Gnosim tousse pour attirer l'attention des hommes et les salue poliment,leur souhaitant une bonne collation.
« Je n'ai pas l'éloquence de mon camarade, aussi je serai bref. Tous, ici, vous nous connaissez, vous savez notre dévouement à la cité, qui rappelle le vôtre. Vous êtes des hommes courageux, obstinés et prêts à tout ôur défendre votre foyer aussi allons-nous unir nos forces pour y arriver.
Il nous faut tout d'abord recruter de nouveaux miliciens. Certains d'entre vous ont l'oeil pour cela et devraient s'en occuper. Nous cherchons des gens observateurs, prudents, courageux et généreux, qui auront à coeur de défendre les habitants de notre bonne ville.
Il faut déterminer les accès principaux de la cité et renforcer la sécurité, à la fois en hommes et en barricades.
Il faut détecter les points d'entrée utilisés par les gobelins et les boucher, coûte que coûte.
Il faut rassurer la population et veiller au bien-être de tous, notamment de ceux qui ont subi des dégâts.
Syrius ajoutera à ce que je viens de dire, mais sachez que nous ne resterons pas inactifs. Nous allons centraliser les opérations, avaliser vos suggestions si elles vont dans le sens du bien commun et chercher de notre côté, dans le savoir et dans les arcanes, comment faire la différence.
Je laisse maintenant la parole à mon estimé collègue. »

Syrius écouta le discours de son camarade qui avait bien résumé leurs discussions préalable sur les mesures auxquels ils avaient pensés à prendre dans l’immédiat. Il laissa quelques instants observants les visages tournés vers lui avant de prendre la parole.

« Je ne vais pas vous faire de discours grandiloquent, nous devons agir rapidement et accomplir les nombreuses taches qui nous attendent.

Les prochaines journées vont être longues et harassantes pour nous tous mais l'important est de comprendre que tout nos efforts de préparation et d'enquête seront le facteur déterminant quand viendra le temps du conflit.

Notre mission se composent de 2 taches principales:

Premièrement, la plus importante assurer la protection de la ville et de ses habitants:
Il faut afficher et annoncer dans toute la ville que Pointesable a besoin de volontaires pour sa défense. Demandons leurs de se rassembler demain midi dans ou devant la caserne avec leurs armes pour ceux qui en ont.
Nous comptons demander au seigneur Korvaski de venir aussi et de nous aider à organiser et entraîner cette milice populaire pour en faire une troupe qui puissent patrouiller et défendre la ville.
Qui parmi vous pourrait encadrer l’entraînement militaire de ces gens? Car même si je compte sur le seigneur Korvaski et son expérience, cela reste la milice de Pointesable et doit être encadré par ses soldats et non par une garde privé qui pourrait vouloir servir d'autre intérêt.

Il nous faut aller voir les Varisiens qui se trouve à l'extérieur de la ville, ils n'ont pas été attaqué hier car, à mon avis, les gobelins voulaient atteindre le cœur de la ville et attaquer le campement extérieur aurait attiré l'attention prématurément.
Nous devons leurs parler afin d'obtenir des informations et éventuellement leur aide dans les temps difficile qui nous attendent.
Syrius s’arrêta quelques instants repensant à l'altercation qui avait eu lieu récemment
D'après vous, quelle serait la réaction de la ville si on leur proposait de venir se réfugier en ville, aurions nous de gros problèmes à gérer?
J'irai les voir dans la journée, qui pourra m'accompagner?

- la seconde tache est de découvrir la vérité sur les événements d'hier:
L'attaque des gobelins durant la fête semble avoir servi de diversion pour pénétrer dans le tombeau du père Tobyn. Avaient ils un autre objectif, pour le savoir il nous faut fouiller la ville pour découvrir si il y a des gobelins survivants ou d'autres endroits ou ils se sont rendus. Nous savons qu'ils étaient accompagnés d'une personne de plus grande taille, il pourrait s'agir d'une personne qui a séjourné ou qui séjourne toujours en ville pour repérer les lieux. Il faudrait découvrir comment ils sont entrés et ont réussi à atteindre le centre de la ville sans être repérés.
Qui parmi vous peut suivre des traces, sinon connaissez vous quelqu'un actuellement présent qui pourrait le faire?

