Dyrza, mais la tentation était trop forte. Une guenaude?! La surprise le mêlant à l'incompréhension, il commença d'une voix hésitante. « Mais je croyais que les guenaudes étaient des ... créatures mauvaises résidant près de l'eau? »
Résistant à la volonté de vouloir se lever pour s'écarter un peu, il poursuivit : « Mais ... toi alors? Tu ... n'as pas l'air différente. Si? »

Une tristesse profonde se lisait sur le visage de la jeune femme. « C'est partiellement vrai. Les guenaudes sont des créatures mauvaises; mais toutes ne vivent pas près de l'eau. Certaines viennent d'autres plans, d'autres résident dans des marais ou des étendues d'eau; d'autres encore vivent les steppes gelées du grand nord. Ma ... mère est une guenaude verte. Du moins c'est se que j'en ai déduit avec les "dons" dont j'ai hérité. »
Dyrza prit une grande inspiration. « Les guenaudes sont vicieuses, semant la haine et le chaos. Elles attirent des géniteurs, puis les tuent après l'acte. Puis, une fois l'enfant venu au monde, elle l'échange avec un autre nouveau-né, si c'est une fille. Les garçons disparaissent. »
La jeune femme continua son explication. « Physiquement, je suis différente. Mes yeux, mes mains, mes charmes. Pour le reste, cela dépend. Je suis pour l'instant moi-même, mais l'avenir peut me changer. Nous autres les changelins sommes... victimes de l'Appel. Manifestation de l'influence de notre génitrice, elle nous appelle pour qu'on la rejoigne et qu'on deviennent comme elle. »
Dyrza fit encore une pause. Elle savait que c'était dur d'entendre cela.

Gravius accusa le coup. Il avait rencontré toutes sortes de femmes jusqu'à présent. Des femmes mariées, des orphelines, des opportunistes, des paumées, des tordues, des romantiques et même parfois des femmes un peu jeunes. Mais il n'avait encore jamais rencontré de femmes comme Dyrza. « Je... » Sachant qu'il allait dire une bêtise, il se tût afin de réfléchir un peu plus à cette révélation. « Mais... Alors si tu es.... Et ton passé dans le clergé d'Asmodeus? » Le jeune homme essayait de connecter cette nouvelle vérité avec ce qu'il pensait connaitre de la prêtresse.

Dyrza, qui semblait de plus en peinée, continua. « Malheureusement, l'enfant auquel je fus substituée était destiné à intégrer le clergé d'Asmodéus. J'y suis donc naturellement allée. »

Prenant un air perplexe, Gravius pensa tout haut. « Donc, si je résume, tu es la fille d'une guenaude qui a bien fait parti du clergé d'Asmodéus ? C'est... Je ne sais pas. » Le jeune homme en perdait ses mots. Essayant de faire le lien dans ses pensées, il revint au problème de la jeune femme. « Mais... et cet appel, c'est la raison de tes soucis actuels? »



La tristesse se lisait sur le visage de Dyrza quand Gravius résuma ce qu'il savait sur elle. « Non. Même si je l'ai déjà ressenti, j'ai réussi à y résister. Mais voir des changelins m'a rappeler mon héritage. »


Posant intuitivement une main sur l'épaule de la jeune femme pour la réconforter, Gravius la retira ensuite comme s'il s'était brûlé. « Pardon, je n'aurai pas dû te toucher. » Gravius avait toujours eu une certaine retenue avec Dyrza. Mais à présent, il ne savait plus comment réagir vis-à-vis d'elle. Maladroit, il lui adressa un sourire gêné. « Je suis désolé. Je ne sais pas du tout comment gérer ça, ni comment t'aider. Que pourrais-je faire pour t'aider? Ça se trouve, l'appel n'est qu'un mythe que tu imagines et tu n'en seras peut-être pas victime. Non ? »

Une larme coula sur la joue de la jeune femme. « Ce n'est pas contagieux. Il ne se passera rien si tu me touche. » Dyrza semblait vraiment triste que Gravius réagisse de cette façon. « L'Appel n'est pas un mythe, je l'ai déjà ressenti. Il vient de l'intérieur de mon être, et tente de me convaincre de partir et de retrouver ma génitrice. Mais pour l'instant, j'ai eu assez de volonté pour ne pas y succomber. »
La prêtresse essuya sa larme. « Si tu veux m'aider, ne change rien. Ne change pas qui tu es avec moi, ta façon de te comporter. Ce sont les amis qui me feront résister à l'Appel. Les relations fortes sont puissantes. Mais jamais le problème ne sera réglé, sauf si ma génitrice venait à mourir. »

