Selilm sentit la chaleur magique qui lui donnait de la force s'estomper. Il se retrouvait de nouveau là, simple mortel, ayant affronté orques, loup garou, barbares et géant sans même une seule égratignure. C'était la deuxième grosse phase de combat où il arrivait à esquiver tous les coups qui le ciblaient, la première ayant eu lieu face au Masque. La magie y était probablement pour beaucoup, mais il n'était pas à l'aise à l'idée de voir que ses compagnons eux avaient soufferts.

« Véolia, qu'avez-vous entendu exactement ? » demanda-t-il en se rapprochant des catapultes, espérant apercevoir le combat qui se déroulait à leurs pieds. Il gardait ses armes en main, s'attendant à ce que les combats reprennent rapidement, ne laissant pas l'adrénaline descendre trop vite.

Fredrigo ne savait pas pourquoi Veolia avait exulté au fracas des armes, mais elle semblait sûre d'elle, en revanche, encore confus à la suite d'un combat âpre et chaotique, il avait pris une mauvaise direction avant de se raviser.

Il descendait maintenant l'escalier à la suite de Torcol, du moins il l'espérait, car il était nécessaire de mettre fin aux agissements de ce monstre.

Il était aux aguets, mais si Torcol restait sous forme de brume, il serait difficile de le repérer.

Je dois me préparer à détecter la magie si quelque chose m'intrigue...

La tension commençait à retomber, enfin plutôt le sentiment d'urgence. Frédrigo après s'être trompé de direction dans la précipitation, se dirigea vers l'escalier Sud et entama la descente à la recherche du nuage coloré de Torcol. Il fut interpelé par une Véolia sur-motivée qui dans un premier temps avait tenté de déceler une trace de magie mais l'entreprise s'avérait trop complexe et longue pour parvenir à un résultat immédiat. Comme elle le disait au beau parleur de ces dames de Magnimar, il ne fallait ni se disperser, ni oublier la menace du sorcier que Ferrèol avait emprisonné dans un enfer végétal. Frédrigo allait-il poursuivre malgré tout sa recherche du géant ?

Pendant ce temps, Nadya patientait toujours sous l'escalier. Aucun bruit semblait trahir la présence d'un adversaire quelconque provenant du haut de l'escalier tout comme aucun bruit semblait provenir de la grande porte fermée derrière laquelle se trouvait le sorcier et la végétation hostile invoquée par le jeune druide. Denmel partit seul dans la grande pièce d'où était sorti le géant ainsi que les 4 guerriers du nord. La pièce était dans l'ensemble dimensionnée comme de l'autre côté. Une pièce principale séparée d'une plus petite par un mur sauf que cette fois il n'y avait pas de grille ni de herse. La partie principale constituait la chambre de Torcol. Un énorme lit de style baldaquin flanqué de deux chevets occupait la partie centrale. Il était fait d'épaisses planches de bois et de montants constitués de lourds troncs d'arbres. La paillasse était recouverte de grandes draps en velours rouge sombre comme du sang ainsi que des peaux d'ours pour former des couvertures plus chaudes. Au Nord se dressait une grande table à la dimension de Torcol, haute, large, longue, faite de planches de bois et recouverte de diverses choses comme des papiers et plans de batailles, mais aussi des restes de repas comme des têtes à dimension humaine ou des crânes ou encore des os partiellement rongés laissés dans une grande écuelle en attente d'être terminés et bien d'autres choses encore, la table était très encombrée mais relativement ordonnée, les objets ne se chevauchaient pas et étaient triés par rôle : le coin repas, le coin travail, etc.

Au sud un énorme fut occupait un coin juste à côté de l'ouverture menant à le petite pièce attenante. On aurait dit ces énormes tonneaux qu'on trouvait dans les bonnes caves des monastères ou des châteaux. Le jeune Tangletorn jeta un coup d’œil par l'ouverture Sud. Une grande table occupait le centre, flanquée de deux blancs et encombrées de vaisselle et autres objets. La table était de dimension humaine, ce devait être les quartiers des hommes du nord. De là où il était impossible d'en voir davantage sans s'avancer plus avant. Enfin Ferrèol tentait lui aussi de rassembler le groupe et de mener une investigation des lieux en règle pendant que Selim s'était décidé d'aller voir dehors ce qu'il se passait. Le soldat-forestier se précipita vers la salle aux catapultes pour voir l'extérieur, mais il lui fallait tout d'abord actionner le lourd battant avec le système de cordes et de poulies pour faire basculer le panneau.