Je pense que les gobelins était organisé et dirigé par une personne et que celle ci a accompli son objectif durant l'attaque, ce qui m'ennuie c'est que nous ne savons pas ce qu'elle veut exactement. Pendant que la ville se prépare il nous faudra nous concentrer sur ce sujet.

Je ne pense pas que la ville va se faire attaquer en masse par les gobelins prochainement, mais nous devons quand même la préparer aux mieux pour le futur.

Nous aurons besoin de vous de vos compétences et de vos connaissances. En effet vous êtes la colonne vertébrale de la garde et c'est grâce à vous que la protection de la ville est assuré. Donc n'hésitez pas à nous faire part de vos questions suggestions et avis. »

Modifié par un utilisateur jeudi 26 février 2015 14:11:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Très bien, Nevlana et Griesk venez avec moi je voulais passer voir le seigneur Korvaski en premier, ensuite Nevlana vous pourrez gérer la suite avec la ligue et les nobles une fois son accord obtenu pour le matériel. Puis Griesk et moi irons voir madame Mvashti ensemble. »

Syrius avait donné son accord aux autres milicien mais s'était tourner vers son compagnon.

« Gnosim des suggestions? »

programme de la matinée pour le moment:

Je te détaille un peu au cas ou tu veuille répondre en cinématique pour gagner du temps

Aller voir le seigneur Korvaski pour 3 choses:
Qu'il nous aide pour équiper la milice
Voir si il accepterais de la diriger ou qui il conseillerait pour en prendre la tête.
Quel est son avis concernant les Varisiens et leur éventuel rapatriement en ville pour assurer leur protection si ils acceptent. Et quel serait les réactions en ville.

Discuter avec madame Mvashi pour tenter de prendre des mesures pour améliorer la sécurité des Varisiens, tenter de voir les informations dont ils disposent de leur coté sur la situation.

Si j'ai encore le temps me joindre à une patrouille en ville afin de fouiller pour voir si quelque chose ne nous a pas échapper sur l'attaque d'hier (autre endroit fouillé comme la tombe par exemple). J'en profiterais aussi pour discuter avec les gens pour tenter d'obtenir des informations.

Chacun avait ses ordres. Les demi-frères varisiens de la milice, Nevlana et Griesk accompagnèrent donc Gnosim et Syrius tandis que les autres vaquaient à leurs occupations.

Les nouveaux Prévôts descendirent donc la Grande Rue puis longèrent brièvement les docks par la Rue du Port avant de traverser la Place du Marché et de pénétrer dans le bâtiment de la Ligue Commerciale de Pointesable. Il était tôt encore, Pointesable se réveillait doucement et le coeur n'y était manifestement pas trop...

Le port était calme, le navire de liaison avec Magnimar venait de partir et peu de pêcheurs était sortis en mer.

A la Ligue, Sire Jesper Korvaski venait seulement de rentrer de la réunion du Conseil et les salua avec un sourire fatigué.
« Le bonjour à nouveau Messieurs, et Madame, » fit'il en mimant un baise-main vers Nevlana, « Je suppose que vous venez solliciter les forces de la Ligue ? Je viens de faire mander tous nos hommes d'armes et mercenaires, ils devraient arrive sous peu et vous pourrez leur donner leurs ordres. Je me joindrai moi-même à eux dans la journée, une fois les affaires courantes évacuées et je pense que ma soeur fera de même. Puis-je vous être utile autrement ? »

Sire Korvaski se frotta la barbe en signe de réflexion :
« Bien entendu, je passerai le mot. J'étais moi-même présent sur la place de la cathédrale pendant l'attaque, mais n'ai pu qu'assister le Prévôt pour canaliser la foule vers la cathédrale. Heureusement que vous étiez présent. Je ne me souviens pas bien du début de l'attaque. Il m'a semblé que ces diables verts ont surgi dans la foule....
hmm, il me semble me souvenir que le serrurier a dit après les évènements qu'il avait vu des gobelins jaillir d'un chariot qui se trouvait sur la place. Peut-être pourra-t'il vous en dire plus...

