Tiriji, au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient du Club, en était de plus en plus sure. C'était les mêmes. Difficile pourtant tellement on en croisait, mais il n'y avait pas de doute, surtout avec celui là si reconnaissable...

« J'ai failli ne pas le remarquer, » dit la gnominette alors qu'ils rentraient dans le Club, « Rien ne ressemble plus à un garde qu'un autre garde, l'uniforme, sans doute, et puis il y en a tant en ville, mais il y a une patrouille qui suit depuis la rue des Temples. Et je suis sure d'avoir vu la même alors que nous quittions l'enceinte du Baron. Il y a un des soldats qui a une vilaine cicatrice au menton, il ne peut pas y en avoir deux pareilles, mais pas d’inquiétude, je sais où ils sont, ils se sont arrêtés juste au coin de l'allée. Sans doute pour surveiller le Club... »

Modifié par un modérateur mercredi 21 septembre 2016 18:00:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout comme Sasha, Sven était resté silencieux, essayant de suivre la conversation. Mais ses pensées allaient le plus souvent vers son ancien capitaine et son funeste destin. Il en était parvenu à un projet qu'il devrait mettre à exécution dès l'après-midi. En tant que détenteur des souvenirs de son ancien capitaine, il lui revenait de remettre ces quelques objets à sa famille. A défaut de leur remettre le corps de Kovack, ils conserveraient ainsi un souvenir tangible de lui. Il réfléchit plusieurs minutes, essayant de fouiller dans sa mémoire si le capitaine lui avait déjà dit d'où il était originaire. S'il s'était établi au Sargave, ce serait plus simple que d'avoir à retourner au Chéliax...

C'est alors qu'il entendit Briga râler. Instinctivement, il releva la tête et attendit la réponse de la tenancière à la question de Hogo. Il avait besoin d'agir. Rester assis à deviser autour d'une table n'était pas fait pour lui.

« Je... je... oui... très bien... je lui dirai. » bredouilla le sergent Mwangi qui était à la tête de la patrouille que Tiriji avait repérée, juste avant d'ordonner à ses hommes de se remettre en marche, rebroussant chemin vers l'Enceinte du Baron.

« Ouais. » répondit Briga à Hogo en grommelant. « C'est cette salope de Madrona Daugastana... la matriarche d'Éléder. » Constatant à son expression que le Shoanti ne savait sans doute pas de qui il s'agissait, elle expliqua « C'est une des nobles les plus influentes de la ville… en quelque sorte, la maire d'Éléder. Même si on l'appelle plutôt la Matriarche. En gros, elle décide de tout et a son mot à dire sur toutes les choses d'importance en ville ici. »

Briga fit un mouvement de menton en direction de la porte d'entrée et de l'écriteau qui y était cloué et qui indiquait aux visiteurs de garder leurs préjugés hors du Club et ajouta « J'pense qu'elle n'aime pas trop ma politique. Elle ne peut décemment pas agir ouvertement contre moi mais, par Gorum, chaque fois qu'elle a l'occasion de m'emmerder, elle fait ! »

Briga poussa un soupir bruyant et dit « Bon, en fait, je ne suis pas certaine que c'est elle... je n'ai pas de preuve. Il n'y a sans doute aucune preuve ; elle est trop maligne pour ça, trop subtile et douée dans les jeux politiques. » La demi-orque prononça ces deux derniers mots quasiment en les crachant. « Là, c'est une histoire de vin andorien que j'avais commandé. Je suis certaine que les barriques sont arrivées au port mais, comme par magie, elles n'étaient plus disponibles quand mon livreur s'est rendu à l'entrepôt. Oh, c'est pas si grave que ça hein... j'ai suffisamment de stock... mais j'ai quelques clients qui comptaient sur cet arrivage. Ça ne va pas détruire le Club mais ça me fait rager que cette salope joue à ce petit jeu avec moi... et gagne. » Elle ponctua sa dernière phrase d'une sorte de grognement retenu.

Modifié par un utilisateur jeudi 22 septembre 2016 16:24:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant que Sébrysse retournait dire deux mots aux gardes qui les avaient suivit, Tiriji rentra dans le Club, jetant un coup d'oeil alentour pour voir si elle apercevait le reste de son équipe.

Apparemment, Hogo semblait être en pleine conversation avec Briga...

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Modifié par un utilisateur samedi 24 septembre 2016 23:36:14(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'est Jask qui prit l'initiative de raconter comment leur entrevue s'était déroulée, évoquant les interventions de Sébrysse et de Tiriji, la visite de la salle aux trésors où le Dû était accumulé avant d'être cédé aux pirates des Entraves et le détour effectué au retour pour visiter l'autel de Sarenrae. Il ajouta également « J'ai aussi évoqué une idée plus tôt, avec Sébrysse et Tiriji et... je voudrais la partager maintenant que nous sommes tous rassemblés. S'il y a bien quelque chose qui définit le travail du gouvernement du Sargave, c'est l'obligation qu'il a de rassembler et de verser le Dû chaque année aux Pirates des Entraves qui assurent la… protection de l'endroit. Juste dû ou simple racket… les deux opinions se défendent. Mais, dans tous les cas, le Sargave pourrait profiter d'une source de revenus supplémentaire. Je suis persuadé qu'ils seraient intéressés par fonder une expédition basée sur les informations que vous avez trouvées sur l'île. »

« Tout comme les Éclaireurs. D'ailleurs, je compte partir à la Loge dès la fin du repas. » répliqua Gélik tout en réajustant pour la vingtième fois sans doute la large serviette qu'il avait placé dans son col pour protéger ses habits neufs.

