Partagé entre le plaisir et la peur de parler à des membres de sa race, Grongrim resta silencieux un court instant.

Il s'avança et s'adressa aux gardes. « Je suis Grongrim, originaire de la cité céleste de Janderhoff. »
Il fit un pause, le temps de bien choisir ses mots
Ok, faut que je me remette à penser comme un nain. Ne pas faire le malin et aller droit au but.
« Nous sommes une compagnie assemblée d'urgence pour venir en aide à la ville de Vische. D'où la provenance diverses des différents membres. »

Bon, maintenant qu'on s'est présenté, demander à parler à un responsable, amis sans être trop précis.
« On veut parler à un des maîtres de la guilde marchande ou minière. Durant notre investigation, on a trouvé une opportunité commerciale qui pourrait vous être bénéfique et nous aider. »

« Ils ont bon dos, les kellides. »
Et puis ils m'énerve à causer comme si ils avait qu'un seul cerveau.
Shawndelle dégrafa le fourreau de son cimeterre, et le tendit aux nains
« Faite y attention, j'y tiens. »

« Hmmpff. »
Grongrim déposa sa morgenstern et son bouclier, puis replia soigneusement son Dorn-Dergar
« Y a de bonne chances qu'il soit plus vieux que vous celui la, alors faites y gaffe . »

Pfff soit ces ptits gars ont eux le cerveau ramolli par le soleil, soit ils sont peureux .... mais franchement, nous demander nos armes ?!
Enfin, leur ville, leur règles.

« Bon, c'est bon maintenant ? »

Les deux nains prirent le cimeterre de Shawndelle. Ils ouvrirent son sac et récupérèrent son silex et son amorce. Ils lancèrent un regard interrogateur à Ar-athaan puis prirent ses armes - ils savaient visiblement à quoi elles servaient - ils se firent suspicieux et le fouillèrent plus attentivement. Ils récupérèrent également sa dague, son huile et ses balles. Ils prirent également les armes de Grongrim, d'Hanso et de Lilly mais ne parurent pas se préoccuper de l'appareillage de Barkeras. Ils entreposèrent tout dans un wagon à quelques pas de l'entrée.

Durant la fouille, deux grands chariots renforcés sortirent de la cité et se postèrent de chaque côté de la porte. De lourdes arbalètes étaient camouflées à l'intérieur. Il semblait que la venue du petit groupe imposait à la ville des précautions supplémentaires ... ou peut-être n'était-ce qu'un hasard ? On pouvait voir loin aux alentours et il paraissait difficile de s'approcher de la ville avec des intentions belliqueuses.

Dempstor leur remit spontanément son minuscule pistolet. Ils le fouillèrent tout de même pendant de longues minutes mais ne trouvèrent rien d'autre sur lui. Ils sortirent de petites menottes et attachèrent ses mains. Ils allaient prononcer un quelconque et pénible avertissement lorsqu'un nain à l'air soigné et important s'approcha du groupe. Il n'eut pas besoin de parler pour obtenir leur silence.

Il portait un pourpoint rouge fait dans un tissu visiblement doux et cher. Il portait une ceinture à boucle dorée. Il avait une voix chaleureuse et plus aiguë qu'on aurait pu le penser en le voyant. Sa barbe était un tressée avec soin et de petites lunettes à la monture d'écaille surmontaient le bout de son nez. Son visage était amical mais il sembla renifler lorsqu'il porta le regard sur Shawndelle et Dempstor.

« Où sont-ils ? Ah, par ici ! Veuillez excusez mes hommes pour leur paranoïa mais vous comprendrez que notre isolement dans ces terres désolées impose la prudence... surtout avec les attaques kellides qui se font de plus en plus fréquentes (il plongea son regard dans celui de Shawndelle puis ce dernier glissa doucement vers Barkeras, il s'adressa aux gardes) Heu ... vous deux, là, pourquoi n'avez-vous pas pris son matériel alchimique ? Vous savez ce qu'on peut faire avec ça ? »

Les deux gardes vinrent récupérer le matériel à bombe et le mirent avec précaution dans le wagon avec les autres objets.

« Hum... encore désolé ... on m'a parlé de ... partenariat commercial, c'est ça ? Vous pouvez m'en dire plus ? (il mordit sa lèvre supérieure) Pourquoi avez-vous amené cette créature avec vous ? (désignant Dempstor) Vous avez de drôles d'animaux de compagnie... (il émit un rire profond qui invitait visiblement les autres à faire de même). »

Dempstor paraissait mal à l'aise, son regard était nerveux, il n'osait pas dire un mot.