LA MAP

Nadya acquiesça à la requête de Ferrèol. Voilà un moment qu'elle surveillait cet escalier étroit qui montait sans garde fou de façon vertigineuse et dangereuse vers le plafond de ce niveau. Comme l'avait dit le jeune druide, il y avait une trappe ou plutôt un passage pas plus large qu'un trou d'homme, seul un humain relativement maigre pouvait grimper et se faufiler par ce trou. La reine des pavés de Bourg pouvait passer sans problème, feu Armine Furgues aussi aurait pu... S'il avait été encore de ce monde. A la pensée de son ami d'enfance et amant d'une nuit, Nadya eut un petit soupir nostalgique. Elle regarda Ferrèol et sa carrure de bucheron, trappu, des cuisses épaisses et musclées, il n'était pas l'exemple de la finesse mais plutôt de la robustesse des vieux chênes des forêts et pourtant il n'était pas vieux.

Elle prit donc la tête et grimpa les marches le plus discrètement possible. Après une courte ascension, l'arbalète chargée et pointée vers le trou, elle écouta les bruits afin de voir s'il n'y avait pas quelqu'un qui les attendait, une mauvaise surprise, d'autant pus que c'était elle qui allait devoir passer la tête en premier. Il serait si facile de la lui trancher à ce moment là... Aucun mouvement ou bruit ne purent trahir la présence d'un adversaire potentiel. Prenant son courage à deux mains, elle avança malgré tout. Comme elle l'avait dit si souvent, elle n'était pas une aventurière émérite comme ceux du groupe, simplement une citadine qui s'était révoltée contre Le Masque et qui avait survécu sous la tyrannie et l'oppression. Depuis qu'Armine avait perturbé son quotidien, elle en avait vu des choses extraordinaires, pour le meilleur et pour le pire. Et elle poursuivait la route sans lui, eux qui avaient tant partagé dans les rues de Bourg étant enfants.

Elle resta un petit moment immobile avant de s'élancer. D'un bond elle se faufila dans le trou d'homme et d'une roulade tenta de se relever. Mais en fin de compte ce n'était pas un passage mais un étroit boyau dans lequel il fallait se faufiler en rampant. Au bout il y avait de la lumière et le tunnel faisait bien une dizaine de mètres. Tant bien que mal elle avança en poussant sur ses pieds et se servant de ses coudes pour s'appuyer et se tracter. Après un effort considérable, elle parvient à se hisser dans ce qui semblerait être la pièce d'arrivée, enfin elle se redressa non sans se cogner sur une sorte de pupitre de commande bardé de manettes en tout genre, une véritable machine infernale. En fait Nadya se trouvait dans ce qui pourrait être la tête du monstre. Deux gros globes de verre teinté faisaient office de yeux et elle avait un aperçu sur tout ce qu'il y avait devant le Dragon d'Acier, le champ de bataille, la trouée dans le sol qui mène aux mines, les hordes humanoïdes en tout genre qui se battaient dans un chaos monstrueux à la fois entre eux, enfin entre races ennemis que la volonté de Torcol avait forcé à collaboré, mais aussi contre les fiers seigneurs-cavaliers de Velashu. Nadya avait déjà eu l'occasion de voir la débâcle des forces de Morggedhon jadis. Il y avait 8 ans, le sorcier se faisait appeler le Dieu Noir et avait envahi la plaine devant les murs de Bourg. La ville était assiégée tout comme le château et le combat final qui avait duré toute la nuit se solda par l'arrivée à l'aube des seigneurs-cavaliers de Velashu qui avaient éparpillé la horde du sorcier.

