Le barde ne réussit pas à s'émouvoir du sort des malheureuses victimes de l'accident.

Après tout, la plupart d'entre elles s'étaient amassés ici uniquement par voyeurisme ou par colère, sans aucune attention pour la justice ou l'issue réelle du procès.
La populace voulait juste un coupable à empaler.
Et finalement, elle se retrouvait sans rien.

Rien d'autre qu'elle-même à empaler.

L'humanité était si stupide.


Il se surprit à avoir des pensées aussi perfides et sinistres.
En tant normal, il n'aurait probablement pas raisonné de la sorte.
Il se sentit monstrueux.

Schloss Caromarc...

Il était monstrueux.

Et il savait à qui il le devait.
Son regard se porta sur ses compagnons.

Il devait leur en parler.
Avant de tenter quoi que ce soit.
Avant de commettre l'irréparable.

Après tout, il leur devait bien.
Mais comprendraient-ils seulement...?


L'accident avait provoqué une cohue indescriptible. Tous ces hurlements autour de lui...
Hellaynnae s'avançait déjà pour aider de son mieux et il ne voyait plus Zaonessa nulle part. Etait-elle déjà auprès des blessés?

Son regard s'arrêta sur Oparal.
En une seconde, sa décision était prise.

Modifié par un utilisateur lundi 22 décembre 2014 18:46:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

La paladine se joignit immédiatement aux Sœurs du Silence et à tous ceux qui aidaient les blessés de l'accident.
Elle soigna ceux qui avaient besoin de soins urgents sous peine de mourir d'hémorragie ou d'autres blessures.
Elle put en sauver quelques uns, mais trop peu par rapport au nombre de victimes.
« Quel gâchis... » dit-elle pour elle.
Hellaynnae se leva, son armure était éclaboussée de sang, du sang des victimes de l'accident.
Victimes de l'attentat?
Est-ce que ce symbole maudit a un lien avec ce qu'il vient de se passer?
Est-ce qu'il n'y aurait pas un autre... une autre abomination qui rôderait dans Leipstadt?

Modifié par un utilisateur lundi 22 décembre 2014 23:08:01(UTC)  | Raison: Non indiquée

Malgré l'ampleur de l'accident, le tribunal fut assez vite remit en ordre. D'autres prêtres de Pharasma firent leur entrée, pour venir en aide aux blessés, et prendre soin des morts. Les gardes dégagèrent les entrées du tribunal, et il ne fallut pas plus de quelques minutes pour qu'ils commencent à s'intéresser aux témoins de la défense...mais avant que les soldats de la justice ne les escortent à l'extérieur, un greffier vint leur remettre un mot.



Dehors, une foule s'était rassemblée devant le tribunal, et on pouvait vaguement entendre un chant chargé de colère et de haine appelant à brûler la Bête. Apparemment, le verdict du tribunal n'avait pas été bien accepté par la population. Pour éviter d'être vu, ils durent s'éclipser par une des portes secondaires du tribunal. Heureusement, la demeure du juge Daramid se trouvait non loin.

Elle les attendait, et les fit entrer rapidement, prenant garde à ce qu'ils restent le moins possible devant sa porte. Ils se retrouvèrent dans l'étude où ils s'étaient rencontré pour la première fois, si récemment, et pourtant si longtemps auparavant...
« Désolée d'avoir été si précipitée...Mais les rues de Lepidstadt ne vont pas être vraiment sûre ce soir. La foule est chauffée à blanc...Quoiqu'il en soit, je voulais vous remercier d'avoir mené à bien cette enquête. Sans vous, la Bête n'aurait jamais été jugée innocente, et nous aurions sans doute tuée une pauvre créature qui n'avait rien à voir avec ces meurtres. »

Elle récupéra une bourse dans un tiroir de son bureau.
« Vous avez mérité la récompense promise. Néanmoins, j'ai une autre demande à vous faire. Lors des interrogatoires, la Bête a souvent mentionné Schloss Caromarc. Hors, les émissaires envoyés là bas ne sont pas revenus. Si vous l'acceptez, je voudrais que vous alliez là bas pour enquêter et essayer de faire toute la lumière sur les crimes attribués à la Bête. Et puis, la foule est en train de reformer des groupes de battue pour recapturer la Bête. Vous avez sans doute entendu qu'ils veulent la brûler.  »

