Toujours adossé à la coque du navire, Fergus répondit à Théobald. « Je ne sais pas si j'en serai capable. En tout cas, je ne pourrai rien faire ici. Visiblement, il n'y a plus rien à trouver par ici. Les informations et les caissons que nous avons déjà découverts sont la preuve que quelqu'un veut du mal à Korvosa, ou du moins à ses habitants les moins à même de se rebeller. Remontons à la surface, nous pourrons alors réfléchir tout notre soûl au moyen de faire toute la lumière sur cette affaire. »

Abbaër accepta de remonter, il n'avait pas trop le choix même si l'avant du bâteau n'avait pas été fouillé et que lui aussi recelerait peut-être quelque chose d'intéressant. Néanmoins il ne pensait pas que cela puisse être de nouvelles preuves, il ne voyait de toute façon ce qu'ils pouvaient trouver de plus probant pour incriminer le médecin de la reine... Les preuves trouvées devaient maintenant être exploitées à la surface... Le nain refit le chemin vers la cabine du capitaine après avoir fouiller une dernière fois la salle de préparation du voile sanglant. Il donna de grands coups sur la corde, récupéra sa lance et attendit que Grau et les pêcheurs tractent la corde et le fasse remonter.

Il ne comprenait toujours pas pourquoi un navire avait été acheté à Magnimar, ce n'était pas celui qui avait coulé à moins que le nom du rafiot ait été maquillé mais si Davaulus voulait faire accuser la ville adverse de Korvosa pourquoi maquiller le nom. Il y avait encore des questions qui méritaient des réponses si l'accusation voulait tenir.

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juin 2011 10:12:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Certains parmi les membres de l'exploration étaient pressés de remonter ; et c'était sans doute bien compréhensible, vu l'horrible rencontre et la lourde révélation qu'ils venaient de faire sur place. D'autres, par contre, se disaient qu'étant donné qu'ils se trouvaient sous l'eau, ils avaient tout intérêt à terminer l'exploration en s'intéressant également à le proue.

Contrairement à la poupe, qui se trouvait renversée sur le flanc, ce qu'il restait de la proue avait plongé tête la première dans le sable et la vase et se tenait en équilibre relativement instable sur les rochers de la crête que l'épave avait percutée en coulant… Horiadoc était l'un de ceux qui avaient voulu absolument terminer la visite ; il eut cependant bien du mal à se déplacer jusqu'à la proue tant il avait du mal à se concentrer. Sans cesse, il revoyait dans son esprit l'image du visage horrible de la guenaude, et surtout de ses yeux, du regard sévère qu'elle avait portée sur lui quelques minutes plus tôt. Inconsciemment, un frisson l'agita. Mais peut-être n'était-ce qu'une conséquence tout à fait normale de la température relativement basse qu'il régnait ici dans les profondeurs du fleuve Jeggare.

Malgré tout, une partie du groupe parvint finalement à se rendre de l'autre côté de la crête et à observer ce qu'il restait de l'avant du navire. La première chose qu'ils aperçurent fut le nom du bateau, le Butin, peint en grandes lettres blanches sur le flanc. À côté du nom se trouvait un petit symbole représentant une sorte de haute tour sur un fond bleu mer. Horiadoc le reconnut "immédiatement". Enfin, plus précisément, il dut d'abord percer les brumes qui encombraient son esprit, puis se rendre compte que le symbole était familier puis que, en tant qu'image familière, il devait connaître d'autres informations à son sujet, puis finalement de rechercher ces informations. C'était la marque d'un chantier naval relativement connu et sis à Magnimar. D'ailleurs, la tour représentée était l'Arvensoar, la grande tour de pierre qui dominait la ville et abritait la garde.

