Fredrigo s'avança vers Oradin et donna une bonne tape sur l'épaule armurée du nain.

Il se frotta la main, car bien que l'élasticité de ses membres atténue le choc, le nain portait une lourde plate.

« Toutes mes félicitations Oradin !
Je ne verrai donc jamais ton menton prognathe. Enfin, je me comprends.

La joute n'a pas été facile, mais tu t'en es admirablement bien sorti. »

Puis il se tourna vers Asger : « Qu'advient-il précisément du perdant ?
Y-a-t-il une infime possibilité qu'il soit encore en vie, ou bien... ?
Parce que sinon, c'est un rituel tribal quelque peu cruel, je trouve ! »

Asger avait réussi, comme promis aux Jrass, à tenir sa langue et même à ne point esquiver le moindre sourire à l'évocation du destin du perdant. Maintenant que tout était réglé il ne put se départir d'un rire grave et tonitruant. Il se rappela de sa chute, car il était tombé ce jour-là.... Nulles griffes, nulle force n'avaient réussi à le retenir sur ce pont de glace. Les hurlements de Spectre avaient accompagné sa longue descente dans le vide avant la surprise du filet. Il avait cru mourir ce jour-là. Bizarrement, cette expérience lui avait apporté le courage qui parfois fait défaut aux hommes devant leur propre fin. La mort ne paraissait plus si terrible et alors tout devenait possible.
Il gratifia Oradin de grandes claques dans le dos: «  Bravo mon ami! Vous avez été superbe!  »
Puis il alla vers le chef des Jrass, pouvant désormais montrer toute la joie qu'il avait de les revoir en bonne santé et toujours aussi joueurs: «  Nargrak! Comment vas tu? Mon ami Fredrigo s'inquiète de la suite des évènements, dois-je lui raconter d'affreuses histoires à propos des perdants ou aurons nous l'honneur de goûter à la chaleur, aux mets et aux boissons de la tribu Jrass?  »

Le paladin avait tout d’abord pris les Jrass pour une tribu de sauvages juste bons à survivre dans cet enfer blanc, enclins à sacrifier les leurs dans un jeu stupide, pour satisfaire de vils instincts. Leurs masques démoniaques suggéraient des croyances impies et des sacrifices humains. L’a priori était plus que négatif.

Puis il y avait eu un premier contact avec Snurmakr, le fils du chef, qui lui avait expliqué soigneusement comment guider le Khöel'Donta. Il s’était révélé un professeur compétent et dévoué. Aucune malice non plus chez son adversaire, lors de l’épreuve qui avait suivi. Enfin, le filet, en se déployant pour sauver Kelethok, avait achevé de le convaincre. Non, décidément, cette tribu était tout sauf maléfique. Même le champion déchu était venu le féliciter ! Des sauvages plutôt civilisés...

Leur invitation avait donc paru irrésistible, sur le moment. Aux oubliettes les enjeux initiaux. Ainsi, chemin faisant, il s’intéressa aux us et coutumes de cette peuplade avec l’avidité d’un voyageur affamé. Le nain observa leurs vêtements et colifichets, leurs armes et équipements. Ses questions défilaient sur le seuil de ses lèvres mangées par la barbe. Bon gré mal gré, il tentait de se faire comprendre avec moult paroles et gestes. Étaient-ils seuls à vivre au milieu de ce désert gelé ou échangeaient-ils régulièrement avec des voisins ? Comment trouvaient-ils de quoi manger au quotidien ? Quels dieux vénéraient-ils ? Quel artisanat produisaient-ils ? Le Pousse-Mousse était-il aussi un instrument de la justice locale ou existait-il un autre moyen de régler les conflits ? Bien sûr, de son côté, il répondait à son tour volontiers aux interrogations de leurs hôtes.

