Volioker huma également le breuvage fort et puissant composé de thé tianais et d'alcool de tunnel nain, aux relents de tourbe et de fleurs sauvages et sourit, imaginant sans doute de lointains paysages ou de sombres galeries.

Lorsque Syrius évoqua l'attaque de la veille, un voile sombre sembla s'abattre sur la pièce comme sur la bonne humeur du nain, dont la figure devint triste.
« Des informations je ne sais, mais j'ai bien vu les gobelins jaillirent d'un chariot sur la place de la cathédrale au tout début, juste après que le Père Zantus ait fait éclater sa pierre-tonnerre pour attirer l'attention de tous.

A dire vrai je me demandais ce que faisait là ce chariot avec une bâche qui recouvrait tout le plateau, puisqu'il semblait n'être à personne et gêner les badauds plus qu'autre chose. Pour le reste, je n'ai pas vu grand chose, j'ai fuit comme les autres » avoua le nain en baissant la tête vers sa tasse l'air honteux.

« C'est tout ce que j'ai pu voir, après la bousculade a été telle que je n'ai plus rien remarqué de notable, sauf votre retour en héros depuis la porte Nord lorsque nous sommes enfin sortis de la cathédrale. Tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur avaient l'air paniqués ou choqués. La haute voute retentissait des cris des blessés, des appels angoissés de ceux qui avaient perdu de vue un proche et même des pleurs de ceux qui ne parvenaient à ce contenir ou qui avaient vu l'un des leurs mourrir... J'ai rêvé toute la nuit de cette voute et de ce moment horrible. Je ne sais si cela passera...  »Le nain avait vidé sa tasse d'un trait et l'avait remplie et vidée à nouveau, si bien que quand il se leva pour aller chercher des rayons de miel, sa démarche était un peu moins assurée que quelques minutes plus tôt.

« Vous pensez que vous parviendrez à savoir pourquoi les gobelins nous ont attaqué comme ça ? »

Le nain se creusa manifestement la cervelle à la question du barde.
« Et bien, maintenant que vous me posez la question, il s'agissait d'un chariot assez frustre, le genre de chariot avec lequel les bucherons transportent les essences qu'ils n'ont pu couper à proximité du Turandok. Mais je ne saurai vous dire à quel groupe de bucherons il appartenait. Il n'y avait aucune monture encore attachées à ce chariot. Peut-être est-il encore sur place...

Merci pour vos paroles Monsieur, vous ne pouvez savoir à quel point elles me réchauffent le choeur. J'ai entendu dire ce matin que la ville recherchait des volontaires. Et bien, je me présenterai tout à l'heure. On ne peut tout le temps se réfugier et fuir. Il faut savoir faire face. » acheva le nain l'air résolu en lorgnant vers la lourde arme qu'il avait posé dans un coin de la pièce décorée avec goût. L'arme de guerre y semblait tout à fait étrangère, presque grossière et insultante dans cet endroit qui respirait la culture, la douceur de vivre et le confort.

Le nain semblait manifestement faire référence à lui-même. Tu sais peu de choses du nain, tant il est discret depuis son arrivée de Janderhoff, quand tu étais jeune. Son passé dans la cité des nains est un mystère pour tous les habitants de la ville. Mais tu sais qu'il y a quelques années le Prévôt lui avait octroyé un milicien comme garde-du-corps. Des rumeurs avaient couru que la Sczarni aurait voulu le recrûter et qu'il aurait refusé. La réputation d'honnêteté et de probité de Volioker date de cette époque. Depuis, il est le serrurier attitré de toute la ville.

Syrius quitta la maison du serrurier nain et retourna vers la place de la cathédrale sur laquelle les traces du combat de la veille demeuraient encore visibles, notamment sur la porte incendiée de la cathédrale, sauvée par l'intervention du Père Zantus.

Contre un mur un chariot portant des traces de combat avait été poussé et abandonné là. Il s'agissait d'un rustique chariot ouvert à 4 roues, avec un plateau entouré de trois parois en bois d'une cinquantaine de centimètrès.


