Gentiane était heureuse de voir tout le monde sain et sauf, surtout le jeune lanceur de sort qui lui avait fait battre son coeur de frayeur lorsqu'elle vit sa chute. Brièvement elle remercia la dame de l'aube pour avoir veillé sur leur ascension. La lande brillait de ces tons de verts balayé par les embruns. Si elle avait eu le temps, la jeune guerrière aurait posé son sac, et aurait médité regardant les vagues et l'infini de la mer tracer ses rêves. Elle sourit vaguement à la curiosité de Sylph quand au contenu du coffre. Elle n'était pas sûre qu'il faille l'ouvrir de suite, mais c'était bien qu'ils le prennent avec eux. Comme dit si justement le magicien, il pouvait ré-apparaitre. Il était de leur devoir de le garder précieusement.

Elle inspira de cet air vivifiant et d'un air joyeux, chose rare, se remit à la tâche de rassembler le groupe vers leur mission commune :
«  Que la déesse de la Lumière soit bénie : nous voilà en relative sécurité. Il nous faut aller vers le Nord, au plus vite si c'est possible. Quelqu'un a des conseils à nous offrir ? Uktar toi qui a le pouvoir de voir haut ? Cher Fredrigo ?  » Elle se tourna vers Sylph : « et toi qui a été menée ici par la déesse, que penses tu ? » Regardant Denmel, qui souvent était silencieux (quoique efficace dans les combats) elle lui offrit la chaleur de sa bonne humeur «  Denmel ? Pensez-vous qu'une pause est nécessaire ? » Elle espérait bien que non, ils avaient déjà perdu pas mal de temps dans le naufrage. Mais parfois il fallait prendre le temps de se poser, une fatigue était toujours mauvaise nouvelle dans un combat...

Modifié par un utilisateur samedi 21 février 2015 19:06:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Alors moi je suis disposé à aller n'importe où, même si je trouve l'idée de Denmel plutôt sensée, mais si quelqu'un pouvait me soigner...
J'ai eu beau boire ma potion, je suis encore couvert d'ecchymoses, de bleus, d'éraflures et autres conséquences d'une chute si belle que même dans les spectacles, on n'en produit pas d'aussi belles... »

« Merci bien, Sylph !
Je me sens mieux.

Ferrèol, plus que toi pour donner un avis, et il aura du poids : tu es celui qui est le plus à l'aise dans les milieux naturels, et peut-être auras-tu idée de dangers que nous ignorons !? »

Modifié par un utilisateur jeudi 26 février 2015 10:41:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Un à un, chaque aventurier sortit de la ravine où ils venaient d’émerger depuis la caverne sous-marine. Étirements, respiration au grand air, le vent caressait leurs cheveux, un vent charriant quelques embruns et saveurs de sel. Il n’y avait aucun doute, la cote n’était pas loin et le bruit des vagues déferlant sur les falaises en était aussi une preuve inéluctable. Tandis que les uns et les autres reprenaient possession de leur corps et de leurs sens, tournant ceux-ci à tout azimut à la recherche d’un signe, d’un indice, d’une idée, Ferréol se concentra sur son environnement afin de se repérer depuis les hauteurs en se référençant sur la caverne qui les avait abrités de la tempête pour la nuit. Il re-visualisa chacune de ses évolutions marines sous la forme d’une pieuvre géante, regardant tour à tour les falaises déchiquetée, puis l’horizon. Il fallait aller dans le sens préconisé par Denmel : prendre de la hauteur pour avoir un aperçu global et entier même sur la mer. Le repérage n’était pas chose facile. Les repères sous-marins étaient très différents de ceux terrestres et encore plus depuis le haut des falaises, eux qui avaient échoué dans la crique en bas. Le groupe chemina donc dans la lande agitée par les brises marines en directions des roches saillantes qui s’élevaient juste au bord. L’ascension prit une bonne dizaine de minute, chacun avançant ahanant et courbé par l’effort d’un sol en pente raide et inégal, la végétation masquant bien souvent les dangers du terrain.

Soudain, après un dernier lacet, un dernier pan rocheux, une dernière escalade, le prodigieux spectacle de la mer miroitant de mille feux sous le soleil, se dévoilant tout à coup à leurs yeux émerveillés. Ils étaient comme captivés et ébaubis par le panorama, la roche déchiquetée arrachée du sol et érodée par le temps et l’assaut des vagues, la grande surface bleutés moutonneuse du Golfe de Varisie, les lointaines montagnes et falaises qui formaient une limites bleu sombre loin à l’horizon au Sud, des petits points noirs auréolés de grandes voiles blanches des bateaux de pêche en haute mer si on tournait son regard vers le sud-est en direction de Port Énigme, cette île étrange en forme de croissant qu’ils avaient évité et craint de par son nom inquiétant et son aspect peu amène, d’ici on voyait de loin, de très loin et il n’était pas étonnant qu’on puisse remarquer la présence d’un bateau bien des heures avant que ce dernier soit en mesure d’apprécier de loin ou de près les cotes sauvages de ce coin isolé. Isolé, pas tant que cela en fait. Maintenant que le jeune druide pouvait voir la crique en bas et les falaises côté mer, il lui fut beaucoup plus facile de se repérer et son regard se porta presque aussitôt à la zone survolée par les rapaces là-bas sur leur droite. Lorsqu’il pointa du doigt dans cette direction afin que le groupe puisse à son tour voir ce qu’il pressentait, tous commencèrent à remarquer au gré de l’agitation des hautes herbes balayées régulièrement par les vents côtiers, les monticules de pierre formant les soubassements de murs, délimitant comme une ancienne forteresse ou fortin abandonné depuis des lustres. Les rapaces semblaient en être les gardiens ou les maîtres, comme si l’antique construction était devenue leur nid. En longeant la falaise, ils pouvaient y être en moins de 10 minutes, mais quid des rapaces dont se méfiait Ferréol ?