Je vais en tout cas faire tout mon possible pour vous aider jeunes gens ! »


Vous connaissez tous deux très bien la ville, donc pas de jet : Le serrurier de Pointesable est un nain flamboyant du nom du VOLIOKER BRISKALBERD, originaire de Janderhoff paraît-il, il est très discret sur son passé et un grand amateur d'art et fidèle spectateur du théâtre de Pointsable. C'est aussi un nain droit et honnête, intransigeant avec l'honnêteté et le respect des lois.

Modifié par un utilisateur lundi 11 mai 2015 18:05:44(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jesper Korvaski réfléchit quelque temps à la demande de Syrius concernant la milice populaire, puis répondit :
« Hmm, je suis très honoré de la confiance que vous placez en moi. Certains en ville n'ont pas une si haute opinion de ma personne, mais je saurai faire face aux railleries et aux complications que cela pourrait créer. J'acceptes de diriger cette milice pour vous, mais pour des raisons politique, il est indispensable qu'elle reste sous votre contrôle. Sinon les Scarnetti vont ruer dans les brancards et nous devons rester unis. Je me rendrai à la Garnison tout à l'heure...

En ce qui concerne la communauté varisienne, vous devrez sans doute faire face à beaucoup d'opposition.
Des varisiens eux-mêmes pour commencer. Certains n'ont pas oublié les actes perfides commis contre eux lors de la fondation de la ville et ils ont la rancune tenace. En outre, ils sont farouchement opposés à toute entrave à leur liberté et ils pourraient voir tout ça comme un emprisonnement...
Par ailleurs, ils sont victimes de nombreux préjugés. La peur de certains citadins entretient une méfiance, voir une haine envers eux. Les Scarnetti et leur clique les détestent copieusement, tandis que Kendra Déverin a toujours tenté de maintenir des liens cordiaux avec eux. Madame Mvashti vous sera d'une grande aide, ainsi qu'Ilsoari GANDHETHUS. Il pourrait d'ailleurs abrîter du monde dans l'Académie en cas de besoins.
Les Valdemar et Lonjiku Kaijutsu ne devraient pas poser problème. Mais Casp Déverin, le frère de Kendra, risque de ne pas être aussi conciliant. Il a une rancune envers la caravane varisienne des Leskics, qui l'aurait roulé un jour et il est possible qu'il vous cause des problèmes. J'essaierai de lui en toucher un mot la prochaine fois que je le croise pour le sonder.
Il faudra trouver des endroits où les abriter. La cathédrale bien sur, l'Académie du Turandok, le Théâtre aussi peut-être... l'auberge Chez Risa sans doute. Risa est varisienne, elle devrait accepter d'accueillir quelques réfugiés... Vous pourriez aussi faire un appel à la population...

Mais de toute façon, il vous faudra d'abord convaincre les varisiens.

Bien, si je ne peux rien d'autres pour vous, il est temps que je m'attèle à la tâche, nous nous recroiserons tout à l'heure. »

Le vieux paladin serra la main de Gnosim
« Merci Gnosim, votre dévouement pour cette ville sera apprécié à sa juste valeur, je m'y engage. Bélor doit être fier de vous. »
et, après un court moment d'hésitation, serra également celle de Syrius en souriant :
« Ravi d'avoir fait votre connaissance Syrius, Cyrdak m'avait beaucoup parlé de vous et je dois admettre que vous avez les qualités qu'il vantait.
 »

Modifié par un utilisateur vendredi 13 mars 2015 10:09:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Après les avoir salué, Sire Korvaski repartit veiller à la bonne réalisation des consignes qu'il avait donné et emmena Nevlana inspecter les hommes qu'il confierait à la milice pour la renforcer.

