Les Dagues Nocturnes


La tieflinne fit un signe à ses deux collègues, qui récupérèrent l'arsenal de Symphonie pour le ranger dans un coffre fort dissimulé dans le sol. Elle ne fit pas mine de récupérer les extraits, mais ajouta.
« Pas de blague avec ces elixirs alchimiques. Ou il faudra élaborer un remède pour l'intoxication cardiaque à l'acier.

Et oui, vous pouvez jeter un oeil à la potion, bleuette. Tant que vous ne la trafiquez pas. »

Elle désigna Sigmund d'un geste de la main.
Et le silencieux, là, c'est qui? J'aime bien voir le visage des gens à qui je cause, mais je peux m'en accommoder. La boss est moins tolérante, par contre.[/dit]




Pendant ce temps, Praetoria faisait passer la sangle du fourreau de son épée par dessus son épaule, déposant la zweihander dans les mains d'un tiefling qui peinait à la soulever. Elle n'avait pas quitté son sourire, consciente que l'épée n'était de toutes façons là que pour décorer, mais ajouta tout de même.
« J'y tiens, essayez de ne pas l'abimer. Pas d'autres question. »


La tieflinne porta son regard sur Lucretia, et la salua d'un signe de tête.
« Désolée de devoir en passer par là, grande sœur. En ce qui te concerne, on peut prévoir un bandeau, si tu préfères. »

Suivant le mouvement, curieuse de voir comment cet entretien allait se dérouler, Lucretia était venue au naturel. Pour une druide métamorphe, son corps et son esprit étaient à la fois ses armes et son issue de secours en cas de pépin. Satisfaite de voir que les informations de Balora étaient exactes, Lucretia tâchait d’être la plus courtoise possible, s’appliquant à ne pas reproduire ses erreurs passées.

L’accueil avait beau être intimidant, ou du moins se voulant intimidant, l’appellation de "grande sœur" la fit sourire. Un bon point pour la rouquine. Elle l’aimait bien celle-là. Si cela lui était possible, ça lui donnait même envie de tisser des liens avec ce groupuscule, à l’avenir.
Le fait de lui laisser le choix lui laisser suggérer qu’il n’y avait aucun piège, bien que la prudence d’Aanara était la bienvenue. Et puis, cela faisait professionnel en plus.
«  Merci, "petite sœur", mais je prendrai la cécité. Vous avez des protocoles de sécurité, autant les respecter…
Je m'appelle Lucretia. » lui répondit-elle poliment, se voulant compréhensive et agréable.

En cas de pépin… une simple transformation en c’en était fini de cette cécité. Sans compter que les Dagues n’avaient pas exigé que Lucretia retire la seule chose de valeur en sa possession, à savoir son armure.

Modifié par un modérateur lundi 16 août 2021 18:38:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les Dagues Nocturnes


La tieflinne jeta un coup d'oeil à Sigmund avec un sifflement.
« Un golem, rien que ça? Bon, ben ça simplifie les choses: il reste ici. Animée ou pas, une arme reste une arme.
Et je ne me sens pas offensée, ça paraît une précaution raisonnable. »

Elle laissa Aanara examiner la potion, qui était exactement ce que les tieflings avaient annoncé: elle coupait l'activité des nerfs optiques, empêchant les signaux d'atteindre le cerveau. L'effet devait durer quelques minutes, pas plus.

Pendant ce temps, la voleuse remercia Lucretia d'un signe de tête, répondant à la confiance que lui avait manifesté la tieflinne en lui confiant son nom en retour.
« Merci à toi. Traiter avec quelqu'un qui sait ce qu'elle fait est toujours plus simple. Je m'appelle Stella. Bon...vous êtes prêts? On a pas exactement toute la nuit. »

Les Dagues Nocturnes


Stella sourit en réponse à Aanara.
« Absolument! Pas de raison de faire preuve de mauvaise volonté. Vime, gardes un oeil sur lui, vu? »

Un autre des tieflings hocha la tête, s'installant sur une caisse en face de Sigmund, mais sans paraître hostile ou méfiant envers le construct. Simplement vigilant, et un peu curieux, mais il paraissait assez sûr de lui.