Syrius reconnut la trace d'un puissant coup porté avec une arme de guerre tranchante contre l'une des parois qui était en partie défoncée.
Une vieille bâche usée se trouvait en boule au fond du plateau et des excréments de petites tailles se trouvaient sous cette bâche.
Inspectant le chariot en détail, il s'aperçut que l'essieu portait une marque : il s'agissait d'une marque de propriété de la famille Scarnetti. Ce chariot appartenait à cette noble famille, probablement utilisé par l'un ou l'autre des camps de bucherons qui travaillait pour les Scarnetti. Syrius avait déjà vu dans sa jeunesse de tels chariots ramener les essences rares d'arbre abattus au fin fond des forêts locales. D'ordinaire les troncs étaient acheminés par le Turandok jusqu'à la scierie de Pointesable, mais parfois des essences rares étaient récupérées loin du cours d'eau et de tels chariots servaient au transport...

Syrius balaya les environs du regard. Nul ne semblait le surveiller. En cette heure avancée de la matinée, les habitants vaquaient à leurs occupations, la plupart les yeux pointés vers le sol et la mine triste. Quelques uns qui le reconnaissaient venaient le féliciter ou lui serrer timidement la main, mais les passants restaient rares.

Avisant un milicien qui passait par là, il le posta en sentinelle discrète à proximité du chariot et put se rendre à la caserne retrouver Gnosim pour le mettre au courant.

Le jeune sorcier était en train de consulter la liste des volontaires qui s'étaient engagés dans la matinée et reçut Syrius assis derrière le bureau du Prévôt, tandis que Mélisandre était absente, la petite grive virevoltant à l'extérieur de la fenêtre.
« 
Alors ? quoi de neuf ?  »lança le sorcier.

Une fois mis au courant, il siffla doucement.
« Ainsi, des gobelins auraient pénétrés en ville cachés dans un chariot des Scarnetti... sans doute un chariot d'un des camps de bucherons hein ? M'étonnerait pas qu'on apprenne qu'un de leurs camps a été attaqué et qu'au moins un chariot a disparu. Celui-ci devait nécessairement être conduit par un humanoïde non suspect pour pénétrer en ville... Les entrées de la ville étaient gardées non ? S'il est passé par un des ponts on aura peut-être des infos. S'il est passé par la porte Nord par contre... » La mine sombre, le sorcier repensa aux trois miliciens qui avaient donné leur vie pour la défense de la ville à cette porte Nord, massacrés par le chef des Ecraseurs d'oiseaux et ses suivants.

« Bonne idée en tout cas cette surveillance du chariot, on aura peut-être de la chance... Sinon autre chose ? »
Le jeune sorcier pas toujours à l'aise en société semblait soudainement avoir pris une autre stature, se tenant droit, les épaules écartées. Sans doute agissait-il par mimétisme avec le Prévôt Cigüe qu'il connaissait apparemment très bien, mais en tout cas il paraissait un peu transformé dans son rôle de Prévôt.

Gnosim dodelina de la tête hésitant.

Mmm, je n'imaginais pas à quel point le rôle de Prévôt était soumis à de la paperasserie, mais tu as raison, les parchemins peuvent attendre et tu ne peux pas tout faire seul, je vais m'occuper de cette histoire à la taverne. Je crois que les dames Mvashti devrait pouvoir m'aider.

Pog entra alors dans le bureau après avoir frappé (mais sans attendre qu'on l'invite à entrer) et remis à Gnosim deux feuilles de parchemins, l'une portant des rubans multicolores et l'autre vraisemblablement griffonné à la hâte.

Gnosim sourit rapidement avant de reprendre son sérieux et de tendre les parchemins à Syrius :
« Décidement, c'est ce qui s'appelle tomber à propos : Madame Mvashti nous envoie deux hommes qui ont déjà commencé à régler une partie de nos problèmes avec cette histoire de combat de taverne et de colère des varisiens en nous recommandant chaudement de les prendre comme auxiliaires, voir en les faisant nommer Prévôt temporaires par le Conseil. L'un d'eux est un mage d'Absalom et l'autre un varisien... Griesk indique dans ce parchemin qu'il a pu leur parler et qu'il est d'avis de les prendre avec nous. M'étonnerait que le Conseil soit unanime sur tout ça, mais rien ne nous empêche de les prendre comme auxiliaires et de leur accorder pleins pouvoirs d'après les annexes de la Charte de la ville que j'ai déniché tout à l'heure. Je deviens un vrai scribouillard » sourit Gnosim.