Les nouveaux Prévôts de Pointesable, accompagnés du seul Griesk, quittèrent les bâtiments de la Ligue Mercantile pour se rendre chez Madame Mvashti, la vieille varisienne, présente en ville depuis sa fondation, dont la maison se trouvait rue du festival, de l'autre côté de la place du marché.

Traversant une place vide, sur laquelle demeuraient des restes de stands du festival détériorés par les combats de la veille, il délaissèrent la boucherie, d'ailleurs fermée, sur leur droite, puis longèrent l'épicerie du petit Maître Danvakus, le halfelin auquel la veille le jeune Aéren avait négocié les fournitures réclamées par la mère de Gnosim. Cela semblait presque une autre vie.

Aujourd'hui, si tôt, les rues étaient quasi désertes.

Les Prévôt s'apprêtaient à traverser la rue du Festival pour aller frapper à la porte de Madame Mvashti, lorsqu'il s'aperçurent que le porche de celle-ci était gardé par quatre varisiens, manifestement de mauvaise humeur, armés de longs couteaux et de gourdins.

Lorsqu'ils firent mine de s'approcher des deux marches menant aux porches, l'un d'entre eux leur barra le passage et leur demande en agitant son coutelas sous leur nez :

« Z'êtes qui vous, les peaux pâles ? hum ? z'avions pas envie de voir vos trognes palottes par ici... »

Peau pâles est une semi-insulte utilisée par les varisiens pour désigner les personnes d'origine chelaxienne, par extension tous les non-varisiens à la peau claire...

Modifié par un utilisateur mardi 17 mars 2015 11:08:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'homme sembla hésiter un instant, il regardait alternativement Gnosim et Syrius et semblait incapable de prendre sa décision. Puis il s'effaça et les laissa monter tout en tapant sur la porte.


La porte de la maison s'ouvrit alors sur une femme âgée, armée d'une lamétoile ancienne.
Syrius et Gnosim la reconnurent aussitôt : Koya Mvashti, la fille de la célèbre Madame Mvashti.

Observant rapidement les prévôts, elle émit un pfff méprisant à l'égard du garde :
« Comme t'es vraiment le genre à prendre des vaches pour des cougars mon pauvre Sklasti, j'imagine que tu ne leur as même pas souhaité la bienvenue… pfff aucun sens de l'hospitalité. »

Se tournant alors vers les Prévôts, elle les invita à entrer avec un sourire chaleureux.

« Soyez les bienvenus à la maison des varisiens de Pointesable. Ma mère se fera un plaisir de vous accueillir, nous savons ce que vous avez fait pour tout le monde et tenons à vous remercier.
 »


Elle fit entrer les héros de la veille dans un grand salon enfumé dans lequel plusieurs varisiennes de différents âges trônaient dans des fauteuils et des canapés colorés, emmitouflées dans des châles chamarrés.

Une très vieille femme, la célèbre Madame Mvashti se trouvait à battre d'étranges cartes de tarot. Les deux hommes reconnurent un vieux jeu du Tourment, une sorte d'instrument divinatoire varisien. Elle se tourna vers eux et les interrogea du regard tandis que deux jeunes femmes leur servaient des boissons fumantes et des petits gâteaux épicés.

Si plusieurs femmes de l'assistance hochèrent la tête au discours de Syrius, l'une des plus âgées se leva et dit :
« Ah oui, vous v'lez portéger nos p'tiots... les protéger ou les garder en otage hum ? Combien des notres ont été blessé cette nuit, par ces fameux habitants qui veulent nos protéger aujourd'hui ? Nous n'avons pas oublié les traîtrises commises dans le passé et ... »

Le vieille femme continua de bouger les lèvres, mais aucun son n'en sortit.