Oparal était dans une position inconfortable. Elle savait à présent quelle importance Schloss Caromarc avait pour Sylmarihil, mais elle craignait que s'y rendre soit loin d'être une bonne idée. D'un autre côté, elle risquait d'avoir du mal à refuser sans raison valable. Et Embreth n'avait pas tort, ils devaient en savoir plus. Peut être qu'avoir toute la vérité sur l'histoire de la Bête leur permettrait de calmer les esprits? Quoiqu'il en soit, se rendre à Schloss Caromarc le soir même était précipité, peut être suicidaire. Les messagers envoyés là bas n'étaient pas revenus, ce devait être pour une bonne raison.
« Et sur son château. Si vos messagers ne sont pas revenu, je présume que nous devons nous attendre à des ennuis, pas vrai? »

« Le fait que des messagers qui ne reviennent pas présage toujours de problèmes. » répondit la paladine en se relevant.
Puis elle va chercher son heaume, qu'elle accroche à son baudrier.

Alors que les autres allaient prendre du repos, Oparal échangea un regard avec Sylmarihil, et demanda au tenancier de l'auberge si il avait du café. Elle allait en avoir besoin. Bien entendu, le breuvage importé de Katapesh était hors de prix, mais elle paya rubis sur l'ongle, aussi l'aubergiste n'y trouva rien à redire. Ensuite, elle se plongea dans les détails des manuels d'alchimie découverts chez Vorkstag et Gryne.
Les formules étaient complexes, mais la magie ne lui étaient pas inconnus, et finalement, tout le rôle de la chimie dans ce cas précis était reproduire les résultats de sortilèges. Elle avança plus rapidement qu'elle ne l'aurait cru, mais lorsque le jour se leva, elle venait tout juste de comprendre qu'elle avait devant elle une tâche qui lui prendrait des années à maîtriser. Néanmoins, avec les bons ingrédients et instruments, elle se savait capable de préparer certains des formules contenues ici. En revanche, rien que de penser à la manière dont de telles composés avaient été inventés, testés et développés lui faisait froid dans le dos. Combien de morts et de souffrance derrière chacune de ces formules? Elle savait qu'elle pensait pouvoir les utiliser pour faire le bien, ou du moins pour ne pas faire le mal, et guérir son ami, mais les implications étaient tout de même assez glaçantes.

Elle descendit tard dans la salle commune, le visage marqué par la fatigue. Elle ignorait comment, mais elle avait réussi à démêler en une nuit les bases de l'alchimie. Ou Vorkstag était un professeur hors pair, ce qui paraissait improbable, ou elle était une élève surdouée. Peu probable également. Pour un peu, elle aurait soupçonné le maître de la magie de lui avoir accordé un léger coup de pouce. Mais c'était sans doute la fatigue qui parlait.
Elle étouffa un bâillement.
« Il va falloir que j'achète pas mal de chose. J'ai besoin de quelques heures en ville...Ah, et les substances alchimiques trouvées dans la fabrique pourraient m'être utile. Je crois savoir comment les reproduire, mais j'aurais besoin de tests de comparaison... »

Deux heures plus tard, elle avait fait l'acquisition d'un sac ensorcelé pour pouvoir transporter un laboratoire portable acheté chez l'herboriste de la ville, ainsi que les ingrédients nécessaire à la préparation de plusieurs substances alchimiques, entre autre de l'acide et du feu grégeois. L'elfe qui arriva à cheval était équipée de manière tout à fait différente de la voleuse qui était entrée dans la fabrique. Elle portait à présent une longue écharpe où était dissimulées plusieurs pilules de drogues permettant d'accélérer les réactions. Deux cartouchières portant des fioles d'acier s'entrecroisaient sur sa poitrine. Malgré la fatigue, elle appréciait la sensation d'avoir tout un nouvel arsenal à sa disposition.
« Schloss Caromarc nous attend! Et avec un peu de chance, Vorkstag est mêlé à cette histoire, et nous pourrons le recroiser... »

Ce soir là, Syl eut une faim de sang et de violence comme il en avait rarement éprouvé.
A peine son regard se portait-il sur Oparal ou Zaonessa qu'un voile rouge menaçait de lui brouiller la vue. Et il savait ce que ce voile rouge signifiait.

Il n'arrivait pas à effacer ses visions et ses pulsions, malgré tout son contrôle.
Il imaginait encore et toujours la poitrine charnelle d'Oparal s'ouvrir sous l'action de ses mains pour en extraire un coeur palpitant. Ca avait quelque chose de presque érotique.

Je me dégoûte...

En général, quand la faim était trop forte il se rendait dans une taverne pour accepter une quelconque mission de chasse au monstre. L'Ustalav n'en manquait jamais.