Aujourd'hui Nadya voyait ces fiers cavaliers avec leurs longues armures de cuirs matelassées, recouvertes de plaque lamellées, d'armures d'écailles ou de maille, leurs casques pointus où trônait un panache de couleur, leur grande lance qui fendait les ennemis, leurs chevaux bardés de cuir et parfois de métal qui piétinaient le sol et les ennemis dans un bruit sourd comme le roulement du tonnerre. Ils avaient fière allure et paraissaient indestructibles et pourtant quelques uns tombaient mais non sans avoir emporté 100 fois plus d'ennemis auparavant. Nadya sortit de sa contemplation. Tant d'hommes, de monstres, de haine, de violence, de sang, de tuerie, est-ce que cette boucherie avait un sens ? La guerre avait-elle un sens et une finalité ? Elle s'attarda au pupitre de commande. Des manettes devaient certainement permettre à la tête de bouger, ainsi que le long cou dans lequel elle venait de ramper. Mais d'autre devaient permettre aussi de diriger les roues du monstre pour le faire tourner, de libérer le souffle de feu, les éclairs ou encore les cris stridents. Il y avait du reste une sorte de petit socle qui supportait un globe de verre opaque, comme ces boules de cristal qu'utilisent les diseuses de bonne aventure. Il fallait donc de la magie pour manœuvrer le monstre.

Nadya se dit qu'il lui faudrait sans doute des heures avant de comprendre ce que chaque manette faisait et surtout il faudrait se pencher sur la boule de cristal et l'étudier afin de connaître son rôle. Ça paraissait très complexe, de la machinerie associée à de la magie, c'était ce qu'il y avait de plus difficile à étudier et élucider et surtout qui pouvait venir ici pour se mettre aux commandes... Après avoir fait un tour rapide des lieux, Nadya se faufila dans le boyau de sortie, le cou du monstre, et comprenait mieux à présent pourquoi à l'arrêt le monstre avait le cou presque horizontal et la tête baissée. Puis après avoir rampé sur la dizaine de pas, elle rejoignit Ferrèol avant de lui communiquer tout ce qu'elle avait vu la haut.

Fredrigo avait entendu les avertissements de Ferrèol, mais tout son esprit était tourné vers la neutralisation de Torcol, et il continuait à descendre l'escalier, tenant fermement sa baguette magique.

Arrivé à l'étage inférieur, il se mit aux aguets, essayant de percer à travers le brouhaha lointain le bruit de portes ou trappes s'ouvrant, ou bien des pas lourds...

Il se passa un peu de temps pendant que Nadya rampait dans le boyau du cou puis faisait l'aller et retour jusqu'à la tête. Le rapport à Ferrèol puis celui que fit ce dernier au groupe tomba bien après le départ de Frédrigo qui sans attendre s'était précipité vers le niveau inférieur alors que le dernier guerrier ulfe tombait sous les coups de Selim et Denmel. Combien de temps s'était-il écoulé avant que le soldat-forestier ne prenne pleinement conscience du danger ? Il avait beaucoup d'informations à traiter et notamment cette histoire de cors de chasse et de seigneurs-cavaliers du Velashu. Bien-sûr il avait déjà entendu parler des fiers cavaliers nomades des plaines de l'autre côté de la grande rivière de Velashu, des guerriers intrépides, monteurs et dresseurs de chevaux. Mais pas n'importe lesquels, ces magnifiques chevaux sauvages qui parcouraient la toundra, des purs sangs indomptables qui vivaient en troupeaux derrière un mâle dominant et sans doute le plus fort du groupe. C'était ceux là que les nomades capturaient et par la force de leur courage, de leur esprit et leur ténacité, parvenaient à mâter puis à monter. Ces chevaux restaient des montures difficiles à monter, mais s'avéraient de redoutables alliés lors des charges et des combats. Seuls les seigneurs cavaliers du Velashu avaient ce privilège et ce n'était pas des moindres que de les voir ou de les entendre charger lance en avant sur des troupes même cent fois supérieures en nombre. Rien que le bruit des sabots martelant le sol formait comme un roulement de tonnerre qui annonçait la mort et terrorisait beaucoup d'ennemis. C'était sans doute ce qui était entrain de se passer dans la clairière là dehors. Le capitaine avait donc des chances de s'en être sorti vivant, lui et les autres rapaces ainsi que les soldats d'Arbenfield prisonniers du camp et des mines de houille.