« Ceux là je pense qu'il vont être plus difficile à convaincre!! »
Tout en s’accroupissant et en stoppant la progression, Ferrèol montra du doigt l'endroit à la verticale des rapaces« Voilà, je pense que c'est là que ce trouve nos naufrageurs et c'est là également que ce trouve, s'il est encore vivant l'pêchou.
Maintenant si nous voulons continuer notre route vers le nord et en bateau, il nous faut prendre cette ancienne forteresse.

Je peux aller en éclaireur pour voir et savoir comment s'y prendre, mais c'est comme vous voulez! »

Le druide arrêta de parler, il fixait l'horizon pour tenter de deviner l’espèce qui volait et gardait cet endroit.

Sylph plissait les yeux, scrutant l'endroit ou volaient les rapaces, scrutant les rapaces, sans pour autant dire quoi que ce soit.
Il arrêta d'observer les volatiles, et tourna son regard vers le druide d'un air interrogatif.
L'oracle n'avait aucune idée de ce que ces créatures pouvaient être, il serait d'ailleurs encore en train de s'extasier sur les landes qui différaient indubitablement des déserts de son pays natal, s'il n'était pas en mission divine.
Bref, il suivrait l'avis de l'expert.

Le silence et les bruits de la nature prirent le dessus pendant un long moment. Le regard fixé sur la flotte de Balbuzard, Ferrèol ne bougeait et ne disait rien jusqu'au moment ou l'un de ses compagnons vint lui mettre la main sur l'épaule. Il se retourna presque surpris. Ses pensées l'avaient transporté et il fallait maintenant revenir à la réalité et surtout trouver une solution pour approcher et au moins voir ce qu'il y avait sous ses rapaces.
Il se frotta la barbe naissante. « Humm!! La situation est un peu compliqué. Je suis partagé sur le fait que nos naufrageurs ne soient pas forcément là bas, et donc risquer un affrontement avec ces Balbuzards pour rien, me gêne! »

Le druide laissa quelques instants à ses compagnons pour qu'ils lui donnent leur avis. Puis enchaina, « Le grand aigle reste un prédateur craint par tous et bénéficiant d'une vue exceptionnelle. S'il en arrivait un, il pourrait monter assez haut pour peut être ne pas effrayer nos rapaces, et ainsi observer à l'aplomb de leur vol.
Il pourrait aussi parcourir l'île en très peut de temps et tenter d'observer et de trouver la cache des pirates. »

Ferrèol regarda son ami d'enfance avec un sourire « Tu sais moi les relais, j'aime pas trop. Et puis tu sais, on est toujours mieux servi par sois même!! »

Aux propos du sieur Tangletorn, Fredrigo ajouta : « D'ailleurs, s'il est question de rapidité pour frapper vite avant de fuir, n'oubliez pas que je peux invoquer des effets de hâte pour l'ensemble d'entre nous !!
C'est un atout non négligeable.

En résumé, pour ce qui me concerne, soit tu fais une brève et rapide reconnaissance, Ferrèol, soit on se met en route sans tarder, et nous avançons le plus rapidement possible.

Et puis après on se chargera de trouver un endroit où se reposer, parce qu'il va falloir penser un moment ou à un autre à la nuit prochaine ! »


si j'apprends qque chose avec mon jet de connaissances...
Sinon, j'ai un doute, mais avec le combat, on n'a toujours pas "vraiment" dormi depuis le naufrage, c'est bien cela !?