« Recevons les ensemble si tu veux bien et on décidera. Fais les entrer Pog. »

Le milicien sortit en saluant et revint quelques instants plus tard avec deux jeunes hommes très différents. L'un, d'apparence presque enfantine, avait un regard vif et alerte au fond duquel brillait une vive intelligence, rappelant à Syrius le regard perçant et bienveillant de Gnosim, et l'autre avait tout du matador varisien : peau hâlée par la vie au grand air, long cheveux de jais, air canaille, bijoux voyants en or, mais avait un air tellement affable et rayonnait d'un tel feu intérieur, qu'on avait envie de devenir son ami et d'aller boire à la vie et à l'amour avec lui.

Gnosim assis derrière son bureau regarda Syrius, attendant manifestement que le barde mène l'entretien.

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Vassilli et Adhuzal étaient sortis du manoir des varisiens et avaient remonté la rue pour atteindre la garnison de Pointesable. Dans la grande salle une dizaine de citadins venaient se faire enrôler, tandis que des hommes en armes, mercenaires et soldats de la Ligue mercantile de Pointesable encadraient les nouveaux arrivants sous la houlette d'un vieil homme en armure lourde et d'une accorte jeune demi-elfe aux traits varisiens, rappelant rapidement ceux du milicien varisien qu'ils avaient croisé chez Madame Mvashti. Dans l'agitation, Vassilli eu le temps d'apprécier du regard les courbes gracieuses et énergiques de la jeune femme. Adhuzal lui, peu habitué à ce type d'ambiance et d'odeurs d'acier, de cuir, d'huile et de sueur rance aussi concentrée, était également décontenancé par tout ce bruit dans cette vaste pièce d'accueil encombrée d'hommes et de femmes en armes et armures. Mais il conserva une parfaite maîtrise et analysa froidement la situation parvenant aisément à répartir les présents en diverses catégories. Manifestement de rares miliciens encadraient et armaient les citadins volontaires, sous l'oeil goguenard des mercenaires de la Ligue mercantile et le regard fermé d'hommes d'armes réguliers, qui semblaient à part ça s'ennuyer ferme en attendant leur affectation. Une patrouille très hétéroclite fut formée dans la cohue et partit par les rues de la ville, tandis que les miliciens mettaient en place des tours de garde et d'entrainement sous la houlette de la gracieuse demi-elfe et du vieil homme en armure de plate.

Entre temps, Adhuzal sentit mentalement avant que de le voir, le retour de son familier qui grimpa discrètement le long de ses vêtements. il avait achevé sa mission et était prêt à conduire son maître là où il avait suivi le malandrin.

Lorsqu'ils présentèrent leurs lettres d'accréditation, le vieil homme en armure leur tendit une main gantée d'acier terni :
« Je me présente, Sire Jasper Korvaski, je chapeaute les opérations d'ordre militaire pour le compte des Prévôts. Des renforts ne sont jamais de refus, surtout lorsqu'ils sont recommandés par cette chère Niska. Pog, vient par là, il faut mener ces deux là à Gnosim et Syrius. »
« Se tournant vers vous, il indiqua : Ce sont les prévôts qui décideront quoi faire de vous, faites bonne impression, » acheva-t'il avec un air sérieux.

Un milicien à l'origine ethnique incertaine, mais manifestement étrangère, émergea de la petite foule et salua. Sire Korvaski lui remit vos lettres, mais l'homme se contenta de vous dévisager et de vous jauger avant de vous inviter à le suivre. Vous menant à l'étage, il vous fit patienter dans un anti-chambre spartiate avant de vous introduire rapidement dans un bureau modeste, tout aussi spartiate.
Assis derrière le bureau, un jeune homme aux longs cheveux filasses et à l'allure légèrement voutée vous observait avec un regard intense, un regard de vieillard sondant votre âme, tandis que debout à côté du bureau un beau jeune homme aux cheveux de feu, à l'allure imposante et en riches habits de couleur pourpre, légèrement froissés, s'apprêtait à prendre la parole. Il semblait emplir la pièce par sa seule présence rayonnante.