Il finit par apostropher les autres membres du groupe. « Il ne faudra pas s’attarder. Je suggère un unique verre de l’amitié suivi d’un prompt départ pour le pilier, ne pensez-vous pas ? Je vais en parler à Nargrak, si ça vous intéresse... » Il aborda alors sans attendre le chef, ou son fils, selon qui était le plus accessible. Il expliqua à son interlocuteur que leur groupe devait atteindre l’immense pic de glace au plus vite. Une mission de la plus haute importance pour le salut du monde. Il s’excusa par avance de ne pouvoir rester longtemps et lui confia son espoir de revenir les visiter aussitôt leurs affaires réglées. Peut-être connaissait-il un moyen de rejoindre ce lieu au plus vite ? Y avait-il d’autres dangers à les attendre sur ce trajet ? Il posait parfois ses questions aux linguistes du groupe, pour qu’ils les transmettent au Jrass, histoire de ne pas retarder la conversation.

e convoi cheminait au rythme relativement lent des rhinocéros à fourrure et dans une ambiance plutôt joviale entre les voyageurs et la tribu locale des Jrass. Chacun était piqué par la curiosité des autres, les vêtements, armes, mode de vie, alcools, denrées, coutumes, les locaux voulaient en apprendre plus sur les contrées lointaines et leurs habitants que représentaient le groupe tout comme les aventuriers voulaient en apprendre davantage sur ces barbares qui survivaient dans des contrées aussi hostiles aussi bien en termes de climat que de créatures qui y vivaient. Les Jrass semblaient très ouverts et parlaient volontiers des monstres qu’ils rencontraient. Certains, ils les évitaient car trop dangereux. Parmi eux on retrouvait les Géants du froid qui principalement vivaient dans les glaciers et les montagnes mais parfois s’offraient une grande chasse dans la Mer Gelée. Mais sur la Mer de Glace on pouvait rencontrer des animaux arctiques comme les loups gris, les belettes géantes ou des ours polaires ou des prédateurs redoutables comme des araignées ou des mantes des glaces ou des imposants arpenteurs des glaces comme les Kokogiak, des ours maléfiques gigantesques à dix pattes à la force d’un titan et aux pouvoirs extraordinaires pouvant générer un gigantesque blizzard avec leur souffle… Dans la Mer de Glace, il fallait tout le temps rester vigilant et ne jamais baisser sa garde… Et pourtant ils aimaient cette contrée, aimaient chasser, pêcher, regarder les aurores boréales, ils vivaient en communauté, partageant tout et se serrant les coudes, car ensembles et en s’entraidant, ils étaient plus forts. Nargrak ne manqua pas de faire une remarque à Asger concernant les traîneaux-barques. Ils étaient inspirés de leurs propres chars de glace : une pirogue élancée montée sur deux patins métalliques, avec un mat et une voile en peau, permettant de prendre le vent et de filer à toute allure sur la Mer de Glace.

Enfin lorsqu’Oradin fit mention du Pic de Glace plus connu sous le nom de Pilier du Ciel, il parut évident que ce sujet provoquait une sorte de gêne parmi les Jrass… - « Les démons des neiges… » - murmurèrent certains… Puis après un long silence glacial, si tant était que ce fut possible avec la température extérieure, le chef raconta – « Cela remonte à la nuit de la grande traînée dans le ciel il y a plus de mille Lunes… Les anciens racontent de générations en générations que depuis ce jour, d’étranges lueurs brillent souvent au sommet du pic, accompagnées de plaintes lugubres. Parfois, les démons des neiges viennent et attaquent le village et emmènent des jeunes filles… Tous ceux qui sont partis à leur recherche ne sont jamais revenus… Des pères, des frères, ils ont tout tenté pour récupérer leur sœur ou fille mais il n’y a que la mort qui vous attend là-haut… Les anciens racontent que la grande traînée dans le ciel laissait derrière elle comme de la poussière d’argent scintillante qui illumina les étoiles… Mais avec le temps, les récits peuvent déformer la vérité. » – Il allait se tourner vers L’Pêchou pour rajouter quelque chose mais ce dernier au même moment vint interrompre le récit –«  Il arrive ! » – Fit Luke en pointant du doigt une très lointaine masse sombre vers le Sud-Est – « Il utilise la magie pour avancer vite, très vite. Il n’est pas seul, il a levé une armée… Ferrèol hisse la voile de ton traîneau, embarquement immédiat, nous devons arriver avant lui ! Nargrak ! Nous devons nous éloigner de vous le plus vite possible, nous mettons en danger votre communauté ! » – Tandis qu’il parlait, il montait le mât et la voile sur le premier traîneau avec une célérité et une habitude bien caractéristique du marin qu’il était et se dirigea ensuite vers le second pour aider Ferrèol à terminer de préparer le sien…

Vous reformez les deux traîneaux-barques en mode navigation à la voile : L’Pêchou manœuvrera le second traîneau et Ferrèol le premier, comme lors que votre escapade au cœur du glacier. Qui monte avec qui ?