Stella repris donc, à l'adresse des agents Thrunes.
« Bien...si vous voulez bien boire, nous allons vous guider. »

Une fois qu'ils eurent tous consommé la potion de cécité, leur vision se voilà d'un coup, comme une bougie soufflée dans une pièce sombre. Cela n'avait en rien affecté leurs autres sens ou leur équilibre, et ils purent sans difficulté suivre la voix de Stella qui les guidait.

Ils marchèrent ainsi, petit groupe se déplaçant dans l'obscurité des rues noyées par la nuit, et l'obscurité plus profonde encore de leur vision interrompue. Ils purent entendre qu'ils ressortaient dans les rues pendant quelques minutes, et le bruit de l'eau de la rivière à la limite de leur audition. Stella frappa à une porte, échangea quelques mots à voix basse avec quelqu'un de l'autre côté, et les guida jusqu'au bas d'un escalier. Arrivées là, leur vision commença à revenir petit à petit. L'endroit était délibérément plongé dans la pénombre, mais des lanternes muettes projetaient une très faible lumière bleutée, beignant l'endroit d'une clarté presque lunaire.

Au bout d'un corridor relativement court, ils atteignirent une chambre souterrain, sous une voute de pierre. Une porte menait plus profondément dans ce qui devait être la planque des Dagues Nocturnes, mais ils n'iraient sans doute pas plus loin pour l'instant. Encadrée de trois autres tieflings, portant tous une collection de lames sur eux, une tieflinne de haute taille, à la peau bleu sombre, leur faisait face. Elle portait un long manteau de tissu noir, fendu dans le dos pour laisser la place à sa queue. Sa tenue par ailleurs plutôt légère laissait clairement voir une musculature impressionnante. Elle même portait au moins si dagues sur elle, et des tatouages qui recouvraient tout son torse, visibles malgré les bandages noués autour de sa poitrine.


Sans perdre de temps, elle leur lança.
« Balora m'a fait savoir que vous vouliez me voir. Qui êtes vous, et que voulez vous des dagues nocturnes? »

Les Dagues Nocturnes


La tieflinne bleue écouta Aanara attentivement, tout en observant ses compagnons. Elle demeurait plutôt impassible, haussant à peine un sourcil lorsque la samsarane présenta les deux tieflinnes. Elle lança à Praetoria.
« T'as pas l'air d'une tieflinne, ma grande! »




Praetoria répondit avec un immense sourire et un clignement de ses yeux jaunes et luisants, croisant les bras devant sa poitrine.
« C'est tout moi, ça, pleine de surprise, ma p'tite! »

La tieflinne bleue ne se laissa pas démonter et laissa Aanara poursuivre.
« Si je suis bien, vous avez besoin de nous pour vous retrouver et voler des objets précieux en ville. Je partage votre avis, la confiance se gagne. Et je confirme que je n'ai pas l'intention de vous parler de grand chose pour l'instant considérant que je ne sais toujours pas ce que vous venez faire ici. Voler quelque chose, certes, mais vous n'avez pas l'air de voleurs et sans savoir ce qui vous intéresse, je n'ai finalement pas la moindre idée de vos intentions.

Mais en effet, vous nous avez trouvé, parce que j'étais curieuse et que j'aime savoir qui se promène sur mon territoire.

Et puisque vous avez fais les présentations...Je suis Belladone. Je dirige les Dagues Nocturnes depuis...l'infortuné accident de mon prédécesseur. »

Elle s'assis sur la table derrière elle.
« Pourquoi vos services m'intéresseraient ils? Vous êtes des inconnus, j'ignore tout de ce que vous savez faire - ou de pourquoi vous voulez les services des Dagues - et au cas où vous ne l'auriez pas noté, j'ai une guilde plutôt compétente.

En l'état actuel, à part peut être une prime vous concernant si je fais pars de vos intention à la garnison, vous n'avez rien à m'apporter. »

Et voilà les menaces, et on va commencer le petit jeu de "moi je suis plus fort que toi" jusqu'à ce qu'on tombe d'accord qu'on serait mieux ensemble... pensa Aanara après les dernières paroles de Belladone, juste avant que Symphonie démontre que, justement, ils sont plus forts qu'ils ne paraient. Magnifique timing.

Aanara repris la parole, de son ton froid et quelque peu monotone, n'appuyant que quelques mots ici et là pour marquer le coup, mais elle voulait simplement faire passer le message.