Modifié par un utilisateur mercredi 6 mai 2015 09:46:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

(Parenthèse dans les rues de Pointesable :

Lorsque Vassilli remit le parchemin abîmé par l'humidité à Adhuzal, celui-ci put immédiatement reconnaître le sceau : la spirale stylisée était le symbôle de Pharasma, la déesse qui juge les morts depuis son trône de crânes gris. La déesse des tombes siège depuis des temps immémoriaux et il est dit qu'elle a jugé l'âme d'Aroden lui-même lorsque le Dieu, le Dernier des Azlantes, est mort.

Cependant, le texte manifestement écrit en elfique, et dont une part non négligeable est illisible du fait de la dégradation du parchemin, reste incompréhensible pour Adhuzal qui ne parle pas l'elfique...
(Parenthèse terminée )

Modifié par un utilisateur jeudi 7 mai 2015 14:24:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Adhuzal était resté songeur suite au récit du soldat, il fit par de ses réflexions à voix haute à son nouveau compagnon :

« Une aasimar ! Hé bien, il en a vu des choses ce prêtre ! Enfin le feu était particulièrement intense pour réduire les os en cendre, peut-être d'origine magique, enfin c'est étrange que le prêtre -la cible principale tout de même- ait eu le droit à un tombeau. C'est que son corps n'a pas dû être entièrement détruit. Un travail d'amateur cet incendie. Enfin pour l'heure revenons au présent, je doute qu'une attaque de gobelin au plein coeur du village n'ait pas laissé de trace. »

Sur le trajet qui menait à la caserne, Vassili lui confia une missive qu'il avait trouvé en chemin sur le cadavre d'une elfe. Le jeune mage fronça alors les sourcils, que cette affaire pouvait-elle bien avoir comme lien avec les problèmes présents de Pointesable ? Son trouble s'accrut lorsqu'il aperçut le sceau de Pharasma sur le parchemin. Son esprit n'arrivait pas à effectuer de lien logique entre cela et ce qui arrivait au village. Une lettre ramassée sur un cadavre elfe à proximité de Pointesable et qui portait le sceau de Pharasma ? Voilà qui l'inquiétait bien plus que les histoires sur le Découpeur et son culte maléfique. Il faut dire que la déesse donnait froid dans le dos de la plupart des habitants de la cité fondée par Aroden.

Une partie de la missive était incompréhensible du fait de la dégradation du parchemin. Mais les parchemins qui avait subis les affres du temps, le mage connaissait. En revanche, il était écrit en elfique, et cela Adhuzal ne connaissait pas. Lui qui parlait six langues, voilà qu'il tombait sur un autre langage encore. Il savoura l'ironie de la situation, lui qui avait vécu dans la tour d'un mage elfe. Il faut dire que Finrod n'avait jamais prononcé un mot d'elfique en sa présence. Il lui avait rapidement enseigné le draconique, puis ce qu'il appelait le commun des extraplanairs à savoir le céleste, l'infernal et l'abyssal ; et s'était par la suite exprimer avec lui avec un mélange de ces quatre langues. Plus tard après avoir appris des langages aussi diverses, il avait assimilé sans difficulté le varisien avant de partir à Pointesable. Mais il n'aurait jamais cru avoir besoin de l'elfique en Varisie. Oh par soucis diplomatique, il avait appris les formules de politesse en elfique, les boujour, aurevoir, merci avec leurs variations telles que "Bien le bonjour, monsieur l'ambassadeur". Mais delà à pourvoir comprendre tout un texte... Avec un dictionnaire elfique-commun il parviendrait sans doute à déchiffrer le parchemin, si tant est qu'il parvienne à en dénicher un dans ce village.

