Kurimi regardait Amaïa
«  Vous ne me ... tu ne me déranges pas! Le terme de bâtard n'a pas vraiment le même sens chez nous. un "bâtard" d'ascendance noble est un noble. Dans les faits, il est fréquent que les enfants qu'on dit illégitimes ou mixtes se tourne vers des domaines spirituels comme la prêtrise. Est-ce une conséquence de cette bâtardise ou une réponse à une crise identitaire? Je ne saurai le dire. Beaucoup créent aussi une branche mineure dans le clan, avec souvent un idéal ou des capacités particulières. Mais vous n'avez rien à craindre en tant que fille de parents en partie différent. » Kurimi rit avec douceur.
«  En fait vous avez beaucoup plus à craindre en tant qu'ennemi du trône usurpateur. Votre parenté devrait être la dernière de vos préoccupations au Minkai. Quand bien même vous seriez à moitié fille de Rovagug, vous resteriez à moitié Amatatsu. » Elle souriait.
«  Pour notre clan, nous jurons fidélité à l'Empire, mais nous n'avons pas juré fidélité à celui qui a pris le pouvoir. Il ne l'a pas demandé, et il n'en a pas besoin. Je ne sais pas avec précision ou nous en sommes actuellement, même si j'ai des rapports occasionnels, je ne suis pas retournée chez moi depuis presque 4 ans. » Kurimi sentait le poids de ses mots lui peser et avait une certaine nostalgie. Elle tenta de sourire comme pour chasser cette dernière.



Kurimi répondit à Hibana avec un grand sourire.
«  C'est un nom qui vous va à ravir, dans tous les sens du terme. Il signifie "étincelle". Quoi que fut leur vie, je doute que vous ayez déshonorée ce choix au vu de votre comportement et de vos aspirations. D'où ils sont, ils doivent être en paix. »




Entré à l'auberge, la mention de nourriture fit gargouiller le vendre de Kurimi. Elle avait le repas facile et après quelques jours de jeun, il lui fallait souvent des semaines pour se sentir rassasiée. Elle en profita tout en essayant de se mettre dans la culture locale grâce au barde présent.
«  Des boulettes d'agneaux? Cela me plairait de goûter ce met! Je goûterai bien volontiers votre brioche à la viande ainsi que le ragoût braisé. Et pour tasser tout ça, je tenterai votre aquavit. Les auberges sont souvent pleines de défis. » Elle se détendit un peu mais fit attention à rester alerte.

Modifié par un utilisateur samedi 7 novembre 2015 16:39:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors que Kelda, visiblement habituée, descendait son verre de liqueur d'une traite, avec un claquement de langue appréciateur. Kurimi sentit l'alcool lui bruler la gorger, mais refusa de se laisser abattre par un verre de liqueur, et résista à la tentation de s'éclaircir la gorge. L'aquavit était fort, mais elle sentit rapidement une douce chaleur l'envahir, alors que l'alcool faisait effet.
Hibana, en revanche...elle failli s'étrangler en vidant son verre, et il lui fallut presque une minute pour que les quintes de toux s'espacent, sous les rires des habitués proches, et suscitant un sourire amusé chez Kelda et Amaïa. Par la suite, elle avait l'air sérieusement ivre, hésitant dans ses paroles, et le regard trouble.
Une paire d'heure plus tard, alors qu'elles achevaient de dîner, l'ambiance était devenue presque débridée. Avec l'aide de l'alcool et de la chaleur, les discussions s'étaient fait plus bruyante, au point qu'on entendait plus le barde, et plusieurs des habitués étaient déjà complètement ivres, alors que d'autres étaient visiblement pompettes.