Gravius hocha la tête d'un air contrit. Puis il prit la main de la jeune femme afin de la serrer tendrement tandis que de l'autre, il essuyait la trace que la larme avait laissé sur sa joue. Il n'avait pas voulu la blesser. « Je comprends. Peut-être devrais-je taire cette histoire aux autres. Je ne sais pas comment Rexus, Caliban ou les autres hommes de bande réagiraient à ce sujet. »
D'habitude, l'acteur n'était tactile qu'avec les femmes envers lesquelles il avait une attirance et même s'il trouvait la jeune femme plutôt belle, il fit fi de ce détail cette fois et tâcha de se montrer bon confident. Il comprenait que ce problème était vraiment important et que cela dépassait les simples histoires de coucheries qu'il pouvait connaitre. Si Dyrza avait ses propres démons, elle s'était toujours montrée fiable et plus raisonnée que Syla à ses yeux. Il voulait lui montrer que cela comptait pour lui. « Je garderai le secret pour l'instant. Mais si l'Appel se fait trop fort pour toi, j'attends en retour que tu m'appelles à l'aide. Je ne veux pas que tu affrontes cela seule. Entendu? »

Dyrza sourit à Gravius. « Oui, je préfèrerai que les autres ne soient pas au courant. Du moins pas pour le moment. Merci de garder ce secret. Et promis, je t’appellerai à l'aide. » Elle serra les mains de Gravius et déposa un baiser sur sa joue.

Lequel sourit en retour à la jeune femme. Pour la première fois, il était un peu troublé par celle-ci. Cette confidence les avait rapproché sans qu'il sache très bien comment et à quel point. C'était un peu comme lorsqu'il avait secouru Zéa. Il se promit en tout cas de faire attention à la changeline et la quitta.

Modifié par un utilisateur dimanche 6 mai 2018 11:26:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

La jeune prêtresse avait échafaudé un plan. Mais elle ne comptait pas se lancer sans l'avis de Laria et de Gravius.
Elle bu la moitié de son café. Le stress montait. « Déjà, je vous remercie à tous les deux d'être venu.
Ces derniers jours ont été éprouvant pour nous tous, mais c'était nécessaire. Nécessaire pour l'avenir des Corbeaux. Chacun des Corbeaux oeuvre pour l'organisation, et je trouve cela fantastique. Vous faites preuves d'initiatives et de réflexions. Mais je dois avouer, que je me sens quelque peu inutile. »
Dyrza finissa son café d'une traite, et s'en servit un autre. « Je sais que je ne lui suis pas. J'ai aidé les Corbeaux. J'ai soutenu Alice, Gravius et Caliban, j'ai réussis à rallier à notre cause la prêtresse d'Iomedae, j'ai participé à la libération de la mère de Caliban et des aspirants du Torrent. Je sais que je n'ai pas à avoir honte.
Cela fait quelque temps que je réfléchi à un projet, projet qui pourrait être bénéfique aux Corbeaux. »
La jeune femme repensa à son idée. Elle devait exposer les choses calmement et simplement. « Nous oeuvrons contre le gouvernement en place. Nous défendons les intérêts de la population. Mais nous ne sommes pas les seuls à voir le gouvernement comme une mauvaise chose pour la cité. D'autres groupes sont contre cette parodie de liberté. Les gangs et guildes de Kintagro sont lésées. Donc pourquoi ne pas en faire des alliés? Pourquoi ne pas profiter du fait que le gouvernement se met à dos les organisations de la cité? Pourquoi ne pas montrer à la population que de nombreux groupes oeuvrent pour améliorer les choses?
Mon idée est simple. Devenir proche des gangs et organisations de la ville qui ont tout intérêt à voir le gouvernement en place tomber. Mais je ne suis personne ici. Donc il faut que je devienne essentiel à ces organisations. Et pour cela, j'ai un avantage. » Dyrza sorti son jeu de carte du Tourment et étala les cartes sur la table. « Le mysticisme est mon atout. Et je n'ai même pas besoin de mentir. Je suis, grâce à Desna, une cartomancienne. Je pourrais être la voix mystique des gangs, la conseillère des chefs de guildes, celle que l'on consulte pour savoir l'avenir. Et je pourrais ainsi utiliser mes talents et les cartes pour guider ces organisations à servir nos intérêts, et par extension les leurs.
Cela servirait à plusieurs choses. Ils pourront s'occuper d'affaires que nous ne pouvons pas régler. Les forces du gouvernement seront focalisées sur eux, nous laissant plus de marge de manoeuvre. Mais surtout, cela montrera à la population que de nombreux groupes oeuvrent contre le gouvernement. Comme un cri de ralliement, nous gagnerons des partisans, des soutiens. » Le jeune femme sentait qu'elle s'embalait. Elle se calma.
Regardant ses amis, Dyrza respira un bon coup. « Qu'en pensez-vous? »