Ils visitèrent l'intérieur, mais ne trouvèrent rien d'autre qu'un nid de quelques anguilles qui filèrent rapidement dès l'arrivée des intrus. Le reste du groupe remonta donc à la surface, certains plus rapidement que d'autres. Ils utilisèrent la corde qui descendait de la barque pour retrouver leur chemin vers la surface. Tout comme lors de la plongée, ils expérimentèrent un étrange moment lorsqu'ils passèrent du milieu aquatique et retrouvèrent l'air, Grau Soldado, et les marins qu'ils avaient embauchés.

Quand le dernier fut remonté à bord, avec l'aide du sergent de la Garde, ils entreprirent de remonter la corde à bord. Grau s'étonna de la difficulté de la chose. « Vous l'avez attachée à quelque chose ? » demanda-t-il ?

Grau avait jeté un regard un peu étonné à Kar'Uz quand celui-ci lui avait répondu, puis il avait haussé les épaules mais il avait continué à hisser la corde. Finalement, le cadavre de l'homme-oiseau qu'Abbaër avait encordé arriva à la surface. Il n'avait plus son masque mais il portait encore la gabardine de cuir épaisse qui caractérisait ceux qu'on appelait communément à Korvosa "les docteurs de la Reine". « Par l'haleine puante de Rovagog ! » s'exclama Grau en reculant prestement, visiblement surpris par l'apparition d'un cadavre au bout du fil qu'il remontait. « Qu'est-ce que… » bredouilla-t-il avant de se rendre compte que son mouvement soudain avait failli déstabiliser la barque et qu'il valait mieux tenter d'abord de la stabiliser avant de poser des questions.

Finalement, avec l'aide des uns et des autres, l'embarcation cessa de tanguer. Grau se pencha sur le cadavre qu'il venait de remonter et fit la grimace en voyant sa chair bouffie par une séjour prolongé dans l'eau. Il plaça le dos de sa main droite devant sa bouche pour éviter de vomir et, tout en serrant les dents, il demanda « Il porte les vêtements d'un médecin de la Reine. Qu'est-ce que cela signifie ? Qu'est-ce que vous avez trouvé en bas ? » demanda-t-il à nouveau.

Après quelques instants, il osa examiner de manière plus attentive le corps. Il se pencha vers celui-ci et tendit la main gauche en direction du cou, où on pouvait apercevoir une chaînette de cuivre. Du bout des doigts, le sergent de la Garde souleva la chaînette qui était visiblement attachée à un pendentif, de manière à faire sortir celui-ci de dessous les vêtements de l'homme. « Desna nous protège ! » lança-t-il sur un ton légèrement effrayé lorsqu'il aperçut le médaillon qui était attaché à la chaînette… celui-ci était gravé d'un dessin représentant une sorte de mouche stylisée avec, sur le dos, un crâne. Il s'agissait du symbole de la "Princesse Pâle", Urgathoa, la déesse des maladies…

Le nain sortit de l'eau à son tour, il avait poussé le cadavre par le dessous pour facilité la remontée et maintenant il prenait appui après avoir balancé les deux piques qu'il avait en main. Il rechignait à parler devant les pêcheurs même si Horiadoc avait fait le boulot. Les rumeurs iraient bon train aujourd'hui et il ne faudrait que quelques jours avant que l'implication possible de la reine soit entendue par la majorité des habitants encore vivant dans cette ville...

« Bon redescendons en barque jusqu'à la rue du Lancet où nous mettrons le corps et analyserons nos dernières trouvailles maintenant que le lieu est devenu plus notre laboratoire que notre lieu de résidence. En rassemblant nos connaissances nous pouvons peut-être arriver à quelque chose. Grigan et Hori vous ne nous serez pas utile dans cette entreprise mais si nous voulons plus d'informations il est nécessaire de faire parler ce suppôt de la déesse mort-vivant. Allez voir le prêtre d'Abadar à qui nous avons rendu service et demandez lui de venir de toute urgence avec de quoi faire parler les morts. Il ne voudra peut-être rien faire gratuitement mais nous avons de quoi payer le parchemin dont nous avons besoin. S'il ne peut rien faire pour nous, nous tenterons notre chance auprès des pharasmites. Soyez prudent ! Dès que nos ennemis vont savoir que nous sommes descendus voir l'épave au fond du Jeggare, nous risquerons d'avoir des problèmes. Et nous n'avons pas encore de quoi accabler nos adversaires de preuves indiscutables. »