Dans un premier temps, Selim avait eu idée de relever l'une de ces énormes plaques qui permettait aux catapultes de lancer des pierres depuis ce niveau du Dragon d'Acier, mais après l'image de Frédrigo s'imposa à lui comme une évidence. Il était parti seul, il avait couru à l'étage inférieur à la poursuite du géant Torcol, pourvu que le lieutenant rapace n'arrive pas trop tard. Avec un sentiment d'urgence, il descendit aussi vite qu'il put le colimaçon non loin des catapultes. Au moins son idée première le dirigeait-elle vers le même endroit.

LA MAP du Niveau 4.



Les bruits du combat s'étaient à peine estompé avec le râle post mortem du dernier guerrier ulfe, que le charmeur de ces dames de Magnimar se précipitait déjà vers l'escalier qui descendait vers le niveau inférieur avec pour seule idée et entêtement : retrouver Torcol et sans doute mettre fin à ses nuisances à l'aide de sa baguette magique. Confiant sur sa puissance, Frédrigo ne se rendit pas compte immédiatement que personne ne l'avait suivi, bien au contraire, il avait vaguement perçu des avertissements de la part de ses compagnons, tout comme le fait qu'ils lui demandaient de ne pas se risquer seul. Mais c'était bien ainsi qu'il se retrouva au niveau inférieur, à l'étage des balistes, du loup-garou qu'ils avaient vaincu et du chenil renfermant des loups enragés et peut-être même des monstres de la pire espèce enfermés derrière les grilles.

Le jeune ensorceleur reprit son souffle. Il hasarda un coup d’œil dans la pièce du garou sans repérer le nuage coloré Torcol flottant, puis de l'autre côté sans plus de succès. Prenant une profonde inspiration, il ouvrit brusquement la porte nord s'ouvrant sur le grand hall des balistes, s'attendant à recevoir une gifle glacée ou tout autre attaque magique ou physique du géant. Il était pourtant prêt à utiliser sa baguette à tout moment, mais là encore rien ne se passa et aucun nuage coloré semblait flotter dans les airs. Toutefois les bruits du côté du chenil ne disaient rien qui vaille. Auparavant, le groupe avait entendu des bêtes se jeter sur les grilles pour les défoncer, juste après la mort du garou. Les bêtes étaient toutes très excitées et semblaient être en mesure de pouvoir s'échapper de leur prison par la force de la rage. Mais à présent, il entendait comme un meute très énervée qui n'allait pas tarder à s'élancer sur son gibier. Les bruits sourds sur les grilles avaient cessé, mais ceux sur la porte ouest paraissaient des plus inquiétant, surtout compte tenu du battant qui s'affaiblissait à chaque coup sourd. C'est à ce moment là que Selim parvint en bas de l'escalier, voyant l'ensorceleur venant juste de passer le seuil de la porte Nord...

LA MAP du Niveau 3

Modifié par un utilisateur jeudi 27 février 2014 21:25:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Bon, personne, mais je suis bien content que ces canidés affamés se trouvent derrière une herse !!

Il reste cependant cette grande salle au fond, que nous n'avons pas explorée en montant.

Mais je ne peux pas y aller seul !

En se tournant, Fredrigo aperçut le combattant et cela le rassura.

« Il se peut que Torcol soit allé se réfugier dans cette salle que nous avons ignorée !!?

Du coup, il n'est peut-être pas seul !
Je vais écouter... »

Fredrigo s'avance le plus discrètement possible vers la grand porte en traversant la salle des balistes et vient coller son oreille au battant.

Modifié par un utilisateur mardi 4 mars 2014 22:57:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

La prêtresse ne savait plus quoi faire.
Derrière la porte à coté d'elle, se tenant un sorcier, potentiellement très puissant, mais cette porte fermé agissait comme un mur épais de plusieurs mètres sur ces compagnons.

La seul chose dont elle était sur, c'est qu'elle ne devait pas rester seule.
Aussi elle suivie Ferrèol, au moins, elle se sentait en sécurité.

« RETRAITE VERS LA PORTE SUD ! » ordonna Selim d'un ton qui ne ménageait pas de place aux concessions.

Je retarde mon action après Fredrigo

Denmel n'avait rien trouvé de probant dans la salle, mais ne s'était pas éternisé à chercher dedans. Au cri qu'il entendit au loin il se précipita vers le son qu'il entendait et filer droit vers lui. Quelque chose devait se passer et il n'était pas là pour le voir ce qui constituait un manque à son devoir.

rejoint Sélim le plus vite possible