Modifié par un utilisateur samedi 22 juillet 2017 10:41:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gravius avait écouté l'idée de Dyrza avec surprise et celle de Laria avec attention. Réfléchissant aux implications que cela soulevait, il porta sa tasse de café à sa bouche se laissant ainsi un court moment de réflexion. Heureusement que Blondin n'assiste pas à cette réunion. Sinon, il tomberait raide mort à cette idée ! pensa t-il d'abord. Lui n'aurait jamais accepté ce plan d'action !

Un sourire en coin naquit sur son visage tandis qu'il se décida à donner son avis. « Je pense, comme Laria, que c'est une bonne idée. L'information et la désinformation en temps de guerre est l'une des clés de la victoire. Les groupes de pouvoir de la ville chercheront donc à obtenir tes services pour en tirer parti.

Le *hic* cependant, c'est que si tu cherches à courir plusieurs lièvres à la fois, tu risque de n'en attraper aucun. Je pense qu'il vaut mieux que tu cibles d'abord un groupe ou une personne de pouvoir en particulier, puis que tu gagnes leur confiance pour pouvoir les influencer dans le sens que tu désires. En fonction des résultats que tu obtiendras, il sera ensuite temps d'ajuster ton activité et tes prises de contacts. Si tu cherches à établir le contact avec tout le monde en même temps, il y a de fortes chances que les relations de confiance que tu cherches à établir mettrons bien plus de temps à se mettre en place...

Reconsidérons ta proposition du point de vue de notre groupe à présent. À ma connaissance, Alice et moi couvrons déjà ce terrain, mais de deux manières différentes. Elle, travaille dans un *hum hum* bordel *hum hum* assez huppé et récolte des informations par ses propres talents. Quant à moi, j'essaye de récolter des informations par le biais de notre équipe de marchands de rumeurs tout en travaillant à la désinformation.

Si je résume, mes informations proviennent donc surtout du petit peuple, quand celles de Syla proviennent de gens plutôt haut placés. Tu as donc deux possibilités : soit tu peux travailler de concert avec elle en lui demandant si certaines personnes seraient susceptibles d'avoir besoin de tes services et tu travailles ensuite une approche qui te permette d'établir un contact avec. Si tu choisis cette solution, Rexxus pourra également te conseiller. N'oublions pas qu'il fait parti de l'une des familles les plus influentes de la ville. Même si sa famille a disparu, lui possède encore les connaissances liées à sa position. Il doit pouvoir te donner des noms sur des familles nobles et puissantes hostiles au nouveau maire. Soit tu te lances par toi-même, et nous faisons courir le bruit grâce à nos marchands de rumeurs qu'une talentueuse liseuse de cartes du Tourment s'est installée en ville. Les gangs prendront ainsi plus rapidement conscience de ta présence. Pour autant, nous n'avons à ma connaissance personne qui puisse t'introduire dans ces milieux criminels. Ce sera à toi de faire tout le boulot si tu empruntes cette voie-là.

De mon point de vue, les deux solutions se valent. Tout dépend du type de résultat que tu souhaites obtenir en fait. Qu'en penses-tu ? Veux-tu plutôt obtenir l'appui de personnes ayant un nom puissant et des moyens importants ou celui de groupes peu recommandables et disposant d'une liberté de mouvement peut-être plus large mais aussi plus faible ? »

Modifié par un utilisateur mardi 25 juillet 2017 04:01:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

« J'en pense que c'est à toi de trancher car les deux options se valent à mes yeux. » répondit Gravius.

Rendu très sérieux par le contenu et le ton de la discussion, il poursuivit : « L'avantage de te rapprocher des gangs te permettra de viser une aide plus matérielle et plus localisée. Mais une fois Kintargo débarrassée de ce tyran, il nous faudra certainement faire le ménage et nous débarrasser également de ces gangs que nous aurons rendu puissants par la force des choses.