Fredrigo avait avancé silencieusement, il était encore un peu sous le choc, ayant cru un moment qu'il s'agissait d'un rituel à la mort, et il était soulagé de savoir qu'il ne s'agissait que d'une épreuve ludique, sportive pour confronter les voyageurs à une tradition qui égayait le peuple Jrass.

« Pour ma part, je me nomme Fredrigo Tampoli, et nous sommes déterminés à nous rendre jusqu'au pilier du ciel.

Et soyez assurés que si nous trouvons des survivants de votre tribu, nous les délivrerons.

En attendant, nous sommes très heureux d'avoir pu faire votre connaissance, mais notre mission nécessite que nous partions sans tarder.

Par conséquent, avec une certaine tristesse et le coeur lourd de ne pas avoir eu l'occasion de partager davantage de temps avec vous que nous vous quittons, mais je vous l'affirme, nous ferons tout pour revenir vous rendre visite... »

Fredrigo mit la main sur son coeur puis salua les Jrass, avant de remonter dans l'un des bateaux-traîneaux.

Comme s'ils avaient amené la malchance en parlant de ce sujet ou s'ils l'avaient invoqué. Le prédateur des ombres était là et il allait vite. Suivant la recommandation de Luke, Florentia s'installa dans le même bateau que précédemment.

« Merci pour ces discussions, ce fut très enrichissant. Au revoir. »

Puis à ses camarades.

« On reprend les même configurations qu'avant. Luke, Fredrigo et moi dans l'un Asger, Oradin et Ferréol dans l'autre. »

es serviteurs de Cayden Cailean n’auraient pas apprécié une si courte pause détente en compagnie des Jrass. En effet, après l’effort, le réconfort et surtout arrosé de bons vins ou bières ou alcool, peu importait, du moment que l’on finissait saoul. Mais L’Pêchou avait mouché tout espoir en quelques mot et surtout en désignant quelque chose qui n’était encore qu’une masse sombre très loin d’eux. En moins de temps qu’il en fallut pour remercier les locaux, leur dire au-revoir et leur souhaiter bonne chance, les traîneaux-barques étaient parés et les voiles claquaient aux vents en attendant qu’une main vienne tirer sur le bout pour la tendre et la voir se gonfler et tracter les engins sur la Mer Gelée. Le Sieur Tampoli et Florentia se calèrent sur le second traîneau manœuvré par Luke, tandis qu’Asger, Spectre et Oradin se serrèrent sur celui manœuvré par Ferrèol qui avait repris apparence humaine sous les yeux écarquillés des Jrass qui laissèrent fuser quelques mots dans leur dialecte natal et un surnom lui fut affublé : « fils de Beorn ».

Nargrak et les siens avaient salué à leur tour les aventuriers, leur souhaitant bonne chance et avaient fait leur possible pour les aider à se préparer et faciliter leur départ. Le chef avait ensuite posé la main sur l’épaule du Pêchou sans dire un mot et en enlevant son masque, laissant apparaître son visage ridé et tanné, il ferma les yeux et baissa la tête avant de la relever, puis de rouvrir les yeux et de remettre son masque, visiblement soulagé et souriant. Il adressa un salut solennel au groupe et à Asger et ordonna le départ des siens vers leurs foyers afin de mettre à l’abri son peuple de la tempête qui se levait. L’Pêchou annonça aussi le départ du groupe – « Accrochez-vous ça va secouer ! » – Puis il siffla comme un charretier, ce qui aussitôt s’accompagna des manœuvres nécessaires pour prendre le vent et prendre le bon cap. Les deux engins s’élancèrent d’un bon vers le Pilier du Ciel tandis que les Jrass prenaient la tangente le plus vite possible.

