Maekar avait entendu le bruit lui aussi et sa main s'était instinctivement portée à son épée.

Avant même que Guilhem ne vienne le voir, le noble avait fait s'arrêter la colonne d'un signe de sa main gantée.

Quand le jeune homme prit la parole le chevalier hocha la tête.

« Guilhem... Je crois que tu es le plus capable dans ce genre de situation... Va donc voir ce dont il s'agit et revient m'informer. »

Alors que le forestier allait repartir, le jeune seigneur reprit la parole.

« Inutile de prendre des risques inconsidérés... Si tu te rends compte que la situation est trop dangereuse, tu reviens au plus vite... D'accord ? »

Guilhem prit la tête en direction des bruits, se faufilant à travers les buissons et les bosquets d’arbres.

discrètement? Jet de discrétion !

Les autres le regardèrent s’éloigner, sur leur garde, puis disparaître derrière une butte. Paf! Le bruit se répéta, en un unique impact cette fois. Puis ce fut le silence.

Lucie s’avança prudemment de quelque pas, regardant le sol. Elle se pencha pour mieux voir ce qu’avait capté son œil : des traces de sabot, fraîches… d’au moins deux créatures de bon poids, peut-être de la taille d’un cheval, mais qui n’en était pas, et qui allait dans la direction où se dirigeait maintenant Guilhem…

Elle pointa les traces. Gildor s’approcha puis, se tournant vers son seigneur, demanda angoissé : « vous croyez que ce sont des centaures messire? »

Guilhem se faufila à travers les bosquets, en direction du bruit. Il ne fit que deux cents mètres avant de découvrir, derrière une butte, une cuvette naturelle aux herbes courtes. Trois grandes moraines de plus de trois mètres de haut, vestiges du passage d’un glacier, s’y dressaient. Au fond de cette cuvette se trouvaient quatre yolms, ces béliers sauvages de grande taille que certains domestiquaient et utilisaient comme monture. Ceux-ci ne le remarquèrent même pas.


Yolm domestiqué

PAF!

Les deux qui se tenaient au centre de la cuvette étaient prêts à en découdre et leurs crânes venaient à peine de s’entrechoquer violemment que déjà, ils se replaçaient face à face, à bonne distance l’un de l’autre. Guilhem estimait qu’il ne survivrait sans doute pas à un tel impact.

Un peu à droite de ce duel se tenait un yolm plus petit. Une yolm de fait, pour laquelle se battaient les deux lascars. Le troisième mâle, sur la gauche, semblait attendre patiemment son tour. Le spectacle captiva Guilhem au point où il faillit ne pas remarquer la présence la plus étonnante.

Un homme se trouvait sur sa gauche, à une soixantaine de mètres de lui, au pied de la plus grande pierre. Il était confortablement assis, le dos appuyé à la pierre et les jambes croisées. Il grignotait quelque chose et semblait être là depuis un moment. À ses côtés, une lance était plantée dans le sol. Il fit une moue intriguée en apercevant le jeune forestier.

Vous pouvez consulter la Battlemap pour avoir un portrait plus précis de la situation. Sûr celle-ci, chaque carreau vaut 9 mètres

Roélia s'approcha de la tête de la colonne.

« Nous devrions peut-être aller rechercher Guilhem et prendre un chemin alternatif qui nous éviterai ce genre de rencontre qui pourrait nous être hostile. Surtout qu'actuellement si nous perdons Guilhem, nous passons nos chances de survie de 17% à 6% ce qui sera encore plus mince.

Pour faire ce genre d'expédition avec des éclaireurs il faudrait former les personnes les plus discrètes à prendre la relève de Guilhem si jamais il venait à mourir, ce qui actuellement ne nous serez pas favorable. »

Roélia n'était pas en accord avec les propos du seigneur Maekar.

« Je me permets d'insister et même de me porter volontaire pour aller chercher Guilhem. »

Roélia baissa la tête, elle n'appréciait pas qu'on lui parle ainsi.

« Bien. »

Elle recula vers l'arrière du convois et se cacha derrière une des charrues.

L'homme l'avait repéré et regardait dans sa direction. Interdit, Guilhem pris le temps de rassembler ses pensées.
Apparemment il s'attend autant à me voir ici que moi à le voir.
Avisant la lance, le jeune homme se raidit, mais se rassura en observant qu'à cette distance là, personne n'était capable de viser avec une telle arme. Personne de sa connaissance en tout cas.
Sans demander son reste, ayant eu la réponse à sa question, et une nouvelle question au passage, il retourna vers ses compagnons..
«  Une bande de Yolm en période de bataille amoureuse. Mieux vaudrait ne pas les déranger. Il y avait aussi un homme là-bas qui observait la scène »

Quand Roélia entendit la voie du jeune homme à la tête du convoie, elle alla dans ce sens et s'arrêta en face de Guilhem.

« Je suis contente de vous revoir en pleine santé ici, je craignais pour votre vie et il me semblait que les proportions étaient bien plus grandes pour que vous mourriez plutôt que l'inverse. Si vous pourriez à l'avenir à m'apprendre les techniques et m'aider dans l'apprentissage des éclaireurs, je vous en serais reconnaissante et ainsi je pourrais vous assister lorsque vous partirez ainsi sans me faire entendre une réponse négative de la part de notre cher seigneur Maekar. »

Elle ponctua sa phrase en faisant en magnifique sourire envers Maekar.