Alors que les voyageuses discutaient toujours au comptoir, un des notables, qui parlait bruyamment avec d'autres homme richement vêtus, tituba à demi jusqu'à elle, lançant dans une vaine tentative d'approche embrumée par l'alcool, s'emmêlant à demi dans ses syllabes et dans son varisien.
« H...hé! Bonsoir, dam...moiselles! C'est...c'est pas s-s-s-ouvent qu'on voit des beautés aussi exotiques à Tomgruv. »
Ameiko leva les yeux au ciel et répliqua avec un soupir excédé.
« Y'aura pas de second avertissement. Si tu cherches de la compagnie, cherche ailleurs.  »
Le jeune noble ivre n'eut absolument pas l'air de tenir compte de l'avertissement.
« H-hey! A-ll-allez quoi! P-p-pourquoi gâ-gâcher l'ambiance avec autant de froideur. Je s-s-suis sûr que... »
Tout en parlant, il passa un bras autour de la taille d'Ameiko. Il n'eut jamais le temps de terminer sa phrase, avant que la jeune femme (et future impératrice) fasse preuve d'une patience absolument pas impériale et ne le brise sa chope sur la tempe, l'envoyant bouler à trois mètres de là, le nez en sang, et sonné.
La salle devint instantanément silencieuse alors que le tavernier lançait un regard inquiet à ses clients...Ameiko, elle n'avait pas l'intention de lâcher l'affaire.
« Y'a d'autres amateurs?  »
Deux autres notables relevèrent leur ami qui titubait toujours, et l'un d'entre eux lança, agressif.
« On va pas laisser faire ça, pas vrai les gars? »
D'autres clients, surtout les plus ivres, s'étaient levés, et lançaient des encouragements, tandis que d'autres lançaient des regards inquiets vers la scène.
« Ouais! »
« On va pas laisser des étrangers faire la loi dans notre ville! »
L'un des notables lança un rictus à Ameiko.
« Tu va regretter d'avoir fait ça, la vagabonde. »
Yoska abattit sa chope sur la table, l'interrompant brutalement.
« Hey, c'est notre chef que vous insultez! »
Ameiko répliqua également avec un sourire narquois.
« Si t'as quelque chose à prouver, je t'attends! »
Les insultes et les invectives fusèrent des deux côtés, alors que le tavernier tentait vainement de calmer la situation, mais ses appel au calme se perdaient dans le brouhaha.
Carte

Tandis que Shae le lance dans un grand discours (dont elle devrait être légitimement fière), Solomyia tend la main au malheureux imprudent/crétin/pochetron pour l'aider à se relever et se fend d'un large sourire.

«  Je crois que ce n'était ni le moment ni la méthode pour s'adresser à Ameiko. Allez, venez, je vous offre un verre et écoutons la belle histoire de Maîtresse Shae.  »

La tentative de diversion de Shae eut au moins le mérite de détourner une partie de l'attention de la bagarre potentielle, et une partie des ivrognes et des caravaniers se calma, mais la tension demeurait palpable. Lorsque Solomyia s'approcha pour relever le noble, ce dernier était à peine conscient et balbutiait de manière incohérente.
Un de ses compagnons lança.
« Pas la méthode?!! Peut être, mais c'était pas une raison pour le tuer à moitié! Faut la tenir en laisse, votre furie! »

Cette remarque lui gagna un regard assassin de la part d'Ameiko, qui pour le coup, lâcha la poignée brisée de sa chope et se dirigea vers l'Ulfen qui venait de parler, en faisant craquer ses phalanges d'un air menaçant.
« Si t'as quelque chose à me dire, face de rat, dis le moi en face? Trop peur d'une femme seule? »

Amaïa, l'air un peu inquiet, lui lança.
Ameiko, du calme! Rien ne sert de déclencher une mêlée générale!

Kelda, elle, était du côté de la future impératrice.
« Moi, je trouve qu'elle a raison! Si on laisse faire, ce genre de porc se crois tout permis! »

Kuro avait l'air au bord de l'explosion également, et balayait la salle du regard, prête à bondir à l'aide d'Ameiko. Pendant ce temps, Shayliss se terrait derrière la samouraï, craintive.
L'Ulfen blond planta son regard dans celui d'Ameiko.
« Contrairement à certains, je n'ai pas l'habitude de régler mes problèmes à coup de poing. Mais je pourrais faire une exception aux règles de la civilisation dans ce cas là... »

BM

Modifié par un utilisateur dimanche 8 novembre 2015 20:58:56(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quoovar écouta patiemment les leçons d'Ulfen de la jeune barbare. Il recoupait ce qu'elle disait à ces connaissances linguistiques, faisant rapidement le rapprochement entre les divers langages qu'il connaissait pour essayer de maîtriser rapidement celui-ci. À la mention de l'écriture, il demanda à la barbare si ses tatouages signifiaient quelque chose ou si c'était "juste" des dessins métaphoriques. Lors de la seconde leçon, toutefois, il tiqua sur plusieurs choses.
« Le système d'esclave de Cheliax est brutal, mais encore humain, du moins de mon expérience. Les maîtres ont droit de vie et mort sur les esclaves, mais ne cherchent pas non plus activement à les tuer. Là où je suis né, les esclaves ne sont parfois vu que comme un jeu, dont la vie ne dépasse quelques pièces de cuivre, ou simplement un moment de plaisir sadique à les voir mourir. Je ne porterai pas plus le nom de mon père : celui-ci n'était qu'un des centaines de violeurs de mon esclave de mère. Je ne pense pas que je puisse en retirer quoique ce soit, si jamais je connaissais son nom. Non, je pense pas que mon nom soit changé en Ulfen. » Quoovar évita le regard de l'Ulfen, conscient d'en avoir un peu trop dit. Il préféra changer de sujet, et repris la conversation dans son Ulfen débutant. « Si ton père était un raider, ça veut donc dire que tu fais partie de la noblesse, de sang sinon d'acte, je me trompe ? Pourquoi être venue si loin des terres de ton peuple ? »

Durant la nuit.