« Je ne parle pas couramment l'elfique, il me faudrait un dictionnaire. »

Adhuzal rangea soigneusement la missive. Arrivé à la caserne, il n'était pas très à son aise au sein de cette salle d'arme, mais il tenta froidement d'évaluer la force de frappe de cette milice, beaucoup de nouvelles recrues, mais des vétérans était là pour les encadrer. Le mercenaire de la Ligue avait l'air de bien s'amuser de l'inexpérience des novices, mais quand l'heure de la bataille sonnera il se serrerons les coudes. Enfin quoiqu'il en soit, la masse de combattants semblait suffisante pour réaliser ce qu'il avait en tête. Leur chef, Jasper Korvaski lui semblait compétent et expérimenté.

Arrivé dans le bureau spartiate des prévôts temporaires, le mage fut frappé de leur jeunesse et du duo qu'il formait. C'était typiquement à ses yeux, le politicien à l'étoile montante et l'éminence grise. Il s'attendait à un petit discours du jeune homme flamboyant qui semblait être le dirigeant charismatique de la nouvelle prévôté, mais il en fut pour ses frais. Plutôt que d'essayer de poser une ambiance, il avait opté pour l'analyse en les laissant parler. Un bon choix en somme, reconnu-t-il. Il se demanda s'il devait aussi présenter son nouveau compagnon, mais il le connaissait trop peu et celui-ci était tout à fait apte à parler lui-même. Il choisit de répondre en toute simplicité à la question posée, à savoir ce qu'il faisait là, mais s'enflamma un peu sur la fin à l'idée de ce qui était survenu et qui pourrait survenir

« Bonjour, je me nome Adhuzal, je suis un jeune mage d'Absalom. J'étais venu en Varisie, pour explorer les vestiges de l'empire Thassilonien, l'héritage magique de cette culture mystique. Ah que cette préoccupation me paraît lointaine à présent ! Il faut agir promptement avant que la situation ne pourrisse. Il semblerait qu'un idiot se dédie à un culte maléfique, cela pourrait faire reculer la civilisation en la région s'il poursuit ces bêtises. J'ai été confronté ce matin-même à la taverne de la Myxine à des conséquences collatérales négatives de ses agissements. Une action rapide permettrait d'envoyer un signal fort qui canaliserait dans la bonne direction les émotions vives. Tout un symbole. »

Sym-bole, la réunion de deux parties d'un objet brisé, à l'inverse du dia-bole qui divise. Le sujet avait toujours passionné le jeune mage. Et dans la situation présente, il lui semblait pouvoir l'employer au sens littéral. Ausssi tragique que pouvait-être les évènements récents (d'ailleurs l'étaient-il tant que cela jusqu'à présent ?) leur résolution, correctement conté pouvait devenir un symbole fort qui inspirait la population et, qui sait peut-être l'unir davantage ? Adhuzal avait toujours apprécié la manière dont les mythes, les actions héroïques, façonnaient l'imaginaire collectif. Et par là agissait sur l'Histoire.

Modifié par un utilisateur dimanche 10 mai 2015 01:38:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Syrius écouta avec attention les deux hommes. Leur discours semblait assez vague et obscur, il se demandait si c'était à raison ou par manque d'information. Il croyait en comprendre la plus grande partie mais n'en était pas sur, il jeta un œil vers Gnosim pour étudier ses réactions et décida de poursuivre tranquillement la conversation pour tenter d'en apprendre plus.

« Veuillez m'excuser mais j'avoue ne pas tout comprendre à vos histoires, après tout je ne suis qu'un simple prévôt suppléant. » ajouta il avec un petit sourire.

« Pourriez vous nous reprendre votre histoire de nécromancien, de culte maléfique et de lien avec des événements anciens depuis le début, avec si possible les sources de vos renseignements et ce qui vous a amenés à ces conclusions.

Notamment le lien avec les événements de la taverne qui pour le moment me semble obscur. »

Syrius sembla se faire plus attentif aux réponses des deux hommes.

Pour le fun je te met un jet de psychologie pour voir si il cache des choses ou mentent .