Que ferons-nous si nous concluons un accord pour assurer un soutien militaire mais qu'en échange, nous acceptons de céder le contrôle d'un territoire à ce dit-gang ? De ce point de vue-là, peut-être effectivement que les nobles t'offrent moins d'options. Mais on peut être sûr qu'ils s'impliqueront pour asseoir leur position et pour le bien de la cité si tu choisis la bonne famille dès le départ.

Là où les gangs pourront t'apporter une assistance plus active dans un quartier bien ciblé en ville, les nobles eux disposent de jeu de pouvoirs qui se matérialise principalement par les domaines qu'ils génèrent et gèrent. Je ne suis plus certain de ce que j'avance. Rexus sera certainement plus calé que moi en la matière. Mais je crois que la ville compte 9 grandes familles nobles :

- les Tanessens, qui gèrent le ravitaillement en armes et armures, leur fabrication ainsi que la défense de la cité,
- les Delronges, qui s'occupent de la chasse, de l'élevage de chevaux et du marchandage en ville,
- les Victocoras, qui eux géraient avant leur disparition la pêche, la littérature et la poésie,
- les Jarvis, qui s'occupent de l'architecture et le développement immobilier en ville,
- les Aulamaxas, qui s'occupent de gérer la chasse, l'opéra et l'opinion publique,
- les Vashnarstills, qui gère le commerce avec l'Arcadie, la pêche et la construction des bateaux de pêche,
- les Jhalteros, qui contrôlent l'information, l'argent et les carrières de pierre,
- les Aulorians, qui ont la main mise sur la magie, l'argent et le sel,
- les Sarini, qui s'intéressent au diabolisme, aux divertissements, et au "Théâtre du Réel"

Il faut oublier les Tanessens qui soutienne le nouveau maire. Mais tu vois ? Beaucoup de ces domaines peuvent aider la Rébellion pour peu qu'on puisse en tirer parti. A contrario, je ne connais pas grand chose des gangs, mais leur principal atout, ce sera un soutien logistique et militaire. Sachant que nous avons mis nous-même les Plumes Rouges hors-jeu, j'imagine que les seuls gans d'une taille acceptable pouvant nous apporter un vrai soutien seront :

- les Crânes Borgnes, qu'on peut trouver près du Vieux Kintargo si mes souvenirs sont bons
- et les Serres de la Rivière, qui se trouve non loin du Pont Morne. » Gravius s'arrêta là. Son but n'était pas de pousser Dyrza plus vers les gangs ou les nobles, mais de lui présenter l'étendu du choix qui s'offrait à elle. Ayant fait cela, il demanda l'avis de Laria. « Et toi, Laria, qu'en penses-tu ? Ai-je oublié de mentionner quelque chose d'important ? »

Modifié par un modérateur mercredi 26 juillet 2017 16:58:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Dyrza écoutait Gravius et Laria. Ils connaissaient la ville, et étaient de bons conseils. Elle prit le temps de réfléchir. Elle devait faire un choix, elle le savait. Mais comment choisir? « Le choix est compliqué. Les gangs comme les nobles peuvent être un atout. Mais je pense que miser sur les gangs sera le mieux. »
Elle se reprit un café, plus pour se détendre à faire quelque chose de ses mains que de boire. « Oui. Essayons les gangs. Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que c'est le bon choix.
Il faut répandre la rumeur qu'une liseuse du Tourment est arrivée en ville. Et je verrais bien qui me contact en premier. »

Modifié par un utilisateur jeudi 27 juillet 2017 12:41:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

Laria passa une main dans ses cheveux en réfléchissant.
« Hum...d'un point de vue purement pratique, ce serait sans doute plus simple si tu avais un endroit où tu puisses t'installer. Dans l'idée d'une cartomancienne itinérante, il vaudrait mieux éviter quelque chose de permanent, et t'installer dans une auberge en ville. Pas trop loin de Verdoyant, si possible, sans doute dans le quartier, en fait. La Lune d'Eté devrait être pas mal, c'est aux portes de Verdoyant, et c'est à la fois correct et discret. Il ne faudrait pas que tu ais l'air trop sans le sou, si tu te rapproches des nobles. »

21 Sarénith - Non loin des Fils du Diable

Gravius était sorti du tailleur d'un pas précipité. L'arrivée de Dorian avait de nouveau fait imploser le groupe et après ce qu'ils avaient vécu dernièrement, l'acteur refusait de laisser filer Dyrza sans rien tenter. Hésitant sur la direction à prendre, il prit intuitivement sur la gauche. C'était le chemin par lequel ils étaient arrivés, et il espérait que la changeline prendrait cette route pour retourner chez Laria.

