La Gerboise regarda Aelaendlara, cherchant son accord. Bien évidemment il n'était pas contre le fait d'aller explorer une tanière de kobold : il n'en avait jamais vue... mais la rôdeuse connaissait peut-être mieux ces monstres et pressentirait le piège.

Ce qui était sûr, c'est qu'il ne se sentait pas d'abandonner son épée.

Il souffla à ses compagnons : « sans arme ?  »

Les une après les autres, les explorateurs acceptèrent de se détacher de leurs armes pour être admis à l'intérieur du repaire de kobolds. Andréï, qui avait clairement indiqué son refus de lâcher son épée, avait été naturellement chargé de monter la garde sur les possessions des explorateurs. Deux kobolds restèrent dehors avec lui, mais ils prirent bien garde de garder leurs distance avec l'épéiste.

Vous pouvez suivre le trajet sur la battlemap.

Écailles-de-suie en tête, le groupe constitué du reste des kobolds et des explorateurs s'engagèrent dans la pénombre des tunnels. Les kobolds savaient parfaitement voir dans le noir mais ce n'était pas le cas de tous les explorateurs, qui durent donc se résoudre à utiliser une torche. Comme ils l'avaient deviné, l'entrée était camouflée derrière quelques gros rochers faciles à contourner. Sur la façade du tunnel, on pouvait voir un large symbole gravé représentant sans nul doute une pioche.

À l'entrée, le tunnel se divisait en deux voies, mais il était clair que la voie de droite menait à un cul de sac. Dans le fond, on pouvait voir une grille munie d'une porte fermée derrière laquelle pendait trois cordes. « Marchez bien sur le côté, pas au milieu. » les avait prévenus Écaille-de-suie. Et tout le groupe s'était collé à la paroi pour progresser dans le boyau qui serpentait vers l'intérieur de la colline rocheuse. Les passages étaient suffisamment hauts pour que les plus grands des explorateurs puissent avancer debout : les tunnels n'avaient visiblement pas été creusés par les occupants actuels du lieu.

Le groupe suivit un passage courbé sur plusieurs mètres avant d'apercevoir une ouverture sur la gauche. D'un rapide coup d'œil, ils purent voir que l'ouverture menait à une petite salle dont les murs étaient recouverts de noir et de rouge — du charbon et du sang, apparemment — formant de vagues silhouettes effrayantes de dragons à longues dents. « C'est le temple, » précisa Écaille-de-suie, « c'est là que la statuette volée devrait se trouver. »

Le chef des kobolds continua son chemin plus ou moins tout droit jusqu'à ce que le passage s'élargisse. Un autre chemin sur la gauche menait vers ce que le chef des kobolds présenta comme la salle commune. Il ajouta « Quand il est arrivé dans notre tribu, Tartuk a pris possession de la caverne du chef. Ca se trouve là-bas, droit devant. » tout en continuant à marcher.

Finalement, le passage menait à une petite salle avec une sorte de bassin rempli d'eau à l'intérieur. Cette grotte servait d'antichambre au lieu où le chamane s'était établi. Là, à côté du bassin, gisait le corps d'un kobold dont la gorge venait d'être tranchée. Le sang qui s'écoulait de la plaie était encore frais. Même s'il était difficile pour les aventuriers de différencier les petits reptiles entre eux, il devait sans doute s'agir de celui que le chef avait envoyé à la recherche du chamane.

Plus loin, le passage menait à une grotte plus large dont les murs étaient cachés par des parois faites de belles branches débarrassées de leur écorce et ficelées ensemble. Sur ces parois, on avait pendu des sortes de bannières décoratives, qui n'étaient cependant rien de plus que des patchworks construits à partir de bouts de couverture, d'habits et de peaux d'animaux. Sur ces bannières, on avait peint de nombreux symboles runiques d'apparence mystique.

Au centre de la pièce, on pouvait voir un large chaudron de fer rempli d'un liquide rougeâtre en train de bouillir. Dans un coin, à côté d'une paillasse couverte de fourrures, on pouvait apercevoir un petit livre ouvert dont la couverture de cuir était déchirée. Dans le fond de la caverne, les parois de bois formaient comme un passage étroit qui était occupé par un amas de choses diverses que les kobolds devaient sans doute considérer comme leur trésor : au premier coup d'oeil, on pouvait y voir des morceaux de quartz, de cristal, des éclats de métal, des bouts d'armes brisées, des morceaux d'armures, un sac à dos taché, mais aussi quelques autres objets qui semblaient être en meilleur état. Derrière le tas de trésor, la paroi au fond du "passage" avait été renversée, révélant un passage qui continuait tout droit vers l'obscurité.