Mais il n'avait pas le temps.
Demain, ils se mettraient en route pour Schloss Caromarc.

Heureusement, il connaissait une autre façon de temporiser ses pulsions.
Pour cela aussi, il lui suffisait de se rendre dans une taverne.
En général, il préférait avoir recours à cette option dans les petits villages provinciaux. Au cas où il perdrait le contrôle.
Ce n'était jamais arrivé jusqu'à présent, mais il ne faut jamais dire "jamais".

Il ne passerait pas la nuit seul.

Les serveuses avaient presque toujours besoin d'arrondir leurs fins de mois. Souvent même, il faisait jouer son charme, la séduction marchait mieux que l'argent.

Mais ce soir, il n'avait pas envie de faux semblants.
Juste d'un peu de temps.



Au petit matin, il rejoignit ses compagnons frais et dispos.
Il n'était pas apaisé, loin de là. Et les traits tirés d'Oparal le mirent mal à l'aise.
La promesse qu'elle lui avait faite la veille raisonnait. Pourrait-elle la tenir?
Et lui? Pourrait-il tenir la sienne?

Pourrait-il se retenir de tuer?

***** Flasback *****
Le verdict rendu, la paladine erra un temps dans Leipstadt à la recherche de la petite chapelle de l'Ange.
Lorsqu'elle la trouva, elle y entra tête nue, ses solerets claquant sur le sol en pierre de l'édifice sacré.
Après avoir salué la novice venue l'accueillir, elle alla s'agenouiller sans un mot devant la magnifique statue de Sarenrae, elle même faisant face au grand miroir de bronze conçu pour refléter la lumière du soleil sur l'autel.
Elle défit son baudrier et le posa sur le sol au côté de son heaume.
Et pour la première fois depuis son arrivée dans cette ville, elle prit le temps de réciter les prières rituelles, des passages du livre saint narrant la naissance de la Lumière et de la Vérité.
Elle prit le temps de faire le vide dans son esprit.
Le golem a été innocenté.
Mais où est Vorkstag, il est le vrai responsable de toute agitation et d'une bonne partie de ces meurtres horribles.
Qu'allons-nous trouver Schloss Caromarc?
La Voie du Murmure est-elle mêlée à tout cela?
Vais-je trouver des réponses sur ceux qui me pourchassent autant que je les traque?
Xemestra, fille de Fayyaadh Al-Wahid pourra-t-elle jamais revenir à la vie?
Plus j'avance et plus les questions s'accumulent.
Que dois-je faire, Ô ma déesse?
Après de longues minutes d'attente, la jeune femme récupéra ses effets posés à côté d'elle, se leva et quitta la petite chapelle, pour retourner à l'auberge où elle était descendue.
Entrant dans l'établissement, elle demanda un baquet d'eau chaude et sels parfumés.
Quand il fut prêt, Hellaynnae se contorsionna pour se défaire de toutes les pièces de son armure et prit son bain, son arme posée à portée de main.
L'eau chaude la délassa, l'aida à faire passer tout le stress de cette affaire.
Propre et presque sereine, elle alla se coucher dans la petit chambre qu'elle louait.
Et s'effondra dans son lit, où le sommeil la vainquit presque aussitôt
Demain sera un autre jour.
Demain, elle sera à Schloss Caromarc avec ses nouveaux compagnons.
***** Fin du flasback *****

Montée sur Sanga, la paladine se mit debout sur ses étriers pour faire un tour d'horizon.
« Même Morast me parait maintenant plus accueillant que cet ensemble de bâtiments.
En plus des traces de... du golem, l'un d'entre-vous peut-il vérifier la présence d'autres individus? »

Modifié par un utilisateur lundi 19 janvier 2015 11:19:35(UTC)  | Raison: Changement de jeton

L'entrée semblait désertée, mais Oparal remarqua au dernier moment que les dalles devant la porte était légèrement surélevée. En examinant les dalles de plus près, il s'agissait d'un piège, sans doute destiné à faire chute la herse sur ceux qui passeraient sans précaution.
L'autre problème se trouvait à l'intérieur de la cour: trois trolls, dont la peau avait une étrange couleur rougeâtre, parsemée de veines orangées, étaient postés à l'intérieur. Ils n'étaient pas armés, mais pouvaient tout de même représenter un danger certain. Ils n'étaient en revanche pas particulièrement attentifs, mais il serait impossible de traverser sans se faire remarquer.

Tu peux me faire un test de connaissance (nature) pour déterminer de quels trolls il s'agit.