Puis ce fut au tour d'Aérys d'interjecter « Et, comme je le disais juste avant, je suis certaine que la capitaine Kassata Lewynn serait intéressée. Elle aussi recherche des fonds, dans un but bien plus concret : pouvoir ajouter des navires à sa flottille et embaucher des marins. Un noble projet, basé sur de réelles ambitions. »

Jask fronça les sourcils et indiqua « Un projet ambitieux, certes, mais fondé sur un certain égoïsme. Difficile de le comparer avec le fait de protéger toute une population. »

Et Gélik d'intervenir « Et tout cela reste du simple concret, quelque chose d'utile pour une poignée d'années, quelques décennies tout au plus. Tout cela pâlit à côté de la quête du savoir, la recherche de détails quant au passé de ces terres… »

À la surprise générale, Ishirou, qui était plutôt d'un naturel silencieux, interrompit le gnome. « Si le but est d'obtenir des hommes et du financement, ce ne sera pas difficile de trouver des parties intéressées si l'information se révèle vraiment utile. »

Le gnome garda la bouche ouverte tout au long de l'intervention du Tianais. Quand ce dernier termina sa phrase, le gnome reprit « …Tout à fait. Je peux me renseigner à la Loge et obtenir le nom de quelques experts qui pourraient nous aider à y voir plus clair. Ou, tout au moins, le nom de personnes qui pourront traduire les informations que vous avez récupérées. »

Un gouvernement local qui ne semblait pas des plus accueillants, un bande de pirates et une société secrète, voilà les choix qui semblaient se présenter à eux pour monter leur expédition. Plus Hogo y réfléchissait et plus il pensait que s'ils n'arrivaient pas à trouver des fonds personnels, ils devraient passer par des personnes en qui ils ne pourraient pas avoir confiance et surtout des personnes qui pourraient les écraser comme on écrase un moustique. Ainsi, avant d'arriver à un choix peut-être plus réaliste, il proposa, « Et si, on demandait à Briga si ça ne l'intéresserait pas ? Ou peut-être connait-elle des gens qui ont déjà financé de telles expéditions, non ? »

Modifié par un utilisateur lundi 26 septembre 2016 20:21:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Bien, bien, bien » s'exclama Gélik. « Faire un choix quand nous en saurons davantage. » répéta-t-il. « Mais je doute que les informations viennent d'elles-mêmes. Il va bien falloir prendre une initiative à un moment ou à un autre... »

Puis le gnome termina assez rapidement son repas, visiblement excité par ce qu'il avait prévu de faire l'après-midi.

« Bon... je vais me rendre à la Loge. Jask, tu es toujours d'accord pour me montrer le chemin ? » lança-t-il, ce à quoi Jask répondit par l'affirmative.

Maintenant que le temps de midi était passé, les choses étaient un peu plus calmes dans la salle principale du Club. Un des aides de Briga était occupé à ramasser les plats alors que les autres avaient disparus en cuisine et, d'après les bruits qu'on entendait, devaient être occupés à ranger et à faire la vaisselle. Briga, un essuie sur l'épaule, s'approcha de la table et jeta un coup d'œil à Gélik et à Jask. « Vous êtes sur le départ ? » demanda-t-elle.

Elle émit un son qui ressemblait légèrement à un grognement, hésita un moment, puis se remit à parler. « Je me disais... comme vous n'êtes pas vraiment connus en ville... si jamais vous alliez à un moment dans les environs du Bas-Port… il y a un entrepôt là-bas, tenu par un certain Marranbwe. Il était censé avoir du vin andorien pour moi mais... quelque chose a cloché dans l'histoire. » Briga fit une moue qui montrait visiblement qu'elle avait une idée un peu plus précise de ce qui aurait pu se passer mais qu'elle préférait ne rien dire pour le moment. « Si vous parvenez à trouver quoi, ou peut-être à trouver le… ou la responsable, j'vous r'vaudrai ça. »

Elle s'apprêta à s'éloigner mais s'arrêta et se retourna pour préciser « Histoire qu'on s'comprenne bien, je cherche avant tout à obtenir des informations. J'vous demande pas de régler des comptes à qui que ce soit ni de faire des choses que la loi réprouve hein. Allez pas vous attirer des ennuis surtout. Mais j'me dis que des étrangers à Éléder pourraient peut-être plus facilement obtenir certaines informations que moi et mes agents habituels. »

Modifié par un utilisateur samedi 1 octobre 2016 08:49:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hogo hocha la tête aux propos de Sébrysse qui, pour lui, remettaient un peu les choses à leur place, surtout devant l'emballement de certains des leurs.