Modifié par un utilisateur dimanche 12 juin 2011 18:50:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grau avait écouté attentivement les explications d'Horiadoc d'abord, puis d'Abbaër. Plusieurs fois, il avait ouvert la bouche comme pour dire quelque chose, ou peut-être poser une question, mais il l'avait refermée en attendant que les uns et les autres aient fini de s'exprimer. Il observa un instant Horiadoc et Fergus ; le halfling et l'alchimiste n'avaient pas du tout l'air dans leur assiette, c'était comme s'ils étaient déboussolés, un peu perdus. Quant à Grigan, son état n'était visiblement pas au beau fixe et ses nombreuses blessures l'avaient considérablement affaibli.

Grau ouvrit alors la bouche. « Je crains qu'il ne soit difficile de rejoindre la rue Lancet en étant discret… si les sorties du Vieux Korvosa sont contrôlées, il y a de grandes chances pour qu'il en soit de même pour le fleuve. C'est plus ou moins une évidence à Korvosa : si on veut mettre le Vieux Korvosa en quarantaine, il faut bloquer les ponts et bloquer le fleuve, vu qu'il y a beaucoup de pêcheurs qui possèdent une barque. » Grau réfléchit un instant et ajouta « Si nous croisons des gardes, je pourrai tenter de m'arranger avec eux mais… s'ils sont accompagnés de Vierges grises ou de médecins de la Reine, je n'aurai rien à dire. Vous étiez là lors de la lecture de la décision royale qui plaçait la garde sous l'autorité des Vierges et des médecins, n'est-ce pas ? »

Il ajouta enfin « Et puis… certains d'entre vous ne semblent pas être en très grande forme. »

Grau se tut quelques instants avant de demander dans une espèce de murmure « Et Briana, ma nièce… les médecins ont aussi à voir avec ce qui lui est arrivé ? »

Pendant que la barque les ramenait vers la rive et qu'Abbaër exposait ses plans, Kar'Uz se concentrait sur les bracelets de la Guenaude ainsi que sa lance, avant de passer au coffret, si Abbaër voulait bien lui laisser identifier l'enchantement qu'il avait détecté dessus. Alors il passera au masque du médecin et enfin à son pendentif si celui-ci était autre chose qu'un bijoux à l'effigie de la reine des fléaux.



Les résultats n'étaient pas probants, il faudra certainement recommencer lorsqu'ils seraient plus au calme, les clapotis du Jeggare ne permettait pas une concentration suffisante. Il avait écouté de loin la répartition des tâches par le nain chauve - « Si tu veux je peux accompagner le corps chez les pharasmites, je pourrai me débrouiller avec eux pour tenter de parler avec ce qui lui reste d'âme perverse. C'est plus dans leur domaine que celui des curetons d'Adabar. Par contre je ne suis pas contre une protection rapprochée pour aller jusque là-bas, d'autant plus que je ne suis pas sûr de connaître toutes les questions importantes, ni de connaître suffisamment la cité pour comprendre correctement les réponses. Une personne aguerrie et native de Korvosa serait donc la bienvenue. »

Il attendit la réponse des uns et des autres, surtout du bon vouloir d'Abbaër.

Théobald n'avait dit mot depuis leur remonter, leur découverte était pour eux d'une clairvoyance quant au coupable, mais la marche à suivre pour faire éclater la vérité et déclencher un jugement sans passer par l'émeute du peuple, occupait toutes ses pensées.
C'est Abbaêr qui le sorti de ses réflexions, avec son besoins de soin.
« Oui j'ai encore quelques réserves et quelques grâce que peut m'accorder Iomédae, à la moindre confrontation je ferais appel à celle ci, sinon je pense que l'on peut attendre ce soir. Pour le moment l'essentiel est de se mettre à l’abri, et comme vous dites essayer d'en apprendre plus sur ce corps.