Fendant la foule d'un pas rapide, il aperçu la prêtresse deux rues plus loin. Mais plutôt que de crier son nom, alertant ainsi les badauds, il préféra forcer le pas un peu plus. Quelques secondes plus tard, il héla la jeune femme qui se trouvait à quelques mètres de lui. « Amélys, attends! »

Dyrza était parti sur un coup de tête. Elle avait hésité entre gifler Dorian ou partir; et avait choisit la solution la plus saine, de son point de vue. Elle réfléchissait à la situation, tout en se dirigeant vers la taverne de Laria quand une voix familière la héla. Elle s'arrêta, et se retourna. C'était Gravius.
Se doutant des raisons de sa venue, elle dévisagea son compagnon. « Cornelius. Je me doutais qu'un de vous allait venir me retrouver. »

Voyant que la jeune femme s'était retournée pour l'attendre, il parcourut les derniers pas qui les séparait d'elle. Puis il la prit par la main afin de l'attirer dans un coin pour ne pas rester au beau milieu de cette rue passante. Par chance, l'une des échoppes à proximité avait sorti plusieurs tonneaux à charger sur un chariot et l'acteur profita de ce renfoncement pour commencer à discuter du problème avec elle, un peu plus à l'abri des regards.
Souriant à la jeune femme qui semblait toujours énervée mais prête quand même à discuter, il commença par tâter le terrain: « Pourquoi être partie comme ça de cette réunion? »

La jeune se laissa prendre par Gravius. « D'après toi? » La jeune femme ne semblait pas vraiment attendre une réponse. « Dorian. »
Elle regarda Gravius dans les yeux. Elle était clairement énervé par l'ancien Corbeau. « Je ne sais pas si tu as remarqué, mais vous tous, vous lui accordez tout. Son comportement n'est pas sujet à une quelconque remarque ou correction. Et je ne trouve pas ça normal. »

Comme il s'y attendait, la jeune femme avait pris la mouche avec le retour et l'entrée en matière fracassante de l'adolescent. Sachant que ce dernier constituait un atout important pour leur groupe, tout autant que la prêtresse de Desna, Gravius essaya d'arrondir les angles. « Non, nous ne lui accordons pas tout. Je te rappelle que lors de son départ, Caliban et Laria l'ont assez vertement tancé. Et tu viens de faire de même juste un peu plus tôt. Mais au delà des incompatibilités entre Corbeaux, nous étions en train de mener une rencontre capitale. Dorian peut attendre, mais la réunion non. Retournons-là bas au plus vite. » Gravius n'avait pas vraiment traité la question de fond, mais il espérait que Dyrza le comprendrait et se rangeait de son avis au plus vite. Il fallait retourner au magasin sans tarder.

Le regard de la jeune femme se fit moins intense. Elle semblait se calmer. « Je sais que cette rencontre est importante. Mais penses-tu vraiment que l'on pourra sortir quelque chose de bon avec Dorian dans la conversation? La première et dernière fois que je l'ai rencontré, tu as vu comment la conversation a tourné? »

« Oui. » répondit-il toujours en gardant inconsciemment sa main dans la sienne. « Mais si tu décides de rater cette rencontre, tu vas te retrouver dans une position inconfortable. Ton point de vue diffère énormément de celui de Papi et des autres. Si on les laisse décider seuls, les Corbeaux s'allieront à la Rose d'une façon qui ne te plaira sans doute pas. Alors que si nous retournons tout de suite sur nos pas, nous pourrons faire entendre notre voix et nos choix.
Il sera toujours possible de discuter tous ensemble de Dorian après, ce que soit avec la Rose ou avec Laria au quartier général. » Commençant à faire demi-tour, il tira doucement sur la main de son amie espérant ne pas rencontrer de résistance. Pendant qu'ils discutaient ici, le temps filait et les autres continuaient de faire des plans sans eux.

Dyrza baissa la tête et suivit Gravius sans résistance. « Bien, allons-y. Mais je te préviens; s'il ne change pas de comportement avec moi, ou s'il ne veut rien entendre, je lui dirais en face, que ça te plaise ou non. D'accord? »

« Je n'en attendais pas moins de toi, et tu auras mon soutien. Ce garçon ne nous dictera pas notre conduite en étant aussi impétueux. Mais pressons le pas. Il faut revenir avant que des décisions importantes soient prises sans nous. » En disant cela, Gravius se mit en marche en direction des Fils du Diable tout en gardant la main de Dyrza dans la sienne. Pas qu'il y fasse vraiment attention. Mais depuis leur dernier tête-à-tête, il avait senti ce lien se créer entre eux, et il ne voulait pas que celui-ci disparaisse.