• Psychologie : 1D20 +9 donne [8] + 9 = 17

Modifié par un utilisateur dimanche 10 mai 2015 17:28:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Adhuzal s'étonna de l'ignorance du prévôt. Si son hypothèse est surtout spéculative lorsqu'il l'avait formulée la première fois, la profanation du tombeau la validait totalement. Son interlocuteur ne pouvait ignorer cet événement. Peut-être cherchait-il juste à les faire parler à un plus pour situer le degrés de connaissance ? Vassili résuma résuma son hypothèse au sujet du culte maléfique, avant de lui donner la parole. L'incident de la taverne, peut-être le jeune prévôt n'était pas au courant de sa gravité. Il tâcha donc d'expliquer ce qu'il savait.

« A propos des événements d'il y a cinq ans, il s'agit bien de Jervis Stoot, le tristement célèbre Découpeur qui donnait en offrande la langue et les yeux de ses victimes. Les dieux se nourrisse de la foi de leur croyant dit-on. Mais qu'est-ce que la foi au juste ? Il s'agit des émotions fortes, les divinités maléfiques se nourrissent de la haine et de la colère. D'où l'importance de conserver un climat énergétique sain. Enfin, outre ses considérations ésotériques, ceux qui ont planifié l'attaque des gobelins ont tout intérêt à semer le chaos dans le village.
Toutefois, j'ai parlé de conséquences collatérales, car je ne suis pas certain que cela soit les mêmes personnes qui soient à l'origine de la diversion par les gobelins et de la tentative de guerre civile à la taverne. Trois hommes armés étaient postés à proximité de la taverne afin d'empêcher tout secours d'y parvenir. Ils ont tiré sur moi-même et le prêtre Zantus à l'arbalète. Je les ai mis en fuite car ils ont craint ma magie. Je pense qu'ils feront preuve de plus de circonspection à l'avenir, mais les faits sont suffisamment graves pour ne pas être ignorés. J'ai pris leur chef en filature, je devrais pouvoir retrouver où il se planque. »

Au mot filature il désigna de la tête Ancre, son familier. Le scorpion était installé sur son épaule. Il proposa ensuite un plan d'action. Vassili avait flashé sur le culte démoniaque/diabolique et voulait visiter l'île alors que c'était la dernière action qu'il avait suggérée, les prévôts allaient sans doute vouloir s'en prendre aux malandrins de ce matin, mais pour le mage, la priorité c'était l'attaque de la veille. En récupérer les traces tant qu'elles sont fraiches.

« Enfin, la priorité pour leur me semble être de découvrir comment le nouveau cultiste s'y est pris pour faire surgir des gobelins en plein coeur de Pointesable. S'il était capable de procéder par téléportation, je pense que nous aurions déjà eu de bien plus graves ennuis. Non je pense qu'il dispose d'une base d'opération dans le village. Elle pourrait se situer n'importe où, mais le plus simple est de commencer par visiter les plus grands bâtiments. Contenu de la situation, la garde est-elle habilitée à le faire ? Sinon reste toujours la possibilité de procéder à une reconnaissance discrète, mais cela prendra plus de temps. »

D'un signe de tête il désigna une nouvelle fois son familier. Il n'aimait pas se séparer d'Ancre, mais ses capacités faisaient de lui un scout idéal, il l'avait entraîné pour cela d'ailleurs. Toutefois, il préférait tout de même une irruption de la garde par toutes les issues, bien plus rapide comme procédé Après restait à voir si c'était légale, même si en ces temps de troubles, pas grand monde n'oserait s'élever contre une simple visite de la garde. Une perquisition en ordre ne semblait pas nécessaire. Une bande de gobelin clôturés dans un bâtiment, forcément cela laissait des traces.

