Gezh nota soigneusement les compétences de celui qui se profilait visiblement comme un nouveau compagnon de route.Il parut s'agacer du cynisme dans lequel se complaisaient Sterenn et le nouveau venu. Sans attendre de réponse, il commenta :

« Le Bien est absolu et unique, c'est une perfection auxquels nous prenons tous part, il est dommage que vous ne puissiez voir l'harmonie de l'ordre du monde et de la nature ... ni ce qui la trouble. Cela dit, votre relativisme moral devrait vous épargner la peine à l'idée de voyager avec notre merveilleuse compagne de route que voilà (il montre "Valentine" d'une main dégoutée puis s'attendant à une réprobation, il anticipe) Il le saura tôt ou tard, mieux vaut tôt que tard. Bienvenue parmi nous en tout cas, qu'Irori veille sur vous... je prendrais juste des légumes, merci. Et un peu d'eau. »

Modifié par un utilisateur vendredi 13 février 2015 00:53:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gezh ne semblait particulièrement fébrile à l'idée de la menace brandie par Sterenn, il était logique qu'elle fasse montre de son autorité. Lui-même adapta son comportement, il faisait montre de tout le respect possible tout en restant solide et monolithique dans sa foi.

« Je n'ai fait aucune révélation, vous avez ... disons ... présenté de façon très biaisée la situation de Valentine. Je ne mentirai pas aux gens qui nous accompagnent, je trahis déjà bien assez mes idéaux en ne clamant pas aux yeux du monde civilisé sa véritable nature. Draegloth n'est pas sa créature, ce n'est qu'un homme prisonnier de ses démons. J'en suis venu à la conclusion que la présence de sa créature devait être tolérée car Draegloth - aussi corrompue me paraisse sa démarche personnelle - me semble être un formidable châtieur d'abominations dont l'action sur le monde est - dans ce contexte - on ne peut plus purificatrice. Ce n'est pas une question d'obéissance au groupe, mon seul guide est Irori et je ne suivrai que sa sainte parole. Je suivrai l'ordre du monde. Vous le savez déjà.

Cela dit - malgré ces conclusions et malgré la corruption que j'accepte dans mon âme - je ne peux en aucun cas tolérer de mettre en danger l'âme ou les convictions de Filip par son ignorance ou par un odieux mensonge. J'ai bien observé son comportement, j'ai toute confiance en sa parole. C'est un problème que l'on se doit d'aborder au plus vite. Il devait savoir pour faire son choix avant de nous accompagner.

Rester dans un lieu où nous sommes exposés nous forcera de toute façon à fuir un jour où l'autre, il ne faut pas avoir peur de cette éventualité, j'ai déjà eu à faire à des pouvoirs iniques lors de mes voyages.  »

Modifié par un utilisateur vendredi 13 février 2015 11:29:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout aussi simplement, Gezh répondit avec une pointe d'ironie :



« Rien de grave, elle est morte. »

A la mention de la mort de la demi-elfe, Filip haussa d'abord un sourcil, puis se leva d'un bond, l'air apeuré avant de se calmer mais de se tenir manifestement près à tout :

« Morte ? c'est à dire que ce truc est une saloperie de mort-vivant ? ou quoi, un golem ?  »

Constatant que la créature ne le chargeait pas pour se repaître de son sang, le renégat se calma un peu :

« J'aimerai que vous m'expliquiez tout cela en détail, mais il est vrai que ce n'est peut-être pas le bon endroit.  »

Regardant vers Sterenn, Lars et tous les autres vivants de la pièce, à l'exception notable de Draegloth, il déclara :
« 
Vu la réputation du capitaine d'Orberoc, si vous me garantissez que cette... créature, ne me sautera pas dessus, alors je pense que nous pourrons remettre des explications à plus tard, le halfelin a raison, les traqueurs ne sont pas des enfants de choeur, et rien ne nous dit qu'ils ne nous mettront pas tous dans le même panier... » acheva-t'il d'un air sombre avant d'observer depuis sa chaise la porte et les murs en détail pour s'assurer qu'il n'y avait pas d'orifice discret.