Écailles-de-suie, lui, était resté dans l'antichambre, près du bassin. Il s'était agenouillé près du cadavre et avait observé la plaie au cou. « Ce ne sont pas des mites qui ont fait ça : c'est une plaie profonde et nette ... un coup de serpe. » dit-il, comme si ces mots étaient lourds de conséquence.

Après avoir progressé quelques temps dans les cavernes qui servaient d'habitat aux kobolds, Aelaendlara et ses compagnons arrivèrent dans la grotte où l'un des kobolds avait été tué et le Chamane disparu.

Relevant une remarque d'Écaille de suie Aelaendlara demanda « Tartuk n'est pas originaire de votre tribu? Quand l'a t'il rejointe? » avant de se lancer dans l'examen d'éventuelles traces sur le sol « Faites attention où vous posez les pieds! Il ne faut pas effacer les traces » Puis elle commença par examiner le sol de la salle en commençant par les alentours du corps sans vie du guerrier kobold.

auquel il faut rajouter +2 si les traces sont celles de kobolds

Allister s'était tu durant toute leur progression à l'intérieur de la grotte, écoutant religieusement les paroles d'Écailles-de-Suie. La moindre parcelle d'information pouvait leur être utile pour leur mission actuelle, mais aussi à l'avenir. Il ne faudrait pas oublier ce que racontait le kobold et savoir le réutiliser au moment opportun.

Mettant en commun ses observations de l'environnement et les informations de l'écailleux, Allister essaya de rejouer l'histoire des lieux : La grotte n'a pas été creusée par les kobolds, ils sont bien plus petits que nous et elle est creusée à hauteur d'homme. La marque de pioche située à l'entrée indique clairement qu'il s'agissait à l'origine d'une mine. Les traces de charbon pourraient laisser à penser qu'il s'agit d'une mine de charbon, mais cela reste encore à vérifier. Donc cette tribu s'est installée dans ce qui était à l'origine une mine exploitée par des humains. Les ont-ils délogés ou l'ont-ils trouvée abandonnée, il faudra éclaircir ce mystère. Une fois installés, les écailleux ont accueillis Tartuk - bonne initiative Lala de poser la question, je te reconnais bien là - qui s'est arrogé l'usage de la salle du chef. L'a-t-il remplacé ou la place était-elle vacante ? Qu'est-ce qu'on a maintenant. Une salle avec un livre ouvert, il faudrait aller voir ce qu'il y a écrit dessus, une marmite en train de bouillir et un cadavre encore frais. Visiblement il a été assassiné et par une créature réfléchie, agissant avec célérité et ruse.

Erwanez avait été observer la marmite, visiblement pour en estimer le contenu. Aelaedlara s'était approchée du cadavre. Il ne restait pas grand chose à voir. Il se dirigea vers le livre ouvert pour essayer de déterminer ce qu'il contenait. Il n'aurait pas été étonnant qu'il eut pu s'agir d'un grimoire, mais cela surprendrait Allister que Tartuk - qui n'était visiblement plus dans ces lieux - s'en aille en l'y laissant, et en laissant quelque chose sur le feu.

S'approchant de la paillasse, Allister demanda à Ecailles-de-Suie « Vers quel endroit mène se passage ? Tartuk aurait-il pu s'enfuir par là ? » Après avoir regardé rapidement le livre, Allister se mit à incanter doucement. Il cherchait à déterminer toute trace de magie présente dans la pièce. Il y aurait certainement beaucoup de choses mélangées, mais au moins il pourrait se faire une idée de quelles types de magie usait le chamane.

Allister lance Détection de la magie et prend le temps de regarder les différents fils arcaniques qui se trouvent dans la pièce.

Des traces de sang partaient du corps du kobold et s'éloignaient vers un passage dans le fond de la grotte du chamane. Celui qui avait tué n'avait pas pris la peine de nettoyer son arme, rendant plus facile la traque. Aelaendlara commença à suivre les traces. « Nous ne savons pas ce qu'il s'est passé, mais quelque chose me dit qu'il serait prudent pour nous tous que quelqu'un nous ramène nos armes. »

avec toujours le +2 en sus en cas d'humanoïde reptilien

« Tartuk faisait quoi avant de vous rejoindre? » Aelaendara essaya encore une foi d'instiller le doute sur le chamane dans l'esprit d'Écailles-de-Suie. Elle espérait que celui ci serait rapidement convaincu, car pour sa part, il y avait un moment que les doutes l'avait quitté...

Aelaendlara suivit les goutes de sang sur le sol. Elles menaient d'abord vers le lit où le livre à la couverture déchirée se trouvait. La rôdeuse remarqua une trace de sang plus importante sur le sol à quelques centimètres de là, comme si on avait posé l'arme quelques instants pour avoir les mains libres pour faire quelques choses. Les goutes se dirigeaient ensuite vers le "tas de trésor" et continuaient au-delà, mais elles s'espaçaient de plus en plus. Pour les suivre, il faudrait s'aventurer plus loin dans le tunnel.