Madame Mvashti, emmitouflée dans ses châles avait levé la main et le silence s'était fait. Syrius et Gnosim perçurent une forte tension qui habitait les femmes présentes dans le salon. Aucune n'osait bouger et toutes regardaient la maîtresse des lieux qui se décida enfin à parler.
« Ma petite cousine a la langue vive et l'esprit acéré, mais les drames d'hier et de cette nuit lui ont fait perdre sa plus grande qualité, son sens de l'hospitalité...
Que les jeunes nous laissent. »
Les plus jeunes des femmes, se levèrent dans un chuchotement d'étoffes froissées et sortirent de la pièce, laissant Syrius et Gnosim seuls avec Madame Mvashti, sa fille et quatre vielles varisiennes, dont celle qui avait apostrophé Syrius.

Les deux prévôts furent invités à s'assoir et Koya Mvashti leur servit un thé brûlant et très épicé.

Madame Mvashit les regardait avec intensité, tout en reprenant son manège avec ses cartes de tarot. Elle en tira plusieurs séries de trois qu'elle alignait sur la table robuste peinte d'arabesques varisiennes qui les séparait.

Syrius sentit Gnosim se raidir. Manifestement le jeune sorcier n'était pas à son aise avec ces cartes.

« Vos paroles étaient sages et pleines de bon sens. Ceux d'entre nous qui auront autant de sagesse que vous se rejouiront de votre proposition et l'accepteront sans doute. Dans votre sagesse, vous savez aussi qu'il faudra assurer une protection spéciale des bâtiments où ceux de mon peuple trouveront refuge. Les malheurs du passé et du présont ont corrompu bien des coeurs et il y en a en ville, comme dans les caravanes qui souhaitent faire couler le sang de ceux qu'ils considèrent comme des nuisibles.

Nous transmettrons votre offre et ma fille viendra vous donner les réponses des différentes caravanes qui se trouvent autour de Pointesable. Votre responsabilité sera grande Messieurs, mais nous tacherons de vous aider ou du moins de ne pas vous mettre de bâtons dans les roues. N'est-ce pas Mesdames ?  »demanda alors Madame Mvashti aux autres varisiennes présentes.

Les autres prirent alors tour à tour la parole dans la langue chantante des varisiens que Syrius ne comprenait pas. Le débat dura plusieurs minutes et Gnosim expliqua rapidement à Syrius :
« Plusieurs ne sont pas d'accord, celle qui nous a parlé craint une félonie de notre part et la vieille aveugle qui fume là espère que les gobelins réduiront la ville en cendre pour que le coin retrouve son caractère sacré et que leurs morts anciens soient vengés. Mais les deux autres sont plutôt d'accord avec notre proposition. Madame Mvashti a apparement réussi à obtenir des deux contre qu'elles laissent sa fille en parler dans leurs caravanes et qu'elles s'opposent à toute action violent ou de représailles des varisiens à la suite de la bagarre d'hier, mais elle a eu du mal... »

Madame Mvashti leur sourit alors :
« En effet, j'ai du mal à contenir dans le coeur de mon peuple la souffrance et la haine engendrés par les agissements des colons il y a bien longtemps, tout comme j'ai moi-même du mal à pardonner les crimes commis alors. Mais nous ne pourrons vivre dans la haine et la souffrance. Nous devons nous pardonner à nous et aux autres ces actes et tous ceux qui ont eu lieu depuis, nous le devons où ils nous consumeront. »
Acheva-t'elle avec un regard appuyé vers la vieille aveugle qui sembla le percevoir et grogna en haussant les épaules et en fumant de plus belle.

Elle reporta son attention sur les nouveaux prévôts.
« Le destin est un enfant capricieux, il change maintes et maintes fois d'avis et ses actes échappent souvent à toute logique ainsi qu'à notre compréhension... Mais pour une raison que j'ignore, j'ai le sentiment que certains d'entre vous ont été choisis par le Destin pour vous opposer aux sombres évènements que les cartes annoncent depuis des mois, dans toutes les caravanes.
Celà fait des mois que les prédictions sont sombres et sinistres. Des morts, des épidémies, des guerres, le chaos et la destruction sont les signes les plus récurent dans les cartes...
Mais il y a aussi des étincelles de lumière, des signes d'espoir... Voyez ! »