Une fois arrivé au village, Quoovar indiqua qu'il allait essayer de vendre plusieurs pièces d'équipement pour essayer d'acheter du "matériel d'alchimie", ou plus exactement des composants pour fabriquer du poison. Il indiqua également qu'il les rejoindrait à l'auberge par la suite.

Arrivant discrètement peu après à l'auberge, il essaya de se fondre dans la masse, toujours très mal à l'aise dans toutes ces réunions sociales. Si son acuité à comprendre les gens avait progressé, il n'en était pas encore au stade d'analyser les mouvements sociaux dans une assemblée si variée et si dense. Remarquant la boisson que Kelda buvait, il demanda, en Ulfen également, la même boisson, et tenta de la boire cul-sec, mais failli s'étouffer et commença directement à avoir la tête qui tourne. Il se demanda silencieusement que faire, lui qui ne devait sa vie sauve qu'à son intelligence... Dépité, et ne sachant trop quoi faire, il redemanda un verre.



C'est presque ivre mort que, plusieurs plus tard, il regarda d'un œil torve un noble Ulfen tenter maladroitement de draguer Ameiko. Avant que Quoovar et ses réflexes émoussés puissent agir, Ameiko remit le muffle à sa place. Quoovar fut enclins pour agir, mais l'histoire de Shae le captiva tellement qu'il rata complètement la suite de l'altercation.

Modifié par un utilisateur lundi 9 novembre 2015 20:34:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Quoovar est curieux et regarde avec attention les tatouages de la barbare Ulfen, sans avoir la moindre mauvaise pensée d'ailleurs. Il la regarde ensuite d'un nouvel œil. « Tu as fait un choix difficile dans une culture où les femmes ont un rôle secondaire. Si ça peut te rassurer, si la société où je suis né et où j'ai grandi est maléfique jusqu'à la moëlle, les femmes y sont vues comme prédominantes et ont priorité dans les rôles dirigeants sur les hommes. Comme quoi, les femmes peuvent être meilleures, ou pire que les hommes. Cela dit, rejeter ton clan et ta famille pour suivre les commandements d'une déesse n'est pas quelque chose que je cautionne : de mon avis, les pires maux des hommes viennent des dieux, des mauvais comme des bons. Je suis bien mal placé pour donner des conseils de vie à qui que ce soit, mais si je pouvais te donner un conseil, ce serait plutôt de faire ce que ton cœur et ton esprit te guident. Si ça correspond à un ideal divin tant mieux, mais ne fais pas l'inverse. Il y a un proverbe d'Absolom que j'ai appris dans ma jeunesse : "L'homme ordinaire tient la religion pour vrai, l'homme sage la trouve fausse et les chefs, utile". Si tu penses que la fureur de la bataille passe avant ton clan, tant mieux pour toi, et appele-ça Iomedae si tu veux, mais ne fais pas l'inverse. De même, ne fais pas ça pour fuir quelque chose : il y a d'autres manières de vivre libre que de vivre dans le carcan d'une Église ou d'une société. Si jamais tu rencontres un homme qui serait un bon époux et qui ne demanderait pas de toi de renoncer à la liberté et au combat, que ferais-tu ? Renoncerais-tu à l'amour ? Ou à ta foi ? Ni l'une ni l'autre ne sont des solutions qui me satisferaient, à titre personnel bien sûr. Comme je l'ai dit, je suis bien mal placé pour donner des conseils de vie. D'ailleurs, pour changer de sujet, quels sont les mythes Ulfen sur l'après-vie ? »

Durant la nuit.



Quoovar est trop absorbé dans le conte de Shae pour remarquer quoique ce soit.

Kelda eut l'air un peu prise au dépourvu par la tirade de Quoovar sur la religion.
« Je ne fais pas officiellement partie de l'église...mais ces voeux me libèrent de mes allégeances sociales, même si ils me lient à une autre cause, j'ai bien plus de liberté sur la manière de la poursuivre. Rien ne t'oblige à partager mon avis, cela dit.  »
La question suivante la pris un peu au dépourvu.
« Les mythes concernant la mort...je ne suis pas spécialiste, mais...Chez nous comme ailleurs, Pharasma est en charge de juger de la destination de chaque âme en fonction de ses mérites et de ses fautes, mais d'après nos légendes, les plus grands guerriers reçoivent ses faveurs. Et toutes les âmes ne vont pas à Pharasma. Les raiders disparus en mer, pour peu qu'il s'en soient montrés dignes, peuvent devenir membre de l'équipage de Besmara, la Reine Pirate. »






La soirée se déroula finalement plutôt bien par la suite, même si après l'incident, la taverne ne retrouva tout de même pas sa chaleur originelle. Le patron se pencha vers Shae après qu'elle eut finit son histoire.
« Hey, damoiselle! Merci d'avoir évité la mêlée générale. Ma taverne a besoin d'être redécorée, mais pas à ce point là! Votre note est pour moi, ce soir! »
Pendant que les voyageurs profitaient encore quelques heures de la taverne avant d'aller se coucher, il devint clair qu'Ameiko n'avait pas l'intention de reparaître. Mais elle était avec Kuro, donc il n'y avait pas de raisons de s'inquiéter...