Ar-Athaan lfait son plus bon sourire alors que l'on lui défait de ses armes.
Puis à l'arrivée du nobliau, il ne dit rien mais ne pense pas moins.
Un vrai politique! il dit un truc et fait le contraire dans la seconde suivante
Puis devant le mutisme de Demptor, là pour lui c'est apothéose! Le donneur de leçon avait perdu sa langue.
Avec malice, il le pousse au devant et ajoute alors que tous le regarde
«  Ouais, une proposition alléchante et même plus!
Lui et les siens sont une vrai armée!
une aubaine pour vous.
Hein, mon ami. »

Peut habitué à être en situation de celui qui parle, le nain n'était pas sur de la bonne marche à suivre. Il décida donc de rester assez direct mais de ne pas trop parler de leur problème
« Je ne sais pas comment sont les choses par ici, mais déjà il ya un siècle, des rumeurs circulaient dans la citée de Janderhoff a propos de communauté de kobold vivant en bonne entente avec leur voisins d'autres races.
Pour garder les choses courtes, nous sommes tombés sur la tribu de maître Dempstor qui souhaite vivre de cette manière.  »

Grongrim s'interrompit un instant pour regarder Dempstor avant de poursuivre. « Vous dites que vous êtes seuls, entourés d'ennemis qui vous attaquent. Alors que diriez vous de nouveaux alliés ? Des alliés qui peuvent vous aider à mieux vous défendre. Qui peuvent vous aider dans vos travaux miniers. »

Grongrim prit une grande respiration , soucieux de ne pas se laisser emporter. « J'imagines aisément votre point de vue par rapport aux Kobolds. Ou par rapport aux autre races, même. J'ai été élevé comme ça.
Mais en un siècle parmi ces autres races, j'ai appris pas mal de choses. »

Maince, il faut un dernier argument pour finir, faut pas que je le laisse sur une phrase comme ça ! Je vais essayer de faire appel à son sens commercial.
« Et si ça ne vous suffit pas, pensez à l'avenir : comme nous le disions aux gardes, nous avons été mandatés pour aider la cité de Vische. Si vous nous aidez, et qu'on réussi à sauver la ville, on ne manquera pas de parler de ceux qui nous ont aidé. Imaginez les débouchés commerciaux ... »

A défaut d'être sympathique les deux gardiens nains étaient rigolo! Ce qui arracha enfin un sourire à la gnome. En tout cas si le groupe étaient des espions ils entraient par la grande porte à la vue de tous... en voilà une idée intéressante! Lilly continua de sourire devant de ses absurdités et donna ses armes sans réfléchir.

Torak leur fit découvrir une partie de la ville ce qui émerveilla Lilly. Elle jeta son regard de fouineuse un peu partout mais elle n'avait pas le temps de s'attarder tant il y avait à découvrir.

« Remarquable cité Monsieur Torak! Il n'est guère étonnant qu'elle suscite tant de convoitise. »

Torak tira sur une petite clochette du côté droit de la corniche, une plateforme en bois remonta en quelques instants. Il les invita à entrer puis tira à nouveau sur la clochette. Il se comportait comme le meilleur des hôtes. Une fois à terre - les membres du groupe purent admirer la toute-puissance des forges derrière eux - il se dirigea vers la grande demeure de l'autre côté de la caverne. Il accéléra le pas et sembla inviter ses invités à faire de même. Alors qu'il passait devant le temple, une voix puissante et éraillée s'éleva des colonnades :

« Torak, qui sont ces gens ? Pourrais-tu me les présenter ? Voilà une bien étrange assemblée qui - je le pense - mérite mon attention... »

C'était un nain dans une bure blanche ornés de motifs stylisés bleutés qui prononçait ses mots. Il semblait marcher avec difficulté mais il sortit du temple pour s'approcher du groupe. Ses yeux étaient d'un bleu acier, sa barbe était grisâtre et entremêlée, il paraissait vieux mais alerte. Il s'appuyait sur un robuste bâton en métal.

Torak eut un instant d'arrêt, un petit rire puis répondit à voix haute : « Bien sûr, Bebur, viens-donc les rencontrer. (il se tourne vers le groupe et baisse le ton) C'est Bebur Casque-de-pierre, notre honorable prêtre de Torag, c'est un brave homme mais son esprit se fait un peu ... vieux. (alors que Bebur approche, il va à sa rencontre et lui passe une main sur l'épaule pour l'accompagner) C'est une délégation commerciale, je suis sûr que ça ne t’intéressera pas ... tu devrais te reposer. »



« Un nain, une gnome, un halfelin, un vanara, une kellide, un kobold et une ... (il regarde Barkeras dans les yeux puis prononce un mot incompréhensible comme un grand-père bougon pourrait le faire, vous jureriez qu'il l'a fait exprès) entrent dans notre colonie. Ce pourrait être le début d'une mauvaise blague... que viennent-ils faire ici ? »

Il appuya fortement son bâton à terre, devant lui, puis scruta chacun des invités avec un regard inquisiteur. Un étrange frissonnement passa dans l'échine de tous les membres du groupe, comme s'ils étaient nus et fragile face à lui.