Puis lorsque la demi-orque parla de se renseigner sur cette histoire de vin, il enchaîna sur les propos de Tiriji « Pareil... » tout en levant son verre. Intérieurement, le shoanti se dit qu'il ne fallut pas longtemps à Briga pour accepter leur aide.

Alors que Sébrysse, Gélik et Jask s'apprêtaient à quitter le Club, ce dernier se retourna vers Tiriji. « Hmm… des forges ? Il y a bien la Fonderie, qui se trouve pas très loin d'ici, un peu plus au nord. C'est là que sont amenées tous les minerais récoltés dans les nombreuses mines des collines à l'est d'Éléder, pour être raffinés et fondus en lingots, en barres, en pièces, etc. Mais je ne sais pas si c'est ça que tu recherches... pour le travail plus fin, il y a quelques artisans dans le quartier ; tout dépend de ce que tu veux... À ma connaissance, il n'y en a pas vraiment dans le Bas-Port. Mais Briga pourra sans doute t'en dire plus. » Faisant un mouvement du menton dans la direction de la petite échoppe qui faisait partie du Club, Jask ajouta « Elle doit avoir des contacts avec des fournisseurs locaux. »

Jask conduisit le petit groupe à travers les rues d'Éléder, progressant cette fois-ci plutôt vers le nord-est. Après une petite dizaine de minutes de marche, il entra dans une large allée bordée de maisons, de petits manoirs et même ici et là de petits domaines murés mêlant jardins et habitations qui tranchaient avec les échoppes et petits immeubles de bureaux aux noms évoquant les mille et une entreprises commerciales établies à Éléder qu'on trouvait dans le centre du quartier.

Il s'arrêta devant une bâtisse qui ne payait pas vraiment de mine. Il s'agissait d'une maison à trois étages devant laquelle s'étendait un minuscule jardin d'à peine 5 mètres sur 4 ornés d'un topiaire de forme circulaire, dont la taille faisait un peu penser à une sorte de boussole. « Nous y voilà. » dit-il à Gélik. Le gnome hocha la tête, réajusta ses habits, puis avança d'un pas décidé vers la porte de bois sombre. Celle-ci était ornée d'un heurtoir de bronze gravé du symbole des Éclaireurs.

Gélik prit une profonde respiration puis souleva le heurtoir et le laissa retomber sur la porte par trois fois. Au bout de quelques secondes, des pas se firent entendre de l'autre côté de la porte et un individu aux cheveux, à la moustache et à la barbe d'un roux éclatant ouvrit la porte. « Oui ? C'est à quel sujet ? » demanda l'homme en regardant tour à tour Sébrysse, Jask et Gélik.

Le gnome se racla la gorge avant de répliquer « Je m'appelle Gélik Aberwinghe. Je viens délivrer un trésor perdu des Éclaireurs, un rapport d'expéditions qui n'a jamais pu revenir à bonne destination ! » L'homme roux considéra les paroles du gnome pendant quelques secondes puis il hocha la tête lentement. « Dans ce cas, » répondit-il, « vous devriez voir Finze Bellaugh, le Capitaine d'Aventure de cette Loge. » L'homme roux attendit quelques secondes puis il se plaça sur le côté pour laisser les trois individus entrer.

Gélik n'hésita pas une seule seconde avant de rentrer dans la maison. La porte d'entrée donnait sur un long couloir menant à une autre porte dans le fond, avec deux accès sur la droite et, sur la gauche, contre le mur, un escalier de bois qui menait à l'étage. Une fois que Gélik fut rentré, l'homme roux indiqua « Vous pouvez l'attendre dans la seconde salle à droite. Je vais aller le prévenir qu'il a de la visite. » Et le gnome de se diriger vers la deuxième porte à droite et de l'ouvrir.

Derrière la porte se trouvait un petit salon avec un feu ouvert devant lequel était placé trois fauteuils d'apparence confortable. Un peu à l'écart, on pouvait apercevoir une large table ronde avec cinq chaises. De part et d'autre du feu ouvert se dressaient de hautes étagères incrustées dans les murs et comportant de nombreux ouvrages reliés. Gélik alla s'installer sur une des chaises situées autour de la table puis il sortit le précieux journal de sous sa veste et le plaça sur la table. Il se mit ensuite à tapoter la couverture de ses doigts tout en observant le décor de la salle.

Tiriji poussa un soupir, Briga sans doute trop absorbé par cette histoire de vin ne lui avait pas répondu et les renseignements fournit par Jask étaient trop vagues pour lui être utiles. Bien sur que c'était le travail fin qui l'intéressait, Doux Carillons pouvait bien s'approvisionner en matériaux bruts - comme les lingots et barres de métal - chez les nains des forges de Janderhoff et se réserver le travail fin, précis et délicat qui était la marque de fabrique des Zumliquets.

Elle partit à la suite de Briga pour essayer d'en savoir un peu plus sur les forgerons qui l'approvisionnait en armes. Il était après tout important qu'elle ne perde pas la main...