8 tirages de trois cartes se trouvaient sur la table, Madame Mvashti, yeux fermés et mains tendues sur les cartes, les décrypta d'une voix sourde :
« -le Ménestrel à l'endroit, Le Croc retourné et le Pinson de Shelyn :
l'homme sensible affrontera de grands périls et de profonds abîmes intimes, mais sa foi en la beauté des choses le sauvera et lui fera surmonter les dangers,
-le Fou retourné, la Dague et l'Abîme bouillonnant :
celui qui se laissera dévorer par la tristesse et la rage connaîtra le goût du sang et se perdra, sombrera dans les ténèbres,
-Le Grimoire, la Tour et le Sacrifice :
la connaissance constituera la meilleure défense, mais sera insuffisante, le sacrifice sera la clé du triomphe de la Lumière,
-Le Messager retourné, le Miroir retourné et le Tourbillon :
Celui qui est envoyé, ne l'est pas vraiment et n'est pas ce qu'il laisse paraître, son but est caché, mais il n'achèvera pas sa quête et retournera aux cycles éternels. »
une larme sembla subrepticement mouiller l'oeil gauche de la vieille varisienne, mais elle disparue.
« -Le Chasseur, la Blessure retournée et la Quête retournée :
L'homme ivre de vengeance risque de se perdre dans sa quête de vengeance et de devenir ce qu'il combattait,
-le Veilleur, les Jumeaux retournés et l'Astre solaire :
le preux qui se dressera face aux ténèbres devra triompher de ses propres ténèbres pour achever sa quête,
-l'Enfant, le Chien et la Vérité retournée :
celui qui se cherche devra rester fidèle à lui-même et à ses principes s'il veut percer les illusions et trouver sa vérité, elle l'attend au bout du chemin, dissimulée dans les replis du mensonge,
-le Bouffon retourné, le Tisserand et le Sablier retourné :
des alliés se manifesteront, mais vous ne sauriez les attendre, le destin tisse leurs fils et leur heure n'est pas encore venue...
 »
La vieille varisienne ouvrit à nouveau les yeux et sourit tendrement :
« Je crois bien que ces tirages, qui reviennent régulièrement dans mes mains ces dernières semaines quand je cherche l'espoir, vous concernent vous et ceux qui gravitent autour de vous, ainsi que peut-être d'autres héros à venir. Soyez courageux, je sens que des temps difficiles approchent pour nous tous et vous semblez constituer l'un de nos espoirs...

Mais d'autres interprètent les cartes autrement et ce qu'il y a de fascinant avec cet art, c'est qu'on ne peut jamais être certaine d'avoir raison », le sourire édenté de la varisienne était maintenant très franc, elle semblait sur le point de rire.

Modifié par un utilisateur lundi 23 mars 2015 12:19:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsqu'il observa les cartes avec intensité, Syrius ressentit un léger picotement familier : de la magie. Ces cartes ou du moins le tirage n'était pas un simple passe-temps, il y avait un quelconque pouvoir magique à l'oeuvre...

La vieille Niska Mvashti sourit aux parole de Syrius :
« 
Vous n'êtes pas vous-même le seul espoir de la région, vos compagnons actuels et à venir, ainsi que d'autres font partie de cet espoir ténu. Chacun aura son rôle à remplir pour que les sombres ténèbres qui planent au-dessus de nous ne nous emportent pas tous.

Je suis heureuse de voir en tout cas que les cartes et la Déesse ont fait un bon choix. Vous deux semblez sages et malins malgré votre jeune âge. Korvaski sera un très bon dirigeant de votre milice et fera l'unanimité parmi ceux qui auront à coeur de protéger la ville et la population.  »

Elle se tourna vers Griesk et sembla hésiter un instant puis lui parla en langue commune :
« Tu as rejeté ton peuple, ou du moins une partie de lui, puisque notre sang coule aussi dans tes veines à parts égales de celui des colons. Il peut être difficile de se tenir entre deux rives sans tomber, mais c'est la tâche que ceux-ci semblent vouloir t'assigner. Penses-tu réussir à tenir cette position, à protéger également varisiens et colons, à tenter d'appaiser les tensions sans haine ni favoritisme ? »

Le ton de la varisienne était très calme, mais ses vieilles mains noueuses allaient et venaient et ses yeux de faucon ne lachaient pas Griesk qui commença à s'agiter. Syrius quant à lui eu soudainement la chair de poule.