L’Pêchou n’avait pas menti. Les traîneaux-barque ainsi configurés filaient à très vive allure sur la Mer Gelée et si lui n’avait aucune difficulté à la manœuvre, Ferrèol faisait moins le fier et il restait extrêmement concentré pour suivre les directives de son ami d’enfance et restait le regard rivé vers l’horizon, mémorisant chaque obstacle qu’ils allaient très vite devoir éviter. Pour les passagers, ils restaient courbés sur les traîneaux, s’emmitouflant le plus possible sous les peaux animales pour subir le moins possible les assauts du vent glacial mais aussi de le neige qui tombaient et qui, à cette allure, se transformait en aiguilles de glace qui venaient cingler la moindre parcelle de peau qui dépassait, ce que les aventuriers s’évertuaient à éviter, sauf Ferrèol qui en pagne et en sandales, devait avoir la peau aussi dure que l’acier pour ne pas voir apparaître une multitude de coupures.

Les traîneaux-barques allaient bien plus vite qu’une flèche décochée par un elfe joufflu, mais derrière la tempête annoncée grossissait et se rapprochait. Après une heure de course haletante pour les conducteurs mais aussi pour les passagers, à slalomer entre les pics de glace et les élévations rocheuses, le très lointain nuage noir était devenu une véritable tourmente sombre parcouru de tourbillons de feu au centre de laquelle volait le Prédateur des Ombres, un cauchemar de plus de 10 pieds de haut massivement musclé. Ses chairs écorchées alternaient avec des plaques d’armure en obsidienne qui le couvraient telle une armure de plaque articulée. Aux articulations, son ossature formait des excroissances cornées et meurtrières. Des griffes démesurées sortaient au dos de chaque phalange, son crâne osseux bardé de scarifications arborait une mâchoire immense, plantée de dents acérées et d’appendices insectoïdes chitineux. Les yeux du Démon flamboyaient et de sa gueule semblaient bouillir un torrent de lave prêt à surgir à chaque instant. Ses ailes battaient à peine, il était clair que c’était la magie qui faisait avancer le Démon, ainsi que la troupe qu’il avait rassemblée : deux Géants du Froid qui couraient à vive allure, une douzaine d’Ogres des glaces et tout autant de Trolls des Glaces dans des traîneaux à voile monstrueux, une meute de Loups Arctiques qui couraient ventre à terre, que ce soit à pieds ou en traîneaux, l’ensemble soulevait une tourmente de neige noire formant cet énorme nuage qui avançait vers le groupe…

@Uktar : il me faudra 2 tests de profession (marin) stp.

Le nain surveillait l’avancée du nuage. Il pouvait maintenant distinguer leurs poursuivants. Une belle brochette de monstres sanguinaires. Les images d’une poursuite analogue en Varisie remontèrent à la surface. C’était il n’y avait pas si longtemps, et pourtant, la scène lui paraissait provenir d’un autre âge. Que de chemin parcouru depuis ! Pour alors, la caravane était bien plus nombreuse, pourvue de guerriers valeureux qui avaient payé de leur vie le passage des survivants. Il se tourna vers ses compagnons. Ici encore, il était entouré de vaillants camarades, tous prêts à mourir pour défendre une juste cause.

Il leva les yeux. Son sang se réchauffa à la vue du chef de cette meute de fous furieux. Toute sa formation de paladin l’avait préparé à affronter un tel adversaire. Si maléfique qu’il avait envie de s’arrêter là, tout de suite. Descendre du traîneau pour éliminer cette monstruosité de la surface de Golarion. Peut-être pourrait-il le retarder suffisamment pour que ses amis atteignent le pic avant eux ? Mais il songea que ce démon n’avait que faire de lui. Il ne s’arrêterait pas pour un nain sans importance. Il filait lui aussi vers le pic, un objectif bien plus important, et abandonnerait aux géants, ogres et autres loups la tache de l'éliminer. Une peccadille pour un tel groupe. Son sacrifice serait inutile.

