Lorsque le nom du Metzik est prononcé, je peux pas réprimer un frisson.
« Encore un Metzik ? Ces choses sont une véritable calamité... mais... vous pensez que c'est possible que les bandits aient établi leur campement sur le territoire de cette créature sans s'en rendre compte et sans avoir eu de soucis? Que faut il en tirer comme conclusion ? Est-ce un Metzik peu territorial ? Est-ce que les bandits lui font peur ? Est-ce que le campement est très loin ? »

Je n'avais aucune piste de réponse a ces questions, mais j'espérais que ça puisse servir de base de réflexion a nos experts.

« Mais quoi qu'il en soit... oui, ne restons pas trop longtemps dans le coin »

Thème de Venceslas : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Bougon, Van réaffirma son point de vue à Arslan lorsque la question fut reposée.

«  Je le répète, nous ne sommes pas en état de mener ce combat aujourd’hui. Replions-nous, c’est la plus sage décision à prendre. Nous pourrons toujours revenir poser des pièges et le chasser dans la semaine.  »

Songeuse un moment, le discours de ses compagnons commençait à résonner dans son esprit. Un Metsik dans les parages était une menace à long terme, mais s'ils ne faisaient rien, il pourrait y avoir de nouvelles victimes et très vite. Et puis, ils n'auraient peut-être pas de meilleure chance de remonter la piste des bandits. L'air sérieux, elle prit la parole après une longue méditation.

« Créature trop dangereuse. Nous savoir ce qu'il est et qu'il est près maintenant, donc, mieux placés pour s'en occuper.
Si attendre, d'autres morts, peut-être nous surpris, et possiblement nous perdre trace des bandits. Normalement, Elisif pas attaquer bêtes, mais Metsiks sont erreurs, anomalies, dangereuses pour équilibre »

La solution ne l'enchentait visiblement guère, mais semblait sûrement la plus raisonnable à ses yeux.

« Sekhba grand chasseur, nous pouvoir tendre embuscade. Je n'ai pas les meilleurs sorts en tête pour ce genre de rencontre, mais je peux me débrouiller avec ceux-là. Si vous voulez prendre la nuit pour se préparer, je pourrai communier avec la nature pour préparer meilleurs sorts, mais les Metsiks surtout chasser la nuit. Ils sont tous différents mais tous craindre le feu, alors on peut préparer cercle de feu pour l'enfermer. Si rester ici jusqu'au soir, presque sûr de nous attaquer. »

J'écoute attentivement toutes les remarques et suggestions. Visiblement, mes compagnons sont plutôt d'avis de régler le compte du metsik dans les plus bref délais. Je réfléchis aux options puis je dis:
« On poser le problème différemment. Nous pouvons voir notre situation comme si nous avions deux objectifs, un principal: trouver le campement des bandits et un secondaire : débarrasser la région d'un metsik. Si nous affrontons le metsik, il y a de forte chance pour que nous soyons fort amoindris après la bataille et dans ce cas, continuer la piste des bandits serait pure folie donc commencer par l'objectif secondaire met en péril notre objectif principal. Alors que si on suit la piste des brigands le plus vite possible en sortant du territoire du metsik, on pourra accomplir notre objectif principal, quitte à venir par après nous occuper de notre objectif secondaire. »

Je suis fier d'avoir pu mettre en forme ce que je pense de façon aussi claire, mais l'orgueil étant un défaut mortel, je chasse immédiatement toute envie de sourire et garde l'air sérieux de circonstance avant d'ajouter.
« D'autant plus que si nous poursuivons notre route, nous pourrons éventuellement repérer un endroit idéal pour une embuscade pour notre futur combat contre la créature... Qu'en pensez-vous? »

Forêt de Finadar

Arslan hocha la tête.
« Je partage cet avis. Et si le Metsik n'est pas prioritaire, dans ce cas, il faut qu'on bouge. Vite, avant que ce monstre ne trouve notre piste. Sekbha, désolée mais il va falloir qu'on dégage vite, réduit le pistage au minimum tnat qu'on reste a peu près dans la bonne direction.

Allez, pressons le pas! »

Sans plus attendre, elle repris la route d'un pas décidé, forçant la marche pour essayer de sortir du territoire du Metsik le plus rapidement possible; le reste du groupe lui emboitant le pas.



Le reste de la journée fut épuisant, et ce soir là les explorateurs s'effondrèrent à demi autour de leur feu de camp, mais au moins leur marche forcée avait eu le mérite d'accélérer leur progression. La piste elle même paraissait vaguement plus fraiche, ils devaient rattraper une partie de leur retard sur les bandits.