Quelques minutes plus tard, Gravius franchit de nouveau la porte du meilleur tailleur de la ville, avec Dyrza juste derrière lui. Tous deux espéraient pouvoir encore influer sur les grandes décisions à venir.

Modifié par un modérateur lundi 31 juillet 2017 19:06:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

La tête encore lourde et l'esprit embrumé, Dyrza descendit dans la salle commune de la taverne, prendre son habituel petit déjeuner. Manger quelque chose lui fit du bien. L'auberge de la Lune d'été était certes très agréable, mais l'absence de Laria manquait à la jeune femme. Mais sa couverture l'obligeait à se tenir éloigné de son Café préféré.
Elle était la membre la plus récente des Corbeaux, et elle voulait prouver à tous qu'ils avaient eu raisons de lui faire confiance. Son utilité et ses capacités avaient déjà été prouvés; lors de l'assaut de la prison, ou pendant l'exploration des Osselets; aussi elle se demandait si elle ne cherchait pas à se prouver à elle-même quelque chose.

Mais la prêtresse avait déjà assez de choses à penser. Elle avait toujours les images de forêt et les murmures en tête. Elle chassa toutes ses pensées, se concentrant sur la journée. Elle avait des choses à faire, et elle ne pouvait pas se permettre d'être distraite.
Les rumeurs de l'arrivé d'un cartomancienne devaient s'être répandues, et Dyrza était prête. Elle avait laissé une partie de ses affaires dans sa chambre au Café de Laria, et n'avait prit qu le strict minimum. Elle avait même pour l'occasion ressorti son manteau à capuche.

Elle prit son repas simplement, sans se presser. La jeune femme balayait la salle du regard de temps à autres afin de voir si quelqu'un semblait s'intéresser à elle.

Je te laisse la main pour la suite, sauf si tu veux que j'en rajoute un peu (dans ce cas, dis le moi).
Point important, je me suis lancé Alignement indétectable avant de descendre.

Dyrza releva la tête et regarda la femme. Elle avait espéré plus comme première rencontre, mais elle faisait partie des Corbeaux d'argent. Si elle pouvait aider ce couple, elle devait le faire.
« Il se pourrait que ce soit moi. » Elle voulait garder une part de mystère, cela fonctionnait toujours. «  Je pourrais vous renseigner, mais pas ici. Nous pourrions allez ailleurs, chez vous par exemple. »
La jeune femme ne tenait pas à montrer ouvertement ses capacités. Elle avait assez de problèmes comme ça pour en rajouter.

Dyrza suivit la femme à travers les rues, jusqu'à une splendide demeure. Elle semblait vivre correctement malgré les difficultés liées à la loi martial et aux réformes du gouvernement.

La jeune femme prit place dans un des fauteuil. Elle admirait l'intérieur. Entre le chic et le cosy, Dyrza était épatée. Elle n'avait pas l'habitude de fréquenter ce genre de lieu, mais un peu de confort lui faisait du bien.
La femme ne perdit pas de temps. Dyrza sourit lorsque son hôte mentionna ses yeux. « Je pense pouvoir répondre à vos interrogations, mais ce sont les cartes qui décideront. » Elle sorti son jeu du Tourment et étala les cartes devant elle sur la table, en arc de cercle. « Je ne suis que la main qui les tire, et la bouche qui les interprète. Je ne pourrais pas vous dire le nombre de pièces d'or que vous gagnerez ou perdrez dans les mois prochain, ni comment votre famille se portera dans quelques années et encore le temps qu'il fera demain. Les cartes montreront un passé, un présent et un futur flou. Et avec ce qu'elles me laisseront voir, se sera à vous de faire en sorte que cela se réalise. Ou pas. »
Dyrza fixa la femme, d'une telle façon que ses yeux vairons semblaient lire l'âme de son hôte. « Souhaitez-vous toujours faire appel de leur pouvoir? Sans le prendre à la legere, car les cartes ont vu et verront, et cela n'est pas forcément du goût de tout le monde. »
Dyrza aimait ce rôle, et s'il faisait tout pour rendre les choses mystiques et mystérieuses.

Modifié par un utilisateur mercredi 11 octobre 2017 11:26:15(UTC)  | Raison: Non indiquée