Gnosim serra le bras de Syrius en murmurant : « Elle a lancé un sort de détection... »

Griesk manifestement mal à l'aise tarda à répondre, puis le fit comme à contrecoeur avant que son débit ne s'accélère :
« Je... et bien... Il vous faut comprendre que ma soeur et moi n'avons pas... comment dire, n'avons pas rencontré un représentant le plus honorable qui soit de votre... des varisiens. Notre père adoptif était une crapule et fréquentait des crapules, des varisiens de toutes les régions et sans doute des membres de la Sczarni... Seules de bonnes âmes de la ville nous ont ouvert leurs portes et nous ont instruits d'autres choses que de méfaits et de tours de brigands...
Mais, j'ai pu comprendre, avec le temps que tous n'étaient pas comme mon père. Je ne peux vous promettre d'effacer de mon esprit tout ce que j'ai vu et vécu et ce que cela peut impliquer, mais je tacherai de faire au mieux dans l'intérêt de ceux dont j'aurai à assurer la protection. Cela au moins je peux vous le promettre. J'accomplirai ma tâche au mieux de mes capacités et avec honneur. »

Niska Mvashti hocha la tête, ainsi que plusieurs des vieilles femmes présentes. La plus hargneuse grimaça et protesta :
« Allons Niska, tu veux que notre peuple accepte que le responsable direct de sa protection soit un traître qui avoue qu'il nous déteste ? Est-ce sérieux ? Ecoute-le, il parle comme un chevalier ce
polosvetle »

Griesk, manifestement piqué au vif, se retourna d'un coup vers la femme, mais Madame Mvashti intervint avant qu'il n'ait pu répondre :
« Drž hubu suka, mnoho z našich prežitia môže byť v stávke, to je cennejšie než váš jedovaté sliny. Viem, že vaše sťažnosti proti osadníkom, ale čas nie je horkosť a nenávisť. Okrem toho, že pre tých, ktorí chcú, aby nás zničiť nie dnes tí, ktorí chceli včera. »

Le vieille femme se renfrogna et Griesk garda le silence. Madame Mvashti se tourna à nouveau vers Syrius et Gnosim et conclu :
« Ma fille va accompagner votre soldat et ils feront ensemble le tour des caravanes pour porter la parole de la milice et votre proposition. Je pense que plusieurs l'accepteront, et je ferai mon possible pour que tous entendent raison. Mais rien n'est sûr en ce monde.  »acheva-t'elle avec un sourire édenté.

Alors que Koya Mvashti, la fille de Madame Mvashti raccompagnait les nouveaux prévôts à la porte, Madame Mvashti héla Syrius :
« Ah et mon petit, j'oubliais... si tu remontes sur la scène du théâtre préviens moi, j'adorai te voir à l'époque... Tu faisais honneur au Beau et j'ai entendu dire que tu t'étais encore amélioré », la vieille varisienne souriait de toutes ses dents absentes avec une joie presque enfantine dans les yeux.


Les deux prévôt et Griesk furent raccompagnés jusque dans le vestibule, où Koya invita Griesk à le suivre vers une cuisine où fumaient des casseroles aux odeurs d'herbe et de viande entêtantes, laissant Gnosim et Syrius sortir seuls.


Sur le porche, ils s'aperçurent que deux des quatre gardes étaient restés à leur poste et semblaient rire en regardant de l'autre côté de la rue, à l'entrée d'une petite ruelle menant à l'arrière de l'épicerie, où les deux autres gardes s'en prenaient très violemment à mains nues à un habitant lambda... le passage à tabac semblait avoir juste commencé...