En revanche, lorsqu'ils se levèrent le lendemain pour l'heure du départ, le réveil ne fut pas de tout repos pour tout le monde. Quoovar et Hibana se réveillèrent avec l'impression d'avoir une harpie hurlante à l'intérieur du crâne, et combattre la nausée se révéla délicat également. L'alcool ne leur avait pas réussi, c'était certain!


Ameiko n'avait pas l'air très fraîche non plus...en plus de son expression qui laissait deviner qu'elle avait la même gueule de bois que ses deux compagnons, elle portait un magnifique oeil au beurre noir, et s'appuyait à moitié sur l'épaule d'Amaïa. Lorsqu'elle se fut un peu remise de la difficulté à se lever, elle alla trouver Shae et Kurimi.
« Bon...écoutez moi sans m'interrompre s'il vous plaît. »
Elle eut une expression douloureuse au son de sa propre voix.
« Shae, merci beaucoup d'avoir calmé le jeu hier soir...je sais que ce genre d'incident n'aurait pas du se produire, mais j'avais vraiment besoin d'un verre, et je me suis un peu laissée emportée...Si jamais je repars sur cette pente, s'il vous plaît, arrêtez moi avant que je n'assomme la moitié de la salle. »
Elle tâta son coquard du bout des doigts.
« Encore qu'il se défendait pas mal. Bref. S'il vous plaît, arrêtez moi si ça recommence. »


Amaïa sourit de toutes ses dents.
« Et ne me regardez pas, je ne vaux pas plus cher que ma soeur sur ce point là! »

C'est plus ou moins à ce moment là que Sandru lança le signal du départ et que la caravane s'ébranla dans un concert de claquement de rênes, qui suscita une nouvelle grimace douloureuse chez Ameiko.




La caravane n'alla, en fait, pas très loin. Ils étaient à peine sortis de la ville lorsqu'ils entendirent Lela pousser un cri de surprise.
La jeune femme était en train de chercher quelque chose dans l'un des wagons, et avait pratiquement bondi en arrière sous le coup de la surprise.
Du wagon sortie une jeune femme portant une rune sur le visage, qui serrait contre elle une sacoche de voyage...Elle leur dit dans un varisien hésitant.
« Hum...bon-bonjour... »

Hibana se leva péniblement se matin là. En plus de l'odeur d'alcool qui l'environnait (et n'arrangeait pas son vague écoeurement), elle avait une migraine de tout les diables. Elle avait enfin l'impression de comprendre l'enclume qu'elle utilisait à la forge.
Elle resta plus ou moins apathique, cherchant vainement une solution à son mal de crâne, sans oser déranger Koya, et sans vouloir supporter la probable leçon de morale qu'elle ne manquerait pas de lui infliger. Lorsque Lela cria de surprise, elle serra les dents en essayant de soulager les ondes de douleur qui parcourait son crâne.
« Ooooh...quoi encore? »
Apparemment, ils avaient une passagère clandestine. Hibana fit de son mieux pour éloigner la gueule de bois qui embrumait son jugement.
« Bon...allons droit au but. Qui es tu, et qu'est ce que tu fais là? »
Elle n'avait pas spécialement de patience, ce jour là.

La jeune femme prit une profonde inspiration pour essayer de retrouver son calme, et tenta de s'expliquer, butant sur les mots, mais désespérée de les convaincre.
« Je m'appeler Luana Westgard. Je veux partir avec vous. Je ne pas vouloir passer vie à Tomgruv, marier un fils de mineur ou de marchand, et mourir ici. Je sais que destin attendre sur les routes, je veux découvrir le monde! Je me rendre utile, et vous aider, si vous me laisser accompagner vous. »

Aux yeux de Quoovar, une chose était certaine: Luana était tout à fait sérieuse et sincère dans sa volonté de partir avec eux.

Solomyia sourit en voyant la jeune fille, qui lui rappelle étrangement quelqu'un, au même âge.

«  Ah, tu veux changer de vie. Viens, on va explorer ton destin.  »

Et elle sort son jeu de Tourment.....