« Merci Symphe. Magnifique à propos.

Vous voyez Belladone, comme Symphe l'a suggéré à demi-mots, nous savons faire plein de choses. Alors nous venons juste de vous rencontrer, et nous ne voulons pas nous placer au-dessus de vous, mais je pense sans trop m'avancer que notre petit groupe, dans son ensemble, a des capacités qui peuvent largement vous plaire, ou vous déplaire suivant comment tourne cette discussion.
Nous venons vers vous honnêtement, pour vous proposer une collaboration. Nous sommes nouveaux en ville, vous le savez, et donc nous ne savons pas exactement où nous pouvons être utiles, mais nous avons envie d'être utiles. Alors on peut proposer nos services à la garnison, avec qui nous avons déjà de bons contacts, ou on peut aider des personnes qui, à plus long terme, pourraient nous être utiles et avec qui nous sommes plus raccords dirons nous, comme vous. Du moins c'est ce qu'on espère.

Alors on peut subtiliser quelque chose, retrouver des informations, éventuellement tuer quelqu'un, ou piéger une personne. Tout ce genre de choses et bien plus encore. Nous sommes conscients de notre propre valeur, sans vantardise comme le dit si bien Symphe, et nous voudrions vous en faire profiter, pour un juste retour des choses. Donnant donnant.

Vous pourrez demander à Balora : nous sommes parfaitement dignes de confiance, si la confiance est méritée, mais nous sommes aussi d'horribles ennemis à avoir. Ceux qui l'ont expérimenté n'ont plus aucun moyen de vous en parler. » dit Aanara en suggérant que même les magies de communication avec les morts ou avec les esprits de morts ne peuvent plus fonctionner : consumés corps et âme comme on dit.
« On préfèrerait vraiment avoir un accord avec vous plutôt. » finit Aanara avec un sourire confiant, mais non dénuée de menace.

Aanara regarda fixement la tiefling bleue dans les yeux, le regard un peu dans le vague. Quiconque la connait un peu pourrait presque entendre les cliquetis de son esprit comme elle arrangeait les diverses hypothèses et possibilités vis à vis de la proposition de la cheffe de la Guilde des Voleurs. Elle resta ainsi quelques secondes, regardant un peu Symphonie, puis les autres membres du groupe pour revenir du regards vers Belladone.

« Du Baiser de la Veuve... C'est assez spécifique comme poison... Si le prix est exorbitant, ça serait possiblement dans nos cordes, mais je ne peux m'empêcher de demander si un assassinat ne serait pas plus rapide et sûr que l'administration d'un poison valant le prix d'un manoir ici et qui n'est pas automatique dans son succès. Qui plus est, sa fabrication, qui est parfaitement possible, risque de demander des jours et des jours de travail, à moins que vous ayez un moyen quelconque d'en trouver en ville, n'est-ce pas ? Je n'ai pas l'impression que vous voudriez attendre un mois ou deux qu'un alchimiste de talent en fabrique une dose pendant que vous vous tournez les pouces : soit vous avez déjà pensé à une solution pour en obtenir, soit tout ceci est un test de nos capacités, si ce n'est pas les deux. Je me trompe ?

Si vous voulez voir quelqu'un mourir, on peut s'en charger de manière discrète et assurée. Si c'est uniquement ce poison que vous désirez, pour des raisons propres qui ne nous regardent pas, avez-vous un moyen d'en obtenir par d'autres moyens ? Nous ne voudrions pas rester ici un mois juste pour fabriquer un poison, pas si on peut trouver une autre solution.

Si c'est non à mes deux précédentes questions. Oui, ça peut tout de même être possible pour nous d'en obtenir. Via des moyens qu'on préfèrerait ne pas utiliser pour être honnête avec vous, et pour un prix qui risque d'avoir des répercutions indésirables en ville, contre notre volonté je dois le préciser : négocier un accord avec un marchant fiélon a souvent des à côté désagréables d'après mon expérience.

Quant à ce que nous recherchons, nous recherchons de puissants êtres vivants fortement alignés sur les Champs Élysées, voire plus simplement une telle âme consignée dans une contenant, quelqu'en soit la forme. En terme de puissance, un lillend n'est pas suffisamment puissant pour ce qu'on cherche à faire. »

Aanara regarde avec attention Belladone pour voir si la dernière révélation pourrait la mener à la trahir : elle veut être sûr qu'elle ne va pas leur mentir ou tenter de leur planter un couteau dans le dos...