Évan se rapprocha du tas de trésor et jet un coup d'oeil dans le bric-à-brac sans rien toucher. Il repéra facilement quelques morceaux d'armes brisées qui pourraient servir d'armes improvisées au cas où… puis son regard se posa sur un sac — on aurait dit un sac à dos — rempli de pièces diverses (argent, or et même quelques pièces de platine). À moitié enfoncée dans le tas de pièces, le halfelin remarqua une anneau d'argent garni d'une unique perle. Sur la face intérieure, on pouvait voir des lettres gravées. Dans la position où l'anneau était, on ne pouvait discerner que quelques unes des lettres, la fin d'un mot et de début d'un autre : …lana Ole…

Gaëlan était sur ses gardes, se demandant comment un tel carnage avait pu être possible.

La Gerboise regarda le parchemin en le plaçant au dessus de sa tête, la lumière du soleil le traversant. Rien.

Pourtant un parchemin n’avait rien à faire ici ! Il le tendit à Gaëlan :
« Tu crois qu’il y a une écriture invisible ou magique ? C’est vrai que quand on lit de la magie elle disparait ? Et toi Allister tu t’y connais en papier ? »

Le halfelin était curieux d’avoir le fin mot de l’histoire mais n’arrivait pas à oublier l’anneau de Svetlanna… Il aurait aimé retourner sur leurs pas pour le reprendre aux kobolds mais Écailles-de-suie l’en empêchait… Si une opportunité, sans risque, se présentait sur le chemin du retour, il n'hésiterait pas.

« Oui, je suis maintenant convaincu que le chamane a oeuvré contre notre tribu, même si je reste persuadé que celui qui a tué Nakpik est un monstre sanguinaire. » répondit Écailles-de-Suie. Il laissa planer le silence pendant un court moment puis il reprit « Je l'ai compris quand j'ai vu la blessure du kobold mort près du bassin. Seul le chamane se sert d'une serpe. »

Le chef des kobolds fit signe de le suivre et il se mit à repartir en faisant le tour de la colline rocheuse pour revenir près de l'entrée principale. « Mais le chamane a instillé la peur dans mes gens. Lui et son satané oiseau... il leur a fait croire que nous étions maudits par le Dieu aux Longues Dents et que, pour regagner sa considération, il fallait lui obéir au doigt et à l'œil. Sans ça, nous mourrions tous et nos écailles deviendraient jaunes. »

Tout en continuant à marcher, le kobold ajouta « Il a dit que le Dieu aux Longues Dents nous ordonnait d'attaquer les mites pour nous venter de leur attaques sur nous, et nous avons attaqué. Puis les mites ont contre-attaqué et ont volé la statuette sacrée, et, devant nos yeux, un des kobolds morts s'est transformé : ses écailles sont devenues jaunes. L'emprise du chamane sur mes gens était quasiment totale, à un point tel qu'il a pris la caverne qui était la mienne. »

Écailles-de-suie haussa les épaules et dit « Même après le meurtre d'un kobold et le départ du chamane, je pense que la terreur règne encore. » Ce faisant; le groupe était revenu à son point de départ, à l'endroit où Andréï et deux kobolds attendaient, tout en se regardant froidement.

Dès l'instant où Allister avait tendu le parchemin à Gaëlan, le jeune demi-orc s'était empressé de l'étudier sous toutes les coutures. Il avait étudié le papier, l'absence de 'encre, les résidus magiques grâce à un sortilège de Détection de la magie et de Lecture de la magie.

Il n'avait finalement prêté qu'une attention secondaire aux restes des discussions, laissant à ses compagnons la difficile tâche de la diplomatie.

Mais plus il entendait parler le chef de la tribu Kobold et plus il était certains d'une chose. Elle devait à tous pris être préservé. Ces créatures étaient intelligentes et perdues dans l'adoration vaine de faux dieux, en proie à un mysticisme qui les avait finalement conduites à leur perte. Aujourd'hui, avec Erwanez et ses compagnons, il en était certain, ces créatures pourraient un jour recevoir l'illumination et la grâce de la loi et de la civilisation.

«  Erwanez, je crois que je connais une solution au problème de la statuette divine. Je pense qu'il est de notre devoir d'apporter à cette petite tribu les lumières de la foi dans de véritables dieux. Puisqu'il n'existe surement aucun moyen de poursuivre aujourd'hui leur ancienne chamane; je pense qu'il serait temps, ce soir, de leur donner une petite leçon de catéchisme et de miracle.  »