La journée du lendemain fut bien plus paisible, une fois qu'Arslan eut confirmé qu'ils étaient bels et bien sortis du territoire du Metsik. Encore fatigués de la veille, leur marche à travers bois s'effectua à un rythme plus lent, et dans un calme encouragé par la fatigue.

Enfin, le surlendemain de leur découverte des carcasses laissées par le Metsik, ils atteignirent enfin leur destination...leurs intuitions s'étaient révélées justes. Les bandits venaient bien de Lenusya.

Sekbha arriva en vue du village le premier, restant à bonne distance dans la forêt, pour éviter d'être repéré et faire signe à ses compagnons de ne pas s'approcher trop près. Lenusya était impressionante, au premier abord! La première enceinte, des palissades de terres battue et de bois, délimitait le terrain autour d'une petite colline où se dressait la seconde enceinte, un mur de terre renforcé de pierre, et un fortin de bois. Autour du fortin, des demeures et bâtisses tapissaient l'ensemble de la colline, certaines à l'extérieure de la deuxième enceinte. Mais cette allure de ville fortifiée ne durait pas bien longtemps...L'essentiel des demeures était effondrées ou abandonnées, certaines rongées par les racines et la mousse, des arbres poussant même à travers certains toits. La deuxième enceinte paraissait encore relativement bien entretenue, mais la première était criblée de failles, là où talus et palissades s'étaient effondrés....et le terrain entre les deux enceintes parassaient plus ou moins laissé à l'abandon, même si la forêt ne l'avait pas encore entièrement reconquis.

Les lieux n'étaient pas vides, en revanche, car si le fort était partiellement abandonné, il devait tout de même y avoir une bonne centaine de personnes vivants derrière la deuxième enceinte...Des sentinelles, mais aussi des passants, la fumée d'une forge, et celle des feux, et pas uniquement des bandits mais également quelques familles, des enfants jouant dans les rues aux dalles antiques...et, avec un peu d'observation, des chariots qui n'avaient pas encore été démantelés.

La crainte du Metsik avait plus ou moins fait oublier à Elisif ce pour quoi ils étaient en chasse. Leur découverte eu ainsi un effet accru quant à son inquiétude.

« Euh... vous pensez que tout ce village être bandits ? Peut-être un groupe seulement ? De toute façon, nous cinq pas assez pour intimider ou faire fuir tous les bandits. Soit discuter de paix avec eux et proposer accord, soit repartir.  »

Elle songea un instant puis sembla trouver une idée qu'elle rejeta aussitôt.

« Mmh, moi bien aimer tendre pièges et retourner forêt contre chasseurs quand trop nombreux, mais si Metsik pas les effrayer, alors difficile et long de les épuiser nous même. »

Forêt de Finadar

Arslan soupira, et se mit à faire les cent pas dans la mousse.
« Dans tous les cas, simplement essayer de les affronter ne va nous mener nulle part...Van, tu as été chevalier, tu connais sans doute ces choses mieux que moi, mais à nous six contre tout un village....même avec du temps et des efforts, je doute que ce soit faisable. »

Elle s'arrêta dans son mouvement, jetant un coup d'oeil spéculateur vers Lenusya.
« Je ne pense pas que tout ce village soit entièrement peuplé de bandits, Elisif...il doit au moins y avoir des enfants, peut être des gens trop vieux pour se battre, et un village comme ça ne survit pas que du banditisme..mais malgré tout, ça fait trop pour nous.

En revanche...des négociations avec juste nous, ça me paraît délicat, on a pas grand chose à leur offrir...mais si on reprends contact avec Ragna, elle saura peut être nous dire comment aborder la situation? Si on l'aide à reprendre sa place, je pense que ça nous serait bénéfique pour négocier une paix séparée. »

La chasseresse alla s'asseoir sur une souche.
« Bon, au moins, on sait que ce sont bien les brigands de Lenusya qui ont attaqué la caravane, et on peut supposer qu'ils ne s'arrêteront pas là. Ce qui veux dire qu'on va devoir se confronter à eux tôt ou tard. Mais pour le moment, ça me paraît trop tôt....

Cela dit, Krix n'a pas tords! On peut peut-être faire de la reconnaissance! Sekbha, tu es le plus discret parmi nous, ce serait dans tes cordes? Quelqu'un d'autre d'en sent capable? »

Thème de Venceslas : Les fleurs poussent aussi parmi les ruines.

Van, qui écoutait la conversation en silence tout en jetant des regards en direction du village, grogna lorsqu’Arslan lui demanda son avis. Il était difficile de séparer le bon grain de l’ivraie, notamment lorsque chaque solution comportait son lot de risques.