Torak voulu lui répondre mais Dempstor lui coupa la chique :

« Nous ... notre colonie cherche un refuge. Elle cherche à exorciser ses démons et à changer de mode de vie. Elle cherche à commercer et à vivre en bonne entente avec ses voisins. Nous souhaiterions vous offrir nos services en échange de votre protection et de votre patronage.  »

Il posa maladroitement un genou à terre, manqua de s'écrouler, il paraissait misérablement petit et insignifiant.

Bebur plissa les yeux et regarda alternativement Torak et Dempstor. Il paraissait courroucé mais nul n'aurait su dire contre qui.

« Ce n'est pas une simple négociation commerciale, Torak, ce sont des pourparlers officiels qui nécessitent l'ouverture de la chambre diplomatique. Nous devons faire ça dans les règles de l'art, comme nos anciennes coutumes nous l'ont toujours dicté. Le protocole doit être respecté ! Peu importe leur provenance, ouvre leur les quartiers des émissaires et va te préparer. Préviens également le vieux Gage. »


Torak voulu saisir le bras du vieux nain dans un geste qui se voulait chaleureux mais le prêtre se déroba et retourna vers son temple. Le seigneur-maire se tourna vers le groupe et frappa dans les mains d'un air un peu gêné : « Bon, et bien j'espère que vous n'étiez pas pressés, ces cérémonies inutiles prennent un temps fou. La tradition que voulez-vous ... que de fastes, que de fastes. Suivez-moi, vos appartements sont par ici. Ils risquent d'être un peu poussiéreux, cela fait longtemps qu'ils n'ont pas servi... »

Il héla deux gardes au passage, leur donna quelques ordres et ceci revinrent avec de grandes lances de cérémonies. Le groupe avança jusqu'au mur Sud, à une cinquantaine de mètres à droite des forges. Les deux nains enlevèrent une lourde poutre de bois qui entravait une porte de pierre brute. Ils tirèrent sur les deux battants et allèrent allumer les torches le long d'un fastueux couloir. Des fresques et des gravures ornaient les deux murs, c'était un magnifique exemple du savoir-faire ancestral des nains, les couleurs étaient encore vives, dans des teintes d'or, d'ocre, de rouge et d'argent. Barkeras remarqua plusieurs références à la chute de la montagne d'argent.

Devant eux, une deuxième porte, sur la droite, un couloir montait vers leur appartement. Torak les laissa s'installer et leur annonça qu'ils avaient environ quatre heures avant le début de la négociation. Il leur expliqua également qu'un passage descendait directement dans la chambre diplomatique et qu'ils devraient s'y diriger lorsqu'il frapperait deux coups sur la porte de leur appartement. Il ferma la porte.

L'appartement en question était très confortable, très luxueux et vaste mais poussiéreux. Une dizaine de chambre qui comportaient chacune un lit, une armoire et une malle donnaient sur une salle principale qui contenait une grande table en pierre, du nécessaire pour écrire et de beaux tableaux. Des habits cérémoniels unisexe de différentes taille reposaient dans les malles. Les appartements contenaient également une salle où une source d'eau pure et chaude coulait d'une sculpture en forme de vase. Une demi-heure après leur arrivée, trois nains leurs apportèrent chacun un plateau contenant des fruits frais, un délicieux pâté en croute et de nombreux champignons en potage.

Note : Vous avez le droit d'interrompre le déroulement des évènements à n'importe quel moment pour poser une question ou autre - comme vous n'aviez pas beaucoup réagi au précédent arrêt, j'ai préféré aller au plus vite. Profitez de ce temps pour mettre au point votre stratégie, vous préparer...etc.

Modifié par un utilisateur vendredi 5 décembre 2014 13:28:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Barkeras avait beaucoup apprécié tout ce qu'elle avait pu apercevoir sur le faible temps de parcours qu'ils venaient de faire dans la cité naine
« C'est vraiment magnifique, et j'aimerais bien passer un peu plus de temps à comprendre ce que ton peuple Grongrim connait de la chute de la Montagne d'Argent. Vu votre longévité, la transmission orale a certainement moins d'étapes que dans les villes humaines!

Pour ce qui est de la négociation, je trouve que tous les partis ont l'air de prendre les choses d'une belle manière et je pense que Dempstor aura bientôt trouvé si ce n'est un nouveau foyer pour les siens, au moins la protection qu'il recherche, ne trouvez vous pas? »
Tout le monde pouvait reconnaître que la diplomatie n'était pas le fort de l'androïde.

Amusé par la candeur de l'androïde, Grongrim haussa un sourcil broussailleux à la remarque de Shawndelle « Bien vu. Ça se passe aussi comme ça chez les kellides ? »