Les Dagues Nocturnes


Belladone ne retint pas un sourire un peu narquois à l'adresse d'Aanara.
« Sans vouloir vous offenser, est ce que vous pensez que nous serions encore en train de discuter de cela si j'avais un autre moyen de me le procurer...?

Vous m'avez demandé ce qui pourrait m'intéresser et avez listé vos talents. Je vous propose une solution dans vos cordes. Cela devrait plutôt vous convenir, non?

Et avant que vous ne sautiez aux conclusions, je n'ai rien contre la rouquine, elle a trop à faire pour se pencher de trop prêt sur mes activités et celle de ma guilde.

Je n'ai aucun intérêt à la voir morte. »

Elle réfléchit un instant.
« Et....vous avez besoin de notre aide pour retrouver vos cibles, c'est bien ça? Je pense que c'est dans no cordes. Combien en cherchez vous? »

Lorsque Symphonie mentionna la possibilité que Sénara soit rasée dans un avenir proche provoque chez elle un froncement de sourcils.
« Dois-je prendre ça comme une menace ou comme un avertissement amical? Et tant que j'y suis...Pourquoi est ce que des agents impériaux recherchent des âmes? Il me semblait que vénérer les Daemons était illégal dans les frontières de l'Empire? »

Les Dagues Nocturnes


Belladone éclata de rire à la franchise d'Ozran, mais ne perdit rien de sa contenance. Néanmoins, la tension qui l'habitait semblait avoir un peu disparue lorsqu'elle reprit son sérieux.
« Je vois que vous avez de la répartie, "Ser Joster". Très bien, je ne creuserai pas vos affaires.

Voilà les termes que je vous propose. Dès que nous saurons ce dont vous avez besoin exactement, moi et mes dagues nous mettrons en quête de vos cibles. Nous vous donnerons les informations que nous avons sur elles quand nous aurons notre paiement.

Quand au reste: nous ne nous mêlons pas de vos affaire et vous ne vous mêlez pas des nôtres. Nous apprécierions un signal de foutre le camp si vous pensez cramer la ville, mais je doute que nous ayons besoin d'en arriver à de telles extrémités.

Ces termes vous conviennent ils? »

Quelque peu déstabilisée par la réplique de Belladone, Aanara est bien contente qu'Ozran la remette à sa place, Le deal proposée semble alors plus ou moins correcte. Après tout, ils ne demandent pas la mer à boire, et ça convient à leur agenda. La mention par Symphonie du butin qu'ils ont amassé ravive sa mémoire.
« En effet, dans le deal nous voudrions pouvoir vous revendre notre butin acquis en chemin au tarif normal. Je gage que ça vous suffira toutefois pour faire un bon profit à terme.
Nous allons explorer plusieurs solutions pour être certains de vous remettre ce poison aussi rapidement que possible en paiement de vos services et pour conclure cet accord que nous trouvons acceptable en ces termes. Quant à ce qu'on cherche... »
Aanara sort de petites notes écrites en Aklo pour se rafraichir la mémoire.
« Il nous faudrait :

• des indications pour trouver une créature céleste (extérieur bon) d'une puissance au moins équivalente à un avoral. Nous préfèrerions la trouver vivante, mais à défaut une bonne quantité de son sang pourrait suffire.
  
• Des indications pour trouver et combattre victorieusement de manière plausible au moins quatre créatures toujours au moins aussi puissantes qu'un avoral, mais pas besoin d'être une créature céleste. Ces créatures doivent obligatoirement être en phase avec les Champs Élysées : être simplement bon ne suffira pas. À défaut d'indications, on serait aussi preneur de leurs âmes si elles sont emprisonnées dans un contenant approprié.
  
• les deux premiers points peuvent se cumuler (si la créature céleste est du correct alignement moral).
  
• Nous avons identifié une cible potentielle en ville, et nous continuerons nos efforts en ce sens en parallèle avec les vôtres.

Nous nous occuperons de "contacter" les cibles si elles ne sont pas sécurisées par vos agents, même si on apprécierait que ça soit le cas.

Des questions ?  » demanda Aanara de son ton si professoral et énervant.