«  Hmmm… Tout dépend. Le nombre n’est qu’un facteur comme un autre. Frontal’ment, c’est du suicide, mais sinon, l’expérience et les manières jouent tout autant. Comme qu’elles disent, on a tout à gagner d’une p’tite reconnaissance, déjà.
Ensuite… Si on veut aider Ragna, Le mieux est de prendre contact avec elle, afin d’identifier les meneurs problématiques. Si tôt les meneurs tombés, le gros du village devrait, logiquement, se rallier à Ragna.
Si on peut trouver un moyen d'les atteindre sans trop éveiller l’attention…

Faut juste qu’on prévoit un plan de repli, au cas où ça tourne mal…  »

Forêt de Finadar

La suggestion de Van avait beaucoup de sens, et Arslan hocha la tête en signe d'approbation.
« Entièrement d'accord. On sait où envoyer notre oiseau-médaillon messager, je pense qu'on devrait lui écrire, soit pour qu'elle nous rejoigne, ou au moins avec ses recommendations...

Mais au moins, si Ragna est avec nous, ce ne serait plus l'action d'un groupe d'étranger, mais un conflit interne, et peut être même qu'on peut négocier ça pour éviter d'impliquer ceux qui ne veulent pas se battre...voir, peut être, limiter le conflit à Ragna et ses rivaux, même si on offre notre aide....bref, ça nous donne une ouverture, en tout cas. »

Pendant ce temps, Elisif se transforma en simple chat sauvage, tandis que Krix laissait Erixa avec Fenrir, Arslan et Van, et grimpait dans la besace de Sekbha pour l'accompagner. Les deux éclaireurs se séparèrent, Elisif prenant le partie de ne pas être plus discrète que cela, comptant sur sa métamorphose pour ne pas avoir de soucis. Après tout, des brigands et leurs familles, occupant un village à demi-abandonné dans la forêt de Finadar, un chat errant n'était pas exactement un véritable problème. Elle pu donc s'approcher plus près des villageois de Lenusya, tandis que Sekbha et Krix rodaient plutôt en bordure du village, essayant de collecter autant d'information que possible.

La reconnaissance ne fut pas superflue! En observant Lenusya de plus près, il ne devait pas y avoir plus d'une trentaine, peut être moins, véritables brigands. D'autres villageois pouvaient sans doute combattre si nécessaire, mais aucun n'avait l'air d'être coutumier du fait. Et entre les potagers cultivés dans la première enceinte, et les chasseurs et cueilleurs, le village ne semblait pas vivre exclusivement du banditisme.

En terme de sécurité, la première enceinte n'était qu'à peine gardé, plus un périmètre pour limiter l'avancée de la forêt qu'autre chose, et un éclaireur aussi expérimenté que Sekbha n'eut aucun mal à s'y glisser. La seconde enceinte où le village se trouvait n'était pas aussi simple, mais les patrouilles le long de la palissade n'étaient pas élaborées au point qu'un éclaireur déterminé ne puisse pas entrer. Les villageois semblaient surtout faire le guet, prêt à donner l'alerte en cas de monstre ou d'intrus, mais les sentinelles n'étaient pas toutes armées.

Un autre détail attira l'attention des éclaireurs...ces armes n'étaient pas courantes dans la région, et pourtant un bon nombre des brigands semblaient être armées d'arquebuses. Certaines des haches, des sabres et des épées à leur disposition semblaient également de facture industrielle, le travail d'une manufacture plutôt que d'un simple forgeron travaillant avec quelques apprentis. Enfin, peu avant de devoir quitter le village avant que la transformation ne s'achève, Elisif repéra un symbole qui resta dans son esprit...les caisses déchargées des chariots volés, et transportées vers le grand hall qui servait aussi de coeur au village, et peut être de bastion, étaient marquées d'un sceau circulaire représentant deux carpes aux nageoires déployées, une noire et une blanche, tournoyant l'une autour de l'autre. Peut être celui des marchands ayant affrêté la caravane?

Modifié par un utilisateur samedi 28 octobre 2023 22:32:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une fois notre petit groupe réuni, je sors de la besace de Sekhba, plane jusqu'à la tête d'Erixa et je dis:
« Elisif a raison... Ce ne sont pas que des soldats... La plupart sont des villageois... Il doit y avoir une trentaine de brigands. Vu qu'on ne connaît pas les forces dont dispose Ragna, c'est difficile de savoir ce qu'il est possible de faire... Et sinon, le symbole que tu décris, c'est sûrement celui de la HCLI... La compagnie marchande à qui appartient les chariots qui ont été pris et également l'organisation qui supporte notre avancée au niveau matériel. »