Après quelques échanges d'idées et d'opinion, Ferréol opta une fois de plus pour une transformation animale. Le jeune druide qui avait orienté toute sa formation et son lien avec la nature pour le climat et la flore, délaissant la faune et ses connaissances à son ami d'enfance Keldrim, ne s'était jamais autant impliqué dans le monde animal que depuis ces derniers temps. Le moindre prétexte était bon pour devenir tantôt un animal terrestre, tantôt un animal du monde aquatique ou tantôt un animal du monde aérien ou encore emprunter des facultés animales comme pour l'escalade avec les araignées. Si ses premières transformations jadis avaient été fastidieuses du temps où ils combattaient Le Masque de Bourg, il découvrait alors cette nouvelle faculté que lui octroyait la Foi Verte, aujourd'hui, l'hiver passé, il devait sans doute avoir effectué nombre de transformations afin de se familiariser avec diverses formes et bien en appréhender les sens et les facultés. L'ancien cueilleur de baie rondouillard était devenu désormais un guide et un allié d'envergure toute au moins aussi importante que celle de l'aigle qui venait de prendre son envol. Il retint le cri perçant qui se serait répercuté en écho dans les falaises et montagnes qui l'entouraient, surtout pour ne pas attirer l'attention de la flottille de balbuzards qui tournaient au-dessus de leur nid.

Le grand aigle s'éleva rapidement très haut en altitude et loin de la zone afin d'avoir un aperçu plus global de la région. Sans savoir pourquoi, le groupe s'était mis en tête qu'ils se trouvaient sur une île, probablement celle qu'ils avaient côtoyée la veille durant l'après-midi avant que la tempête ne se lève en même temps que le crépuscule. Le Coude du Diable était pourtant loin derrière lorsque le bateau de Luke fut pris dans les tourments des vents, de la pluie et d'une mer démontée et c'était vers la côte que les naufrageurs les avaient attirés pour les faire échouer dans la petite crique encaissée entre deux falaises abruptes sur lesquelles les vagues de la mer se jetaient avec force d'écume. Au Nord, les terres montagneuses des Montagnes Calphiaques s'étendaient à perte de vue. Au Sud, à plusieurs lieue un archipel d'îles formait une sorte de barrière naturelle qui délimitait le Golfe de Varisie. L'Pêchou devait certainement connaître le nom de chacune de ces îles dont certaines étaient habitée probablmeent par des pirates. Pour l'heure, l'aigle-Ferréol ne voyait que des zones escarpées, des montagnes, une grande île recouverte en partie par une vaste forêt. Mais ces îles étaient bien loin, quoique finalement ils se trouvaient sur la côte continentale, dans les montagnes Calphiaques, à la pointe Sud, à hauteur de la passe entre la première île et la continent. La tempête les avait pris alors qu'ils sortaient du Golfe de Varisie...

Son attention se reporta vers le promontoire rocheux et les balbuzards. Il était très haut au*dessus d'eux et à part s'il leur venait l'idée de lever la tête, ils ne l'avaient pas vu. Il fit quelques cercles en redescendant pour observer les détails, prenant garde à ce que son ombre ne vienne pas trahir sa présence plus bas. Il repéra des alignements de pierre sèches, blanchies par le soleil qui formaient tantôt un rempart, tantôt les contours d'une tour, tantôt ce qui devait être un bâtiment. La construction ressemblait à un tout petit fortin, peut-être une tour de guet renforcée et protégée par quelques bâtiments et un rempart, qui se dressait sur le front de mer dans la partie la plus haute et rocheuse. Le temps avait grandement érodé la construction dont il ne restait aujourd'hui que les soubassements, des empilements de pierre sur trois ou quatre pieds de haut tout juste plus haut que des murets et surtout envahis par les hautes herbes, quelques taillis et parfois même un pin maritime qui s'était enraciné sur une partie plus meuble. Les balbuzards avaient construits cinq grands nids dont le plus important se trouvait à l'endroit même où l'élévation était la plus haute et où on pouvait deviner l'emplacement de la tour de guet. Visiblement il n'y avait aucune trace de civilisation ici, que la nature sauvage qui reprenait le dessus sur une construction antique et qui petit à petit en effaçait les vestiges.

L'aigle-Ferréol descendit aussi bas qu'il put sans se faire remarquer. Il effectua des passages bas au large et dans les terres afin de repérer de plus petits détails, prenant le risque de se faire voir par les balbuzards. Il faillit abandonner lorsque soudain l’œil perçant de l'aigle remarqua un tout petit détail sur lequel il se focalisa. Côté mer, il y avait parfois quelques aspérités qui creusaient la falaise et à y regarder de plus près, l'aigle-Ferréol acquis la quasi certitude qu'il s'agissait plutôt comme des fenêtres de quelques constructions troglodytes. La falaise était creusée c'était certain et l'avancée que faisait la falaise dans la mer ressemblait à ce qu'il avait aperçu la veille lorsqu'il avait suivit la Griffe géante. Il chercha donc un point d'entrée côté Terre et finit par la trouver au milieu des ruines bien dissimulée mais pas assez pour un aigle. Presque envahie par la végétation et recouverte de pierre, un passage se formait à la base de ce qui devait être la tour de guet, alors que le terrain formait une élévation rocheuse. Le trou s'enfonçait sous les ruines et à mins d'y aller, impossible de savoir où et( si cela communiquait avec les cavernes troglodytes qu'il avait aperçues depuis la mer. Le sol était tassé à ce niveau là, formant presque un sentier que seul une personne avertie, un rôdeur ou un druide aurait pu remarquer.