Modifié par un utilisateur lundi 11 mai 2015 18:12:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gnosim, l'air concentré, hochait la tête aux propos de Syrius et ajouta ses propres réflexions :
« Jervis Stoot était un homme sensible et un artiste de grand talent, capable de sculpter de magnifiques scènes dans le bois, notamment des oiseaux, d'après ma mémoire. Nul ne sait ce qui a fait de lui le terrible monstre qu'il est devenu, mais j'ai entendu dire par la suite que l'on avait retrouvé chez lui un autel à Lamashtu, la mère des monstres, la meurtrière de Curchanus. Cette déesse maléfique est l'ennemie de Desna et les récits des affrontements entre ces déesses et leurs héraults sont tous sanglants et tristes. Cependant, à ma connaissance, le Père Tobyn n'a fait que bénir les cendres du Découpeur une fois celui-ci mort et brûlé. Je ne sais si l'autel fut détruit ou non, mais les escaliers qui permettaient d'accéder à la cabane qui se trouvait tout en haut de l'île l'ont été. Il faudrait voler ou escalader les falaises pour accéder à cette cabane en ruine et à sa cave funeste où les langues et les pieds des 25 victimes du Découpeur furent retrouvées.  »
Avec un air lugubre, Gnosim poursuivit :
« Il paraîtrait même que Jervis Stoot s'était lui-même arraché les yeux et la langue avant de mourrir pour les offrir en sacrifice à sa déesse maléfique. Mais j'étais jeune à l'époque et peut-être s'agit-il d'histoires qui ont été inventé pour effrayer les enfants...
Enfin, je pense qu'il ne faut négliger aucune piste, mais peut-être devrions-nous d'abord nous concentrer sur ce qu'il y a de matériel. Si la population nous voit rôder du côté de l'île du Découpeur, la psychose pourrait s'emparer des esprits. Nombreux sont ceux qui sont encore marqués par les crimes de Stoot, et qui ont perdu un proche, un parent, un voisin. Quand nous irons fouiller cette île, nous devrions le faire en toute discrétion, peut-être de nuit...
Le sorcier sourit alors:
Mais nous avons d'autres pistes à explorer. Des pistes plus concrètes et moins lugubres :
-le chariot : comment les gobelins l'ont eu, à qui il appartenait, etc... ?
-la bagarre de la taverne : a-t'elle été provoquée à dessein ou non ?
-les malandrins qui s'en sont pris à vous Adhuzal et au père Zantus ce matin alors que vous alliez aider les blessés
-cette étrange Lyrie.

A ce propos, elle n'est pas seulement une magicienne renégat, exclue de l'école de magie de Magnimar, mais également une érudit de cette histoire du Thassilon qui vous intéresse tant Adhuzal. Je suis moi-même fort versé dans l'étude de ce mythique Empire perdu, et nous pourrons converser si nous en aurons le temps. J'ai d'ailleurs récupéré récemment une importante collection de documents sur ce sujet. Sinon voyez Brodert Quink, ses hypothèses ne sont pas toujours très sérieuses à mon goût, mais il a beaucoup étudié ce sujet. ça me fait d'ailleurs penser que le tombeau des serviteurs de l'Eglise de la ville, dans lequel se trouvait la tombe du Père Tobyn et l'urne de sa fille, est une ancienne construction thassilonienne particulièrement étrange contenant de vieilles runes de pouvoirs désactivées évoquant la destruction ou la haine...

Je m'égare, mais néanmoins, cette Lyrie s'était renseignée peu auparavant auprès de Naffer, l'assistant de la cathédrâle, sur le tombeau des serviteurs de l'eglise de Pointesable. Elle se fit passer pour une descendante de colons ayant participé à la fondation de la ville et croyant que ce tombeau était celui de sa famille. Elle put ainsi obtenir toutes les infos nécessaires... Il serait opportun de savoir si elle a séjourné en ville, ou et combien de temps. Avec qui elle a parlé, etc... »

Le sorcier soupira.
« Nous avons beaucoup à faire et tout est urgent. Heureusement, la milice urbaine s'organise bien malgré notre manque d'équipement. Bien, je vais me charger d'aller poser des questions sur la bagarre de taverne de ce matin et je poserai des questions à droite à gauche sur Lyrie pour tâcher de reconstituer son itinéraire en ville. Si vous avez des idées sur ce dernier point je suis preneur et n'hésitez pas à interroger les personnes que vous verrez à ce sujet. »