Et puis il devait faire confiance à son équipe. L’Pêchou était un être à part, chaque nouvelle rencontre le lui prouvait. Et Ferréol se débrouillait plutôt bien aux commandes de leur bateau sur glace. Il croyait en eux. Il observa intensément le pic qui se profilait à l’horizon, tentant de prévoir où les menait cette course poursuite, pour anticiper la prochaine étape. Devraient-ils grimper en haut de ce vertigineux à-pic ou une rampe en faisait-il le tour ? Il regarda à nouveau les forcenés à leur poursuite. Pourraient-ils éviter l’affrontement avant leur destination ? Sa main se ferma sur Durirak. Il n’avait pas peur. Son corps protégerait avec succès les voyageurs qu'ils étaient ou son âme rejoindrait son dieu en accomplissant son devoir. Dans les deux cas, il était sur le bon chemin.

Fredrigo regarda Florentia : « Oui, je connais un tour mineur qui permet de passer de courts messages à une distance d'une cinquantaine de mètres.

Mais regarde comme Oradin semble s'agiter : je pense qu'il a aperçu au loin les créatures contre qui nous faisons une course désespérée pour arriver à destination.

Mais peut-être avais-tu un message particulier à faire passer, sur la vulnérabilité des créatures, leurs points forts ou que sais-je encore...

J'imagine que toutes ces créatures des contrées polaires sont peu ou pas sensibles au froid, mais que le feu leur déplaît. »

Fredrigo parut alors plonger dans la réflexion.

Se souvenait-il de la présentation des géants et trolles à l'université de Magnimar, ou bien cela faisait-il partie des cours qu'il avait séché ou de ceux au cours desquels il s'était assoupi pour récupérer des libations de la veille ?

Après tout, si sa mémoire ne lui faisait pas défaut, les géants, ogres et trolls étaient des humanoïdes d'une taille gigantesque, et les loups polaires des créatures magiques...
Quant au prédateur, il conservait un souvenir amer de leur première confrontation.

a course folle était engagée. Tandis que Ferrèol parvenait à négocier les plus grosses difficultés du terrain avec une maîtrise étonnante en comparaison à ses compétences de marin, Oradin priait et se préparait à un ultime combat contre les forces des Ténèbres et du Chaos, Florentia cherchait dans sa mémoire ce qu’elle connaissait des démons comme le Prédateur des Ombres, ainsi que des grandes créatures comme les géants du froid, tout comme Frédrigo qui cherchait dans sa mémoire parmi les cours de l’Académie de Magie de Magnimar qu’il n’avait pas séché, ce qu’il avait retenu des créatures qu’il voyait : Loups arctiques, Géants du froid, Troll des glaces, Ogres des Glaces. Il se rappela aussi pourquoi il avait quitté l’académie de magie prématurément… Et donc, par là même, le manque de connaissances qui allait avec et qui, aujourd’hui, allait faire cruellement défaut… cependant, qu’est-ce qu’il en avait profité ! Quant à Asger, il faisait son possible pour aider le conducteur de son traîneau-barque, ce qui à priori fit son effet puisque Ferrèol ne s’en sortait pas si mal finalement et pour l’heure, aucun dommage majeur n’était à déplorer sur l’engin, malgré quelques embardées soudaines et hasardeuses mais que le druide parvint à récupérer in extremis.

Derrière, la tempête sombre approchait à vive allure et bientôt, elle se retrouva derrière le second traîneau-barque. L’Pêchou murmura quelque chose à ses passagers qui n’entendirent qu’un vague – cramponnez-vous ! – et l’instant d’après, il vira de bord complètement, prenant équilibre sur le bord opposé pour maintenir l’engin debout et il entama plusieurs manœuvres de zigzags violentes qui soulevèrent des nuages de neige et de glace mais surtout creusèrent de profonds sillons en travers tout en soulevant une déferlante de glace qui s’opposèrent aux poursuivants. La manœuvre surprit les poursuivants et quelques traîneaux de retournèrent, éjectant leurs occupants tout azimut avec une violence incroyable, la plupart des Loups arctiques évitèrent le piège mais durent s’éparpiller et étaient sorti de la tempête ténébreuse centrée autour du prédateur des Ombres, ce qui les firent ralentir considérablement et disparaître très vite au loin car ils ne bénéficiaient plus de l’aide magique que procurait la tempête. Et enfin la moitié des Géants trébuchèrent sans pouvoir éviter les crevasses étant donné l’inertie prise dans leur élan. Cependant, il restait le principal danger qui volait au-dessus du sol et qui rassemblait encore quelques troupes autour de lui, même si elle était réduite quasiment au tiers…