Pour ma part j'ai comme un peu envie d'aller espionner ce Davaulus !! »

L'inquisiteur avait regarder le soldat, il ne savait pas comment aborder la chose, il ne le connaissait pas suffisamment pour connaître sa réaction, il préféra temporiser. « Ce qui est sûr c'est que certain individu veulent réduire la population de Korvosa, par une sélection pas trop naturel, malgré ce qu'ils veulent faire croire. Je vous conseil sergent, de vraiment rester vigilent, je ne sais pas si l'on nous à observé, mais si quelqu'un vous a vu avec nous ?
Essayer de ne pas rester trop isolé !

Pour nous, actuellement nous sommes trempés, Kar'Uz l'idée est bonne mais peut être devrions nous nous changer avant de traverser la ville ? »

L'inquisiteur avait repris sa position au fond de la barque, regardant des deux cotés de la rive puis plus précisément vers celle ou ils allaient accoster, y avait il quelqu'un qui les espionnait ???
Il allait être vigilent et surveiller les arrières durant tout le trajet retour !

« Nos vêtements secs sont à la maison d'Hungus dans tous les cas il nous faudra passer par là ! Je doute fort que tu aies assez de fringue pour tout le groupe Grigan et je me vois mal endosser les tuniques d'Horiadoc. » Nous n'avons pas trop le choix il faut retourner d'où nous venons. Abbaër cherchait dans la barque une bâche huilée dans la quelle il pourrait enrouler le corps du capitaine du butin qui était aussi celui d'un disciple d'Urgathoa et un médecin de la reine. Dans le même temps il tentait de comprendre la chronologie des choses. Tout ce qu'il savait c'était qu'acheminer un navire de Magnimar à Korvosa prenait du temps et donc le génocide des basses couches du peuple Korvosa était donc prévu depuis longtemps, certainement même avant la mort d'Eodred... Le plan machiavélique qui se jouait là était donc ourdit depuis de longs mois.

« Davaulus achète le Butin à Magnimar et prend la direction de Korvosa avec des disciples du clergé d'Urgathoa, et mettent au point dans le navire transformé pour l'occasion, le voile sanglant et les coffres destinés à piéger la maladie. Le médecin de la reine débarque avec ses hommes non loin de la ville et laisse le capitaine braver les règles de quarantaine ce qui a pour but voulu de faire envoyer par le fond le Butin et son chargement de mort. Davaulus attend les premières victimes pour intervenir, ce qui explique la rapidité avec laquelle les médecins de Davaulus sont intervenus.

Je me demande ce qui a été promis au médecin chélaxien pour qu'il trahisse la reine si ce n'est pas elle même qui a commenté tout depuis le début ? Ce serait un peu trop facile mais maintenant que sa garde personnelle dirige la garde qui pourrait l'empêcher de faire ce qu'elle veut ? Pas même nous !!! Hormis lui mettre des bâtons dans les roues nous n'avons pas su empêcher ce plan diabolique de se mettre en place... Qui l'aurait pu d'ailleurs ?! »

La dernière remarque du semi homme l’avait fait tourner la tête vers lui, restant les yeux dans le vague à l’observer, Théobald au bout d’un moment révéla son idée.

« Tu me fais penser à un plan Hori.
On pourrait tenter de se faire passer pour des malades et infiltrer l’endroit ou il emmène les victimes du voile Sanglant. Bon à condition qu’on arrive à rester en contact et que ceux qui reste dehors puissent intervenir assez rapidement au cas où.
Je pense qu’il y a peut être des choses à deviner ou à découvrir ??

La première chose à faire est de faire parler ce mort, ensuite d’essayer d’espionner ce Davaulus, et pour finir infiltrer la zone ou il confine les malades !! »