Modifié par un utilisateur vendredi 13 février 2015 13:09:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Je suis un gnome...
« Pour ce qui est de ne pas nous sauter dessus, ça fait quelque jour que l'on voyage avec, et je ne l'ai pour l'instant vu sauter sur personne.
Et si tu as peur d'elle, j'ai hâte de voir ta réaction quand tu me verra. »

Sterenn dit à Gezh à vois mesurée : « Vous ne m'avez pas comprise Gezh. Je ne vous pose pas de questions sur vos convictions, je les connais déjà et je les respecte. La réciproque n'est peut-être pas vraie puisque je vous ai expliqué que je ne pourrais accepter que vous mettiez les nôtres en danger par conviction justement. Qu'aurions-nous fait si Filip était sorti de cette pièce pour expliquer au lieutenant Falka ou à un traqueur dehors qu'une "saloperie de mort de mort-vivant ou un foutu golem" se trouvait avec nous dans cette pièce? La vérité pouvait attendre que nous soyons en route. Si vous ne pensez pas pouvoir adopter cette ligne de conduite, vous nous mettez tous en danger, même si c'est à cause de ce que vous appelez le bien absolu. »

Sterenn avait conscience qu'en disant "ce que vous appelez le bien absolu", elle remettait justement en question le côté absolu de la notion de bien telle qu'envisagée par Gezh. Se faisant, elle ne montrait justement pas le respect qu'elle disait avoir pour ses convictions. En fait, elle essayait certainement de montrer de la compréhension pour les croyances du druide. Mais pour un militaire, la délation envers des compagnons de combat était à l'opposé de la notion de "bien". Et même si elle essayait d'être tolérante, savoir que Gezh mettait tout le monde en danger la hérissait.

La jeune serveuse redresse un peu la tête pour vous regarder alors que vous commandez et semble noter mentalement ce que vous lui demandez, remuant silencieusement les lèvres avec un visage exprimant sa concentration. Elle rougit fortement et baisse de nouveau timidement la tête au compliment de Filip, et, semblant toute affolée, se met à compter sur ses doigts, s'arrêtant immédiatement avec une sorte de soulagement à la commande générale de Filip, lui facilitant la tâche. Elle s'incline un peu maladroitement et repart avec le chariot après avoir déposé son contenu sur la table, et referme la porte derrière elle.

A partir de maintenant, il est inutile de compter les dépenses triviales comme les nuits et repas à l'auberge.

A l'évocation des traqueurs et du châtiment risqué, chacun a lancé quelques regards alentour, cherchant un quelconque indice qu'ils seraient observés, mais il semblerait que cette pièce soit tout à fait normale, hormis ses spécificités déjà connues.

Lars les mains croisées derrière la tête écoutait la discussion, un sourire moqueur accroché au visage.

Filip regarda le gnome sans sourire, et hocha la tête.
« On verra. »
La magie n'était pas chose à plaisanter pour un combattant qui en avait déjà fait les frais et il voulait bien croire qu'un magicien, même aussi frêle que le gnome, pouvait se doter par magie d'une force colossale, mais cela restait à voir...

Se tournant vers les autres, il leva un sourcil interrogateur.

Sterenn n'en avait pas fini avec Gezh mais la discussion était maintenant partie sous un autre sujet. La militaire n'insista pas, elle devrait y revenir en privé.

Sterenn expliqua vaguement ses compétences : éclaireuse dans l'armée de Dernier Rempart, ayant de surcroît quelques pouvoirs magiques.

« Belle-Espérance est effectivement un tout petit peu plus loin d'ici que les collines où mon père a été retrouvé. Mais les deux endroits sont néanmoins très proches. Lorsque l'on sait qu'il s'y est passé des choses extrêmement violentes, il me semble difficile de ne pas aller y jeter un œil, ne serait-ce que pour écarter un lien possible entre les deux affaires. La femme d'un des soldats de l'avant-poste que nous avons traversé à l'aller fait partie des victimes de Belle-Espérance. Si je puis rapporter une quelconque information au retour, je le ferai. »